barcarena9@gmail.com
inforbart@gmail.com
malucao2017@outlook.com.br
isacczim@ig.com.br



Je me connecte  Hop !
J'ai perdu le mot de passe  Hop !
S'inscrire comme membre du site  Hop !

HOMMEFLEUR, le site pour les hommes qui aiment les femmes, au point de vouloir leur ressembler !

« », une petite histoire imaginée par sylvine1

1 Luberon Sylvine tvq@femmes.net 27-10-2004, 11:44 Par Sylvine
Le soleil est au plus haut.
Assise dans la balancelle de la terrasse supérieure, Alice observe son enfant en plein sommeil. Une bonne sieste après la fatigue du voyage, cela fait toujours du bien, même quand on a quatorze ans !

Deux ans déjà se sont passés depuis sa dernière visite... Alice se prend au jeu du changement. Bon. Dix centimètres de plus, un mètre soixante-cinq à cet âge, c’est plutôt bien. Mais... Alice ne peut se débarrasser d’un vague malaise. Est-ce dû à ses longues jambes ? A sa peau douce, fine et transparente ? Ou plutôt à cause du slip de bain qu’elle a dû lui passer après la disparition de sa valise à la gare ?
Toujours est-il que...
Alice ressent quelque chose d’étrange, quelque chose qu’elle ne parvient pas à cerner.

Elle se force à penser à autre chose, à des choses agréables, concrètes.
Steph a eu son bac à quatorze ans ! Et avec mention...
Alice a de quoi être fière de sa progéniture.
Toutefois, accaparée par sa vie de femme d’affaires, elle est bien consciente de n’avoir pas su jouer souvent son rôle de mère. Depuis le divorce, le père s’est contenté d’expédier le chèque en fin de mois et une carte à chaque anniversaire. Le minimum, quoi.
Huit années de collège en Suisse, et voilà le résultat. Le bac à quatorze ans !
Soudain, Alice réalise. La position de son enfant sur le transat, ses jambes croisées, ses mains longues et fuselées plongées dans ses cheveux blonds...

En ex-soixante-huitarde, Alice n’est pas vraiment prude, mais elle réalise soudain qu’elle aurait dû lui donner aussi le haut, pour une simple question de décence.

Puis, elle passe sa main sur son visage... Mais, mon Dieu, pourquoi verrait-elle son fils avec un soutien-gorge ?

Son émoi dissipé, elle tente de faire le point de façon objective.

Certes, Stéphane est très féminin, d’apparence comme de comportement, il l’a toujours été. Mais pourquoi cette idée de soutien-gorge ? Elle prend bien soin d’observer attentivement le jeune garçon. Évidement, elle s’est affolée bien trop vite. Stéphane n’a pas de seins ! Bien que... Ses aréoles sont bien larges et brunes... Non, décidément, elle se fait du cinéma.

Les paupières mi-clos, Stéphane ne perd pas une miette de l’émoi de sa mère. Il déplie ses jambes, les étire puis replie celle de gauche dans un mouvement gracieux. Il sait ce que sa mère ressent, car il provoque sciemment ce malaise.
- Stéphane, tu devrais mettre un tee-shirt.
- Un tee-shirt ? Maman tu n’y penses pas, il fait plus de 30°C à l’ombre!
- Si, mon chéri, je t’assure...
- Mais maman, je ne comprends pas, pourquoi moi ? Tu es bien en maillot deux pièces ! Et pourquoi devrais-je me couvrir plus que toi ? Et puis, de toutes façons, je suis à l’ombre...
- Et bien... lâche Alice à bout d’arguments.
- Bon, ça va, mais alors quelque chose de plus léger qu’un tee-shirt. Tu dois bien avoir ça ?
- D’accord, je vais voir, dit-elle à moitié soulagée.

En cherchant dans les tiroirs, Alice ne peut que se maudire. Mais pourquoi me suis-je laissé aller comme cela ? Évidemment, à part les tee-shirt... Après avoir étalé différentes pièces sur son lit, elle en choisit deux. Elle les dépose sur la table ronde.
- Tiens, voilà, mon chéri, ça va te convenir ?
Stéphane se saisit d’un vêtement et l’enfile. Il s’agit d’un fin débardeur noir en coton, les bretelles sont très fines, le décolleté du dos est assez profond.
- Ça, oui, pour être léger ! Dit-il en s’étendant.

Cette fois-ci, c’est plus évident, Alice ne peut que vérifier la présence des formes douces sous la fine bande de dentelles du décolleté carré. Puis, Stéphane se retourne sur le transat laissant contempler son dos dénudé entre les fines bretelles. Même ses fesses participent à l’illusion. Mais en est-ce bien une ?
- Promets-moi de mettre ce tee-shirt ce soir quand il fera plus frais. Je te le laisse sur le fauteuil. OK ?
- Oui maman...
- Demain, Vincent nous amènera à Bonnieux, je vais t’acheter d’autres choses.

Le plan se déroule de façon nominale, comme on dit à Kourou. Steph est arrivé la veille au midi dans le taxi de Vincent.
- Oh ! Vous venez du Pôle Nord ou quoi, s’était-il écrié.
On pourrait le croire. Il était vêtu d’un lourd pantalon d’hiver, d’un épais sweat-shirt et d’un blouson doublé. De solides brodequins complétaient l’équipement.
- Non, des montagnes suisses, et ce matin, il n’y faisait pas chaud ! Il lui raconta sa mésaventure de la gare de Lyon-Perache quand sa valise disparut alors qu’il achetait un journal. Les démarches, les recherches restèrent vaines. On lui donna un récépissé et bien peu d’espoirs. Heureusement, il portait argent et papiers sur lui.

De retour de promenade vers 18h, Alice a la satisfaction de constater que Stéphane porte le tee-shirt... Mais sur le débardeur ! La vision par transparence des bretelles et des dentelles y est flagrante...
Et comme sentant venir l’objection :
- Tu avais raison, maman, les soirées sont plutôt fraîches !
Alice ne répond pas, comme subjuguée par la grâce de la démarche de son fils. A chaque pas, le maxi tee-shirt ondule autour de son corps... On s’y tromperait...

Au cours du dîner sous la tonnelle, entre deux banalités, Alice observe toujours et encore son fils chéri. Certes, il a les cheveux courts, - le dress-code de l’école est impitoyable -, mais ils paraissent si féminins... Alice ne se souvenait pas qu’ils étaient aussi blonds, aussi fins. Et puis, il y a le port de tête. Assurément, il tient de sa grand-mère paternelle. Même élégance de son long cou, même port hautain. En fait, les cheveux courts ne font que renforcer sa féminité. Décidément, il n’y a aucune trace de masculinité sur ce visage, comme si, parvenu à l’adolescence, il avait conservé les caractéristiques de l’enfance.

Alice est affairée dans la cuisine. Il est neuf heures du matin et déjà la chaleur est difficilement soutenable au soleil. En tranchant le pain du petit déjeuner, elle entend la voix de Stéphane derrière elle.
- Bonjour maman ! J’espère que tu ne vas pas m’en vouloir, mais hier soir, j’ai trouvé quelque chose de bien plus confortable dans l’armoire de ma chambre...
Alice se retourne. Stéphane porte une longue chemise de nuit blanche...
- Comment me trouves-tu ? dit-il en tournant sur lui-même.
- Mais... C'est une chemise de nuit de ta grand-mère. Elle la portait pour sa nuit de noce, dit-elle avec des yeux ronds. Personne ne l’avait touchée depuis...
- Oh pardon. Je ne savais pas, excuse-moi maman, excuse-moi grand-mère ! Je l’ai trouvée tellement jolie... Je peux rester comme cela pour déjeuner ?

Tout cela a été dit avec une telle candeur qu’Alice, interloquée, n’ose refuser.

Assise face de son fils sous la tonnelle, elle se sent défaillir. C’est bien une jeune fille qu’elle a devant elle. Son visage surmontant le décolleté de dentelles rayonne de bonheur. Stéphane mange de bon appétit comme si la vie s’ouvrait devant lui. Alice tente de dissiper son trouble.
- Bon, je vais appeler Vincent pour nous emmener à Bonnieux.
Elle revient quelques minutes après, l’air dépité.
- Une mauvaise nouvelle, maman ?
- Oui... Vincent est parti pour un feu de garrigues près de Castelanne, il est pompier volontaire, alors...
- Il revient quand ?
- On ne sait pas, mais sa mère pense qu’il en a pour près d’une semaine...
- Oh... quel dommage... Il va falloir me débrouiller avec les moyens du bord, dit Stéphane en caressant délicatement la dentelle de sa manche...
Alice ne se contient plus.
- Stéphane, tu vas quitter cela et mettre autre chose !
- Mais oui, chère maman, je suis à ta disposition !

Alice avait toujours aimé cette maison, au pied du Grand Luberon. Son ex-mari la lui avait laissé après la mort de sa mère, Jeanne. Un sacré personnage, cette femme ! Alice s’était pris d’amitié avec elle, un sentiment très fort les unissait. D’ailleurs, elle n’avait pas hésité à la soutenir contre son fils lors du divorce.

Les travaux indispensables n’ont pas dénaturé ce petit mas provençal à moitié enclavé dans la montagne. La Castine, c’est son nom, est devenue un lieu assez confortable à défaut d’être totalement authentique. Seules concessions importantes à la modernité, l’électricité et une petite piscine discrètement creusée derrière l’appentis.

Alice n’a qu’un sourire narquois à l’évocation de la mode du Luberon qu’à saisi le showbiz à la recherche d’au-then-ti-ci-té. Une recherche qui ne va pas tout de même jusqu’à se séparer des piscines olympiques et autres antennes paraboliques multiples... Mais le Luberon est assez vaste pour éviter de les rencontrer trop souvent.

En fait, la Castine est à plus de quatre kilomètres de toutes habitations, ça aide... Tout est resté en l’état depuis le décès de la vieille dame, ce qui explique la découverte de Stéphane.
- Alors, maman, tu trouves ? Sinon, je vais faire mon propre choix !

Non, mais, pense-t-elle, je ne vais pas lui laisser ce plaisir. Elle avait apporté le minimum de variété, après tout, c’est l’été... Même pas de pantalon... Peut-être son short. Non, pas question, il est bien trop collant ! Elle n’avait que des jupes et des robes. Ah si, ce corsaire à fleurs jaunes, c’est mieux qu'une robe, après tout !

- Tu crois que ça va m’aller ? Tu ne vas pas râler, hein ?
- Mais non, c’est tout ce que j’ai trouvé.
- Hou, maman, comment me trouves-tu ? Je t’ai emprunté des sandales...

Alice est désespérée. Son fils parait encore plus féminin qu’en chemise de nuit, c’est dire ! Cette fois-ci, le doute n’est plus permis. Ses cuisses rondes, ses chevilles fines, ses fesses rebondies, sa taille fine, et puis ce soupçon de poitrines, mais qu’est donc devenu son petit garçon ? Elle veut réagir, demander des explications, mais elle se retient. Des souvenirs encombrants lui arrivent.

Il est quinze heures, Stéphane est étendu en slip et débardeur au bord de la piscine. Alice remarque la trace claire des fines bretelles sur la peau bronzée de son fils. Ah quoi bon, se dit-elle.
- Oh, Stéphane, on va faire un tour dans la garrigue ?
- Oui, maman ! Il est enthousiaste.
- Maman, c’est insoutenable ! Ce corsaire est bien trop épais pour marcher par cette chaleur !
- Si c’est comme cela, on rentre, dit Alice exaspérée. Dix minutes de marche, et son fils râle déjà !
Pourtant, sur le chemin du retour, elle est bien obligée d’admettre que Stéphane a raison, son corsaire est collé par la transpiration.

Le lendemain midi, à table, Stéphane a l’air boudeur.
- Maman, pourquoi tu ne veux pas me passer une robe pour la promenade ?
Désarçonnée par cette attaque de front, Alice balbutie.
- Parce que ça ne se fait pas !
- Je ne comprends pas.
- Tu es un garçon, tu sembles l’oublier.
- Oh non, je ne l’oublie pas, mais admet qu’en robe ou comme je suis, la différence est minime, non ?

Elle est toute bleue, des smocks soulignent la taille haute, les bretelles croisées barrent le dos nu. Alice relève la courte glissière. Stéphane fait un tour sur lui-même, la jupe dansante se relève largement sur ces cuisses bronzées.
- Alors, maman, je ne te fais pas trop honte ?
Pourtant bonne marcheuse, Alice a bien du mal à suivre le rythme imposé par un Stéphane radieux. A plusieurs reprises, elle le découvre au détour d’un taillis, assis sur une pierre, son menton posé sur ces genoux joints, son visage arborant un sourire espiègle.

- Et si on passait la crête, propose-t-il.
Alice n’a pas le temps de répondre, que déjà Steph gravit la roche. En plus, il m’a piquée une culotte, pense-t-elle rageuse en observant au passage une dentelle blanche sous la robe virevoltante de son fils.

Désormais, l’habitude est prise, Alice oppose de moins en moins de résistance. Après tout son Steph est en pleine forme et son moral est au beau fixe. Finalement, elle se laisse elle aussi porter par l’atmosphère ambiante.

Un signe : alors que Vincent est rentré depuis plusieurs jours, Alice n’a plus jamais parlé d’aller acheter des vêtements à Bonnieux, même lors de la livraison hebdomadaire de provisions. Il s’est installé une sorte d’équilibre, par nature instable entre la mère et le fils. Steph évite « d’en faire trop » dans la féminité et Alice se garde bien de provoquer une réaction d’humeur de Steph. Son garçon porte des robes, et alors ? se dit-elle, elles lui vont tellement bien, après tout.

Toutefois, cela pose quelques problèmes... logistiques. En effet, le rythme des lavages doit doubler et Alice impose son fils de participer lui aussi aux lessives. Il n’y a pas de lave-linge à la Castine, mais il y a mieux. Une source alimente un petit lavoir le long de l’appentis, la lessive se fait à l’ancienne. Steph s’y plie de bonne grâce. Du bord de la piscine, elle observe son fils faire la lessive. Dans une jupe provençale à volants et un petit haut, il est à genoux devant le lavoir. Quand il se redresse pour essorer ses petites culottes, elle ne peut que remarquer la courbe avantageuse de sa croupe. D’ailleurs, il semble remarquer l’attention de sa mère, il lui offre un grand sourire.

Voici l’ordinaire d’une journée à la Castine.

Il n’est guère possible de rester au lit après neuf heures, la chaleur y devient trop forte. Le petit déjeuner est pris en chemise de nuit sur la terrasse. Ensuite, ménage et petite lessive, puis lecture ou piscine. On déjeune assez tard à la Castine, pas avant quatorze heures, puis sieste, lecture et piscine. A ce sujet, Alice est toujours intriguée par l’aisance de Steph pour cacher... enfin, vous voyez, tout cela dans sa culotte. Elle se garde bien de l’interroger sur ce sujet, mais... Après une petite collation vers dix-sept heures, vient le temps de la promenade.

Steph se plaît alors à choisir sa tenue avec une attention grandissante. Discrètement, il trace maintenant une petite ligne de Rimmel afin de souligner ses yeux verts.

La nuit vient assez vite en montagne, vers vingt heures, il est temps de rentrer. Après une douche, tout le monde se change et dîne au son des cigales. Chacun a le sentiment de vivre un moment rare, plein de ces petits bonheurs simples et pesants de non-dit... Steph s’amuse du comportement de sa mère, elle se refuse désormais de lui attribuer un genre grammatical. Exemple, quand il la provoque en lui demandant :
- Maman, comment tu me trouves ?

Elle ne tombe pas dans le piège en lui disant « Tu es beau » ou, pourquoi pas, « tu es jolie ». Elle se contente de dire « Oui, c’est une jolie robe » ou, au mieux, « Elle te va bien ». Conclusion de Steph : Elle ne peut encore lui parler au féminin, mais, déjà, elle ne lui parle plus au masculin. Un no man’s land grammatical.

Ce jour-là n’avait rien de particulier, Steph portait pour la première fois la robe la plus courte de sa mère. - Tu as vu, maman, j’ai trouvé un foulard assorti à ma robe !
Alice se contente d’acquiescer. Son fils a trouvé elle ne sait ou, un foulard bleu ciel pour son grand chapeau de paille. Comme d’habitude, ils vont bien au delà de la crête. Les orages sont rares en Provence, mais ils sont soudains et violents.
- On fait quoi ? demande Steph.
- On rentre ! crie Alice pour couvrir le bruit du tonnerre et des ruissellements.
- Oh, maman ! Là-bas, il y a un mas... s’exclame Steph en y prenant la direction en courant.
- Non, attends ! Pourtant, Alice ne peut que suivre son fils.

La maison semble inhabitée, la porte est verrouillée.
- Viens, maman, sous l’appentis !
Bientôt, la mère et le fils sont à l’abri. Leurs robes sont trempées, collées contre leur corps. Steph se blottis contre sa mère, Alice se laisse alors aller et le serre dans ses bras.

Après quinze minutes, l’orage est passé mais l’eau ne cesse de tomber.
- Dis maman, on dirait le bruit d’une voiture !
- Je n’entends rien !
- Si, là-bas, des phares !
- On s’en va.
- Tu as honte de moi, maman ?
- Non, mais...
La voiture stoppe devant la porte, deux formes encapuchonnées en sortent rapidement et pénètrent dans la maison. Déjà, Stéphane se précipite vers la porte suivie de sa mère essayant vainement de le retenir. Deux femmes aux yeux ronds les découvrent. Alice prend alors l’initiative.

- Bonjour ! On faisait une balade on a été surpris par l’orage, on a alors trouvé votre appentis...
- Mais, entrer vous sécher dit alors chaleureusement la femme. Cécile, va chercher des serviettes ! Ces orages sont imprévisibles, mais je dis tout le temps qu’ils participent au charme du pays.
- Vous n’êtes pas de la région ?
- Non, nous sommes de Paris...
- Oh ! Nous aussi !
- Je viens d’acheter ce mas pour mes enfants et moi. Vous avez une fille ravissante, madame ?
- Brossac, Alice Brossac.
- Alice Brossac... des stylos ?
- Oui, des stylos, répond Alice avec un grand sourire.
- Moi, c’est Geneviève Aulnay... tout court. Et votre fille ?
- Moi, c’est Stéphanie, j’ai quatorze ans !
- Enchantée, Stéphanie ! Voici Cécile, ma fille... Elle a quinze ans.
Elle a aussi un frère aîné, Ludovic, dix-sept ans. Il est chez son père. Heu... Je me répète, mais votre fille est... craquante lâche Geneviève avec un grand sourire.

Alice se tourne alors vers... sa fille. Il lui faut prendre du recul. Sa robe collée contre son corps, laisse généreusement montrer des formes... très explicites. De petits mamelons apparaissent maintenant distinctement sous le fin tissu, des hanches larges et rondes se révèlent alors dans toute leur arrogance, même la dentelle de la culotte est distinctement visible à travers la robe.

- Bon, vous n’allez pas rester comme cela, vous allez attraper la mort ! Allez prendre une douche. Pendant ce temps, je vais faire un feu pour sécher vos robes...

Vingt minutes après, Steph et sa mère sont au bord de la cheminée emmitouflés dans de grands peignoirs blancs.
- Vous allez rester dîner avec nous, nous vous raccompagnerons ensuite.
Alice proteste à peine tant qu’elle se sent à l’aise.
- Il nous reste de l’agneau et des haricots, cela vous va-t-il ?
- J’adore, dit Stéphane, l’air radieux.
Alice ne peut s’empêcher de l’observer. Là, en peignoir, en contraste, il parait encore plus... femme.

Durant le dîner, Cécile se montre très discrète. Pas un mot, ni une réflexion malgré les efforts de Steph. Après les tisanes, la pluie n’a pas cessé.
- Je crois bien que vous allez dormir ici toutes les deux ce soir, dit Geneviève.
Il y a un grand lit dans la chambre de dessus, je vais vous prêter des chemises de nuit.
La veillée se poursuit. Cécile prend congé la première. Geneviève surveille sa progression dans l’escalier. - Vous savez, j’ai un problème avec elle, confesse Geneviève.
- Ah oui, de quel ordre ? Interroge Alice.
- Et bien, vous avez vu ? Elle n’a aucun sens de la féminité, je suis catastrophée. Pourtant, j’ai tout essayé ! Je crois qu’elle n’a jamais porté une robe depuis des années... Vous avez vu comment elle marche ?
- Elle est pourtant mignonne, console Alice.
- Oui, si elle voulait ! Quand je vois Stéphanie, j’apprécie la différence !
Un silence pesant s’instaure.

Elle persiste :
- Et pourtant, elle n’était pas à son avantage, la petite, toute mouillée !
Elle semble réfléchir, puis continue :
- Alice, vous accepterez que nos filles se fréquentent ? Après tout, ce sont les seules jeunes filles du coin en ce moment...
- Oh oui, s’écrie Steph.
- Et bien... Oui, volontiers, concède Alice, coincée.

Cela faisait si longtemps que Steph n’avait pas dormi avec sa mère. Cette situation lui ravive de si jolis souvenirs...

Le lendemain matin, la pluie tombe toujours...
- Nous allons vous ramener en voiture, propose Geneviève.
- Mais nous ne voulons pas vous déranger encore, nous sommes juste de l’autre côté de la crête... trente minutes à pied !
- Non, n’insistez pas, cela nous fait qu’un petit crochet !
Le trajet se fait sous une pluie persistante.
- Alors, comme convenu, je vous amène Cécile demain matin, rappelle Geneviève avant de partir.
Ils ne sont pas parlé depuis leur retour à la maison. Alice prépare le déjeuner, Steph lit une revue. Il s’est changé, il porte une longue jupe et un tricot assez moulant.
- Je vais lire dans ma chambre, annonce-t-il.
- Pour lire ou vider ma garde-robe ?
Alice arbore un petit sourire, Steph rougit légèrement.
- Heu... je ne sais pas encore...
- En ce cas, je préfère t’accompagner, il y aura moins de désordres !
Steph est en fond de robe au milieu de la pièce.
- Tu sais que cela me coûte, dit Alice, mais je m’aperçois que quoique je fasse ou dis, cela ne changera pas grand-chose... A mesure des essayages, Alice est époustouflée par l’aisance et l’élégance de son fils dont le regard rayonne de bonheur... Elle en est touchée.
- Tu sais, Steph... je ne te savais pas si... si... jolie, concède-t-elle.
- Merci, maman, rien ne pouvait me faire plus plaisir !
Et puis, l’attention du jeune garçon est attirée par une penderie souple derrière des rideaux.
- Et là, maman, c’est quoi ?
- On ne touche pas ! grand-mère y rangeait les robes de mariée de la famille. Elle a tenu à garder la mienne ainsi que les robes de demoiselles d’honneur de tes tantes... Elle ajoute d’un ton sarcastique:
- De toutes façons, elles n’entreraient plus dedans...
- Oh, maman, on peut voir ?
- Non, je n’y tiens pas...
- Je parie que tu en meures d’envie toi aussi... Et puis, c’est le moment, il pleut !
Elle lâche un profond soupir.
- Je te préviens, cela doit sentir la naphtaline ! Et je ne sais pas dans quel état on va les trouver... Depuis tout ce temps !

Alice étale soigneusement les robes sur le lit, tels des trésors oubliés. De petites étiquettes d’écolier sont apposées sur les housses. Une écriture à la plume Sergent-Major renseigne les curieux.
- Tu vois, c’est celle de ta grand-mère, tu lis : Jeanne, 19 mai 1946...
Elle est jolie, non ? Elle est en pure soie de parachute !
- De parachute ?
- Oui, à la Libération, il y avait pénurie de tout, en particulier de tissus. Alors, pour faire une robe de mariée, tu imagines le problème ! D’où un trafic avec la soie des parachutes américains... Ces valeureux soldats ne savaient pas qu’en sautant, ils apporteraient du bonheur à des jolies Françaises !
Tout en parlant à son fils, elle passe sa main dans ses cheveux. Steph est subjugué en portant la soie contre son visage.
- Qu’elle est douce et fine ! Dis, maman, je peux me rendre compte ?
Sans attendre le timide acquiescement de sa mère, il la soulève soigneusement du lit et la présente contre lui devant la glace. Alice est derrière lui.
- Maman... Je peux ?
Elle lâche un nouveau soupir de résignation.
- Oui, je veux bien, répond Alice, mais il va falloir faire attention !
- Merci maman !
- Ta grand-mère était très soigneuse. Tu as vu, il ne manque pas un jupon !
Steph les enfile les uns après les autres.
- Je crois que tu ne pourras pas entrer dans la robe comme cela.
- Oh pourquoi ?
- Tout simplement parce que ta grand-mère portait un corset, comme toutes les mariées...
- Oh, non. Steph est très déçu.
- Mais je crois savoir où trouver cet instrument de torture, ou quelque chose dans le genre. Tu verras, tu vas souffrir !
Elle revient peu après de sa chambre.
- C’est une guêpière, ton père me l’avait offerte un Noël de je ne sais plus quelle année. J’ai trouvé aussi les bas qui vont avec... Maintenant, jeune fille, enlève tes frous-frous !
- Ouf, ouf... Mais c’est épouvantable !
Alice tend les lacets en apposant son genou sur le dos de Steph.
- Ah, ma jolie, tu voulais savoir ! Il faut souffrir pour être belle !

Au final, après avoir fixé les bas blancs aux jarretières, ils examinent longuement le reflet proposé par le miroir. La poitrine menue de Steph est comme sublimée par la guêpière, un sillon profond est maintenant visible. La taille parait d’une finesse extrême, et, par contraste, les hanches sont largement épanouies... Alice rompt le charme.
- Maintenant, les jupons !
Puis, c’est le tour de la robe. Alice, déplie délicatement l’ouvrage le long du corps de son fils. Elle en réduit les plis jusqu’au sol.
- Elle n’a pas bougé, tu te rends compte, depuis plus de cinquante ans !
Steph, lui, est comme tétanisé par ses sensations.
Sa mère passe maintenant à l’agrafage.
- Quarante crochets, pas un de moins ! Tu imagines le calvaire de grand-père le soir des noces !
Le travail terminé, Alice lui donne l’autorisation de bouger.
- C’est... C'est fabuleux... bredouille-t-il avant de s’évanouir dans un doux bruissement de soie et de tulle.

Affolée, Alice se précipite, mais déjà, il revient à lui. Elle le transporte sur le lit.
- Ouf ! Admets que ce n’est pas le rôle d’une mère de transporter son fils en robe de mariée vers le lit ! Steph ouvre un oeil.
- Maman, qui le fera ?
Son visage devient blême un instant, puis elle se reprend mi-sérieuse :
- Oh, un beau jeune homme, sans doute ! Tu vas mieux ?
- Oui, je crois que c’est l’émotion... Et le corset !
Elle lui apporte un grand verre d’eau.
- Tu peux te lever, maintenant ?
Il se relève doucement en rassemblant les plis de sa robe.
- Viens par ici, Steph.
Elle le conduit vers une grande photo dans un cadre.
- C’est grand-mère et tu portes sa robe !
- Oh...
- Place-toi devant le miroir, oui, comme cela, comme sur la photo... C’est ahurissant ! La silhouette est la même, et même le visage...
- Oh, maman ! crie Steph en se précipitant dans les bras de sa mère.
- Mon chéri... Elle l’étreint longuement.
- Maman, tu devrais mettre ta robe...
Son sourire s’estompe.
- Non, chéri, je n’y tiens pas, je ne peux pas, tu comprends ?... Puis, après un court silence : « Mais, toi, je te verrais bien... »
- Chic !

Toutes les filles qui ont porté en douce la robe de mariée de leur maman vous diront avoir ressenti un sentiment assez extraordinaire, une sorte de prise de relais avant terme... Alors, vous imaginez ce que ressent Steph ? D’autant que cela a été suggéré par sa mère... La robe est d’un style radicalement différent, c’est une Courège. Ici, pas de dentelles ni de frou frou, mais une ligne très structurée, très sobre. La taille est haute, il n’y a pas de voile, seule une capuche genre Bénédictin coiffe la tête. Malgré le lourd tissu, Steph se sent étrangement aérien dans cette robe. Il pense à ce que ressentait sa mère il y a quinze années de cela, ces espoirs, ces craintes aussi, à l’approche d’une nouvelle vie. En se regardant dans le grand miroir de la chambre, il est plutôt grave. Tout à l’heure avec la robe de grand-mère, c’était différent, un jeu. Cette fois-ci, il se sent étrangement impliqué par la démarche de sa mère, tout ce qu’elle représente... Il se tourne vers Alice, elle pleure. Il se refuse à déranger cet instant.

Alice ne saurait discerner tous les sentiments qui l’assaillent. Toutefois, elle en relève un, très fort. En voyant son enfant, là devant elle dans SA robe de mariée, elle ne peut qu’évoquer l’échec de son mariage, et aussi, de façon fugace, une autre pensée : Pourquoi ne prendrait-elle pas une sorte de revanche sur sa vie de femme mariée, par Steph interposé ? Ce n’est pas simple, se dit-elle. Si elle avait eue une fille, tout cela ne serait pas arrivé, elle en est sûre... Dès sa naissance, elle avait bien tenté de « rétablir le bon sens » », mais...

- Mon chéri, si on faisait une photo sur la terrasse ?

Alice a presque épuisé un film : Steph devant le massif de fleurs, Steph dans la balancelle, Steph au vieux lavoir, Steph sur l’herbe sur fond de montagne... Tour à tour saisi par les rires puis par une légère gravité, le visage de Steph reflète des émotions que sa mère connaît bien... Ce sont celles d’une jeune et fraîche mariée.
- Steph, j’ai une idée, viens avec moi dans ma chambre.
Alice aide son fils à gravir l’étroit escalier, elle soulève la traîne.
Elle sort une housse de la penderie.
- C’est le petit tailleur que je portais le lendemain du mariage, tu devrais rentrer dedans, non ?
Il est en lin naturel, la jupe est de ligne trapèze, la veste est courte et cintrée. Toujours avec l’aide de sa mère, il ôte avec précautions la précieuse robe, puis, il met la jupe et la veste par dessus sa guêpière.
- Tu vois, maman, il me va impec !
- Hum... Mais tu as besoin d’un collant, quelle est ta taille ?
- Du 2, maman, comme toi.
- Je vois... Ils rient tous les deux.
Plus tard, ils regagnent la terrasse. Alice, jusqu’alors enjouée, devient sérieuse.
- Steph ! Demain, nous avons Cécile pour la journée !
- Oui, maman, et alors ?
- Et bien, comment allons-nous faire ? Comment vas-tu faire ?
- Je m’en ferais une bonne copine, voilà tout !
- Mais... Tu vas pouvoir jouer ce rôle ?
- Sans problème, chère maman, j’assure, tu sais !
- Tu sais, je m’en veux de m’être laissée entraînée ainsi, tu es un garçon, après tout...

Il est neuf heures trente quand Geneviève dépose Cécile devant la porte.
- Je suis désolée, je n’ai pas le temps, je dois partir de suite... À ce soir, ma chérie !
Il semble que le soleil soit revenu pour de bon. Cécile est aussi silencieuse et réservée que Steph est enjouée et décidée. Après le repas, elles sont allongées sous la tonnelle.
- Stéphanie... Tu sais pourquoi je suis là avec toi ?
- Et bien... Nous sommes entre copines, et...
- Non. Enfin, oui... Ma mère et moi, nous sommes en conflit depuis cette année. Elle ne me juge pas assez féminine ! Comme si il fallait passer un examen de féminité... Ah ah !... Tiens, toi, comment tu me trouves ?
- Et bien... Cécile, tu es très mignonne, et puis j’aimerais bien avoir ta poitrine...
- Ne cherche pas à me faire plaisir, tu n’y arriveras pas... Tu sais, j’ai eu droit depuis l’autre soir à des « Tu as vu Stéphanie, elle, au moins, elle est coquette ! » ou à « si tu restes comme ça, tu resteras vieille fille ! », « Stéphanie, elle, elle a beaucoup de charmes ! » J’en ai marre, tu sais ! Toi, tu es toi et moi, je suis moi !
Elle pleure silencieusement. Steph place doucement son bras autour de son cou.
- Bien sûr, nous avons chacune notre personnalité, ou plutôt nos personnalités... Mais Cécile, je crois que tu t’enfermes dans un comportement, une apparence trop rigide.
- Comment ça, trop rigide ?
- Et bien, si tu veux jouer au bûcheron, joue au bûcheron ! Et si tu veux jouer à la fille sexy, et bien soit sexy ! Mais, je t’en supplie, n’ai surtout pas peur de toi, je t’assure. Nous, les filles, nous avons beaucoup de chance !... Les garçons n’ont pas tout ça, je t’assure...

- Mais, pourquoi, je jouerai à la fille sexy, comme tu dis ? Pour faire plaisir aux garçons ? Je ne vois pas pourquoi je ferais des efforts. Je suis comme je suis, ils me prendront comme je suis, voilà tout.
- Il n’est pas question de faire des efforts exclusivement pour eux, Cécile, c’est surtout pour toi ! Euh... Tu aimes te faire plaisir, de temps à autre, une pâtisserie, des fleurs dans ta chambre ? Ne mens pas, j’en ai vu ! Tu aimes bien, tous ces « menus plaisirs » ?

- Oui, bien sûr.
- Et bien, dis-toi bien que s’habiller joliment, c’est pour toi, seulement pour toi ! Tous ces efforts, c’est pour toi, c’est un plaisir parfaitement égoïste...
- Je ne comprends pas.
- C’est simple, pourtant. Imagine-toi en petite robe sexy, très décolletée, pas trop, quand même... Et bien, les garçons te regardent, t’apprécient...
- Je leur fais plaisir, c’est ça !
- Oui, évidement, mais, en retour, c’est toi qui en seras la plus heureuse ! C’est un effet miroir. Crois-moi, Cécile, plus tu te sentiras appréciée, même désirée, plus tu prendras confiance en toi et au final, c’est toi, la fille, qui mènera le jeu...
Elle semble désarçonnée.
- Tu crois ?
- J’en suis sûre ! Tu t’enfermes dans un malentendu, il faut en sortir... Suis moi, je vais te montrer des choses !

Pendant que les filles vont vers les chambres, Alice se prend la tête dans les mains. Assise dans le patio, elle n’a, involontairement bien sûr, rien perdu de la conversation. Comment un garçon peut-il donner des leçons de féminité à une fille ? Et avec autant de bon sens et de... rouerie féminine ?

Quand au soir Geneviève récupère sa fille, et bien, elle ne la reconnaît pas ! Cécile porte une jolie robe blanche, ses seins sont glorieusement mis en valeur dans un décolleté pigeonnant... Elle est légèrement maquillée et, même ses jambes sont épilées !
- Mais, c’est un miracle ! A qui je dois tout cela ?
- A Stéphanie, dit Cécile en rougissant.
- Elle s’y est prise comme pour une bataille, explique Alice. Vous allez rester dîner, décide-t-elle avec un grand sourire.

Le repas terminé, les filles gloussent dans un coin du patio.
- Et, bien, on en a fait de bonnes amies, constate Geneviève.
- Et oui, c’est extraordinaire...
Geneviève, vous pouvez nous rendre un service ?

Plus tard :
- Les filles ! Oh, un peu de silence, clame Geneviève. Demain après-midi, nous allons toutes à Bonnieux, il semblerait que nous ayons besoin de faire du shopping, pas vrai ?
- Ouiii, répondent les deux chipies.
L’unique boutique de mode de Bonnieux est bien jolie, mais spécialisée dans la mode provençale. Tout le monde y achète cependant une jupe à volants et un joli boléro de dentelles.
- Il va falloir aller à Apt, c’est tout, décide la conductrice. Je connais de jolies boutiques... « Folies douces », c’est le nom de la boutique de lingerie, place de l’Horloge.

Une dame, la soixantaine distinguée les accueille.
- Bonjour mesdames, bonjour jeunes filles. Il me semble deviner le sens de votre visite, j’ai l’habitude, vous savez...
Alice prend la parole.
- Heu oui... Pour Stéphanie, c’est pour son premier soutien-gorge.
- Je vois cela, sourit la dame. Otez votre chemisier, mon enfant.
- Heu... Ici ?
- Oh, oui ! Nous sommes entre femmes ici, vous savez, aucun monsieur n’aura l’outrecuidance de pénétrer ici, sinon, je saurais le recevoir !
Elle examine et tâte les seins de Stéphanie.
- Elle est plutôt en retard, dit sa mère.
- Peut être, mais vous voyez ses aréoles ? Cela ne demande qu’à pousser, très prochainement, et je m’y connais ! Elle examine la poitrine d’Alice. « Elle aura au moins un bonnet de plus que vous-même, madame !»
Stéph est radieuse, Alice plutôt gênée.
- Vous faites un petit 80 B, pour le moment, ma petite. C’est peu, mais c’est suffisant pour faire tourner les têtes, mon enfant, dit-elle, en souriant chaleureusement. Puis, près de son oreille : « Je vais vous montrer un petit secret tout à l’heure ! ».
Elle reprend, plus sérieuse. « En tous cas, vous et votre maman faites bien de venir me voir dès maintenant, car les bonnes habitudes se prennent à votre âge... »
Cécile fait du 85 B, elle abandonne sur place son ancien et triste soutien-gorge de coton pour un modèle autrement plus féminin. Au final, elles sortent avec chacune deux modèles noirs et deux blancs, deux ensembles mignons de couleur avec de jolis motifs et un Wonderbra pour Stéphanie.

- Maintenant, à la Boutique d’Aurélie, ce n’est pas loin, c’est sur la route de Manosque.
L’atmosphère est fraîche à l’intérieur de la boutique.
- Tu as installé la clim, constate Geneviève.
- Oui, j’ai remarqué que les clientes restaient deux fois plus de temps...
- Voilà, nous avons deux jeunes filles à habiller. Te te sens capable de les supporter ?
- Oh oui, j’en ai vue d’autres !
Pourtant, Aurélie s’est montrée quelque peu malmenée par l’enthousiasme des deux filles ! Mais, elle n’en aura pas trop en s’en plaindre tant la ponction sur les Visas des mamans a été... conséquente !

Le lendemain, Stéphanie est en maillot une pièce rouge, ses petits seins sont mis en valeur dans les bonnets, le dos plonge jusqu’à la raie des fesses et souligne la cambrure de ses reins. Alice ne peut que constater l’extrême féminité de son fils...
- Stéph, tu mets une robe pour déjeuner ?
- Pourquoi, maman ?
- Geneviève et Cécile viennent nous présenter Ludovic.
- Ludovic ?
- Mais oui, tu sais, le frère aîné de Cécile.
Que vient faire un garçon parmi nous, pense Steph. Finalement, elle met juste une mini blanche sur son maillot.
- Je voulais rencontrer l’auteur du miracle de Cécile... Je ne suis pas déçu.
Le jeune homme est un grand brun aux cheveux longs. Cécile est derrière lui.
- Stéphanie, je te présente mon frère Ludovic. Ludovic, ma meilleure amie, Stéphanie.
Steph lui tend la main, il s’en saisit en la détaillant de la tête aux pieds.
- Cécile, tu as une amie sensationnelle !
Malgré l’outrance et la banalité du compliment, Steph se sent rougir.

- Les enfants, nous passons à table ! Vous aurez tout votre temps pour discuter ensuite...
Comme par hasard, Alice place le garçon entre les filles.
Le sujet de conversation tourne autour des études. Ludo est ébahi par le bac de Stéphanie.
- Quatorze ans, c’est un record ?
- Non, une autre fille l’a eu à douze et demi, alors...
- Mais en contrepartie, j’imagine que la vie dans un collège de jeunes filles ne doit pas être toujours drôle.
- Oh, non, ne pense pas cela ! En fait, ce sont les six premières années qui sont difficiles...
Tout le monde éclate de rire. Alice a les yeux rivés sur Stéphanie. Elle si gaie, si à l’aise, pense-t-elle.
Les jours suivants, il ne se passe pas de journée sans que les jeunes gens ne se retrouvent pour des longues promenades dans la garrigue.

- Stéphanie, tu fais attention ?
- Comment cela ?
- Tu sais bien ce dont je parle. De Ludo. C’est un garçon, et toi... aussi.
- Mais lui ne sais pas. Et puis, il ne s’est rien passé entre nous.
- Je vois son regard, il n’en pense pas moins. C’est dangereux et malhonnête. Et s'il s’en apercevait ?
- Inch Allah... se contente de répondre Stéph en se levant du fauteuil d’osier.

Le lendemain, Ludo arrive seul.

- Cécile a un peu de fièvre, dit-il. On y va seuls ?
Alice observe les jeunes gens gravir la crête, Stéphanie en tête. Bientôt, la tâche rouge de sa robe disparaît de sa vue au détour des feuillus.
- Ouch ! je suis crevé !
- Hé, Ludo, nous n’avons pas fait un kilomètre !
- Ca fait rien, il faut s’arrêter.
- Bon, fit Steph en s’asseyant sur une roche. Elle étale sa jupe autour d’elle.
- Ca ne te fait pas chaud aux fesses de t’asseoir sur le rocher par ce soleil ?
- Non, pourquoi ?
- Parce que j’imagine que ta culotte est fine...
- Je suis habituée, c’est tout. Elle lève un doigt sentencieux ; « Froid en hiver, chaud en été. »

Il s’approche alors et enfourche le rocher derrière elle. Steph n’oppose pas de résistance. Elle sent sa respiration et sa langue dans son cou, elle se contente de fermer les yeux. Il passe ses mains sous sa robe, la retrousse et remonte doucement jusqu’à ses seins. Elle respire fort, puis se libère de son étreinte.

Elle est maintenant debout.
- Maintenant, tu es reposé, Ludo ?
- Heu... Oui, à peu près.
La ballade n’a pas duré aussi longtemps que d’habitude. Alice sent bien qu’il s’est passé quelque chose entre les jeunes gens. Steph ressent son interrogation.
- Et bien oui, maman, il a essayé de me peloter... Si tu veux savoir, il n’a rien vu.
- Mais, ma chérie, c’est une situation intenable. Tôt ou tard... Il devinera. Et comment va-t-il réagir ? Elle passe sa main dans ses cheveux.
- Ils poussent, remarque-t-elle avec un sourire triste. Puis, elle reprend :
- Heu... Tu as aimé ce qu’il t’a fait ?
- Il me voulait du bien, hein maman ? Alors oui, j’ai aimé qu’il me fasse du bien.
- C’est tout ce que tu ressens ?
- Ecoutes, maman, je ne peux tout de même pas jouer à la petite fille sexy devant un garçon et n’espérer aucune réaction de sa part, non ?
- C’est un point de vue... Au fait, tu as reçu du courrier ce midi.
- Ah, oui, je l’attendais. C’est pour mon inscription en fac.
- Ce qui m’a surpris, c’est la destinataire : Mademoiselle Stéphane Brossac. Tu ne m’avais pas dit que tu avais changé de sexe, c’est nouveau !

- Stéphane, mon chéri, que se passe-t-il ?
Steph est désarçonné de s’être soudain appelé au masculin.
- Comment cela, maman ?
- Tu me prends pour une idiote ? Ce corps, cette poitrine ? Et puis ce courrier ?
Steph se lève alors, un petit sourire aux lèvres. Il s’assied alors dans le fauteuil d’osier, en étalant sa robe autour de lui.
- Maman, ne me dit pas que tu as oublié ?
Alice rougit violemment. Steph continue.
- Je sais tout... Papa avait découvert que tu m’habillais en fille pratiquement chaque jour. J’étais heureuse, maman, et toi également. Alors, pour couper court à tout cela, croyait-il, il a imposé mon placement en internat... Et toi, tu n’as rien dit, pour sauver ton ménage. Oh, je ne t’en veux pas, tu croyais aussi me sauver... Ne pleure pas, maman.
Alice se met alors aux genoux de son fils.
- Maman, tu sais bien aussi que tout cela n’a servi à rien, papa est parti, de toutes façons.
Il passe sa main sur la joue de sa mère. De lourdes larmes coulent sur les joues de Steph.
- Alors, maman, il a bien fallu que je me débrouille seule.
Elles pleurent silencieusement dans les bras l’une de l’autre.
- Mais Steph, ta poitrine, ta peau, tu as pris des hormones, c’est ça ?
- Non, maman, pas exactement... Tu sais, je me suis beaucoup documenté sur le sujet. J’avais dix ans, je savais qu’à onze ou douze, les premiers signes de la puberté allaient venir. Il fallait les devancer... Grâce à des lectures dans la bibliothèque et au Vidal, j’ai découvert ce qu’il me fallait : de l’Androcur, un anti-Androgène qui bloque l’action des hormones masculines...
Alice semble marquer le choc et se reprend.
- Oui, mais il faut une ordonnance pour cela ?
- Exactement, maman. Et j’ai eu de la chance. Un jour, au cours d’une consultation chez le Docteur Siegman, le médecin de l’école, je lui ai... subtilisé un demi bloc d’ordonnances de son cabinet privé. J’ai pu ainsi avoir près d’une année de traitement !
- Tu as donc volé ! Et tu t’es procuré ces produits, oh... Donc ta barbe n’a pas poussée, ta voix n’a pas mué...
- Au contraire de mes petits camarades !
- Mais... le médecin a finit par s’apercevoir de quelque chose d’anormal chez toi ?
- Oui, bien sûr !
- Alors ?
- Alors ? Rien.
- Comment cela ?
- J’avais pris soin de photocopier les fausses ordonnances à son en-tête. Légalement, il était victime d’un faux et usage de faux, mais il était tout de même coupable de négligence. C’était largement suffisant pour lui coûter son poste à l’école.
- Mais tu es une petite peste, sursaute Alice.
- Merci, maman... Alors, il a continué mon traitement, sous surveillance médicale, cette fois. Il s’est toujours refusé à me prescrire des oestrogènes, je crois qu’il a eu raison.
- Mais, ta poitrine ?
- Tu sais, le corps masculin secrète naturellement des hormones féminines, alors, chez moi, en l’absence d’hormones mâles, elles ont été assez efficace. Et puis, sans action contraire, la nature se tourne toujours vers la féminité, tu le sais bien...
Alice est anéantie.
- Mais ta vie à l’école ?
- Tu imagines ? Non, je crois que tu ne peux pas... Au début, on me traitait de fille. J’acceptais cela sans déplaisir, tu penses bien. Puis, c’est devenu difficilement vivable, mais je m’en suis sortie. Car, maintenant, je sais que plus jamais je ne redeviendrais un garçon.
Alice fait une grosse bise sur le front de Steph et dit :
- Mais... Qu'allons-nous devenir ? Tes études ?
- Maman, tu sais ce que je suis capable, maintenant ? Je suis inscrite en tant que Stéphane - fille - à la rentrée... Disons que j’ai bidouillé les programmes d’inscriptions...
- Non, ce n’est pas vrai, tu as fait ça ?
- Et oui, je l’ai fait... Mais maintenant...
- Oui ?
- Maintenant, j’ai besoin de toi. J’ai besoin de la mère qui m’a tant manquée. Regarde-moi, maman, que vois-tu ?
Alice prend du recul :
- Je vois une jolie jeune fille...
- Maman, tu ne vois pas une jolie jeune fille, tu vois ta fille ! Ta fille unique ! Et elle a besoin de toi, de ton expérience, de ton assistance, de ton amour...
- Je crois que tu as raison, une fois de plus... Mais que vas dire ton père ?
- Il le sait depuis maintenant deux mois, je suis désolée, maman.
- Oh. Et comment a-t-il pris cela ?
- Bien mieux que prévu. Après tout, en devenant une fille, je rentre dans la norme, non ?
- C’est vrai, on peut voir les choses comme cela, dit Alice en riant.
- Au fait, maman, papa passe ici pour quelques jours...
- Grand Dieu ! Mais quand ?
Steph consulte sa montre.
- Il ne devrait pas tarder... en tous cas, je me fait fort de sceller votre réconciliation. Tu sais, maman, quand j’ai quelque chose en tête...


Responsable du site : Lucie Sobek


Avis de lecteurs - note moyenne : 0
Merci de donner une petite note sur ce texte :
j'ai aimé...

1 Pas du tout
2 Un peu
3 Beaucoup
4 Passionnément
5 A la folie
Accès version smartphone - Contacter le webmestre