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« », une petite histoire imaginée par sylvine1

1 Atsagirl ! I Sylvine tvq@femmes.net 26-10-2004, 11:08 Par Bea (mars 99), traduit par Sylvine
Première Partie

Erika déchargeait nos bagages du train, pendant que je guettais l'arrivée de tante Jane. Il n'y avait pas de chariots, Erica déposait nos valises une à une devant la sortie. Une fois sa tâche achevée, les bras croisés sous sa poitrine, elle restait à me regarder faire le guet.
Ma sœur se mis à rire. " Toujours aussi galant, Gérald ! "
Je riais aussi. En fait, je ne surveillais pas seulement l'arrivée de tante Jane. Une fille dans le train avait aussi attiré mon attention. Elle était seule sur le quai à côté de sa valise. Attendait-elle quelqu'un ?
Je devrais aller la voir, lui demander si elle avait besoin d'aide, enfin quelque chose pour entamer la conversation, et qui sait, peut-être plus... Un pas... puis deux, je levais déjà le bras pour l'interpeller... quant elle se précipitait dans ma direction, les bras grand ouverts !
Je ne savais que faire... Elle passait à ma gauche sans s'arrêter, je tournais la tête pour la voir se blottir dans les bras d'un grand type.
Erica ne pouvait contenir son fou-rire. L'humiliation ? J'y étais désormais habitué, à force. De toutes façons, pourquoi une jolie fille comme elle se serait-elle intéressé à un gringalet comme moi ? Le problème, c'est qu'à force d'échecs répétés, je perdais courage.
Dans cet état introspectif, je ne voyais même pas le vieux camion s'arrêter dans un bruit de freins stridents. Tante Jane sautait prestement et courrait vers moi.
" Ger ! Ger ! "
Je ne l'avais pas revue depuis cinq ans, mais elle n'avait pas changé, toujours aussi blonde, toujours aussi jolie, toujours les mêmes yeux bleus pétillants. Elle commençait à me donner de grandes tapes sur le dos avant de m'étreindre puissamment.
" Ger ! Tu es devenu l'image de ta mère ! Ce sont ses cheveux, ses yeux ! "
Alors, seulement, elle s'intéressait à Erica.
" Hi, Erica ? " Elle se précipitait vers ma pauvre sœur qui n'en demandait pas tant. Très vite, elle se retournait vers moi :
" Je me trompe, ou ta jeune sœur est plus grande que toi ? " Comme d'habitude, je me sentais gêné. Elle se ravisait. " Mais, tu es grand aussi... "

Erica ronronnait. Elle aimait les comparaison avec moi, son frère aîné. C'est le genre de fille qui vous dépasse d'une tête, vous voyez ? Elle pourrait être bûcheronne, c'est sûr ! En fait, elle est très jolie, je l'adore. Je suis plus petit et plus potelé. Pas gras, non, mais pas très musclé. Toujours le dernier choisi pour les jeux d'équipes, je me faisais griller régulièrement par les filles, ma sœur en particulier.
" Erica, " dit tante Jane, " Tu peux charger les bagages dans le camion ? Tu seras un ange. " Un certain malaise passait. " Allons Ger. J'ai besoin de quelque choses à la boutique de cadeaux de la gare. Tu veux m'accompagner ? Je crois savoir que tu aimes toujours les barres de chocolat... "
Je ne pouvais pas cacher mon sourire. La comparaison avec Erica avait assombri ma journée et cette excursion arrivait à point ! Elle passait son bras sous le mien et me conduisait vers les portes battantes de la gare. L'air était conditionné, il faisait bien meilleur que sous le soleil.
" Oh, mon dieu ! " jurait Jane. " Ger ? Tu peux me faire une faveur ? "
" Bien sûr, tante Jane... Quel est le problème ? "
" Oh, c'est cette serrure du hayon de la voiture, elle est hors d'usage. C'est juste pour aller me chercher deux petites choses pour moi... "
J'acquiesce.
" Merci, je savais que je pouvais compter sur toi. " Elle me tendait son sac à main. " Prends l'argent du porte-monnaie. J'ai besoin d'un tube de " Living pink ", le rouge à lèvre de chez Revlon, du moins je pense que c'est chez Revlon, la vendeuse saura bien. Et j'ai aussi besoin de collants et de mi-bas, des " Nude Shade ", taille 2. Et puis, n'oublie pas ta barre de chocolat ! "

Dès son départ vers le garage, je me suis retrouvé seul, un sac à main de femme dans les mains. Rougissant, j'entrais dans la petite boutique de cadeaux. J'étais le seul client, et j'ai aussitôt été repéré par l'employée, une fille d'environ mon âge, une de ces filles qui portent une chevelure très compliquée, elle avait le visage couvert de maquillage, des faux cils qui doivent pratiquement l'aveugler, un chemisier de satin. Vous voyez le genre. Elle me donnait ce que je supposais être son sourire le plus séducteur.
" Est-ce que je peux faire quelque chose pour vous ? " Elle demandait.

Maintenant, il faut que je dise quelque chose. Je ne suis pas gai. Non, jamais je n'ai éprouvé le moindre intérêt pour un homme. En même temps, Je suis si proche des femmes que certaines semblent avoir un radar que leur dit que je ne suis pas le macho type qui va les culbuter dans la chambre d'hôtel la plus proche. Une fois qu'elles ont compris ce message, je ne suis d'aucun intérêt pour elles. La vendeuse était évidemment une de ces filles. C'était comme si une lumière s'était évanouie derrière ses yeux. Puis, elle voyait le sac à main et un regard de doux mépris envahissait son visage. Il ne se réduisait pas quand je demandais où étaient les rouges à lèvre.

Sans répondre, elle atteignait et tirait un plateau avec beaucoup de tubes de rouges et le posait sur le comptoir. " Nous avons quelques nouvelles nuances exquises. Je suis sûre que vous les aimerez. " Elle disait cela d'une voix moqueuse. Ma bouche était sèche. " Avez-vous Living Pink de Revlon ? "
" Oh, je l'aime beaucoup, moi aussi ! " Elle roucoulait. " Bien que je n'en aie plus... il me reste qu'un échantillon. " Elle tenait un tube.
Déjà, je reculais.
" Peut-être un autre... " elle disait.
Je battais en retraite " oh non, ce n'est pas grave... "

Elle persistait. " J'ai trouvé la même chose, vous allez voir ! Donnez-moi votre main ! " disait-elle en passant devant le comptoir. Elle était si péremptoire que je faisais comme elle disait. Elle traçait un trait de l'échantillon sur le dessus de ma main. " C'est Living Pink. Maintenant... " Elle ôtait le bouchon de l'autre, " c'est Candied Rose ". Elle traçait une autre ligne parallèle à la première.
" Maintenant, vous pouvez voir la différence ? Franchement ? "
Elle avait raison, je ne pouvais pas.
" Génial ! Je suis sûre qu'il vous conviendra. Ça sera tout ? "
" Je le prends, mais il n'est pas pour moi. " Je protestais.
" Oh, très bien monsieur. Je suis désolée... " Mais elle disait cela de telle façon qu'elle n'en croyait pas un mot. Quand je demandais où étaient les collants et les mi-bas, le sourire qui revint sur son visage était réellement sardonique. Je prenais ce que tante Jane m'avait commandé et je réglais le plus rapidement possible, si bien que j'oubliais de prendre ma barre de chocolat. Alors, comme je remettais le porte-monnaie dans le sac à main de Jane, je voyais que la fille atteignait rapidement le bout du comptoir. Je regardais juste à temps pour la voir me vaporiser de l'eau de Cologne. " Oh mon dieu ! Mais, que faites-vous ? "
" C'est le dernier Estée Lauders, " Blue Diamonds " Est-ce que vous aimez ? " Elle en vaporisait sur elle-même ! L'endroit sentait comme un hôtel de passes, du moins de la façon dont je pensais qu'un hôtel de passes sentirait.
J'étais ahuri. L'épisode entier n'avait duré probablement pas duré plus de cinq minutes, mais c'était comme si j'avais été attaché à une monstrueuse et sanglante fille durant des semaines.
" Nous allons vous revoir bientôt ? " Elle disait, clignant moqueusement ses cils. " J'espère que vous aimerez votre rouge à lèvre ! "
Je chancelais dans le hall de la gare, juste avant de retrouver Jane. " Je pensais que je t'avais perdu ! " Elle plaisantait. " Tu as trouvé ce que je voulais ? "
" A peu près. " Je répondais. " Elle n'avait pas du Living Pink, j'ai pris du Candied Rose. J'espère que ça sera OK. Je ne pouvais pas voir la différence. "
" Génial ! De toute façon, Jo n'a jamais fait de différence.
" Joe ? C'est qui ? " Je demandais.
" Nah, tu es bête ! " Elle me giflait doucement l'avant-bras. " Jos, Joséphine, ma fille. Elle achète une tube de rouge tous les cinq ans, en moyenne. Si tu avais pris " Boue verte ", elle n'aura rien vu, c'est sûr ! "

Alors, comme nous allions au camion, le bras de ma tante autour de ma taille, je réalisais que je portais encore son sac à main et le sac de magasin. Soudain, je voyais les yeux d'Erica se poser sur moi, un regard intrigué sur son visage. Précipitamment, je passais le sac à main et le sac de boutique à Jane.
Erica portait un vieux chapeau de cow-boy sur sa tête et puis surtout, elle était posée sur une chaise dans la benne du camion.
" Qu'est-ce qu'elle fait là ? " Je demandais à Jane. " Elle ne va pas rester assise dehors ? "
" Oh, c'est très bien pour Erica. " Elle disait. " On n'est pas loin de la maison. Et n'importe comment, il y a seulement deux places dans la cabine.
Nous montions à l'intérieur. " Mais, tante, il me semble qu'il y a assez de places pour trois ici ... "
" Non. C'est mieux comme ça. " elle disait tournant la clé de contact. Alors elle me regardait.
" Et puis, il faut mettre ta ceinture de sécurité et il en a que deux. Tiens, quel parfum portes-tu ? Il est réellement gentil. "
J'étais étourdi pendant une seconde, je réalisais alors que dans l'espace confiné du camion, l'eau de Cologne que la fille dans le magasin m'avait vaporisé était beaucoup plus odorante. Je commençais encore à rougir.
" C'était la fille stupide du magasin de cadeaux. Elle m'a vaporisé quand je ne regardais pas. " Juste comme je parlais, Jane passait la première et démarrais. Derrière nous, j'entendais Erica hurlait un " yeee hah ! "
Manifestement, Jane ne croyait pas à mon explication du parfum. Elle a juste souris et incliné sa tête. Alors, elle posait une main ferme sur ma cuisse. " Nous sommes pareils, tous les deux. Ai-je raison Ger ? " Sa main était tiède sur ma jambe.
Tante ou pas, j'avais une érection immédiate. Je veux dire, cette femme attrayante, habillée joliment dans une robe à fleurs, des mains douces qui caressaient ma jambe. Qu'est-ce que j'étais supposé faire ? Elle retirait sa main. Elle continuait.
" Je te voulais ici dans la cabine. Je pensais que nous pourrions discuter seuls une minute ou deux. Tu vas comprendre rapidement. Toi et ta soeur vont m'aider. Ta mère a une vie rude depuis que ton papa est mort, la maison à vendre et tout ça, elle a beaucoup d'autres choses à faire. Jo et moi ne vivons pas exactement dans le luxe. Jo commence à gagner un peu d'argent avec son jardin et ses chevaux, quant à moi, mon atelier de couture semble marcher un peu mieux. Tout cela pour dire qu'il vous faudra travailler pour développer nos affaires. En un mot, je ne peux payer quelqu'un qui ne tire pas son propre poids. "
" Nous savons tout cela, tante Jane. Maman nous a tout expliqué... "
Elle souriait. " Je suis désolée, Ger. Je ne veux pas dire que vous serez des esclaves, pas du tout, mais il fallait que ça soit une chose comprise dès le début. "
Elle s'interrompait. Je pouvais jurer qu'elle rougissait.
" Quel est le problème, tante Jane ? " Demandais-je.
Elle soupirait. " Regarde-toi, je ne veux pas t'offenser. Mais si tu devais travailler avec Jo, je pense que tu aurais des problèmes. Même chose entre Erica et moi. "
" Je ne comprends pas. " Je commençais. Elle posait encore sa main sur ma cuisse.
" Je voudrais suggérer que Erica travaille avec Jo pour le travail de la ferme, et toi, tu me donneras un coup de main à l'intérieur de la maison. "
Quand j'ai bien compris l'implication de ce qui elle avait dit, je ressentais une hausse de chaleur sur mon visage. " Oh, tante Jane ! Erica me taquinera ! "
" Peut-être. Tu devras voir cela avec elle. "
" Mais pourquoi ? " Elle tapotait ma cuisse. Elle soupirait encore. Elle regardait droit devant elle au travers du pare-brise de camion.
" Erica comme Jo sont des filles résistantes et costaudes. De vraies tomboy. Toi ? N'y vois aucune offense mon cher, mais tu n'es pas de taille pour la ferme, tu es trop tendre, Jo te mangerait. Vous seriez malheureux tous les deux. Elle travaille très dur, elle attendrait le même performance de ta part. Franchement, je ne pense pas que tu sois assez fort. "
" Mais tante Jane ! " Je commençais à protester. Elle quittait la route de ses yeux, louchant vers moi. " Tu te souviens de la gare ? Je pouvais sentir ta douceur quand je t'embrassais. Quand je t'ai demandé de m'acheter des choses de femme pour moi... C'était un test, en quelque sorte. "
" Un test ? "
" Oui, mon cher. Je voulais juste voir comment tu aurais réagi en te demandant de faire cette commission. La plupart des garçons, ou des hommes auraient refusé. " Elle tapotait encore ma cuisse. " Tu es allé droit dans la boutique, portant mon sac à main comme s'il t'appartenait et tu es revenu avec tout ce que j'avais demandé. En plus, d'une façon ou d'une autre, tu es parvenu à revenir parfumé. Tu vois ce que je veux dire ? "
" Mais ce n'était pas ma faute ! " Je ripostais, sentant venir les larmes aux yeux.

Elle réfléchissait une seconde. " Peut-être, Ger. Mais demain matin à six heures trente, pluie ou soleil, Jo commencera à poser des poteaux de palissade. C'est un dur et malheureux travail, et cela jusqu'à six heures trente le soir. Et puis, elle fera probablement la même chose le jour prochain et le jour d'après. Elle a besoin d'une aide puissante, pas d'un boulet. Erica est taillée parfaitement pour ce travail. Qu'en penses-tu, honnêtement ? "
Je pouvais ressentir mon corps entier reculer à la simple pensée de faire ce genre de travail. En même temps, j'étais absolument sûr que Erica me le fera payer en humiliation. Mai je m'inclinais. " Oui. Tu as raison, tante Jane. Erica aime la nature. "
" Et toi ? " Elle demandait doucement.
" C'est vrai, je ne suis pas vraiment pas taillé pour cela. " J'admettais. Elle ne répondait pas. Elle inclinait juste la tête.
" Erica et Jo dormiront dans la même chambre. La chambre de Jo est suffisamment grande pour les deux lits. Tu auras sa vieille chambre. Elle a seulement un lit, mais il est d'une taille de reine et une chambre individuelle te donnera plus d'intimité. Désolé, il y a seulement une salle de bain entre nous quatre. Tu devras lutter pour ta juste part comme tout le monde. "
" Oh, mon dieu ! " Je gémissais. Faire sortir Erica de la salle de bain relève de l'expédition militaire ! Parfois je pense qu'elle est tombée endormie dans la baignoire ! "

Nous rions, et la tension développée entre nous disparaissait. Je savais que la répartition du travail avait été bien pensée. J'en étais convaincu quand nous arrivions à la ferme. C'était une bâtisse vieille et robuste, mais bien entretenue. Quelques poulets grattaient le sol dans un enclos. Sur un coteau, environ un quart de mile plus loin, je pouvais voir du bétail dans un très petit paddock. " Pourquoi sont-ils tous dans ce petit enclos, tante Jane ? " Demandais-je.
" C'est juste temporaire, jusqu'à ce que Jo termine la clôture. Viens, maintenant, elle travaille sur la voiture. Il faut remercier dieu qu'elle est douée pour la mécanique ! " Nous arrivions devant la maison. Une voiture d'un modèle raisonnablement récent était là, le capot ouvert. De jolies fesses moulées dans un jean se détachaient de ce tableau mécanique.

Jo, car ça devait être elle se retournait à notre arrivée. C'était la réplique brune de Erica, elle était en jean, chemise écossaise et bottes de cow-boy. Elle essuyait ses mains sur un chiffon encrassé comme elle approchait. Je descendais du camion attentivement, il était assez haut et je ne voulais pas tomber et paraître stupide la première fois que je rencontrais ma cousine depuis des années.
Erica n'était pas si prudente. J'entendais un " Jo ! " et ses bottes frappaient le sol. Une seconde après, les deux filles se serraient furieusement, Jo balançant Erica autour d'elle.
Jo et moi se sentaient un peu plus gênés de nous rencontrer, je le sentais au petit tremblement de sa main. Erica était toujours agrippée à son cou. Elle étincelait d'un sourire vif, en regardant ma main. " Tu vas souffrir, Gerald avec des cloques dans tes mains douces... "
Jane l'interrompait. " Non, Jo. Tu as tort. Je pensais que ça serait une bien meilleure idée que toi et Erica travaillent en équipe. Ger et moi pensons que vous aimeriez travailler ensemble. Ger accepte de m'aider à la maison.
" Oh Ger ! Merci ! " Erica criait en se précipitant vers moi. " Merci frérot ! Je te dois tant ! "
" Oui " tante Jane disait. " Il a été très gentil, vous deux, commencez donc à porter les bagages jusqu'à la maison. Ger va dormir dans ta vieille chambre, Jo. " Jane se tournait vers moi. " Ger ? Pourquoi ne pas venir avec moi. Nous verrons ce que nous pouvons faire pour le déjeuner. "
J'étais très reconnaissant à tante Jane pour la façon judicieuse qu'elle avait présenté la répartition des tâches dans la ferme. Elle a juste souri en me donnant une forte étreinte autour de la taille quand nous marchions vers la maison.
" C'est la cuisine. Nous faisons toute notre cuisine ici, sauf quand nous utilisons le barbecue. Nous mangeons ici aussi la plupart du temps, c'est aussi beaucoup facile pour nous de servir ici que dans la salle à manger. " Tout en parlant, elle ouvrait une porte du placard et en tirait deux tabliers. " Ici ! " Elle disait, en lançant un à moi et passant l'autre sur sa tête.
" Mets cela sur toi . Nous déjeunerons après que Erica et Jo auront terminé le déménagement des bagages. Je te montrerai le reste de la maison plus tard. "
Je restais, le tablier à volants dans les mains. " Et bien ? " Dit-elle, attachant le cordon derrière elle dans un vif et expert mouvement.
" Et bien ? "
" Tu veux me faire porter cela ? " Dis-je doucement.
" Oh Jésus, oui ! J'entends que tu le portes. Dans ma maison, n'importe qui travaille à l'intérieur porte un tablier. Et ne me raconte pas des conneries de macho ! Juste le porter, pas le manger ! C'est pas la mer à boire, non ? "

Alors, elle passait les pointes du col de ma chemise sur les bretelles à volants, attachant un nœud derrière moi. Elle disait doucement. " Je ne devrais pas le dire, mais quand Jo m'aidait à la maison, elle faisait une crise d'enfer à chaque fois que je voulais lui faire porter ce tablier. Mais tu peux avoir confiance en moi, tu t'y habitueras vite. "

Le visage d'Erica était énigmatique quand, achevant de monter les bagages, elle découvrait son (petit ?) frère, dressant la table pour le déjeuner, portant un joli tablier à volants. Peut-être mon visage rouge d'humiliation pourrait attirer sa pitié. Mais elle ne me tançait pas comme je m'y étais attendu. Et tante Jane avait raison. Les prochains jours, j'allais m'habituer à le porter, étant devenu presque aussi expert qu'elle pour l'enfiler et attacher un nœud fonctionnel au dos.

Jane et moi servaient le repas aux " garçons " comme nous les appelions désormais et ensuite, après avoir tout débarrassé, nous déjeunions à notre tour. He ne mangeais pas beaucoup ce jour là. Ensuite, tante Jane me conduisait à ma chambre, où mes valises avaient été déposées devant la porte. Elle avait un côté féminin très marqué. Les murs étaient tapissés d'un tendre rose crépusculaire, les meubles étaient blancs, des volants entouraient le dessus de lit. Des poupées étaient disposées au beau milieu.
" Jo commençait à détester les décorations ici, " disait tante Jane. " Toi et Erica sont arrivés à temps, j'allais en faire un bureau. " J'espère que tu vas l'aimer. Le lit est réellement confortable. Mais je suppose que tu veuilles déballer tes petites affaires.
" Si tu veux prendre une douche ou un bain, il vaut mieux le prendre quand les " garçons " sont dehors. Si ce que tu me dis de Erica est vrai, vaut mieux... "

Je déballais et rangeais mes affaires dans l'armoire et la commode à côté de la coiffeuse. Pour cela, je mettais le tablier que j'avais porté le midi, il n'était pas très sale. Ensuite, j'allais donner un coup de main à Jane pour faire la poussière, changer les draps des lits de Jo et d'Erica. Je passais le reste de l'après-midi apprenant comment laver à la machine, repasser les draps. Avant même de m'en apercevoir, est arrivée l'heure du dîner. J'aidais en dressant la table et pelant les pommes de terre, tandis que Jane préparait le reste du dîner. La quantité me paraissait incroyable pour moi et quand j'en parlais à Jane, elle éclatait de rire.
" Jo mange comme un cheval, et je parie que Erica en fera autant très bientôt. "

L'ambiance me paraissait étrange durant le dîner. Erica et Jo étaient arrivées couvertes de poussière. Elles étaient évidemment fatiguées et affamées, mais elles ne parlaient pas beaucoup comme les autres jours. J'essayais bien d'entamer quelques plaisanteries, mais elles tombaient à plat.
J'étais un petit jaloux comme je voyais l'adoration du héros dans les yeux d'Erica chaque fois qu'elle regardait Jo. Quand elle était petite, elle m'avait regardé de la même façon.

Jane l'avait dit. Je ne pouvais pas croire quelles quantités de nourriture, soupe, pommes de terre, biftecks, carottes, grandes tranches de tarte et glace à la crème avaient été mangées par les " garçons ".. Pour une inexplicable raison, comme les jours derniers, je ne mangeais pas beaucoup.

Après le dîner, je faisais la vaisselle et le ménage dans les pièces du bas. Mon travail terminé, j'allais regarder la télévision, mais tante Jane me demandait de lui donner une aide dans la salle de couture. Là, elle échangeait son tablier pour une blouse et m'en donnait une à moi aussi ! Je commençais à protester mais je m'arrêtais devant l'expression de son visage.

En nylon bleu ciel, la blouse était indiscutablement un modèle de femme, il n'y avait aucun doute là dessus. Ne voulant pas provoquer Jane, je l'enfilais. Elle m'arrivait aux genoux, cinq boutons de nacre la fermaient jusqu'au col. Des boutons identiques fermaient les manches. Mes mains tombaient naturellement dans de grandes poches.
" Elle ne te va pas si mal que ça. " elle disait doucement.
Tu remarqueras que les grandes poches sont idéales pour fourrer ton attirail, fil, et le reste. Tu vois le col rembourré ? C'est fait pour piquer des épingles ou des aiguilles. As-tu déjà fait de la couture ? "
" Non, tante Jane. Jamais. "
" C'est aussi bien ! " Elle répondait. " De cette façon, tu n'auras pas de mauvaises habitudes à oublier. "

Réellement, les prochaines heures étaient intéressantes et passaient dans un éclair. Tante Jane prenait un certain temps à terminer l'ourlet d'une robe qu'elle faisait pour une cliente, puis elle commençait à m'enseigner comment travailler à la machine. Il y avait beaucoup plus de travail que je pensais. J'étais presque déçu quand elle décidait de quitter l'ouvrage pour le soir. Après avoir jeter nos blouses dans la boîte de blanchisserie, nous avons préparé du thé et fait une petite causette. En définitive, cette journée n'avait pas été aussi mauvaise que cela, je pensais dans mon lit juste avant de dormir.

Je n'étais pas aussi heureux quand je devais me lever avant six heures le matin pour aider Jane pour le petit déjeuner. Elle faisait l'essentiel de la préparation, alors que j'établissais la table et servais le repas à Jo et Erica. Ni l'une ni l'autre n'étaient loquaces, elles ne faisaient que pousser la nourriture vers leur bouche et avaler leur café noir fort. Ugh ! Après leur départ, je préparais des oeufs brouillés pour moi et Jane et je faisais un peu de thé. Nous avions fait une causette agréable pendant environ trente minutes avant qu'elle me demande de nettoyer la cuisine alors qu'elle allait travailler sur des drapés pour une cliente.

J'étais occupé dans la cuisine me sentant finalement assez heureux. C'était un jour sombre dehors, il ne pleuvait pas mais le ciel était gris et couvert. Intérieurement, je me félicitais d'avoir hérité du " travail facile, " alors que ma soeur faisait le travail lourd et sale. C'était vrai, je me sentais bizarre dans le tablier à volants que je portais en faisant ce que j'avais toujours considéré être un travail de femmes, mais je savais que les choses allaient évoluer dans le bon sens.
Et puis, c'est à cet instant que j'ai éprouvé une grande frayeur. Un bruit. Je me retournais, une jeune femme était devant moi et me regardait étrangement. Je dois avoir sauter environ six pouces en l'air, j'ai du pousser un petit cri, mettant mes mains sur les volants de ma poitrine.
" Oooh ! Vous m'avez effrayé ! " Je disais, haletant.

Elle était environ de ma taille, peut-être un peu plus grande. Elle portait une robe à fleurs plutôt jolie et des chaussures bleues. Je voyais le sac à main assorti qu'elle avait posé sur la table. Sa chevelure était de cette ombre de jaune-rouge-blonde, très ondulée. Sa peau était lourdement tachée de tâches de rousseurs, elle portait une paire de lunettes -qui semblait magnifier ses yeux, sa caractéristique prédominante. Ils étaient du bleu le plus pâle que je n'ai jamais vu, presque complètement inexpressifs et bordés par des cils courts. J'étais intimidé aussitôt par sa confiance calme qu'elle dégageait quand elle me dévisageait.
Encore secoué, je restais gelé, mes mains encore collées sur ma poitrine à volants. Comme elle ne donnait aucun signe de réponse, je tendais une main vers elle.
" Hi ! " Je disais cordialement. " Je suis Ger. Et vous ? " Son expression ne changeait guère, mais elle plaçait sa main dans la mienne.

Alors que je la serrais, je sentais le cordon de mon tablier se détendre. Je refaisais le nœud, mais elle passait derrière moi. " C'est un nœud vraiment pas terrible ! " Elle disait tranquillement. " Vous avez besoin d'apprendre à en faire de jolis ! Là ! Est-ce que ce n'est pas mieux ? "
Et, incapable d'éviter de voir mon reflet dans un miroir proche, je découvrais le grand et monumental nœud féminin qu'elle avait fait.
" Vous devez plaisanter ! " Je riais, passant mes mains derrière moi pour le délier. " Non ! Laissez le " Elle disait, bloquant mon bras.
Ses yeux froids m'effrayaient réellement, si bien que j'abandonnais. Je gérais un sourire tremblant. " Qui êtes-vous ? Que faites-vous faites ici ? "
" Je suis Margaret. " Disait-elle. " Je vis à la prochaine ferme, un peu plus loin sur la route. Je viens ici la plupart des jours. Jane m'enseigne la couture. "
Je gérais un sourire plus fort. " Margaret ? Vous avez un prénom approprié. "
" Que voulez vous dire ? " Elle demandait, ses yeux froids verrouillés sur les miens.
" Margaret ! Vous connaissez ? Margaret, la petite fille dans la bande comique " Denis la Menace ? " Vous êtes une version vivante d'elle. " Je bégayais.
Elle pensait à ce que j'avais dit une seconde ou deux. " Vous n'êtes pas le premier qui me l'a dit. Mais vous ne pensez tout de même pas que vous ressemblez à Denis ? "
" Oh non ! " Je gloussais. " Il est blond. "
" Oui. Et vous êtes brun avec des cheveux longs. Vous ressemblez plutôt à Gina, son autre amie. " Elle hésitait, prenait alors le volant de mon tablier entre ses doigts. " Sauf qu'elle est un tomboy. Je ne m'attendais pas à trouver ici un sissy dans un tablier à fleurs avec un joli nœud dans le dos. "
Je rougissais jusqu'aux racines de mes cheveux. Alors elle réduisait à pas grand chose mon restant de masculinité. " Vous devez être le sissy que mon amie Nancy m'a parlé. " dit-elle.
À mon regard intrigué, elle ajoutait. " Nancy. La shopgirl de la maison de cadeaux de la gare. Était-ce vous l'autre jour ? L'achat de rouge à lèvre, les collants, les mi-bas ? Vous avez même essayé un parfum de fille ? C'était vous, oui ou non ? "
" Et bien oui et non ! Je veux dire, c'était bien moi, mais ce n'était pas pour moi... " Je commençais à babiller, alors je m'arrêtais comme elle vint renifler ma poitrine. " Peut-être pas. Mais n'est-ce pas Blues Diamonds que je sens, non ? "
Je soupirais. Il me semblait que j'étais condamné à passer comme une sorte de sissy auprès des femmes.
" Ai-je raison ? " Elle pressait.
Je regardais le sol. " Oui. C'est vrai. " Je devais l'admettre.
Alors, honteux, je sentais la pression de son bras autour de ma taille, sa main tapotant doucement mes fesses.
" Là, là. Il n'y a pas de mal à vouloir être jolie... "
" Et bien ! Quel est cela ? " J'entendais le rire de tante Jane comme elle entrait dans la chambre. " Il ne vous faut pas longtemps pour devenir amis ! " Alors elle ajoutait " Hi Margaret. Vous êtes juste à l'heure, cette fois. Prenez votre blouse. Il y a beaucoup de travail à faire. Et toi Ger ? Quand tu finiras le dégagement et les lits, tu viendras nous rejoindre. OK ? "
" Oui tante Jane. " dis-je, rougissant.
" Yeah, Sher. " ajoutait Margaret.
J'allais commenter la façon dont elle semblait prononcer mon nom, mais je pensais que ça pouvait attendre.

Franchement, j'étais effrayé de passer plus de temps avec Margaret qu'à faire le ménage. J'étais très heureux à faire les chambres dès le départ de Jo et Erica. Je redoutais par-dessus tout la voix de Margaret qui m'appelait. " Sher ? Sher ? Où êtes vous ? " Je collais ma tête dans l'embrasure et répondais :
" Margaret ? Vous m'avez appelé ? "
" Il y a t-il une autre Sher dans la maison ? " Elle demandait froidement. Je sortais dans le couloir, rougissant dans mon tablier, je ripostais :
" Mon prénom est Ger, avec un G. C'est le raccourci pour Gerald ! "
" OK. Sher. " Elle répondait. " Vous avez terminé votre ménage ? " Elle souriait. " Jane pense que vous pourriez faire un peu de thé pour notre pause. Vous ne rejoindrez, on le prendra entre filles. "
Elle accentuait le dernier mot.
Elle avait ignoré totalement mon commentaire sur mon nom. Peut-être qu'elle est sourde, je pensais. " Je ne serai pas long. " Je disais faiblement. Elle souriait et s'inclinait, avant de tourner les talons. Pour quelle raison, il me semble sombrer dans la soumission ?
Je finissais mon ménage, faisais du thé et disposais quelques biscuits sur un plateau. Je portais le tout à la salle de couture. " Enfin ! " Jane disait, quoique assez joliment. " Je commençais à mourir de soif ! Avez-vous fini vos corvées Ger ? "
" Oui tante Jane " Je disais, fixant le plateau.
" Génial ! Prenez votre blouse, alors. Vous donnerez un coup de main à Margaret après notre pause. "

Embarrassé, je prenais ma blouse et la boutonnais moi-même afin éviter de faire appel à Margaret qui se moquait déjà en souriant. Sous son inspection, nous nous asseyions pour discuter de l'avancement de la robe que Margaret faisait et les drapés de tante Jane. Je rougissais même quand tante Jane me complimentait sur la façon dont j'apprenais et combien j'étais meilleur que n'avait jamais été Jo.
Alors, jusqu'au déjeuner, j'assistais Margaret. Elle continuait à se référer à moi comme " Sher " quand elle me parlait directement ou parlait de moi à Jane. Je cherchais à savoir pourquoi, mais ne voulais lui en parler qu'entre nous.
Cette fois, je me décidais à utiliser une stratégie différente, pensant à exprimer ce que j'allais dire pendant que nous faisions notre travail à la cuisine et mettions nos tabliers.
" Margaret ? " Je disais. " Est-ce que je peux vous parler ? " Elle acquiesçait de ses yeux froids.
" Je préférerais être appelé Gerald ou Ger. Je ne comprends pas pourquoi vous voulez m'appeler " Sher ". Une expression intriguée envahissait son visage.
" Vous ne comprenez donc pas ? Je vous appelle " Sher " parce que je le veux. Et puis, c'est un nom beaucoup plus gentil. Okay ? "
" Mais Margaret... "
" Oh, fermez la, Sher. Je commence à perdre patience avec vous ! "

Quand Jo et Erica arrivaient pour leur repas, Margaret et moi travaillaient dans la cuisine dans de jolis tabliers à fleurs (Grands nœuds au dos) et agissaient comme des serveuses. Exactement comme des " filles ", servant le repas pour les " garçons ". J'étais mortifié. Comme d'habitude, elles engloutissaient tout, coudes sur la table tandis qu'elles buvaient leur café, discutant du travail. Jo avait rencontré Margaret avant mais elle ne lui réservait qu'une attention très faible. Je présentais Margaret et Erica à la première occasion.

Après que les " garçons " étaient partis, Margaret décidait que nous devrions laver la vaisselle avant de préparer le déjeuner pour " nous ", les filles. Elle était assez gentille et me donnait de l'aide. Nous passions un déjeuner assez agréable, juste à trois. J'avais une autre raison d'être heureux dans mon travail : le ciel devenait gris et couvert et il commençait à pleuvoir. Et puis, le vent tourbillonnait autour de la maison, pliant la cime des arbres.
" Les garçons vont devoir rentrer ". Je commentais.
" Pourquoi ? " demandait Jane.
" Et bien, toute cette pluie, il doit faire froid. " J'expliquais. Margaret riait.
" N'y pensez pas. Ce sont des boulots de garçons, n'est-ce pas ? Alors, " nos garçons " vont s'habituer... "

Je regardais la fine porcelaine de nos tasses à thé, les petits gâteaux sur la table basse. Je voyais les volants ébouriffés de mon tablier fleuri, je me sentais honteux... mais malgré tout content que ce n'était pas moi qui était dehors... Comme Jo avait réparé la voiture le jour d'avant, Jane décidait de conduire Margaret chez elle comme la pluie n'arrêtait pas. Durant le parcours, j'étais gentil avec elle, pensant que nos relations pouvaient s'arranger à son retour, la semaine suivante.
J'ai eu un terrible choc quand j'entendais Jane lui dire : " A demain, Margaret ! "
Oh, mon dieu...

Nerveusement, pendant le retour avec tante Jane, je branchais le sujet sur " pourquoi tout le monde m'appelle Sher ? " Tante Jane me regardait dans les yeux, ralentit la voiture jusqu'à nous soyons arrêtés sur le côté de la route. " Quand tu dit " tout le monde ", je pense que tu veux dire Margaret, n'est-ce pas ? "
" Oui, en quelque sorte... " J'admettais. " Mais, même toi, Jo et Erica ont commencé aussi. " J'ajoutais âprement.
" Oui. Peut-être as-tu raison. " Elle consentait après une courte pause. " Mais Margaret était la première, n'est-ce pas ? " Je m'inclinais. " Et alors pourquoi ne pas lui dire que tu ne veux pas qu'elle t'appelle comme cela ? "
" Mais, je l'ai fait, je l'ai fait ! "
" Oui ? Mais alors pourquoi continue t-elle ?... J'ai peut-être tort, mais ça commence à sonner de plus en plus comme Sherry... "
" Tu n'as pas tort, tante Jane. Ça commence à sonner de cette façon pour moi aussi. " Je répondais. " Je ne sais pourquoi. "
Une expression ébahie envahissait le visage de tante Jane. " Tu ne sais pas pourquoi elle t'appelle par un nom de fille ? "
Je fixais le plancher de la voiture, consumé par la honte. Je sentais sa main sous mon menton, elle attirais mon visage face à ses yeux. " Ger ? Je pourrais lui parler, mais aie confiance en moi, ça serait seulement pire. Mon cher, tu es le seul qui peut l'arrêter. "
" Moi ! Comment je pourrais faire ? " Je commençais à pleurer.

Elle ne pouvait pas m'aider je devine. Je le voyais aux hochements de sa tête et au regard d'impatience qui étincelait dans ses yeux. " Bien, tu ne vas pas rester à pleurer comme cela toute la soirée. Margaret n'attend qu'un geste de ta part pour cesser. Donne lui un coup de poing sur le nez, si nécessaire, mais fait quelque chose ! "
" Je ne pense pas que je peux faire ça, tante Jane. " Je sanglotais. " Je n'ai jamais été bon à la lutte. "
" Oh mon dieu, Sher ! " Elle s'exclamait en levant les bras au ciel.. " Qu'est-ce que tu voudrais me faire faire ? Te mettre à travailler dehors avec Jo ? Demander à Erica de venir à l'intérieur pour le housework ? "
Je pleurais, mes larmes coulaient. " Non. Non, tante Jane. "
" Et bien, je ne sais pas quoi te dire... Sherry. " elle disait, glissant un bras consolateur autour de mes épaules. " Sauf que tu finiras par t'habituer, à force... "
Je la regardais, consterné. " Tante Jane ? S'il te plaît, non ! Mon nom n'est pas... "

Elle posait doucement un doigt sur mes lèvres. " Écoute-moi, Ger. Tu sais que si je m'interférais entre toi et Margaret, ça serait pire. Et si j'essayais seulement de t'appeler Gerald, elle irait raconter partout que tu préfères être appelé Sherry... Pourquoi s'engager dans des combats que tu ne peux gagner ? Et n'importe comment, Sherry, ce n'est pas un vilain nom ! Je veux dire que ça aurait pu être Priscilla ou quelque chose dans le genre... "
Je riais, et Sherry je devenais.


Deuxième Partie

Les jours allaient et les signes de ma " féminisation " s'accroissaient. Mon nom était maintenant, officiellement, Sherry pour tout le monde. Margaret et moi étaient maintenant connus ouvertement comme " les filles " alors que Erica et Jo devenaient " les garçons. "

Donnant à Margaret un coup de main pour faire une robe pour elle-même, je découvrais avec embarras qu'elle se baladait en culotte et soutien-gorge devant moi, sans aucune gêne. Elle indiquait ainsi à moi et à tante Jane qu'elle me considérait définitivement comme une fille. Elle me disait que maintenant que je travaillais beaucoup avec des étoffes fines, je devrais commencer à prendre extrêmement soin de mes ongles afin d'éviter de les accrocher.

Cela tombait sous le sens, je commençais à soigner mes ongles sous sa supervision. En deux semaines, mes ongles prirent la forme d'un ovale. J'étais aussi introduit aux avantages du vernis à ongle. Margaret jurait qu'il était transparent mais je pouvais voir qu'il était plutôt rose clair. D'une façon ou d'une autre, l'étiquette avait été arrachée, si bien que je ne pouvais rien prouver.

Avez-vous déjà vu deux filles dont l'une est très jolie et l'autre pas du tout ? Comment la pas jolie suivait toujours l'exemple de l'autre, et lui rendait de multiples petites services ? Et bien, c'est cette sorte de rapport qui se développait entre Margaret et moi. Non qu'elle soit très jolie et que je ne... enfin. C'était elle qui était la chef quand nous étions ensemble.

J'en était aussi arrivé à porter certains vêtements de filles. C'est venu comme cela. Un jour, j'étais à genou autour de Margaret, essayant de trouver la meilleure façon d'épingler l'ourlet de la robe qu'elle portait. Elle était sur un petit piédestal, tournant comme je lui demandais. Tante Jane venait souvent, donnant un œil critique sur ce que j'avais fait et me donnait des conseils. Elle était sortie de la salle pour chercher quelque chose, quand Margaret me tapait sur l'épaule. " Sherry ? " " Yeth. " Je zézayais à cause d'une bouchée d'épingles.

" Quel taille de soutien-gorge portez-vous ? " Je l'entendais dire.

Je la regardais, stupéfait. Je retirais les épingles de ma bouche et gloussait nerveusement. " Je ne porte pas de soutien-gorge, Margaret. Vous le savez. Sûrement. " Elle haussait les épaules. " Bien, j'admet que je ne suis pas sûre, mais vous devriez le savoir : vous avez des seins comme une fille. Vous avez besoin de les former avant qu'il ne soit trop tard. "
" Comment ça ? je n'ai pas de seins, ce sont des bêtises ! "
" Sherry ! " Elle disait doucement. " Même si tu ne veux pas m'en parler maintenant, c'est toi qui iras me voir. Très bientôt. Ils ne doivent pas être très grands, mais crois-moi, ils existent, je suis très observatrice, j'ai remarqué quand ils bougeaient... Je léchais mes lèvres nerveusement. " Aw, allons, Margaret. S'il te plaît ! " Je la tutoyais à mon tour.
" Sherry ! Réponds à ma question ! Est-ce que tu as des seins ? Oui ou non ? "
Elle m'avait salement touché. C'était mon plus grand secret, même maman et Erica n'en savaient rien. " Bien, tout le monde a du le remarquer, je devine. " Je consentais.
" Voila qui est mieux ! Maintenant Sherry. Tu vois le mètre à ruban sur la table, là ? Allons, donne le moi. Je veux prendre tes mesures pour un soutien-gorge. "
" Aw, s'il te plaît, Margaret... " Je plaidais...
" Arrête de te berner. S'il te plaît ! " Elle disait calmement mais puissamment. " Est-ce que je te demande d'aller mettre un soutien-gorge ? "
" Non. Mais... " Elle me regardait. " Sherry ? Si tu te dépêches, j'aurai pris tes mesures avant que ta tante soit de retour. Sinon, je mesurerais devant elle. Alors ? "
Je regardais ses yeux froid, bleus, sûrs d'eux, je savais qu'elle était sérieuse. Je savais aussi que mes chances de la faire changer d'avis étaient pratiquement inexistantes. Précipitamment, je lui donnais le mètre à ruban.
" Soulève ta blouse maintenant Sherry, et tire la chemise de ton pantalon. "

Je faisais comme elle me disait. Elle déroulait la bande autour de ma poitrine, mesurant sous mes seins au lieu de sur mes mamelons comme j'avais supposé. " Mmm. " Elle murmurait. " Un peu plus grand que j'avais pensé. Tu pourrais être presque exactement de la même taille que ma mère, c'est un trente six aussi, j'avais parié que tu n'aurais eu aucun problème en portant un bonnet B. " Alors, elle me donnait le ruban. " Remet le où tu l'as trouvé. ". Elle ajoutait comme je me déplaçais " Et oui, ma grande, tu es une fille ! "

C'était la première fois qu'elle m'avait ouvertement désigné comme une fille. Mon visage flambait mais je ne répondait pas, remettant ma chemise sous ma blouse. Stupidement, les prochains jours, j'espérais que le sujet du soutien-gorge était oublié mais, comme d'habitude, ce n'était qu'un court répit..

Un matin, Margaret sortait de voiture avec un petit colis. Comme elle savait que je la surveillais de derrière la vitre, elle m'offrit un sourire néfaste. Elle m'indiquait du doigt le colis et souriait. Je voulais courir et me cacher, mais je restais juste planté. " Hi Sherry ! " Elle disait comme elle entrait. " Hi Margaret. " Je répondais allant lui donner une bise. Je tentais de la flatter.
" Ta chevelure est magnifique aujourd'hui. " Elle passait sa main derrière sa tête et tapotait ses cheveux. " Oh merci Sherry. C'est un joli tablier. Est-ce que je t'ai déjà vu avec avant ? Il te va très bien. "
Avant que je puisse répondre, elle venait à proximité de moi et chuchotait. " J'ai avec moi des soutien-gorge de ma maman pour toi. Tu n'es pas excité ? "
" Oh oui. " Je répondais faiblement.
" Te dire que... " Elle disait rapidement. " Allons jusqu'à ta chambre et je t'aiderai à l'enfiler. " " Maintenant ? Est-ce que nous pouvons pas attendre plus tard ? "
" Tu n'aimes pas mes cadeaux ? Je parie que ta tante Jane serait électrisée quand je vais les lui montrer, mais si nous allons jusqu'à ta chambre pour l'essayage, tu pourras les lui montrer quand tu voudras. Je ne partirai pas tant que tu m'auras pas montré comment tu le portes. "
" Tu ne lui diras à personne, tu me le promets ? " Je saisissais son col.
" Oh, oui, je promet. " Elle répondait, " mais ce sera dommage si tu ne lui dit rien... "

Elle m'avait présenté le bâton et la carotte. Continuer de discuter plus longtemps, c'était prendre le risque que ma tante découvre que Margaret avait apporté un soutien-gorge à son neveu. Il sera caché sous mon tablier. Peu des minutes après, je me dévêtais jusqu'à la taille saisi de frayeur alors que Margaret exposait lentement quatre soutien-gorge de dentelles pour mon inspection. Un rose et blanc, un beige, un noir et un blanc.
" Tu ne vas pas me dénoncer sitôt passée la porte, Margaret ? " Je demandais.
" Oh non. " Elle disait innocemment. " De toute façon, je ne te force pas... "
" Promet le moi ? " Je disais.
" OK. Mais seulement si tu me promets de porter un soutien-gorge tous les jours maintenant. "
" Oh, allons. Pas tout le temps... " Elle considérait cette suggestion une seconde. " OK. Mais tu devras en porter un quand tu seras en tablier ou en blouse. OK ? " Je ne pouvais pas croire ma chance. Sûrement, il ne serait pas très difficile à cacher que je portais un soutien-gorge sous mes vêtements de travail. Mais une suspicion étincelait dans mon esprit. " Est-ce qu'ils ne sont pas déjà rembourrés ? " Je demandais. Elle secouait sa tête.
" Bien sûr que non ! Pour l'égard de dieu, arrêtes d'être si pessimiste ! "
" OK alors ! Marché conclu ! " dis-je.
" Marché conclu ! " Margaret répondait, serrant ma main. " Maintenant quel est celui que tu porteras en premier ? "

Je suggérais le blanc à dentelles roses. J'étais assez content de moi d'avoir pu arracher une concession majeure auprès de Margaret. Le soutien-gorge était très féminin, mais en existe t-il de masculin ? Souriante, elle rangeait les autres soutien-gorge en dessus de mon lit, avançait alors vers moi en ouvrant les bretelles et les plaçant dans mes mains.
" Tu vas réellement aimer ta silhouette ! Attend juste un instant! " Elle disait en passant derrière moi. Alors, elle faisait passer mes bras tendus dans les bretelles. Elle fixait les agrafes. Cela me paraissait être une sacré contrainte. " Wow ! " Je disais. " C'est serré ! Sûr qu'il n'est pas trop petit ? Tu me disais que moi et ta maman avions la même taille ? Whoooo ! " Alors, elle ajustait les bretelles d'épaule. " Whooo toi-même ! Wow ! Ces Wonderbras sont fantastiques ! "

Et, échappant à sa réaction, je regardais le sillon féminin créé entre mes seins par le merveilleux soutien-gorge que je portais. À ce point, je réalisais pourquoi il avait été si facile de se passer de " rembourrages ", ma poitrine pouvait s'en dispenser facilement. Je prenais ma chemise et la passais. Ouf ! Le volume de mes seins semblait relativement plus discret.

Précipitamment, je passais mon tablier par-dessus ma tête et attachais le noeud et lâchais un grand soupir de soulagement. Ma nouvelle " forme " était presque complètement cachée ! Alors, j'entendais la voix de tante Jane qui appelle. " Sherry ? ", est-ce que tu peux venir ? Il y a quelqu'un ici qui voudrait te rencontrer. "

C'était une petite femme, juste un peu plus grande que moi et un peu plus potelée. Bien habillée et bien coiffée, elle avait des cheveux bruns, de grands yeux bruns qui semblaient me déshabiller. " Maman ? C'est Sherry. " Margaret me présentait sa mère...
" Il m'a aidé à terminer ma nouvelle robe. " Elle hésitait, un petit sourire sur son visage.
" Elle est très belle. Je veux dire la robe... " disait sa maman.
Alors Margaret souriait et ajoutait. " Sherry ? C'est ma maman. Je devine que tu peux l'appeler Allison. "
" Non, Sherry. " tante Jane répliquait. " Madame Hanson est très bien. "
" Comment allez-vous Madame Hanson. Enchanté de vous connaître. " Je disais, prenant sa main. Elle était très douce.

Elle souriait, révélant des dents prédatrices, très blanches. " Bonjour Sherry ! Quel joli tablier et vos mains sont si douces ! Et, mon dieu, quelle jolie chevelure vous avez et si naturellement ondulée ! " Elle se tournait vers tante Jane. " Pourquoi lui et beaucoup de jeunes hommes ont toutes ces choses que les filles désirent violemment ? Des cils exquis, une chevelure naturellement ondulée ? Un teint de pêche ? " Elle se retournait vers moi. " Et Margaret me disait que vous devenez un très bon couturier ? Dans peu de temps, vous savez, vous allez dépasser votre pauvre tante ! "

Je faisais non de la tête, assez stupidement. " Oh non, Madame Hanson. Aucune chance. J'ai encore beaucoup à apprendre de tante Jane et de Margaret. Je suis un débutant total. "

Tante Jane intervenait. " Bien Sherry, pourquoi ne finissez-vous pas votre travail ? Madame Hanson et moi avons certaines choses à discuter. Margaret, vous voulez venir avec nous ? Nous avons besoin de vous pour aider votre mère à choisir des modèles. "
" Oui, Jane, je vais vous rejoindre ! " dit Margaret.
Alors tante Jane ajoutait. " Ne soyez pas trop longue, Margaret. "
" Cela ne prendra que deux minutes tout au plus. "
" Oh, quel bijou vous avez trouvé là ! " disait madame Hanson à ma tante en parlant de moi.
" Sherry ?, tu sais que ta poitrine est visible sous cette blouse ? "
" Comment cela, Margaret, je croyais que... Suivi par elle, je me précipitais vers ma chambre pour changer de blouse. Je l'enlevais prestement. " Laquelle me conseilles-tu ? "
" Attends, reste un peu comme ça, en soutien-gorge... " Elle continuait, s'approchant de moi. " Je peux toucher, ma Sherry ? "
Je ne savais que faire, elle prenait mes seins à pleines mains. " Ça te fait plaisir, hein ? Je savais bien que ce n'était pas de la graisse... " Alors, j'entendais la voix de Jane dans la salle : " Margaret ? Margaret ? Où êtes vous ? "
" Elle va venir ici, sûr ! " Je paniquais malgré la vague de plaisir qui me submergeait. " Depuis quand tu as ces nichons, ma jolie ? " Elle continuait à les malaxer au travers de la fine dentelle.
" Heu... depuis deux ou trois ans, je ne sais plus, ça continue de pousser, j'ai honte... "
Nous entendions les pas de Jane dans l'escalier. Je ne voulait pas porter le tablier rose, mais, dans la précipitation, je l'avais passé quand tante Jane est apparue.
" Ah, Margaret, vous voilà, allez rejoindre votre maman. Elle se tournait alors vers moi.
" Que fais-tu dans ce tablier ? " Elle demandait. " Tu en a un dans la salle de couture qui te va parfaitement bien. " Alors, un regard de compréhension envahissait son visage. " Oh. Je vois. "
" Voir quoi ? " Je demandais.
" Bien. Ce tablier est beaucoup plus joli que celui de la salle de couture et la couleur est très gentille sur toi. " Je pleurais presque de frustration. Elle pensait réellement que j'avais mis un plus joli tablier pour impressionner la mère de Margaret ! Mais que pouvais-je faire ? Si je niais elle me demanderait d'en mettre un autre devant elle, et alors bien sûr, ma nouvelle poitrine serait visible...

Alors j'avais aussitôt un autre souci. L'étoffe de ce tablier, probablement en rayonne, agissait comme de la soie, ma poitrine semblait trembler comme je marchais vers la salle de couture. Margaret et sa mère étaient toutes deux en fond de robe, ne prenant absolument aucune attention au fait que j'étais un mâle.
" Oh ! " Madame Hanson dit, me regardant. " Margaret ! Regarde le joli tablier que Sherry porte ! Il me semble avoir le même ! "
" C'est le tien, maman. " Margaret disait. " Ou plutôt était, car tu ne le portais plus. Je l'ai apporté pour travailler. Jane exige que nous portons des tabliers ici. "
" Tu veux dire qu'il porte des vêtements qui étaient à moi ? " Alors elle se tournait vers Jane. " Ah, les garçons d'aujourd'hui... Ils font des choses que notre génération n'aurait jamais rêvé, hein ? "

Jane semblait un peu embarrassée. " S'il te plaît. Sherry ? Donne moi une aide ici, veux-tu ? " Alors, dans mon petit tablier rose, je passais les prochaines heures dans les mesures de Madame Hanson. C'était pour des modifications sur trois nouvelles robes qu'elle avait acheté. Nous discutions de modèles, tissus, couleurs, et de convenance pour des occasions sociales. Je découvrais ainsi qu'elle était une acheteuse importante pour un grand magasin de confection pour dames.

Un matin, une semaine après, comme je préparais le petit déjeuner, Erica arrivait dans la cuisine, encore dans son pyjama. " Hi sis ! " Je lançais gaiement. " Tu n'es pas encore habillée ? Tu veux une tasse de café ? "
Elle secouait sa tête, en se plaçant devant moi. Elle prenait une de mes mains dans les siennes. Elle me regardait droit dans les yeux. " Sherry ? Je peux t'appeler comme cela ? Tu es terriblement féminin. Tout va bien ? " Je rougissais profondément.
" Sûr. Je vais très bien. "
" OK. Contente de l'entendre. " Elle disait, rougissant alors elle-même. " J'ai une faveur à te demander. Tu peux me dire non si tu veux. Et bien ? " Elle disait, encore rouge.
" Bien sûr, petite sœur, si je peux... "
" Tu as apporté trois Levis avec toi, c'est vrai ? "
" Oui. C'est vrai. Pourquoi ? "
" Bien, j'ai seulement deux blue-jeans et ce n'est pas assez. Ils sont tous les deux dans la machine en ce moment...
Alors, je comprenais. " Tu veux un de mes Levis ? "
" Tu ne l'as pas porté depuis que tu es ici " elle répondait sur la défensive, " et j'ai vraiment besoin d'un pantalon supplémentaire et je n'ai pas d'argent à dépenser pour des vêtements...Et tes Levis ne servent pas... Alors ? "
" Mais je pourrais en avoir besoin moi-même. Je n'ai pas beaucoup de pantalons non plus. " Je protestais. " Ce n'est pas un problème Sherry, " elle souriait, " J'ai des pantalons que je pourrais troquer contre ton Lévis, et ils seront bien meilleurs pour ton travail d'intérieur. "
" Tu veux dire tes pantalons ? Des pantalons de fille ? Je ne pourrais pas porter quelque chose comme cela ! " Je discutais.
" Bien sûr, tu peux ! Ne sois pas bête. Ces tabliers et ces blouses que tu portes ? Ce ne sont pas des vêtements de fille, peut être ? Allons Sherry, sois un bon copain... "

J'obtenais trois de ses pantalons pour le mien. Un beige pâle léger, un jaune, et un vert. Ils m'allaient super bien malgré leurs glissières sur le côté. Le jaune avait une fausse braguette mais personne de sain d'esprit ne l'aurait pris pour un pantalon d'homme. J'ai même consentis à échanger la plupart de mes sweat-shirts pour des chandails en cachemire, un bleu tendre à manches courtes, un vert pâle à longues manches. Un duveteux blanc angora complétait la transaction.

À l'instigation de ma soeur, je me changeais et passait le pantalon beige et le pull angora. Je me suis isolé de façon qu'elle ne puisse voir mon soutien-gorge. " C'est la bonne taille, Sherry, nous sommes chanceuses ! " Je décidais de ne pas relever l'allusion. De plus, ma poitrine était invisible sous cet épais chandail. Elle continuait. " Tu aimes la sensation de l'angora sur ta peau ? " Je ne pouvais que répondre oui, je n'avais jamais senti de sensations pareilles...
Elle riait. " Attends, je vais te donner un joli débardeur en soie pour le dessous, tu verras, c'est divin ! "

Soudainement, elle me regardait sérieusement. Cela pouvait sembler étrange, ce renversement de rôle entre ma sœur et moi, mais je sentais que tout cela était extrêmement naturel. Moi, en chandail de fille, je discutais avec ma sœur de l'intérêt de porter de la lingerie féminine en dessous, et j'aimais cela.
" OK. Je sais que tout cela est fou. " Je disais.
" Que vas-tu faire, Sherry ? " demandait tranquillement Erica.
" Non, je ne peux pas porter cela... "
" Si, tu le peux, Sherry. Pourquoi ne pas garder cette tenue, mettre ton tablier et préparer le petit déjeuner ? Pourquoi ne pas vivre avec ce fait ? Que tu le veuilles ou non, tu te diriges dans cette direction depuis que nous sommes ici, peut-être même avant. Pourquoi ne pas faire face ? Tu n'est pas si moche, tu sais ! C'est à cela que tu dois penser maintenant... "
Alors, elle me donnait une étreinte puissante. Je savais qu'elle ne pouvait que sentir mon soutien-gorge, mais à quoi bon ? Dans ses bras, j'étais la petite sœur que j'avais toujours été...

Dans une combinaison de crainte et de volonté, je suivais sa suggestion. J'étais dans la cuisine depuis une demi-heure quand Erica est entrée en me faisant un sourire de soutien. Puis Jo est arrivée. Je ne savais pas comment elle allait réagir. Elle a toujours été agréable envers moi, mais sans plus. Quand elle me voyait dans ma nouvelle tenue, elle semblait très embarrassée, me regardant du coin des yeux, rougissant quand nos regards se croisaient.

Tante Jane me donnait un doux sourire, et passait un bras consolateur autour de ma taille. " Tu es très jolie, ce matin Sherry " elle disait. " C'est une jolie tenue. "
" Je lui ai proposé d'échanger un de ses jeans dont j'avais besoin pour quelques uns de mes pantalons et chandails. " Erica expliquait. " Je veux dire, il avait des vêtements qui ne servaient pas alors que moi, j'en avais besoin pour le travail dehors, alors que lui, il avait besoin de vêtements pour l'intérieur... "
Je lui souriais, reconnaissant de la manière évidente qu'elle avait expliqué la transaction. Margaret n'était pas perturbée par le changement dans mes vêtements. Tout juste a-t-elle vérifier que je portais un soutien-gorge en faisant claquer une bretelle.

Puis, des jours après, Erica m'approchait encore. Ce fois je discutais réellement avec elle mais avec exactement les mêmes résultats. Elle obtenait tous mes caleçons de coton. J'obtenais en échange toute sa lingerie de nylon et de soie, culottes, débardeurs et camisoles. Je trouvais également un fond de robe rose profond. Elle a du se tromper. J'irais le lui rendre plus tard. La prochain matin, portant mon chandail angora, j'expérimentais mon débardeur de soie. Erica avait raison. Il ressentait extrêmement sensuel.

Deux jours après, j'ai attraper un coup de froid et devais passer trois jours au lit. J'étais très mal, mais tante Jane était merveilleuse. Elle visitait ma chambre autant de fois que nécessaire pour m'apporter médicaments et boissons chaudes. J'étais gêné de ne pouvoir travailler, mais elle expédiait mes excuses au loin. Autre chose, elle interdisait à Margaret de venir me voir, pour des raisons de contamination, elle disait.

Deux jours après, j'étais de nouveau sur mes pieds, Jane m'appelait un soir dans la salle de couture.
" Sherry ? " J'ai honte de te demander cela, mais j'ai des retouches à faire sur des robes à Madame Hanson. Est-ce que tu peux m'aider ? " " Bien sûr, tante Jane. " Je disais. Qu'est-ce que tu veux me faire faire ? "
" Juste des essayages. Ici, enfile cette robe verte en premier. " Elle me la donnait. Je rougissais furieusement. " Mettre une robe ? Oh Jane. Ne me demande pas de faire cela. Pourquoi ne pas demander à Margaret ? " " Ne sois pas stupide, Sherry. Tu es presque de la même taille que Madame Hanson. Margaret est loin ce soir. Et s'il te plaît, ne gaspille mon temps en discutant. "
Je donnais un sourire faible. " OK tante " Je disais, prenant la robe. " OK, je vais me changer dans ma chambre. "
" Pourquoi ? " Elle demandait, avec un ton exaspéré. Alors elle ajoutait un petit sourire aux lèvres. " Tu veux cacher ton soutien-gorge ? Tu as peur que je vois tes jolis dessous ? "
Je pouvait sentir l'afflux de sang sur mon visage. " Tu le savais ? Comment as-tu fait ? "
" Oh Sherry ! Tu n'allais tout de même pas penser que je ne remarquais pas ta poitrine sous tes blouses et tabliers ? Tu crois que je suis aveugle ou stupide ? Maintenant j'admet que je ne savais pas que tu portais des culottes et camisoles jusqu'à l'autre jour. "
" L'autre jour ? " Je bégayais.
" Oui. Quand j'ai fais les comptes de petites culottes à la blanchisserie. Simple, n'est-ce pas ? "
Je suis désolée, Sherry, mais je suis entrée dans ta chambre et je regardais dans tes tiroirs de commode un matin alors que tu dormais. J'ai vu ta collection de lingerie. Où as-tu trouvé tes soutien-gorge ? "
" Margaret. Ils sont à sa mère. "
" Et Mrs Hanson, elle le sait ? "
" Je ne sais pas, tante Jane. Mais Margaret m'a fait...
Jane secouait sa tête. " Allons Sherry. Toute la semaine, tu en portais un alors qu'elle n'était pas ici. Arrête de la blâmer. Je ne peux pas dire que j'aime l'idée de mon neveu vivant dans des dessous de femmes, mais je déteste quand tu essaies de blâmer quelqu'un d'autre.. "
J'étais véritablement mal. " Mais tante Jane. S'il te plaît... "
" Sherry ! " Elle disait fermement. " S'il te plaît, retire ton pantalon, ton chandail et tes chaussures et chaussettes. Enfile cette robe, s'il te plaît. " Elle se retournait tandis que je changeais de vêtements. " Ah oui, mets ce collant sur ta petite culotte, c'est indispensable... tu ne sais pas ? Margaret ne t'a pas encore montrer cela ? "
" Non, tante Jane... " Alors, elle m'indiquait comment faire, les précautions à prendre et le mode opératoire.
" Tiens enfile cela. " Disait-elle me donnant une paire de chaussures à talons.
Assis sur une chaise, je glissais mes pieds dans les chaussures. Je me levais et faisait quelques pas. Elles m'allaient assez bien. "
" Parfait ! " Disait tante Jane. " Monte sur ce podium, je vais voir ce que je peux faire. "

En toute honnêteté, ce n'était pas si désagréable. J'avais pensé mourir d'embarras en portant une robe, mais comme l'intérêt de Jane ne portait que sur les mesures, le tombé, le drapé, j'acceptais graduellement ma situation. Et puis, j'aimais bien la sensation de cette robe glissant sur mon corps. Elle piquait des épingles sur la robe.
" OK. C'est mieux. " Dit-elle.
" Enlève là maintenant, et enfile la bleue pendant que je fais les coutures à la machine sur l'autre, j'en ai seulement pour une minute. "
La robe que j'enfilais était plus féminine que la première. Un genre de robe de soirée en drapé de soie avec des pans le long de la jupe. Elle était sans manche avec des boutons au dos qui me posaient quelques problèmes. Mais quand Jane est revenue, j'étais prêt.
" Mmm. " Elle disait. " Elle te va bien ". Tu as de jolis bras, tu sais. "

Elle tapotait mes fesses. " Elles sont mignonnes et bien fermes, on en mangerait ! Maintenant, Sherry au travail ! " Rougissant, je remontais en position. " Je n'ai pas grand chose à faire sur celle-ci. Elle tombe très bien. Mais..." Elle hésitait. " Prends un côté de ta jupe dans chaque main et fait quelques tours sur toi-même, tu veux bien ? "
Sans même penser à l'image féminine que je donnais, je faisais exactement comme elle demandait. Elle souriait. " Sherry ? Je peux te demander quelque chose ? "v " Oui, tante Jane... "
" Est-ce que tu te vois comme une fille ? "
" Hein ? Parce que je porte cette robe ? " Je demandais.
" Non, pas seulement. Je veux te demander si tu préférerais être un garçon ou une fille ? "
J'arrêtais de sourire. " Mais non, j'aime les filles ! " Je pense que ma réaction l'a surprise. Elle paraissait réellement gênée.
" Oh Sherry, mon cœur, je suis désolée ! "
" Je ne suis pas gai, j'aime les filles ! "
Elle secouait sa tête. " Je suis désolée, je n'ai jamais osé te le demander, mais... Ne me dit pas que tu es amoureux de Margaret ? "
Je rougissais et marmonnais : " Oh non, pas du tout, tante. Elle est bien trop autoritaire... en revanche, j'aime beaucoup Jo, mais je sais que nous sommes cousins et.... "
Sa réaction m'a surprise. Elle riait chaleureusement.
" Oh tante, ce n'est pas très gentil ! " Je disais indigné.
" Oh, Je ne suis pas méchante, Sherry. c'est juste parce que Jo n'est pas ma fille par le sang, elle est adoptée, je ne peux avoir d'enfant. Et puis, surtout, je riais au couple que vous formerez, Jo est effrayée à mort par tout ce qui ressemble à un garçon et toi, il semble en être de même pour les filles. Je ne sais comment vous finirez ensemble ! "
Même si je devais rire, il semblait stupide de décrire Jo comme une fille terrorisée par les garçons. Je quittais ma robe et nous retournions au travail.

Mais mon entreprise de féminisation continuait. Une fin d'après-midi, la météo était si mauvaise que même les " garçons " étaient contraints de rentrer à la maison. Comme d'habitude, Margaret avait été odieuse et faisait de ma vie un enfer. Elle semblait heureuse quand sa mère l'appelait et lui demandait si elle pouvait passer la nuit chez nous car la pluie menaçait d'inonder la route.

Naturellement, tante Jane disait : " Bien sûr, pas de problème. "

Les deux femmes parlaient ensuite des plus récentes modifications que tante Jane avait faites. Tante Jane raccrochait le téléphone. " Nous allons mettre le lit de camp dans la chambre de Jo et Erica. Vous serez un peu serrées, mais ce n'est que pour une nuit, alors... " " Elle regardait le visage décomposé de Margaret. " Quelque chose ne va pas ? "
" Vous voulez me mettre dans la même chambre que les garçons ? " Margaret demandait. " Je ne veux pas dormir avec eux ! "
" Margaret ! " Jane riait.
" Ils ne sont pas des garçons. Allons ! Vous le savez bien ! "
Margaret ajoutait alors. " Je préférerais dormir avec Sherry. Ça ne me gênerait pas, et toi, Sherry ? " Elle se tournait vers moi.
Jane réagissait la première. " Margaret ! Qu'est-ce que vous dites ? Sherry est un garçon. Vous ne pouvez pas dormir avec lui. Qu'est-ce que votre mère va dire ! "
" Oh Jane, pour l'égard du ciel. " Margaret ripostait. " Ma mère me disait que vous l'utiliser le soir pour l'essayage de ses robes, alors je ne pense pas qu'elle le voit toujours comme un garçon. "
Et toi, Sherry, ça te gênera beaucoup ? " Elle souriait moqueusement. " Je ne vais pas te violer, tu sais. "
Malgré le regard de ma tante porté sur moi, je n'avais pas le courage de dire non à ma tourmenteuse.

Alors, devant mon absence de décision, Jane prenait la décision qui s'imposait. " Bien, il y a suffisamment de place dans la chambre, nous mettrons un lit de camp. " Margaret demandait rapidement. " Le lit de Sherry est bien assez grand pour nous deux. Nous pourrons ainsi cancaner avant de nous endormir. "
Tante Jane haussait les épaules : " OK vous deux. Mais pas de chahut, je ne veux pas vous entendre, compris, les filles ? "

A cet instant, je comprenais que j'avais perdu mon dernier soutien. Dans la réalité, rien n'est arrivé. Bien sûr, Margaret n'avait aucun problème pour se dévêtir devant moi, mais je l'avais déjà vue dans ses dessous plus d'une fois. Elle se moquait un peu de mon pyjama à rayures, mais c'est tout et nous sommes endormis rapidement en maintenant les distances.

Le jour suivant, tout était de retour à la normale. Margaret est repartie hez elle et je poussais un grand soupir de soulagement. J'étais attentif aux commentaires éventuels de Jane, mais elle semblait très préoccupée par son travail et me parlait comme d'habitude.

Le lendemain alors que nous travaillions dans la salle de couture, le téléphone sonnait. La bouche pleine d'épingles, je ne pouvais répondre. C'est tante Jane qui décrochait. Tout de suite, je savais que c'était Madame Hanson.

Elles discutaient de nouveaux modèles quand mon attention a été attirée par ce que disait Jane : " Oh, Je suis sûre qu'elle aimerait cela, elle est enfermée dans cette maison depuis des semaines maintenant. Ne quittez-pas, je lui demande. "
Le téléphone coincé sur son oreille, elle se tournait vers moi : " Sherry ? C'est Madame Hanson, elle te demande si tu aimerais passer la nuit chez elle demain. Margaret fait une " Slumber Party " pour un petit groupe de ses amies et veux t'y inviter. Es-tu intéressé ? "
Ses yeux ne montraient que de la curiosité. Quelle allait-être ma réponse ?
Je savais qu'il n'y avait pas de mal à aller à ce genre de party. Mais, je me tournais vers le miroir : Pantalon de laine rose.

Chandail angora jaune sous une blouse bleue ciel, décolleté qui laissait maintenant deviner clairement une jolie poitrine. Des cheveux aux épaules encadraient un visage à la peau lisse et maquillée. Des ongles polis et vernis en rouge. Des chaussures à petits talons qui laissaient montrer le collant que je portais maintenant chaque jour...

Comment pourrais-je éventuellement demander à être considéré comme un garçon ? J'acceptais, connaissant quelles humiliations j'allait probablement subir le soir suivant, mais j'acceptais aussi ma fatalité. Jane souriait légèrement, donnait son accord avec ma décision, et le transmettait à Madame Hanson.

Le jour suivant, j'étais très occupé. Je savais que Jane avait besoin de moi pour toutes les commandes à remplir. Il fallait me dépêcher pour partir plutôt ce soir. Après que la vaisselle soit rangée, la cuisine nettoyée, Madame Hanson est venue me chercher comme convenu à cinq heures. Malgré mon accord, j'étais terrorisé de retrouver la fille qui m'avait servi dans la gare de chemin de fer au premier jour... et puis, les petites cousines de Margaret - portrait de leur cousine - étaient venues me chercher aussi.
" Toutes les filles voulaient venir, il m'a fallu faire un choix. " disait Madame Hanson à tante Jane. Alors elle se tournait vers moi. " Vous avez tout ce vous avez besoin, Sherry ? "
" Je pense que si, Madame Hanson. " Je disais doucement.
" Génial ! Pourquoi n'allez-vous pas rejoindre les autres filles ? Vous allez les connaître. Mettez votre sac dans le coffre. "

Dès que la porte était ouverte, j'ai été littéralement happé par le bras de Nancy. Horrifié, je me retrouvais assis sur ses genoux, ses faux cils lourds clignant à proximité de ma joue, sa bouche écarlate chuchotant dans mon oreille, l'odeur de " Blue Diamonds " attaquant mes narines.
" Bonjour sissy Sherry. Tu te rappelles de moi ? Nancy ? Margaret m'a tout dit. As-tu déjà rencontré ses cousines, Sandra et Sylvia ? "
" Oh oui. Je me rappelle de vous, Nancy. Mais je n'ai pas rencontré les cousines de Margaret avant. " Je disais.
" Ce ne sont pas des filles mignonnes ? " Nancy me demandait. Mon horreur grandissait quand je voyais qu'elles étaient virtuellement jumelles de Margaret avec la même chevelure sablonneuse et les mêmes yeux pâles. Elles m'ont toutes deux souri, montrant leurs dents. " Oui, Nancy. "

Sylvia disait. " Mais tu disais qu'elle aimait le parfum Blue Diamond. Elle ne le porte pas, je ne le sens pas. " " Tu as raison, Sylvia. " disait Nancy. " Mais c'est facile à réparer. " Alors, elle ouvrait son sac à main et sortait un petit vaporisateur. " Ici, tu es Sherry. Au cas où tu ne penseras pas à en mettre. "
Elle m'en donnait une longue vaporisation.
" Pas de parfum dans la voiture, Sherry " disait Madame Hanson comme elle se glissait dans la voiture, fermant la porte derrière elle. " Je ne veux pas que ma voiture sente l'hôtel de passes. " disait-elle en souriant de ses dents de prédateur.
Dieu merci, Jane était déjà rentrée et n'avait pas vu son neveu -sa nièce plutôt- se faire humilier. Elle qui lui avait appliqué son parfum discrètement sur mes poignets et derrière mes oreilles. Le trajet était court, je ne m'en plaignais pas.
" OK, les filles, tout le monde dehors maintenant. " Madame Hanson m'appelait. " Margaret a fait un repas spécial ce soir, il devrait être prêt. Peut-être pourriez-vous l'aider pour son service, Sherry ? "
Je n'aidais pas, je faisais tout. Portant un ravissant petit tablier brodé, je faisais le service sans interruption. Madame Hanson me complimentait en disant que j'étais " si différent des autres garçons " " si joli " alors que je courrais entre la cuisine et la salle à manger.
Enfin, vers sept heures, il m'a été permis de dîner. Plus tard, alors que les " autres filles " allaient se changer, je terminais la vaisselle.
Madame Hanson me pris à part. " Oh, Je suis si contente vous veniez, Sherry. Margaret aurait été dépassée si vous n'étiez pas là... "

Alors, elle m'entraînait vers les filles qui s'étaient déjà changées. Portant maintenant leurs chemises de nuit et leurs pyjamas, elles étaient attroupées et gloussaient et riaient. Nancy portait un genre de robe d'intérieur en brocart qui couvrait ses genoux. Les autres portaient ce qui ressemblait à des chemises de nuits courtes en flanelle, portées comme de robes. " Ne sont-elles pas fascinantes, Sherry ? " disait Mrs Hanson sarcastiquement. " Prenez les en exemple. Pourquoi ne pas aller vous changer maintenant Sherry. J'espère que vous êtes un peu mieux habillée pour la nuit que votre tenue débraillée de ce soir.
" Où est ma chambre, Madame Hanson ? " Je demandais, déliant le cordon de mon tablier. " Oh, mettez ces choses sur la chaise, Sherry. Je les rangerai. "
" Mais, madame Hanson... "
" Vous partagez la même chambre avec les autres filles. " dit-elle, un grand sourire aux dents. Comme cela, vous pourrez profiter d'un bonne vieille séance de caquetterie quand vous irez vous coucher. "
Je me changeais rapidement en haut de l'escalier, enfilant mon pyjama et ma robe de chambre écossaise. Le silence qui me saluait était assourdissant. Elles me regardaient toutes comme je descendais l'escalier. Bouche ouverte. Nancy était la première à parler.
" Vous devez plaisanter ! Sherry, c'est trop ! Où avez-vous trouvé cette tenue ridicule ? Nous ressemblons toutes à un bouquet de fleurs et vous... vous ne pensez pas aller loin avec ces choses... d'homme ? Je ne sais pas ce que va dire Madame Hanson ! "
Je disais, plaidant. " Ce sont mes vêtements, ils sont tout ce que j'ai... "
" Bien, je ne sais pas quoi faire... " Elle s'interrompait. " mais vous et moi sommes presque de la même taille... suivez-moi, maintenant ! "

Moins que vingt minutes après, elle conduisait sa nouvelle création face aux sourires et gloussements de mes nouvelles girlfriends. J'étais maintenant totalement féminin. La longue chemise de nuit bleu pâle au décolleté et au bas de dentelles semblait flotter sur mon corps. Dessus, je portais un déshabillé pratiquement transparent lié par un ruban. Au-dessous, mes seins pointaient orgueilleusement. Des petits chaussons roses réchauffaient mes pieds. Mes cheveux coulaient moelleusement jusqu'à mes épaules.

J'étais salué par un choeur de cris et de sifflets, bien que je puisse déceler quelques commentaires renfrognés sur mon absence de maquillage, de boucles d'oreille, sur mes sourcils broussailleux, etc... Madame Hanson proposait. " Pourquoi ne vous occupez-vous pas de votre amie ? Je suis sûre qu'elle ne demande que cela... n'est-ce pas, ma chère ? "

Elles m'ont tout fait. Et j'ai laissé faire. Permanente et couleur, sourcils épilés, maquillage... Je voyais peu à peu disparaître Gérald alors que Sherry apparaissait victorieusement. Je pleurais. Enfin, acceptant ce que j'étais devenu, je les aidais en brossant leur chevelure, les complimentant sur leur beauté. Elles ont raconté des histoires de boyfriends et nous nous sommes endormies.

Le matin suivant j'avais toujours ma chevelure prise dans des rouleaux. Face au miroir, j'étais assez humilié devant ce que j'étais devenu. Je savais ce que je devais aux filles mais aussi, je n'oubliais pas les humiliations qu'elles m'avaient fait subir.

Pourtant, ce matin, elles étaient sincèrement désolées des avanies qu'elles m'avaient faites. Je portais une robe d'été à Madame Hanson. Je la connaissais bien, je l'avais déjà portée, mais là, c'était différent, même avec mes rouleaux. Je me sentais étrangement " autre " mais aussi " moi. ". Mais mon regard ne pouvait se détacher de mon décolleté. Mes seins se soulevaient au gré de ma courte respiration...

Plus tard, j'étais même heureux de mettre un tablier sur ma robe pour faire la vaisselle du petit déjeuner. Ensuite, je me suis isolé dans une chambre, m'asseyant devant une coiffeuse. Je retirais les rouleaux un à un, libérant ainsi de longues mèches blondes... Puis, je me suis attelée au maquillage, merveilleuse et troublantes sensations... J'étais décidée à être la plus belle, celle qui allait enfoncer les Margaret et autres Nancy...

Surprises, elles l'étaient assurément. Jalouses aussi, je le sentais. Il leur fallait dorénavant compter sur Sherry, la jolie Sherry.

Madame Hanson n'était pas la moins surprise, mais elle se ressaisissait vite. " Votre tante vous demande de rentrer, quelque chose d'important. Jo va venir vous chercher dans une heure. Elles me regardaient, un sourire au coin des lèvres. Je pensais qu'elles s'attendaient à me voir paniquer et rechercher mes propres vêtements. Mais voilà, je créais la surprise.

" Madame Hanson ? Est-ce que je peux emprunter votre robe pour rentrer à la maison ? " Demandais-je.
Elle me regardait comme si c'était la première fois. " Pourquoi... mais certainement Sherry. Je ne vois... pourquoi pas. Bien, que va dire votre tante Jane quand elle va vous voir dans une de mes robes ? "
" Elle m'a vue dans vos robes depuis bien longtemps déjà... " Dis-je, en faisant un tour sur moi-même. " Et puis, elles me vont si bien, n'est-ce pas ? Vous comprenez ? "
" Bien... d'accord alors. Je comprends. " dit-elle incertaine.

Je sortais, pour la première fois dans le monde. Pas honteuse, non, juste débordante d'assurance, prête à dévorer le monde. Derrière moi, je savais que toutes les filles m'observaient plaquer ma robe contre mes cuisses afin de déjouer les assauts de la brise. J'entendais le camion au loin. Je sortais mon compact et mon rouge à lèvre du sac de Margaret. J'ai fait quelques retouches parfaitement inutiles. Mais ça rassure.
Le camion stoppait dans un grand bruit de frein. Jo descendait. " Hi ! Je suis venue chercher Sherry, il n'est pas prêt ? "
" C'est moi, Jo. Ces filles ne voulaient pas me voir partir autrement. "
Les yeux de Jo brillaient.
" Quelle est cette grande urgence, Jo ? "
Sa bouche était ouverte comiquement. Elle commençait à parler, s'étranglait presque... " C'est ta maman qui est arrivée ce matin, elle voulait nous surprendre... "
" Ah merde ! " Dis-je.
" Bien, allons voir qui va avoir la plus grande surprise ! "
Jo était maintenant sortie de sa torpeur, elle courait devant moi et ouvrait la porte du camion. " Il est... il est très sale. " Elle balbutiait, essuyant son avant-bras sur le siège. " Tu vas salir ta... robe. " Elle ajoutait rapidement : " Elle est très jolie, je l'aime bien. "
" Allons Jo, il faut y aller. " dis-je en montant dans le camion. Je lissais ma jupe et me posais sur un endroit à peu près propre. Elle refermait la porte derrière moi et montait à son tour. Elle démarrait le moteur, passait la première et le camion s'ébranlait. Je la regardais. Elle en faisait autant à la volée sur mes jambes. C'est vrai, sous un collant, elles sont plutôt jolies. Que doit-elle penser ? Je vais à son secours.
" Jo, je suis désolé si je t'embarrasse, mais cela me semblait être la seule issue possible. Je suis las de lutter... "
Elle essuyait rapidement ses yeux tout en conduisant, son petit corps secoué par les chaos.
" Sherry. Je ne sais pas quoi dire... "

Je prenais conscience que durant ces derniers mois, tout, absolument tout me conduisait vers cette extrémité. Les filles de Mrs Hanson avaient fait leur travail aussi. Pourquoi ? Parce que le terrain était prêt pour l'éclosion de la fleur. Le terrain, c'était Gerald et la fleur, c'est Sherry. Dorénavant, je n'étais plus la pâle imitation d'une fille, j'étais une jolie fille ! Jolie à rendre jalouses Margaret et les autres...

Je souriais à moi-même, ouvrais mon sac à main pour sortir mon rouge à lèvre. J'ouvrais mon miroir compact, j'appliquais une touche légère de rouge à mes lèvres, mais j'utilisais aussi le miroir pour observer Jo. Juste pour voir les larmes couler le long de ses joues.
" Alors, Jo, tu vas bien ? " Je demandais, remettant mon compact dans mon sac à main. Je posais ma main tiède sur sa cuisse.
" Tu sembles avoir de la fièvre, Jo... "
J'aimais beaucoup quand elle se raidissait sous ma main. Peut-être que les choses vont s'arranger, après tout.


Responsable du site : Lucie Sobek


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