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HOMMEFLEUR, le site pour les hommes qui aiment les femmes, au point de vouloir leur ressembler !

« », une petite histoire imaginée par sylvine1

1 Révolution ? Sylvine tvq@femmes.net 27-10-2004, 11:46 par Sylvine

- Cette mode de l’allaitement maternel, c’est un complot contre l’émancipation de la Femme !
Toutes les femmes de la table approuvent mon épouse.
Elle continue :
- Comment concilier un travail avec l’allaitement ? Moi, par exemple, vous me voyez donner le sein à mon bébé en pleine réunion ou en négociation ?
Rire général.
- Remarque, hoquette Charles, cela pourrait donner des résultats... intéressants ! En tous cas, ça perturberait les négociateurs les plus endurcis !
Jeanne, ma femme redevient sérieuse :
- De toutes manières, à mon accouchement, je veux que cela se passe le plus vite possible, une semaine d’arrêt au maximum. On m’a confié la responsabilité de la reprise de GESCO, le nouveau groupe que nous avons acquis... et cela, je ne le savais pas il y a trois mois, n’est-ce pas chéri ?

Le « chéri », c’est moi, Henri. Jeanne est, vous l’avez compris, ma tendre compagne totalement envahie par son travail... et enceinte de trois mois. Charles est un de nos amis que nous avons conviés ce soir-là chez nous. Vous savez ce que c’est, au café, on parle de tout et on refait le monde...

Quant à moi, dans la vie, je fais des planches. Non, je ne suis pas menuisier, je fais des planches de dessin d’illustration pour des éditions scolaires. Un artiste, quoi.
Tout est parti de cette discussion.
Charles est un bavard pathologique grave :
- Non, mais c’est vrai, depuis dix ans, nous les hommes se sont investis à fond dans le soutien de nos épouses, n’est-ce pas Valérie ?
Celle-ci, se garde bien d’intervenir.
En revanche, Jeanne n’hésite pas...
- Oui, c’est vrai, vous donnez le biberon, changez les couches, et puis alors ? Je ne serais convaincue que lorsque le papa donnera son propre sein douze fois par jour, alors là, oui, je dirais qu’un grand pas a été franchi !
Rire général...
- Je suis désolé de vous interrompre, mais...
- Oui, Richard, quel est ton avis, dit Charles, toi qui es médecin.
- Oui, justement, j’allais y venir. Et bien, il n’y a aucune impossibilité majeure. Le sein masculin existe et il est parfaitement fonctionnel... Tout est une question de stimulation hormonale. L’histoire médicale retient plusieurs cas où la seule stimulation du bébé en tétant peut provoquer la venue du lait. On a vu cela lors de catastrophes... Vous voyez, la nature est très prévenante...
J’interviens :
- Heu... peut-on classer la surcharge de travail de la maman dans la colonne des catastrophes justifiant une telle pratique ?
Tout le monde a éclaté de rire, sauf Jeanne.

Le lendemain soir, Jeanne est rentrée de bonne heure, nous avons dîné rapidement et sommes allés nous coucher.
Après l’amour, je posais mon oreille contre son ventre.
- Tu sais, chéri, j’ai très peu dormi la nuit dernière. J’ai beaucoup réfléchi à ce que Richard a dit hier soir...
Je souris.
- Oui, moi aussi, c’est très drôle, mais en y réfléchissant, ce serait la plus belle implication de l’homme que nous ayons vue... mais, c’est de la science-fiction !
- Pas vraiment, je me suis renseignée ce matin auprès d’une endocrinologue, dit-elle, très sérieusement.
- Mais, ma chérie, tu rêves ?
Elle soupire.
- C’est vrai, je rêve, n’en parlons plus.

Le lendemain, j’ai le plus grand mal à me concentrer. J’appelle Jeanne.
- Je t’invite à dîner ce soir, où tu veux, je te laisse le soin de réserver...
Dès le poisson, Jeanne m’interrompt :
- Je sais ce que tu veux me dire. En réponse, je peux te dire que tu as rendez-vous mardi matin à 10h30 chez le docteur Dubosc-Rochard au 21, avenue Junot.
C’est Sylviane, une de mes meilleures amies.
- C’est une demande très inhabituelle que vous me faites là. Si je ne connaissais pas Jeanne, je vous enverrais promener tout de suite.
Elle poursuit :
- C’est vrai, votre ami Richard a raison. Techniquement, c’est faisable, mais du point de vue purement éthique, c’est autre chose !
- Vous savez comme moi que l’éthique est faite pour être violée, et ce, depuis Ambroise Paré et Claude Bernard...
- Je sais, dans l’intérêt de la science... Mais où est-il, l’intérêt de la science dans votre projet ?
- C’est vrai, l’intérêt réside surtout dans les relations des couples, dans l’égalité des sexes...
Elle sourit.
- C’est vrai, et je vous suis volontiers dans cette direction. Mais, vous, Henri, que pensez-vous retirer d’une telle expérience ?
- Et bien, outre l’intérêt pratique, je pense y trouver quelque chose de magique, de merveilleux... une implication unique, géniale...
Elle marque un silence.
- Hum, j’espère que vous êtes conscient des implications ? C’est mon rôle de vous prévenir. Vous savez, je vais vous faire signer une décharge de responsabilité...
- Oui, je m’en doute bien, et j’assume.

Elle soupire.
- Après les résultats du bilan hormonal, je vais vous administrer une hormone sexuelle, de la prolactine. Elle va stimuler vos glandes mammaires en simulant l’action d’un foetus. Votre poitrine, car, vous en aurez une, devrait néanmoins conserver une taille relativement discrète, vous pourrez la cacher facilement, si c’est cela qui vous inquiète. Six à neuf mois après la naissance, nous la ferons disparaître avec un traitement approprié. Vous êtes toujours OK ?
- Oui, tout à fait. On commence quand ?
- La semaine prochaine. Nous avons six mois pour préparer le terrain... Je veux vous voir au moins toutes les deux semaines, OK ?

Deux comprimés chaque repas et un patch chaque semaine, c’est tout. Ce n’est pas trop contraignant. Je n’aurais pas accepté si je ne travaillais pas à la maison. Je sais quel boulot je vais avoir à exécuter auprès de mon éditeur; de ce côté-là, pas de surprise...

J’ai constaté les premiers effets visibles après trois semaines de traitement, juste les aréoles plus larges et une sensibilité accrue de mes seins.
Sylviane, semble satisfaite. Tout se passe comme prévu.

Jeanne est maintenant à son sixième mois et moi à mon troisième. Ma poitrine est maintenant facilement palpable, Jeanne aime en jouer. Nos nuits sont maintenant plus tendres, plus complices. J’aime dormir dans une position curieuse : ma poitrine contre son ventre, ainsi, la petite, car ce sera une fille, se sent déjà plus proche de son garde-manger !

H - 15. Jeanne se sent merveilleusement bien, elle semble reposée comme jamais et continue son boulot à son rythme habituel. Mais c’est moi qui ne va pas. Je demande à Sylviane de passer à la maison. Ma poitrine a maintenant pris des proportions sérieuses : je ne peux plus la cacher, et elle semble hypersensible.
- Bon, dit-elle, nous allons supprimer les comprimés et ne conserver que le patch. Il y a manifestement un facteur externe que nous avons négligé, je vais faire des recherches... Je suis désolée, Henri. Cela va être un peu plus difficile pour vous, mais si cela peut vous consoler, la petite ne manquera pas de lait !
Sylviane est maintenant devenue une amie.
Elle m’avait prévenu, mais cela fait tout drôle : ma peau est bien plus fine, lumineuse, plus jeune. C’est très souvent le cas des femmes enceintes.
Parfois, m’a t-elle expliqué, certaines n’ont une belle peau QUE l’orsqu’elles sont enceintes !
Les quelques poils de barbe ont totalement disparus, c’est génial.
Le lendemain, Jeanne m’apporte une petite boîte : c’est un soutien-gorge d’allaitement.
- Tu ne peux plus t’en passer. Tu verras, ta poitrine sera moins douloureuse.

Je ne dirais pas que cette situation m’enchante, loin de là... Je ne peux sortir, nos amis se lamentent de ne plus me voir, je dois annuler un voyage avec mon éditeur...
Le soir, je ressens des démangeaisons, mon soutien-gorge est humide. Je l’enlève, je soulève le sein : il en sort du lait ! J’appelle Sylviane.
- C’est tout à fait normal. En fait, il ne s’agit pas encore de lait proprement dit, mais de colostrum. Cela veut dire que tu es prêt !
H - 10. Sylviane passe nous voir.
- Henri et Jeanne, je vais vous demander de dormir séparément. Oui, je sais, je vous parais bizarre, mais j’ai découvert vraisemblablement le facteur extérieur qui cause le problème d’Henri.
- Ah oui ?
- C’est l’amour ! L’amour paternel ou maternel si vous voulez... La proximité de la petite tout contre Henri a amplifié considérablement les effets du traitement hormonal. Je dois dire qu’il s’agit là d’une découverte assez importante... J’ai pris la liberté d’en parler au Professeur Lamotte, il est emballé... Jeanne se lève et m’embrasse tendrement...

H- 8. 9 h. Le grand jour ! Jeanne est à la maternité de Port-Royal, cela ne serait pas long... Je dois rester à la maison, c’est cruel et paradoxal. Je suis sans doute l’homme le plus impliqué du monde et je ne peux assister à la naissance de ma fille... Sylviane est à la maison et prend les choses en main.
- Au boulot ! Nous allons tirer du lait pour les premiers biberons à la clinique... Je t’aurai bien réservé un lit à côté de Jeanne pour allaiter la petite, mais on aurait jasé !

Le jet est bien régulier, on m’a apprit comment procéder avec le tire-lait. Cela me fait tout drôle. J’ai déjà eu des émissions spontanées, mais là, il s’agit d’autre chose. En tous cas, cela me soulage, la tension est moins douloureuse.

Amélie est née à 15 h, l’accouchement s’est très bien déroulé, elles sont en très bonne forme ! Elle a pu boire ses premiers biberons de mon lait, mais...
- Sylviane, je suis fou de joie, mais c’est de cela que la petite a besoin : Je soulève mes seins... Et moi aussi, j’en ai besoin... Elle sourit.
- Je comprends, je vais essayer d’arranger cela.
On a déplacé Jeanne et Amélie dans une chambre seule. Nous sommes arrivés peu après. Je porte la veste de marin pêcheur que j’avais achetée à Douarnenez quelques années avant. Penché en avant, ma poitrine se fait discrète.

Pendant que Sylviane fait barrage devant la porte, je donne la tétée à Amélie pour la première fois...

Je me suis assis sur le lit, j’ai ôté ma veste et j’ouvre le bonnet de mon sein gauche. Je mets mes leçons en pratique : je saisis délicatement Amélie et l’amène contre moi, son nombril contre mon corps. Et là, le miracle de la vie s’accomplit, elle ouvre ses petits bras et sa bouche trouve mon sein. La succion n’a rien de comparable avec le tire-lait, les larmes me viennent aux yeux, Jeanne pleure. Sentir ce petit être dépendre de moi, cela me donne des frissons... Amélie semble avoir beaucoup d’appétit, je change de sein...

Sylviane entre :
- Dépêchez-vous, voilà le médecin !
Amélie est repue. Je réajuste mon soutien-gorge, passe ma veste juste quand le médecin entre.
- Je vois que tout le monde va bien ici... Il observe les fiches, la petite a eu son biberon récemment, c’est bien. Je confirme, vous pourrez sortir dès demain matin...
De retour à la maison, Sylviane est partie, j’ai le moral à zéro. Je téléphone à la famille et aux amis pour annoncer la nouvelle : je n’y avais pas pensé avant !
Après la douche, je m’observe dans le miroir. Il est difficile d’imaginer que cette poitrine va disparaître comme cela du jour au lendemain...
Il y longtemps que j’ai abandonné mes pyjamas : la veste ne contient plus ma poitrine, et le tissu l’irrite douloureusement. Aussi, pour dormir, j’ai adopté un long tee-shirt en doux coton de Jeanne.
Le lendemain matin, mes seins sont douloureux, je dois utiliser le tire-lait de nouveau. Jeanne et Amélie sont rentrées chez elles à midi avec Sylviane, nous sommes enfin réunis.

La routine a pris son droit, j’ai l’impression de passer ma vie à faire téter Amélie : elle est insatiable ! Jeanne a repris son travail et son rythme infernal. Pendant ce temps, je ne chôme pas non plus, ma vie est totalement bouleversée. Après la tétée de sept heures, je me recouche et me lève vers midi. Je fais une sieste l’après-midi, je suis crevé. C’est normal, le bébé vide mon énergie.

Je reste la journée en chemise de nuit. Oui, Jeanne m’a acheté une chemise de nuit, c’est beaucoup plus pratique que le tee-shirt. Sylviane passe presque tous les deux jours, pour moi comme pour Amélie. La petite profite super bien, elle prends du poids régulièrement, quant à moi, j’ai perdu huit kilos depuis le début du traitement. C’est normal, dit Sylviane. Normal mais impressionnant, surtout si l’on tient compte des deux ou trois kilos de ma poitrine !

On sonne à l’entrée. Sans doute Sylviane. Je passe un peignoir. Aïe... c’est le postier.
- Bonjour madame, un paquet recommandé.

Amélie pleure dans sa chambre. Je signe rapidement et prends le paquet. Ce n’est qu’après le départ du préposé que je réalise : il m’a appelé madame ! Je vais devant le miroir. Pas étonnant, car sous le peignoir, on distingue nettement la naissance de mes seins dans le décolleté de ma chemise de nuit. D’autre part, mes cheveux ont beaucoup poussé ces derniers temps et, comme je n’ai pas de barbe...

- C’est le printemps, il faudrait sortir la petite, recommande Sylviane. Je réutilise donc ma veste de marin et pousse le landau dans le square. Cela me fait autant de bien qu’à Amélie.
Mais je suis frustré, la promenade ne peux dépasser vingt minutes en tout et pour tout entre deux tétées. Le temps de tout préparer, aller au square, revenir... Très vite, je lorgne avec envie les mamans donnant le sein à leur bébé sur un banc, au soleil.
- Mais pourquoi, tu n’en ferais pas autant, demande Jeanne, vos promenades dureront plus longtemps !
- Attends, tu veux que l’on me jette des pierres ?
- Non, il faut que tu passes pour une maman, c’est tout !
- Jamais ! Tu entends, jamais !

Deux jours après, armé par les conseils de Jeanne et Sylviane, je me retrouve au square. Je porte un caleçon sous une longue tunique ajustée. Sylviane m’a maquillé et coiffé. Je ne suis pas canon, mais je passe finalement pas trop mal parmi les mères de famille. Mais quel bonheur de donner le sein en plein air ! La brise de printemps caresse doucement mes seins, Amélie en est toute chose elle aussi... Et puis, le regard des gens est tout différent : les femmes me sourient largement, les hommes hésitent entre tendresse et concupiscence...

Plus dur : Ce sont les questions des mères de famille. J’ai joué à l’étrangère, cela coupe court à tout. Mais j’aimerais tant partager et communiquer !

Le lendemain matin, je m’exerce devant la magnétophone. L’après-midi, je vais au Parc Monceau.
- C’est une fille ? Elle vous ressemble tellement ! demande la jolie blonde au landau.
Je me contente d’acquiescer en souriant.
- Elle a quel âge ?
Là, je dois me jeter à l’eau. A fond.
- Heu... six semaines... Et le vôtre, c’est un garçon, n’est-ce pas ?
Qu’il est mignon ! Ils doivent avoir le même âge, non ?
- Tout juste, Benoît est du 15 avril.
- Amélie est du 17 !
- Quelle coïncidence, c’est fabuleux... Vous lui donner le sein aussi ?
- Oui, et c’est justement l’heure.
- Moi aussi !
C’est ainsi que nous nous sommes retrouvés à deux sur un banc donnant le sein à nos progénitures respectives. Marrant, non ?
Désormais, chaque jour, Sophie et moi avons pris pour habitude de nous retrouver sur ce même banc.

Côté boulot, ce n’est évidement pas brillant. Je suis en retard de quatre semaines sur mon planning. Je ne peux même le justifier auprès de mon éditeur ! Il faut mieux m’organiser, c’est la seule solution. Mais comment font-elle, les mamans qui travaillent ?
Mais le ponpon, c’est Jeanne qui me l’apporte :
- Mon chéri, je vais t’annoncer quelque chose qui ne va pas te faire plaisir... Je vais partir une semaine à Denver, c’est important...
Je me suis assis.
- Oh, non... Je comprends que c’est important pour toi, mais je suis déjà débordé, mon travail n’avance pas !
- Je sais, mon chéri, mais je suis sûre que tu vas te débrouiller très bien tout seul. Après tout, tu fais déjà 90% du travail, alors...

- Au fait, votre mari ne devait pas rentrer hier des États Unis ? me demande Sophie.
- Oh, non... il reste deux semaines de plus...
- C’est dur de se retrouver seule.
- Oh oui...

J’ai beaucoup hésité, mais cela fait déjà trois jours que je porte des robes. Je commençais à en avoir marre de mon caleçon et de ma tunique. Après tout, quitte à passer pour une femme, autant que je sois présentable. Je me suis soigneusement épilé bras et jambes puis, j’ai puisé dans la garde-robe de Jeanne, nos tailles étant désormais similaires. Le premier jour, j’ai choisi une robe d’été jaune à bretelles, bien ample. J’ai fait un effort de maquillage et de coiffure.
- On est bien mieux en robe, non ? On a beau dire, nous sommes faites pour ça, a dit Sophie.
Je suis de son avis, je me sens bien plus confortable... et mon sexe est aussi plus facile à cacher.

Sylviane s’est montrée plus circonspecte.
- C’est bien joli, mais es-tu sur de ne pas conserver tes habitudes après ?
Jeanne est rentrée depuis trois mois déjà, elle a assez bien accepté mes sorties féminines. Elle m’accompagne parfois le dimanche. Je prends alors bien soin de changer de jardin, pour ne pas rencontrer Sophie.

Puis, je prends pour habitude de rester en femme la journée entière. Je m’y sens bien plus a l’aise. Rester entre deux chaises, ce n’est pas mon truc. Et puis, s’occuper de soi, s’habiller joliment, se maquiller dès le matin, cela aide à vaincre un peu la solitude.

Au début, je n’y tenais pas, Jeanne m’a emmené en boutiques acheter quelques vêtements qui me seront propres. C’est l’automne, elle m’a pris quelques robes, jupes, chemisiers et pulls. Sans oublier un manteau. Mais, cela auquel je tenais le plus, ce sont les sous-vêtements. Je pense que cet attrait est dû aux changements de mon corps. Toujours est-il que je suis devenu « accro » aux douces petites culottes, aux soutien-gorge suggestifs, aux tissus soyeux des combinettes...

Au départ simplement surprise, Jeanne a céder facilement à mes nouveaux attraits, tout en n’omettant pas de se moquer gentiment de mon comportement.

C’est en essayant tous ces vêtements que je réalise que mon corps a considérablement changé. Si j’ai perdu mon petit bedon, comme dit Jeanne, j’ai, en revanche fortement forci des hanches. C’est simple, je ne rentre plus dans mes jeans !

J’en ai parlé à Sylviane. Elle semble troublée.
- Bon, pour être sûre, je vais te faire un nouveau bilan hormonal. Je te rappelle demain.
Moins de trois heures plus tard :
- Henri, tu peux venir à mon cabinet, heu... en garçon ? Demain 18 heures, c’est OK ?
J’ai emmené Amélie avec moi, Jeanne n’a pu se libérer pour la garder.
- Henri, tu ne m’en voudras pas si j’ai fait venir le Professeur Lamotte ?
- Non.
Un homme, d’une cinquantaine d’années me tend la main.
- Vous savez que vous êtes un être exceptionnel, Henri ?
- J’ai plutôt l’impression d’être une bête curieuse.
- Ah, ah... Nous allons vous examiner. Veuillez, s’il vous plaît quitter vos vêtements, y compris slip et soutien-gorge.
Ils m’ont palpé les testicules, les seins, le ventre puis m’a pris des mesures diverses.
- Vous pouvez vous rhabiller.
- Je vais laisser au Docteur Dubosc-Rochard le soin de vous exposer la situation.
- Hum... Henri, à la lumière de vos examens d'hier, il s’avère que votre corps recèle un taux important d’oestrogènes, des hormones féminines. C’est l'explication des changements que vous avez remarqué. Or, jamais il ne vous a été prescrit ce type d’hormones. Je vous pose une question franche : En avez-vous pris en parallèle à votre traitement ?
J’ai ouvert grand les yeux.
- Non, jamais ! Je n’ai pas même un comprimé d’aspirine !
- Piqûres, patch, sirop, suppositoires ? renchérit le professeur.
- Non, jamais.
- J’en étais sûre, dit Sylviane, mais nous voulions vérifier...
Elle s’adresse alors au Professeur.
- Nous devons nous tourner vers une autre direction.
Il s’adresse alors à moi.
- Nous travaillons à une autre hypothèse. Sylviane, heu... le Docteur, enfin, je crois que vous êtes devenus proches, donc, Sylviane m’a fait part de votre extrême sensibilité à la prolactine. Je vais exposer cette hypothèse le plus simplement possible. Vos récepteurs à la prolactine, exceptionnellement sensibles pour un homme, ont formidablement répondu à la petite dose que ma consoeur vous a prescrite. Pourquoi ? Sylviane a une hypothèse que je ne suis pas loin de partager pleinement. Votre proximité avec l’enfant in-utéro, votre exceptionnelle implication dans le devenir de ce bébé et peut-être - mais là, j’extrapole -, le très relatif détachement de la mère à...
- Non, nous ne pouvons pas dire cela. Jeanne est une bonne mère, mais elle a fait des priorités.
- Veuillez m’excuser si j’ai été trop direct... Voilà, tous ces éléments, plus certains autres que nous n'avons pas encore décelés, tout cela a créé un stimuli tout à fait comparable en ampleur à celui que l’on trouve chez la femme enceinte, et encore pas chez toutes... Voilà pour ce qui concerne le développement de votre poitrine.
Il croise ses doigts.
- Quand aux oestrogènes... C’est peut-être lié à cela également, mais là, nous manquons d’éléments pour y répondre. Déjà, nous savons que le corps de l’homme secrète naturellement des oestrogènes, mais en quantité infimes. Le vôtre en produit des quantités plusieurs milliers de fois supérieures ! Il faut trouver pourquoi...
- Mais alors, on fait quoi ?
- Je pense, intervient Sylviane, qu’il vaut mieux attendre le mois prochain pour intervenir. Amélie sera alors sevrée. En attendant, nous allons chercher, Henri, tu peux compter sur nous.
Je sort dépité du cabinet. On le serait à moins, non ?
Evidement, le chauffeur de taxi m’a appelé madame.
A quoi bon de m’avoir demandé de venir en garçon, alors que je ne peux plus passer comme tel aux yeux des gens dans la rue ?

A mon retour à la maison, je suis en colère. Ah, cela m’apprendra à jouer avec le feu ! Et puis, les femmes, quelle est cette lubie de vouloir tout nous prendre ? Et si, nous allons leur piquer leur rôle ? Et là, je réalise que c’est justement ce que je fais depuis neuf mois... Et bien, pourquoi pas ? Après tout, ce n’est pas moi qui ai eu l’idée... Je me change et m’occupe d’Amélie.
Je réalise que le répondeur clignote.
- Allô, Chéri ? Je suis à Bruxelles, je ne peux rentrer ce soir, je suis à l’hôtel.
Tu ne m’en veux pas ? Fais une grosse bise à Amélie pour moi... Ah oui, je rentre dans deux jours. Bisous.
Le lendemain matin, je mets mon plan en application. Je prends rendez-vous chez le coiffeur et l’esthéticienne. Elle va bien voir, à son retour...
- Oh, mon Dieu... Jeanne en lâche sa valise.
Mes cheveux sont souples et ondulés, mon maquillage est lumineux, mes ongles sont faits... Je porte une mini-robe noire, mes seins débordent du décolleté, je porte des talons hauts ...
- Alors, chérie, je te plais ?
J’ai beaucoup bu... je continue en bafouillant.
- Rassure-toi, le petite est couchée, elle va très bien, elle...
Je m’effondre sur le divan, découvrant mes jarretelles.
Jeanne tombe à genoux devant moi, elle me prend ma main, la porte à ses lèvres en pleurant...
- Tu es dans un drôle d’état... mais où as-tu trouvé tout ça ?
- Je tout acheté, pardi ! Je n’ai rien volé et je n’ai pas fait la pute, si c’est ce que tu veux dire...
- Mais...
- J’ai juste fait la mère, et tu vois où ça m’a mené !
Jeanne m’a déshabillé, elle m’a passé une chemise de nuit et m’a couché. Je sombre rapidement dans un sommeil épais.

Une sensation agréable me réveille. Amélie tête mon sein. Il est déjà 10 heures, le soleil est déjà haut, il perce les rideaux de la baie vitrée. J'entends Jeanne chantonner dans la cuisine. Cela faisait si longtemps...
Je réagis : elle n’est pas à son bureau ? Nous sommes jeudi, et Jeanne ne travaille pas !
Amélie s’est doucement endormi, je l’embrasse comme jamais. Je suis bien.
Jeanne nous a rejoint à nos côtés. Elle m’embrasse tendrement.
- Et oui, j’ai envoyé balader tous mes rendez-vous pour les prochains jours ! Elle pose sa tête contre mon épaule en caressant le visage d’Amélie.
Elle pleure.
- Je m’en veux terriblement, tu sais ? Je suis devenue aussi égoïste qu’un mec...
- Mais...
- Non, ne dis rien, nous allons passer une fin de semaine de rêve, mon amour, mes amours...
Plus tard, autour de la table du petit-déjeuner, Jeanne dit sérieusement.
- Hier soir, après que tu t'es endormi, j’ai appelé Sylviane. Elle m’a tout expliqué. Elle ne s’est pas montrée étonnée quand je lui ai expliqué pour hier soir.
- Alors ?
- Alors ? Nous sommes tous les trois et nous nous aimons... le reste est accessoire, non ? dit-elle en nous enserrant dans ses bras.

L’après-midi est ensoleillé mais un peu frais. Jeanne pousse le landau dans les allées du parc. Elle est sexy dans son jean moulant et sa parka... moi, je porte une jupe longue sous mon manteau et des petites bottines. Le vent joue avec les cheveux dépassant de mon bonnet de laine.

Nous nous asseyons sur mon banc habituel. Je sors Amélie de son landau et la porte près de ma poitrine, je l’embrasse. Jeanne sourit.
- Tu sais que vous formez un joli tableau, vous-deux ? « La Mère à l’Enfant » !
- Tu peux dire, « La Vierge à l’Enfant », ça sera justifié, pour une fois ! Nous riions.

- Hélène ! Tu es en avance aujourd’hui...
Sophie me fait la bise ainsi qu’à Amélie.
- Heu... Sophie, je te présente Jeanne... ma belle-soeur, Jeanne. Jeanne, voici Sophie, une amie et Benoît, son bout’chou...
Sophie semble extasiée :
- Enchantée ! Vous avez un air de famille avec Amélie, c’est fou !
- On me le dit souvent, c’est vrai, dit Jeanne en m’observant en souriant.
Je suis terriblement mal à l’aise.
Sophie continue.
- Cela fait au moins six mois que nous nous retrouvons chaque jour de la semaine ici, n’est-ce pas, Hélène ?
J’acquiesce. Elle me prend la main.
- Si vous l'aviez vue au début comme elle était empotée... et pour sortir son sein, quelle histoire !
- Elle s’y ai fait ? demande Jeanne, intéressée.
- Oh, oui, et rapidement... Elle était mal fagotée, mal maquillée, les cheveux en désordre, regardez maintenant, la belle jeune femme qu’elle est devenue !
Jeanne passe sa main dans mes cheveux.
Sophie insiste.
- J’ai toujours dit que l’enfant fait la femme, Hélène en est la preuve vivante... Je suis rouge. Pour garder contenance, je dégage mon sein droit pour Amélie. Sophie fredonne un air de Brassens :
- Quand Hélène donne la gou-goute à Amélie, tous les garçons du villa-a-ge...
Jeanne et Sophie éclatent de rire.
- Non, c’est vrai, j’ai remarqué, la circulation de l’allée augmente tout de suite quand tu lui donnes le sein !
- Sophie, tu dis des bêtises...
- Oh, non, je suis sérieuse, j’ai remarqué au moins quatre messieurs qui font plusieurs fois le tour du bosquet pour en voir plus... Tiens, le gardien du square, là... Regarde comment il te reluque... Jeanne, je vous parie qu’il va repasser dans moins de trois minutes !
Deux minutes plus tard :
- Gagné ! Et dans l’autre sens pour varier les angles !
Les femmes sont pliées en deux, je suis stoïque, puis me joint à elles.
- Mais, je le jure, jamais je n’avais remarqué tout ça !
Sophie lève un doigt sentencieux :
- Hélène, soit que tu es une vraie Sainte-Nitouche, soit que tu as encore beaucoup à apprendre des hommes...
Jeanne prend ma main.
- Je suis sûre que c’est la seconde solution, n’est-ce pas Hélène ?
Sophie reprend son sérieux.
- Je n’ai jamais vu Hélène accompagnée, elle est toujours seule avec se petite.
Elle s’adresse à Jeanne :
- Vous pourrez dire à votre frère de s’occuper un peu plus de sa femme et de sa fille...
Et pourtant, elle parle beaucoup de lui, de ses voyages... Elle l’adore, son Jean !
Au fait, c’est curieux Jean et Jeanne pour des frères et soeurs !
- Il y a bien Sylvain et Sylvette, remarque Jeanne.
- Ah oui...
Sophie reprend le fil de ses idées.
- Comme disait ma grand-mère, « Une femme s’entretient, sinon elle se fane »...
Peu après, nous nous séparons en nous embrassant.
- N’oubliez pas d’en parler à votre frère, hein, Jeanne ?
- C’est promis, Sophie, je vous le jure...

Nous rentrons en silence à la maison.
Je couche Amélie et m’arrange devant le miroir. Jeanne arrive derrière moi et passe son bras autour de mon cou. Nous fixons nos reflets...
Jeanne dit sobrement :
- C’est ce que je disais ce matin, je suis devenue pire que les mecs que je dénonçais... Je m’en veux terriblement. Elle me regarde dans les yeux : pourrais-tu me pardonner un jour ?
- Oui, Jeanne. C’est vrai, je ne nage pas dans le bonheur parfait, mais tout cela m’a enrichi au delà que j’aurais pu penser... Il te suffit de faire un petit effort, voilà tout.
- Tu as raison, mon amour...
Puis, prise d’une inspiration :
- Mais, dis-moi, notre rencontre avec ton amie Sophie, ce n’était pas fortuit, non ?
- On ne peut rien te cacher, mais je ne me doutais pas qu’elle déballerait tout comme cela...
Une fois dans le lit, je murmure dans son oreille :
- Chérie, je ne voulais pas te le dire, mais Amélie m’appelle maman depuis trois jours déjà...
- Je m’en doute bien...
- Comment t’appelle-t-elle, toi ?
- Moi ? rien. lâche-t-elle dans un sanglot étranglé.

A sept heures, je me suis recouché après donner le sein à Amélie. Jeanne dort, son visage est lumineux, serein. Je me blottis tout contre elle, mes seins contre les siens.
- Hélène, oh, Hélène ? Tu te réveilles ? Il est dix heures !
C’est la voix de Jeanne, mais à qui s’adresse-t-elle ? Puis, je réalise.
- Tu sais que c’est joli, comme prénom... Ou l’as-tu trouvé ? Une ex petite amie ?
J’ouvre les yeux.
- Ah, la Belle au Bois Dormant qui s’éveille !
- Arrête, tu te moques de moi, c’est pas drôle !
Jeanne semble offusquée.
- Mais, non, pas du tout, d’ailleurs regarde ce que j’apporte à ma petite femme chérie : le petit déjeuner au lit ! Ca te la coupe, hein ?... Oh pardon...
Nous éclatons de rire.
- Tu sais, dit-elle, nos amis te croient mort. Le téléphone ne leur suffit plus...
- Attendons encore quelques mois, le temps que tout cela se règle...
- Tu y crois encore ?
- Pourquoi pas ?
- Tu permets que je t’appelle Hélène ?
- En public, tu sais, je préfère...
- Mais entre nous ?
- Tu fais ce qui t’arranges.
- Alors, je préfère Hélène.
- Comme tu veux, Jean.
- ... Oh, non ! Moi, Jeanne, toi Hélène.
- OK, Hélène.

Ce matin, je suis allé au supermarché du quartier pour me dépanner en couche-culottes. J’allais me diriger vers les caisses quand... Biiip... biiip... C’est mon mobile. Sans doute Jeanne ou Sylviane... Je l’extrais de mon sac.
- Oui ?
- Hello, c’est Charles, tu vas bien, mon vieux ?
- Heu... oui, salut Charles ! Je bredouille doucement.
- Parle plus fort, je ne t’entends pas !
Je ne veux pas attirer l’attention autour de moi !
- Je t’entends mal aussi, la communication n’est pas bonne. On se rappelle plus tard ?
- Inutile, puisque je suis là ! Coucou !
Il débouche maintenant devant moi, son mobile à la main.

Il siffle en me détaillant... Y a pas, tu fais une super nana !
Je tourne les talons et vais d’un pas décidé vers les caisses.
- Oh là, pas si vite ! On peut se parler, non ?
Je stoppe.
- Maintenant, tu sais ? Bon, lâche moi le grappin, veux-tu ?
- Ce monsieur vous importune, madame ?
C’est un vigile.
- Non, c’est gentil à vous... monsieur est un ami.
- Ecoute, Charles, tu peux attendre quelques minutes que je t’explique ?
- OK, ma jolie. Tu es à pied, je suppose ? je te dépose chez toi...
- Alors, Henri. Que t’est-il arrivé ?
Nous sommes dans sa voiture, à l’arrêt. Ma jupe est courte, Charles lorgne vers mes cuisses...
- Bon, tu te souviens de la discussion chez nous l’an dernier, sur le rôle des pères dans les premiers mois des enfants ?
- Oui, Richard avait parlé d’un truc dingue...
- Et bien, c’est précisément ce que j’ai fait...
- C’est fou !
- Peut-être, et cela a été bien au delà de ce que j’avais souhaité...
- Et Jeanne ?
- Et bien, elle s’adapte.
- Maintenant, que vas-tu faire ?
- Je ne sais pas, j’élève Amélie, on verra après.
Nous restons silencieux.
- Charles, tu es mon ami ?
- Oui, bien sûr !
- Je te demande de rester discret. Je ne tiens pas à chopper la Une des tabloïds, tu comprends ?
- Oui, tu peux compter sur moi, heu... comment on t’appelle ? Henriette ?
- Non, Hélène, simplement... Mais comment tu m’as trouvé ?
- Ah ah ! Le pot ! J’avais besoin de mousse à raser, je passais, je me suis arrêté ici. Et puis, j’ai vu une jolie femme qui me rappelait quelqu’un... Tu sais ce que c’est, ça nous arrive tous les jours, ce genre de choses !

La fossette du menton ! La fossette à Henri... Mais ce n’est pas possible... Et puis, j’ai pensé à un truc vraiment idiot : j’avais ton numéro de mobile. Qu’est-ce que je risquais ? Rien ! Je te surveillais discrètement. Ah ! la maman-modèle-qui-fait-ses-courses-pour-son-bébé... Au moment où tu as sorti le mobile de ton sac, j’ai eu un coup au coeur, je te jure ! Alors, je me suis caché dans l’allée à côté et je t’entendais me parler... Drôle, non ?
- C’est drôle, en effet. Je souris. Que faites-vous toi et Valérie demain soir ?
- Heu... rien.
- Nous vous invitons à la maison pour dîner. Tu peux en parler à ta femme, avec les mêmes restrictions, évidement.
- On se fait la bise, demande-t-il avant de se quitter devant l’immeuble.
- Si tu permets, on verra plus tard, OK ?
Je devine qu’il suit ma progression des yeux vers la porte. Je le sais et cela me fait plaisir. Dingue, non ?

Amélie et moi avons désormais une groupie : Valérie ! On ne peut la tenir, elle semble conquise... Elle s’intéresse à tous les détails, inspecte ma poitrine avec respect. J’étrenne une robe rouge, assez moulante et profondément décolletée.
- Ce n’est pas mon Charles qui me ferait un cadeau pareil, il n’y a pas de danger !
- Oh, les filles ! On parle de moi dans la chambre ?

Jeanne a repris son boulot et moi ma vie. Je commence le sevrage d'Amélie. J’espace progressivement les tétées en les remplaçant par des aliments de substitution. La petite supporte facilement, quant à moi, je dois user de mon tire-lait de façon intensive.
Au bout de dix jours, Sylviane se rend à l’évidence. Le sevrage ne semble pas avoir d’influence sur ma production de lait.
- Je vais te donner des comprimés de bromocriptine. Tu verras, c’est infaillible !
Aucun résultat. Je suis toujours une vraie vache à lait !
- C’est une situation dérangeante mais non désespérée, dit le Professeur Lamotte. Il reste une solution avant la chirurgie...
Je tressaille, il le remarque.
- Mais je crois que vous ne souhaitez pas en arriver à cette extrémité.
C’est la première fois qu’il me voit en femme. Il a été prévenu par Sylviane, mais il semble un peu perturbé en me découvrant dans mon tailleur rouge.
- La solution qui nous reste est efficace à 100%, mais elle possède un double-tranchant...
- Ah ?
Elle consiste à vous donner une dose massive d’oestrogènes pour simuler une fertilité féminine. Cela aura pour effet de tromper votre organisme en lui donnant l’ordre de cesser de fabriquer du lait...
- Vous parliez de double-tranchant ?
- Heu, oui... j’y vient. Il y aura des effets disons... indésirables.
- Lesquels ?
- Et bien, ils renforceront encore plus votre féminisation. Beaucoup plus.
Je déglutis.
- Mais il vous reste encore la chirurgie pour recouvrer une partie de vos facultés antérieures.
- Une partie ?
- Oui, cela laisse toujours des traces, c’est indéniable.
Je n’hésite pas.
- Alors, allons pour le traitement.
Sylviane me sert le bras.
- Tu t’en sortiras, Henri.
Je soupire.
- Non, pas Henri, mais Hélène. Je crois que les jeux sont faits, non ?
Les deux médecins restent silencieux.

- L’important, c’est que tu retrouves la santé, dit Jeanne.
- Ah oui, la santé !
Heureusement, il me reste une femme qui m’aime et une mignonne petite fille.
- Hélène, je ne saurais pas trop te conseiller de faire un prélèvement de sperme avant le traitement.
- Pourquoi ?
- Mais pour Jeanne !
- Oui, je sais, mais pourquoi le faire avant le traitement ?
- Parce que cela sera très-très difficile après. Déjà, maintenant...
- C’est entendu.

C’est Sylviane qui me fait les six injections.
- Les glandes mammaires proprement dites devraient décroître rapidement de volume, mais elles vont être remplacées rapidement par de nouveaux tissus... Mais cela ira beaucoup mieux, tu verras.
Elle a raison. Mes seins ne sont plus tendus à se rompre, ils ont pris la même consistance que ceux de Jeanne, en prenant un peu de volume. Maintenant, je dois faire un bon 95 C.

Trois mois ont passé, Amélie est une ravissante petite fille et moi une non moins ravissante jeune femme... à un petit détail près. Vous voyez ? Jeanne et moi formons un couple de mamans très attachant.
Comme je l’expliquais à nos amis de nouveau réunis, j’ai joué à la roulette russe.
La balle est partie... et j’ai gagné !


A suivre...


Responsable du site : Lucie Sobek


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