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« », une petite histoire imaginée par sylvine1

1 Le journal d'Alex Sylvine tvq@femmes.net 26-10-2004, 11:05 par Lisa Paige
Traduit par Sylvine



Prologue
Le fait que j’ai pu en tant que junior, assister à la fête des Anciens de l’école tient du miracle, ou même d’une série de miracles. J’avais proposé mes services au Comité Social de l’école.
Avec le recul, il ne me semble pas que ce soit une bonne idée. Je faisais le sale boulot de Heather, la senior qui planifiait les activités. Elle et les autres du comité me traitaient comme un rien et se déchargeaient de leur travail sur moi.

Heather est tombée malade deux semaines avant la fête : C’était le premier miracle. Étant le seul qui connaissait toutes les dispositions et les contacts, je devenais donc le représentant de mon école.

Deux anges sont arrivés : C’était le deuxième miracle. J’avais réclamé de l'aide et les filles du comité ne voulaient pas s’abaisser à aider un pauvre junior. Pat et Jennifer se sont portées volontaires. Juniors d’une école privée, elles n’étaient donc pas de l’école. Fait plus intéressant, pour le soir de la fête, leurs boyfriends devaient participer à un match de foot de la ligue. Quand elles me demandèrent si je pouvais les ramener ce soir-là, j’ai tout de suite accepté. Le seul problème était la voiture, maman s’en servait ce soir là.

Quand ce genre de situation survenait, nous avions coutume, maman et moi, d’établir une sorte d’échange de bons procédés, une sorte de donnant-donnant. En échange de l’usage de la voiture, je devais donc rendre quelques services.

Depuis longtemps, maman tenait à ce que je me coupe les cheveux, je me doutais bien où elle voulait en venir. J’exigeais qu’il n’en soit pas question dans le deal. Elle acceptait. Et ça, c’est le troisième miracle !



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La nuit de la senior elle-même s’est déroulée dans un mélange entre le miracle et la malédiction. Les premières heures, je devais rester au portillon avec le représentant de l'autre école pour résoudre des cas multiples de « perte de billet » et l'assortiment habituel de ruses employées par les resquilleurs. Ensuite, nous devions être à l’écoute de tous les problèmes habituels.

Jennifer et Pat ont fait la plupart du travail. Non seulement, elles m’aidaient réellement, mais elles me traitaient de façon TRÈS amicale quand nous avions un peu de temps pour nous amuser. Nous rions beaucoup, c’était génial. J’ai même envisagé un court instant que peut-être... Mais je ne me faisais pas trop d’illusions. Nous nous amusions tellement que quelqu’un d’obligeant est venu me prévenir que leurs boyfriends n’apprécieraient peut-être pas... Bien sur, ils étaient loin, mais comment être certain qu’ils ne sauront jamais ?

La réalité se charge souvent de se payer en retour pour chaque miracle de notre vie. La contrepartie à moi a commencé le premier jour des vacances, juste 48 heures après la fête.

Lundi 4

Maman téléphone du travail et me demande de la retrouver sur le trottoir devant la maison à son retour. Nous avons, d’après elle, certaines choses à faire en ville. Elle me demande aussi où en est le nettoyage de la maison, car je n'ai pas encore commencé ma recherche de travail de vacances.

Elle s’arrête jusqu’au trottoir et attend que je monte dans la voiture, alors elle prend le boulevard qui conduit à l'autre côté de la ville. Je lui demande où nous allons.
- Alex, j'ai beaucoup pensé aux arguments que nous avons échangé sur nos différents depuis quelques mois. Je le reconnais, le divorce a été dur pour toi, découvrir un nouvel endroit, essayer de se faire de nouveaux amis dans une nouvelle école. Ce n’est pas facile et je pense que je n'ai pas été très juste avec toi.

Wow, cela semble trop beau. Je commence à devenir soupçonneux.
- En pensant à ces dernières semaines, j'ai réalisé combien j’ai pu parfois avoir tort.
Aussitôt mes sens se connectent sur le mode actif : quand Maman commence à admettre un défaut, vous pouvez être sûrs qu'elle a quelque chose dans sa manche.
- Ce n’est pas la longueur de tes cheveux qui m’ennuie, mais c’est leur état et le manque de soin que tu leur prodigues.

Aha ! Elle va essayer de me faire couper mes cheveux ! Mais j'ai un accord en acier avec elle, et je ne vais pas lui permettre de continuer dans cette voie ! Elle continue :
- Quand j'avais ton âge, je passais beaucoup de temps avec maman pour apprendre comment faire. Elle m’enseignait les façons de les laver, de les gérer, de les coiffer avec style et de les garder en ordre. Nous passions des heures certains jours brossant nos chevelures en imaginant de nouvelles coiffures. Nous nous amusions beaucoup sans jamais nous ennuyer... Je ne vois aucune raison pour qu’il en soit autrement entre nous.

Hmm, ça semble un petit trop raisonnable. Curieux, mais raisonnable.
- N'importe comment, je veux changer nos relations et t’inciter à prendre d’avantage de responsabilités, t’enseigner ce que tu dois connaître. Et aussi, ce qui n’est pas incompatible, à partager des choses agréables entre nous deux. Es-tu d’accord ?

Je dois consentir que nos conflits ne m'ont jamais amusé et j’apprécie surtout le fait qu’elle reconnaît sa part de responsabilités.

Il est aussi vrai que je ne sais pas réellement gérer mes cheveux. Comme ils sont très longs, ils semblent être en désordre tout le temps. Pourtant, je les lave souvent, mais je ne sais pas comment faire avec eux. Les enchevêtrements commencent à devenir un problème majeur. J'ai déjà réellement voulu faire appel à Maman, mais j'étais sur qu’elle saisirait l’occasion pour me les faire couper. Maintenant, elle offre son aide, pourquoi refuser ?
- C’est vrai, maman, j'ai certains problèmes avec des enchevêtrements, et j'allais demander si tu savais comment je pourrais les éviter, mais je ne voulais pas t’ennuyer...
- Mon coeur, j’apprécie que tu partages ces préoccupations avec moi. Aussi, j'ai décidé que tu vas pouvoir conserver tes cheveux longs, à la condition toutefois que tu les entretiennes avec soin. Je te propose mon aide, tu veux bien ?
- Bien sûr. J'accepte.
- Mais le seul problème réel est que mon travail exige de plus en plus de temps. Je crains de ne pouvoir t’en consacrer assez pour t’apprendre à te débrouiller seul. Je pense demander de l’aide à quelqu’un d’autre.
- C’est si difficile ? Tes cheveux sont longs, mais tu ne sembles pas passer beaucoup de temps chaque jour...
- Bien sûr, c'est un style particulièrement facile à gérer, mais je ne suis pas sûre que tu aimerais porter la même coiffure !
Nous rions à cette petite plaisanterie.
- Mais même avec les styles dits simples, c’est assez exigeant quand même. Tu ne peux imaginer le temps consacré au salon et à celui que je passe le soir avant de me coucher... Et du temps, tu vas y passer, surtout que tes cheveux sont maintenant plus longs que les miens... Es-tu prêt à ces efforts ?
- Oui, mais alors, comment faire ?
Je n’ai aucune idée du piège qu’elle me tend...
- Oui, comme je te le disais tout à l’heure, au début, tu vas probablement demander plus d'aide que je pourrais t’en donner. C’est pourquoi j'ai pris des dispositions avec Betty pour t’aider à commencer. C’est chez elle que nous allons maintenant.

Betty était une des premières personnes avec lesquelles nous avons sympathisé depuis notre arrivée. Elle n’est pas seulement une bonne coiffeuse, c’est aussi une amie qui nous a bien aidé à nous établir et, à la différence de beaucoup d’autres adultes, elle s’est intéressée à moi et à mes difficultés.

- Elle est vraiment gentille d'être prête à m’aider...
- Betty est réellement une bonne amie, je n’aurais jamais demandé ce service à quelqu’un d’autre. Tu vas avoir rendez-vous chaque lundi soir. Ce soir, c’est le premier.
- Mais, maman, je ne veux pas aller dans un salon avec toutes ces femmes autour de moi, et puis on peut me reconnaître !
- Du calme, mon coeur. Je ne suis pas totalement insensible à tes craintes, Betty non plus. Son salon ferme tôt le lundi soir, mais elle consent à rester tard pour tes rendez-vous juste pour que tu n'aies pas de problème. Et puis, elle nous fait moitié prix !
- Wow, c’est vraiment gentil de sa part. Je suis désolé, maman, je ne voulais pas te blesser.
- Tu es pardonné, mon cher. J’ai hâte de voir les changements. Tu sembles coopératif. En fait, je ne vais exiger que deux règles.
Mes suspicions sont soudainement renforcées.
- Qu'est-ce que cela signifie, ces règles ?
- Bon, c'est, après tout, l'accord que tu as accepté pour avoir obtenu l'usage de la voiture... Bien, mes voeux sont ceux-ci :
- Je veux que tu fasses toutes les tâches que je vais te donner.
- Je veux que jusqu’au mois prochain tu gardes ta chevelure propre et bien coiffée quand je serai présente. C’est simple, non ?
- Maman, je rappelle que TA partie de l'accord stipule que tu ne me feras jamais couper mes cheveux...
Je réfléchis.
- Si je comprends bien, je vais devoir apprendre à coiffer mes cheveux longs ?
- Absolument, mon cher, je n’ai jamais dit que tu allais les couper !
- Mais Maman, comment porter une coiffure comme cela à l’école ?
- Cela ne doit pas être un problème. Ta coiffure sera parfaitement acceptée à la Hight School, je me suis renseignée. Tu verras, Betty va te choisir une coiffure parfaitement compatible avec son dress- code.
- Tu veux dire les coiffer comme une fille ? Maman, tu n’es pas sérieuse !
- Tu hurles encore, mon coeur ! Je voulais dire que je veux te voir avec des cheveux bien ordonnés que tu saches soigner. Tu verras, après un mois, je suis sûre que tu vais savoir choisir et porter la coiffure qui te plairas. Et, comme je le disais, je vais aussi t’aider, en plus de Betty.

Maintenant, je devine le piège astucieux qu’elle me pose. Techniquement, j'ai consenti à suivre toutes demandes de sa part.
- Il y a aucune issue, tu as obtenu de moi que je porte mes cheveux comme une fille pour le prochain mois. Je ne pourrai pas sortir de la maison. C’est cela ?
- C’est ton choix, mon cher. Si tu veux une coupe courte de garçon, tu peux le demander à Betty, sans problème ! Cela dit, il est faux que tu passeras pour quelqu’un d’efféminé... Autre chose : je n’exige de te voir coiffé qu’en ma présence, et si tu te montres appliqué, je vais modérer mes exigences à la fin du mois. Nous voilà arrivés. Tu vas y aller seul, j’ai des courses à faire, je vais te rejoindre tout à l’heure.

Je regarde furtivement autour de moi pour voir si quelqu’un me connaît. Je saute de la voiture et entre dans la boutique. Betty m’accueille chaleureusement et me fait asseoir dans un fauteuil.
- Si j’en juge sur votre humeur, je constate que votre mère vous a expliqué ces exigences ? Elle m’a téléphoné hier soir pour m’expliquer. Je devine que vous devez être en colère, non ?
Je ne réponds pas.
- Bien, Alex, je suis votre amie et si vous avez suffisamment de patience, tout se passera bien et vous conserverez vos cheveux longs. C’est OK ?
- OK, je vais déjà mieux.
Betty ri.
- Je vois que vous êtes aussi têtu que votre mère. C’est une des choses que j'aime chez vous deux : vous savez ce que vous voulez et vous êtes prêts à tout pour l'obtenir.
Elle continue :
- Bon, voyons voir... Je ne pense pas que vous avez beaucoup d’expérience avec les bigoudis, non ?
Je la regarde de travers.
- Vous voulez plaisanter ?
- Non, pas vraiment, je voulais juste en être certaine.
Son ton fait penser qu’elle aurait préféré que je dise oui.
- Si vous aviez eu de la pratique avant, nous aurions pu nous servir de rouleaux français ou quelque chose de simple, de façon que vous auriez pu le faire seul. Vous saurez le faire dans quelques semaines, mais pour l’instant, je pense que vous avez besoin d’un style qui restera joli pour peu de jours.
Elle consulte le planning.
- Vendredi matin est le seul créneau que je peux vous accorder. Ce que nous pouvons faire, c’est de vous choisir une coiffure que vous serez capable d’entretenir avec juste quelques hairspray et épingles chaque matin. Vendredi matin, après le départ de votre mère au travail, vous viendrez au salon, mais d’ici là, si vous avez quelques problèmes, vous pourrez faire appel à moi, je vous aiderais. Qu’en pensez-vous, Alex ?

- Vous voulez dire que je vais conserver une coiffure de fille jusqu’à vendredi , je ne vais pas pouvoir sortir, je vais devenir fou !
Betty garde son calme, mais il y a une certaine fermeté dans son ton, je suis à la limite de sa tolérance.
- Je reconnais que cela peut sembler dur pour vous, mais c’est la seule solution que je vois pour vous aider... Sinon, je peux vous faire une coiffure courte de garçon !
Outre le fait d’avoir embarrassé et fâché Betty, je réalise que je suis maintenant coincé...
- Non, je ne veux pas en arriver là, dites-moi ce que vous voulez faire.
Betty souri et me donne une étreinte amicale.
- Il ne faut pas voir que les mauvais côtés, je vous parie un milkshake que vous aurez changé d’avis au bout d’un mois...
Je grogne :
- Vous avez fait un pari, OK pour un chocolat double malt.
- OK, vous êtes un garçon sage.
Betty choisi deux albums d'image sur une étagère proche.
- Regarder maintenant ces photos et choisissez un style que vous aimez.
Elle m’observe en souriant.
- Je pense que nous allons faire une bonne équipe. Pendant ce temps, je vais aller chercher des accessoires.

Comme je commence à paginer les albums mon esprit sombre davantage. La plupart des modèles présentés sont de savantes constructions, avec des rubans et des peignes de couleurs. Certains ont même des fleurs tissées fichées dans les cheveux ! Ce n’est évidement pas ces ce genre de chose que je vais choisir si je veux conserver ma dignité intacte... Mais, de toute façon, je vais avoir une coiffure de fille. J’ai un frisson.

J’ai lutté pour le droit de porter mes cheveux longs non seulement contre maman et le Principal, mais aussi contre certains types qui pensaient que j’étais efféminé... Je m’étais trop investi... Et puis, je voyais déjà le visage triomphant de maman si elle me découvrait avec mes cheveux coupés... Je reprend l’album. Je remarque alors un style que j’ai déjà vu sur plusieurs filles de ma classe. Il s’agit d’une coiffure avec des boucles en dégradé.

- Betty, vous pensez que cette celle-ci m’ira ?
- C’est celle que je voulais vous proposer.
Elle souri gaiement en me faisant asseoir dans le fauteuil.
Etrangement, maintenant que j’ai pris la décision, je me sens libéré et je commence à me détendre. Le bavardage de Betty m’aide aussi beaucoup.

Quand elle me lave les cheveux, je me souviens de l’époque où j’accompagnais maman chez la coiffeuse. Je m’asseyais au fond avec un jouet ou un livre tandis que les bavardages des femmes et leurs odeurs remplissaient mes sens. Parfois, je levais la tête pour constater avec surprise avec quelle abnégation maman et les autres femmes se soumettaient à ces tortures et à l’indignité de bigoudis et autres gadgets étranges... Cela me fait tout drôle de penser à cela à cet instant...

Une sensation étrange se propage en moi : une sorte d’oppression croissant dans ma poitrine. Elle commence à préparer des bigoudis.
- Mais je ne veux pas de boucles dans mes cheveux, Betty, je veux les conserver raides !
- Vos cheveux vont de toute façon boucler chaque fois que vous les laverez. Ces gros rouleaux sont faits pour mieux les contrôler et leur donner d’avantage de corps. Si vous désirez plus de boucles, on utilisera des plus petits. Je vais vous en donner ce soir.
Je ne sais pas quoi dire.
Elle place chaque bigoudi et les fixe avec des épingles. Ensuite, elle met le peigne dans ma main.
- Vous allez le faire bientôt vous-mêmes, alors autant commencer à apprendre dès maintenant.

Cela m’a pris presque une heure, mes bras souffrent, mais je commence enfin à obtenir un résultat : Je prends une à une la mèche de bas en haut, je l’enroule autour du bigoudi, une fois tendu, je la traverse avec une ou deux épingles... Je ne me défend pas trop mal. Tout en me surveillant, Betty me montre des petits « trucs » pour obtenir les effets désirés. Quand nous avons enfin terminé, Betty emballe ma tête avec un filet et me conduit au casque. Je me sens ridicule, mais après tout, pas plus que toutes les femmes dans cette situation. Alors qu’elle le met en fonction, elle me propose des soins de manucure. pendant que mes cheveux sèchent.

- Aucune chance que vous me vernissez mes ongles, Betty.
Betty glousse.
- Avoir des soins manucures ne signifie pas nécessairement de vernir les ongles. J’ai des clients homme qui prennent des soins régulièrement, comme par exemple monsieur le Maire...

La pensée du maire assis dans une de chaises de Betty me fait rire, mais Betty me convainc que c’est une situation très répandue. Il me semble préférable de feuilleter les magazines féminins autour de moi. Quand ma chevelure est enfin sèche, je suis Betty vers la chaise de style. Ma poitrine recommence à se serrer comme tout à l’heure quand je surveille la dépose des bigoudis.

Malgré ses assurances, ils ont produit de grandes boucles. Je veux me plaindre, mais je suis trop fasciné pour dire quelque chose. Toutes ces boucles produisent un sentiment étrange. Presque comme les fois où j’avais chipé des choses à Maman et les essayais sur moi... J’ai arrêté depuis plusieurs semaines, je suis un garçon, après tout !

Mais je ne peux chasser les sensations qui m’envahissent quand Betty commence à peigner chaque mèche une à une... Elle utilise plusieurs épingles pour maintenir mes cheveux au-dessus de ma tête. Ensuite, elle prend un fer à friser pour former des petites boucles qu’elle fixe ensuite autour de ma tête. L’opération achevée, elle s’éloigne vers l’arrière-boutique.

Je dévisage mon reflet dans le miroir. Il n'y a aucun doute sur la féminité de cette coiffure ni sur l’effet qu’elle fait sur moi... Ma résistance s’est évaporée rapidement. Sur une impulsion, j’amène mes doigts nouvellement manucurés sous mon menton, fait un grand sourire à moi-même en prenant une pose féminine. A cet instant, je regrette de n'avoir pas accepté l'offre de Betty pour le vernis à ongles clair.

Elle rentre dans la pièce. Je lâche rapidement ma pose et cale mon dos au fond du siège. Betty ne dit rien, mais elle semble avoir un drôle de petit sourire quand elle se remet au travail. Elle a trouvé un petit postiche qui donne du volume sous mes cheveux, de manière à façonner un second dégradé de boucles, qu'elle épingle en premier.
- Betty, est-ce réellement nécessaire ?
- Non, pas vraiment, mais vous n’allez pas retirer à une artiste le plaisir de sa création ?
Elle me fait un grand sourire et un clin d’oeil.
Je souri malgré moi. Betty est vraiment une grande amie, elle fait de son mieux. Quand elle termine avec le postiche, elle m’applique un grand nuage de laque. C’est à cet instant que maman est entrée dans le magasin.
- Oh, Betty, elle est très belle... Je veux dire, sa chevelure est belle !

Aussitôt ma colère est revenue. D'une part, je suis fasciné, voir même plus par moi-même, mais d’un autre côté, je suis furieux contre maman pour m’avoir forcé pour en arriver là. Je ne réponds même pas quand elle me salue, je simule de ne pas faire attention quand Betty met plusieurs choses dans un sac en m’expliquant ce que je vais devoir faire durant les prochains jours.

Mardi 5 et mercredi 6

Ces jours ont été réellement un enfer, je refuse de parler à maman. Elle a des longues listes de corvées pour moi en plus de la préparation des dîners. Avec mes cheveux coiffés de la sorte, je ne peux même pas sortir de peur que les voisins ne m’aperçoivent. Ma coiffure est la cause de tous ces problèmes...

Elle me prend un temps fou chaque soir pour la préparer, la vaporiser et la mettre sous un filet pour la nuit. Mes nuits sont devenues très inconfortables, quelque soient les positions prises pour dormir et, chaque matin, je dois la préparer pour la présenter à Maman au petit déjeuner. Elle est de très bonne humeur, elle.

Pendant la journée, il m’arrive de prendre quelques moments de détente. C’est généralement là que mes vieux démons se décident à frapper. Assis face au miroir de la coiffeuse de maman, je tente de me faire une nouvelle tête en brossant mes cheveux en les coiffant de façon différente. Ensuite, j’essaie de me mettre à la place de quelqu’un d’autre pour savoir ce qu’il penserait en ma présence...

Jeudi 7

Le matin, après le départ de Maman, cédant à une impulsion, je décide de me faire une nouvelle tête. J’enlève les épingles, prends une douche chaude comme Betty me l’avait conseillé. Ensuite, je me détend en attendant que mes cheveux sèchent. Puis, je déballe les accessoires de Betty sur la coiffeuse et décide de les poser dans mes cheveux.

Un vrai désastre depuis le début... Dès que je mets deux rouleaux, il y a un qui tombe au sol... Comme je me penche pour ramasser le bigoudi, les autres tombent à leur tour... Après quinze minutes, je suis en larmes.

Je téléphone au magasin de Betty, heureusement, elle est là. Elle me propose de venir me secourir. J'accepte facilement. Betty me salue gaiement dès la porte franchie, aussitôt je reprend espoir. En quelques minutes, elle me guide pour mettre mes cheveux en ordre et placer les bigoudis comme si je l’avais toujours fait. Et puis, nous avons beaucoup bavarder et ri ensemble.

Mes cheveux ont sécher en très peu de temps, elle me les brosse et me montre comment faire un chignon simple derrière ma tête.

Elle est très douée pour apprendre aux autres, et je peux maintenant le faire seul. Betty appelle cela un chignon plat, et m’explique alors que cette coiffure, si elle est bien faite, peut tenir toute une journée sans problème.

- Mais, Betty, est-ce vraiment nécessaire ?
- Je vous rappelle, jeune homme que votre mère est très exigeante sur votre coiffure, et ce chignon est finalement très pratique, non ?
Quand elle comprend que je suis familiarisé, elle me demande si elle peut repartir à son salon.
- Si vous voulez, je vous amène au mail...
D’après elle, je peux sortir sans problème, après avoir évidement défait mon chignon... J’accepte avec entrain.

Une fois arrivé, je flâne bientôt sur le mail. Je surprends mon reflet dans une vitrine, mes cheveux sont maintenant presque raides, je suis content. Je m’arrête devant une boutique de musique et fouille dans les casiers.
- Est-ce que je peux vous aider, mademoiselle ? La voix est derrière moi, mais je n’y prête aucune attention.
- Excusez-moi, mademoiselle, mais est-ce que vous cherchez quelque chose de particulier ?
Il parle réellement à moi ! Je veux répondre quelque chose de sarcastique, mais je comprends alors qu'il est sincère.
Je secoue ma tête et quitte rapidement le magasin. Comme j'approche de l'entrée de la parfumerie, une fille avec un atomiseur à la main s’approche vers moi.
- Voulez-vous essayer Livin’s, un nouveau parfum, mademoiselle ?
J’accélère mon pas et ignore la fille. Mon coeur bat vite, maintenant. Je stoppe pour me remettre.
- Bonjour, vous êtes intéressée par quoi, mademoiselle ?
Je regarde autour de moi, je suis devant la vitrine juniors de la boutique de prêt à porter.
- Nous avons un très grand choix, entrez-donc !
J'ouvre ma bouche pour lui dire que je ne suis définitivement pas intéressé par une robe, mais rien ne sort de ma bouche, sauf un coassement enroué.
- Oh, ces froids estivaux sont terribles ! Est-ce que je peux vous offrir un verre d'eau pendant que vous essayez quelque chose ?
Je sort presque en courant du magasin, avec la vendeuse après moi. Je court jusqu’à ce que je trouve un banc sur lequel je m’assied. Il a fallu un bon moment avant que ma respiration et mon coeur ne retrouvent un rythme normal.

Il est vrai que j'ai souvent été pris pour une fille, surtout quand je porte une casquette, mais c’était surtout dans le passé. Il est vrai aussi que j'ai été taquiné plusieurs fois depuis que j’ai les cheveux longs, mais je n’ai plus été embêté après les premières bagarres... Je suis petit et mince pour mon âge, mais je suis très noueux, et j'ai développé une réputation de quelqu’un à l'humeur rapide avec une aptitude à frapper vite et juste. Mais là, c’est différent, ces gens ne me taquinaient pas, ils étaient simplement polis. Pour une certaine raison, trois personne ont pris un jeune garçon pour une fille...

J'examine attentivement mon reflet dans une vitrine proche de magasin. Je porte des blue-jeans lâches, une chemise ample et des tennis blancs. Je ne suis pas marqué de ce côté là. Il ne reste que ma chevelure. Est-ce que cela a pu faire la différence ? De toute évidence, j’ai franchi une ligne invisible qui change le regard qu’on les gens sur moi. Je dois en parler à quelqu’un, le salon de Betty n’est pas loin.
Je la vois bavarder avec une cliente, je marche rapidement vers le bureau en ignorant la réceptionniste.
- Excusez moi, mademoiselle, mais vous ne pouvez pas aller par là...
- Betty, Je suis désolé de vous interrompre, mais JE DOIS vous parler maintenant !
Betty s’excuse après de sa cliente et me conduit elle-même vers son bureau et referme la porte derrière elle.
- Alex, vous semblez avoir vu un fantôme ! Que se passe t-il ?
J'explique rapidement mes expériences de ces dernières minutes.
- Bien, je devine et je peux comprendre vos sensations, mais je dois dire que je ne suis pas réellement surprise. Je sais que vous êtes sensible à tout cela, Alex, mais vous avez des traits très fins, et un joli visage. et avec votre chevelure, il est normal que les gens vous prennent pour une jeune fille !
Je prend un moment à digérer cela. Avec des mots diplomatiques, Betty vient de me dire :
- Vous ressemblez à une fille.
C'étaient le même formule qui avait causé plus d’un nez sanglant parmi mes pairs, mais Betty est une femme, et de plus, je sais qu’elle est sincère.
- Mais, Betty, qu'est-ce que je peux faire ?
- Qu'est-ce que vous voudriez faire ?

Je suis totalement confondu et frustré. Betty semble comprendre, mais elle garde le silence. Je suis assis là avec son regard blanc vers mon visage. Qu'est-ce que je peux faire ? Couper mes cheveux, ce serait capituler, hors de question. De plus, j'aime réellement les porter longs, j'aime les sentir dans mon dos, les voir se balancer en avant comme je marche, dégager mon visage, passer mes mains comme je le fait maintenant.

Je peux les garder sales et filandreux, mais cela ne me semble pas être la bonne option.
Betty m’observe depuis un bon moment, souri et dit :
- Il y a une idée toute simple que je peux envisager, en attendant de prendre une décision irréparable.
Je me ragaillardi un petit peu et la regarde avec optimisme.
- Vous pouvez profiter de la situation, et permettre aux gens de voir ce qu’ils veulent bien voir, nous pouvons faire une sorte d’expérience, un jeu pour voir ce que vous pouvez faire ...
Il me faut quelques secondes pour réaliser ce que Betty vient de me dire.
- Vous voulez que je me fasse passer pour une fille ? Soyez sérieuse, Betty.
- Pourquoi pas, Alex ? Ce serait amusant de voir combien d’imbéciles vous pouvez berner !
- Yeah, jusqu’au premier qui s’en apercevra et ira tout raconter partout... Et après ?
- Bien, il y a ce risque, je suppose, mais je pense qu’il est plutôt mince. Surtout que vous connaissez peu des gens ici...
Je la regarde avec scepticisme. Elle continue.
- Je vous propose de faire une petite expérience. Je vous parie que vous pouvez passer pour ma nièce ou quelque chose comme cela, et faire avec moi les boutiques du mail. Je suis sûre que personne ne vous démasquera !
- Oh, bien sur, Betty. Mais je ne pourrais pas ouvrir la bouche.
- Vous pouvez ne pas me croire, mais, il y a des milliers de filles de votre âge qui ont une voix plus profonde que la votre. N'importe comment, vous pouvez me laisser parler si vous préférez. Qu'est-ce que vous en dites ? Et si je pose un autre doublerons de chocolat malt sur la ligne ?
Au début, je ne peux croire que Betty est réellement sérieuse, mais plus j’y pense et plus je trouve cela excitant. J’ai toujours voulu me mettre dans la peau d’une fille, pour voir, et c’est une occasion.
Mais pourquoi Betty m’aide de la sorte ? Un gageure amicale ?
- OK, Betty, vous êtes sûre ? Mais je ne dois pas porter une robe ou quelque chose comme ça, hein ?
- Non, si vous ne le voulez pas, mon cher.
Elle hésite, comme si je dois répondre à son implication :
- Je propose de faire juste un petit arrangement... Asseyez-vous à mon bureau.
Elle revient avec une trousse.
- Maintenant, je vais juste mettre votre chevelure en haut comme nous l’avons fait ce matin...
Elle commence à brosser mes cheveux en parlant.
- Mais nous les brosserons en appui sur vos oreilles, pour adoucir le regard un peu plus.
Quand elle a fini, elle ouvre le sac à main et saisit alors mon menton dans sa main.
- Regardez maintenant vers le bas sans cligner... Oui, c’est cela. Maintenant vers le haut... Très bien, regardez maintenant en bas, encore.
Je ressens de petits picotements à mes cils et sur mes paupières : Elle me maquille ! Je commence à bouger mais elle me tient fermement.
- Alex, permettez-moi de faire la finition, et vous pourrez voir ce que vous en pensez. Séparez maintenant vos lèvres, comme ça...
Un goût sucré puissant emplis ma bouche quand elle passe une brosse sur mes lèvres.
- Frotter maintenant vos lèvres ensemble, hummm, comme ça.

Le goût ressemble à celui de la framboise, et pour une certaine raison, il provoque un déferlement puissant en moi. Ma poitrine me semble si serrée que j’ai des difficultés à respirer. Il y a aussi d’autres sensations plus agréables... Le souvenir des tiroirs de lingerie de maman revient rapidement en mémoire...
Betty passe rapidement une brosse sur mon visage.
- Maintenant, vous pouvez vous regarder dans le miroir. Qu'en-pensez vous ?
Elle tourne la chaise pour que j’affronte le miroir en pied derrière la porte.
J’aurais du rester assis, je me suis appuyé au bras de Betty.
Le reflet dans le miroir est bien le mien, mais des différences subtiles changent radicalement mon visage. Les yeux sont plus sombres et surtout plus grands, les lèvres et les joues roses, bref, ce visage est simplement joli. Et c’est le mien !
- Wow. C’est tout ce que je peux dire, en respirant fort.
- Bien, jeune fille, êtes-vous prête à affronter ce pari ?
Je fais un visage désabusé devant elle, mais je ne peux tenir sur mes jambes. Betty prend ma main, en entrelaçant mes doigts dans les siens et me conduit vers la porte :
- Venez avec moi, nous allons nous AMUSER.
- Grâce, Je serai dehors pour une heure ou deux, mais je serai rentrée avant le rendez-vous de madame Walles.
Le réceptionniste s’incline devant Betty, et me regarde attentivement. C’est curieux, mais en sortant, je ne peux m’empêcher de me retourner vers elle, peut-être pour me donner du courage.

J’ai perdu le pari. Durant ces deux heures, nous avons visiter presque chaque magasin de dames du mail, et personne n’a même suggérer une seule fois que je pourrais être un garçon. Aux premières boutiques, nous avons juste passer, Betty parle de mode et de styles, de combinaisons de couleurs et accessoires. J’ai réalisé ultérieurement qu'elle me donnait le temps à m’ajuster à la situation.

Des gens reconnaissent Betty et nous disent bonjour. Je commence à croire que je suis réellement une fille ! Au magasin suivant, nous nous arrêtons pour fureter parmi les étagères des vêtements de dames. Betty me montre plusieurs choses qu'elle aime et demande mon opinion sur elles. Subtilement, elle me met à l’aise, et bientôt je ri et bavarde avec elle. Plusieurs fois Betty me complimente sur mon goût et mon regard sur la mode, je commence à partager son opinion...

Nous allons dans certains magasins où Betty est bien connue, elle me présente comme sa nièce. Les dames sont toutes très gentilles avec moi, je commence à aimer réellement cette expérience !

Tour cela m’enivre, regarder les couleurs vibrantes, toucher les tissus doux, admirer la belle joaillerie, sentir les parfums... Betty prend bien garde d’aller trop loin, en ne me suggérant pas d’essayer quelque chose, mais elle obtient de moi de choisir une ombre à paupières et un rouge à lèvres au rayon maquillage.

Quand il est temps de partir, je réalise combien je suis fatigué, mais je suis presque peu disposé à rentrer... De retour au salon, Betty m’aide à enlever le maquillage, puis elle me conduit jusqu’à la maison.

Je la remercie pour cet après-midi merveilleux, et elle me donne une étreinte avant que je sorte de la voiture.
- Peut-être que nous pouvons faire une autre sortie la semaine prochaine, vous m’offrirez le double malt du pari ?
J'ai peu de temps pour préparer le dîner avant l’arrivée de maman. Elle est de bonne humeur et, étrangement, elle ne fait pas de commentaires sur les travaux que je n’ai pas fait, elle me complimente même pour le dîner.
Sur un ton confidentiel, elle me demande ce que j’ai fait de la journée.
Je lui dit que je suis allé dans les boutiques du mail avec Betty. Je retient mon souffle au cas où elle me demande des détails, mais elle se contente de rendre hommage à la gentillesse de Betty.

Elle m’explique qu’elle va être très occupée les prochains jours. C’est la première conversation normale que nous avons depuis plusieurs jours. Tombant de sommeil, nous sommes allés nous couché.

Vendredi 8
Ce matin, je me trouve réellement en forme. Je chantonne un petit air en brossant mes cheveux. Je les enroule derrière les oreilles et réussis mon chignon, avec une variante dont je suis fier : je dégage des anglaises bouclées le long de mes joues.

Au petit déjeuner je m’excuse auprès de maman pour mon comportement bourru, elle s’excuse à son tour pour la dureté des règles. Elle me propose d’alléger la liste des corvées... C’est toujours ça. Avant son départ, nous partageons une étreinte réelle et un baiser, notre premier depuis longtemps, et elle passe sa main dans mes anglaises en souriant.

Après son départ, je vais dans sa chambre et m’assied à sa coiffeuse pour reprendre le brossage. Pendant que j’opère, je remarque un tube de rouge à lèvres. Un désir puissant me balaie : j'ouvre le tube et m’observe dans le miroir. J’ouvre ma bouche comme la veille et enduit ma lèvre supérieure. Le goût est différent mais toujours aussi enivrant... Puis la lèvre inférieure. J’en enduis mon doigt pour en mettre sur mes joues comme l’a fait Betty.

Fouillant dans le tiroir, je trouve un jeu d’ombres à paupières. Je l’applique avec soin. Puis, je m’enhardis avec le rimmel. Il faut m’y reprendre à plusieurs reprises avant d’obtenir un résultat satisfaisant. Je brosse de nouveau mes cheveux et refait le chignon que j’ai défait quelques minutes avant. Alors je souri à moi-même quand je réalise que je peux réellement faire cela tout seul.
La nièce de Betty est de retour !

Une pensée me vient à l’esprit :
Ce que Betty m’a proposé hier, vais-je accepter ?
Serais-je assez brave pour dire oui ?
Et, comment vais-je attendre jusqu’à là ?

Maintenant je suis presque un robot. Je ne me souviens plus de mes promesses passées quand j’ouvre la commode à maman. Je choisis une culotte bien douce et un soutien-gorge assorti. Ne me permettant pas de me regarder dans le miroir, je vais à la penderie de maman. Je dispose de plusieurs heures avant que maman ne rentre.

Je sélectionne une jupe plissée grise et un chemisier blanc avec des manches bouffantes. Maintenant, je m’autorise de me voir dans le miroir. Surprenant. Je passe mes mains le longs de mes hanches...

Quand je met les bas, je remarque qu’il manque quelque chose dans le chemisier. Je vais vers la commode et bourre mon soutien-gorge avec plusieurs collants... Je reboutonne mon chemisier quand la sonnette d’entrée retentit.

Qu'est-ce que je peux faire ? On va me voir ! La cloche sonne encore...
Je jette un regard par la fenêtre. C’est un garçon de course avec un colis. Il va bien repartir... Il insiste encore !
Alors, il me vient une pensée diabolique :
J'ai berné un bouquet de femmes hier, pourquoi ne saurais-je pas le faire aujourd’hui face à un jeune garçon ?

J’ouvre la porte, la brise caresse mes jambes sous ma jupe. Je met une main sur ma poitrine et, feignant une voix enrouée, je chuchote :
- Oui ?
La poignée de porte est la seule chose qui m’empêche de tomber...
- Madame Anderson ?
Je suis déçu. Maintenant, je suis perçu comme « Madame » !
- Trois portes plus bas.
- Huh ?
Je racle ma gorge et emploie ma voix réelle.
- Madame Anderson vit trois portes plus bas. Je l’ai dis bruyamment, en fermant alors la porte devant son visage. Il en lâche son paquet.
Est-ce qu'il a réalisé que je suis un garçon, ou a t-il juste été maladroit ? Je regarde par la fenêtre encore, je le vois ramasser son paquet.

Quand il tourne au bout de la rue, je regarde ma poitrine et me met à rire... J’ai été bien trop généreux avec le rembourrage, je dois être un double D, ce qui explique l’émoi du garçon de livraison...

Je passe le reste de la journée dans les vêtements de maman, faisant mes corvées et rafraîchissant mon maquillage et ma coiffure de temps à autre.

Environ une heure avant son retour, je replace soigneusement ses affaires, et me démaquille soigneusement. Cédant à une impulsion, je reviens dans la chambre de maman et récupère une vieille chemise de nuit dans la commode. Je la cache sous mon oreiller et m’occupe du dîner.

Maman me complimente encore pour le dîner, en commentant ma coiffure. Nous parlons ensuite des quelque astuces que Betty m’avait montrées. La conversation a alors bifurqué agréablement vers la mode.

Maman étant couchée, je retire mon pyjama et enfile la chemise de nuit. Je n'ai aucune idée de ce que je fais, ni pourquoi, mais je ressens réellement une certaine proximité avec ma maman. Je pense à la conversation que nous avons eue, et combien j’aime parler de toutes ces choses. Je tombe endormi avec un sourire béat sur mon visage.

Samedi 9 & Dimanche 10
Ce sont en principe deux jours pleins de corvées. Maman me demande si j'ai choisi un autre style pour le rendez-vous de Lundi.
C’est vrai, je devrais changer...

Nous nous sommes retrouvés sur le sofa feuilletant des magazines de filles. Au début, nous avons parler de coiffure, puis de mode et de problèmes de femmes. Maman m’explique certaines choses de sa vie, des relations avec papa et du divorce. Je découvre ma mère, elle me parle de sa jeunesse, de ses premiers émois de jeune fille. C’est la première fois que nous discutons aussi librement...

Tout l’après-midi, nous nous sommes amusés avec nos cheveux. Nous rions beaucoup, maman se rappelle de ses souvenirs avec mamy et moi, des miens quand je jouais avec une Barbie que j’avais eu à un Noël...
Souvenirs !


Lundi 11
L'après-midi, j'ai fait mon chignon désormais habituel. Maman doit venir ce soir avec moi chez Betty.
- Hi, Alex, hi, Liz. Cela fait plaisir de vous voir tous les deux ! Est-ce que vous êtes réconciliés ?
Betty est tous sourires. Elle prend un album de l’étagère.
- Alex, vous devez faire un choix de coiffure, ne l’oubliez pas !
- Oh, nous l’avons déjà fait, n’est-ce pas Alex ? dit maman.
Je rougis un peu en indiquant une image dans le magazine que j'ai apporté.
- Oh, Gibson Girl ! Ce sera parfait ! Très sophistiqué, mais encore assez facile à faire et à entretenir...
- Est-ce que vous pensez lui faire une permanente ce soir, Betty ?
- Hum, peut-être plus tard, aujourd’hui, nous allons nous contenter d’un supplément de gel, OK ?
- OK, alors, je le laisse dans vos mains, je vous verrais tout à l’heure.

Quand Maman est sortie, je m’installe sur la chaise de shampooing et Betty commence sa routine. Cette fois encore, j’ai mis en place la plupart des bigoudis. Elle m’a juste expliqué le modèle de disposition et s’est montrée impressionnée par ma dextérité.

Pendant que je suis sous le casque, elle me propose un soin de manucure. Cette fois-ci, j’accepte une couche de vernis rose clair. Quand ma chevelure est sèche, Betty me peigne chaque section selon le procédé du retour-peigné en les épinglant vers le haut. Elle me commente chaque geste, chaque opération, les petits trucs qui permettent d’obtenir les effets désirés... Et de les faire tenir ! Comme j'admire notre ouvrage dans le miroir, Betty prend un petit crochet et commence à tirer chaque rouleau en direction de mes tempes et de ma nuque.

- Betty, pourquoi je me laisse faire de la sorte ?
- Je ne sais pas, cela doit vous plaire, c’est tout. Quand à moi, j’essaie de vous donner et à votre Maman la valeur de votre argent, Alex. Je pense que si ce que je vous fais là est digne d’une grande professionnelle, c’est que vous m’avez bien aidée...
Elle souri et me cligne de l’oeil dans le miroir.
- En outre, je pensais que vous vouliez vous faire une jolie tête pour allez faire les magasins...

Sa référence à notre virée me cause un pincement à l’estomac. Comment pourrais-je attendre ? La pensée d’envisager tout ce que nous allons faire me rend silencieux. Betty termine enfin. Le résultat est très pro, tout simplement admirable... Une petite voix me dit que je ne devrais pas prendre autant de plaisir avec une coiffure si féminine, mais...

Ensuite, Betty défait toute ma coiffure afin que je la refasse seul. J’ai du m’y reprendre à trois fois avant que Betty ne soit satisfaite de mon ouvrage.

Maman est entrée dans la salon pendant que je tire les petits crochets libérant mes boucles. Je répète le procédé comme tout à l’heure. Mais, cette fois, je suis un peu gêné que maman me voit faire des gestes aussi féminins, et le pire, c’est qu’elle remarque mon vernis à ongles...
- Je vois que vous avez fait les ongles à Alex, Betty. Vous faites un travail remarquable, j’aurais bientôt besoin de vos services, dit-elle en regardant ses mains. Au fait, où en est votre projet de salon d’esthéticienne ?
- Oh, c’est juste une question de semaines. Je disais à Alex que j'ai juste terminé ma dernière classe de cosmétologie. Pour la certification, je dois faire dix heures de travail pratique. Je vais offrir à dix de mes clientes un maquillage pour tous achats de 50$ de produits. J’ai hâte de commencer, cela fera des revenus supplémentaires.
- Je serais heureuse d’en profiter si j’ai la chance d’être parmi les dix, dit maman.
- Non, attendez, vous et Alex faites partie de mes meilleures clientes ! Je serai heureuse de vous en faire profiter, et ensuite, je vous ferai deux séances pour le prix d'une...
- Betty, c’est si gentil de votre part ! Qu’en penses-tu, Alex ? Au fait, avons-nous quelque chose de prévu ce soir?
Je suis tellement absorbé en observant ma nouvelle coiffure dans le miroir que je ne l'ai pas réellement écouté. Est-ce qu'elle suggère réellement de me faire maquiller ?

Je regarde en direction de Betty. Elle est tout sourire. Après notre aventure de la semaine précédente, je ne peux prétendre n’être pas intéressé par le maquillage... Et puis, c’est maman qui le propose...

J’avale ma salive.
- Non, nous n’avons rien de prévu pour ce soir.

Les deux femmes me gratifient de grands sourires. Maman saisis ma main et me donne une étreinte pendant que Betty nous conduit vers la table de maquillage. Ne tenant pas compte de mes protestations, elles décident de me faire passer en premier.

Betty met un de ses tabliers roses autour de mon col et épingle les mèche de mes cheveux loin de mon visage.
- Nous commençons avec les sourcils, ils aident à cadrer le visage et définit tout ce que nous allons faire. Liz, voulez-vous le faire de l’autre côté en suivant ce que je fais ?
Je pense simplement qu’elles vont simplement enlever les poils superflus. Je commence à me sentir concerné en voyant le petit tas s’épaissir sur la serviette...

Quand cela semble terminé, Betty fait les finitions et après un dernier coup d’oeil, elle fait pivoter le fauteuil vers le miroir.

À la place de mes sourcils plutôt pleins, il y a maintenant deux lignes minces courbes au-dessus de mes yeux. Il semble que cela a réellement changé mon visage... Je suis excité de constater que j’ai franchi une nouvelle frontière. Sans même une touche de maquillage, j’ai maintenant le visage d'une fille. Mais maintenant, je constate qu’il va être difficile de passer pour un garçon... Je devrai en être fâché ou protester au moins un peu, mais je suis trop étourdi... C’est vrai, je suis très excité par mon reflet dans ce miroir. Maman et Betty semblent de ne pas remarquer mon trouble et ne me demandent même pas mon avis.

Betty commence par m’appliquer une crème de base odorante. Elle me masse longuement le visage, laissant pénétrer le produit quelques minutes. Ensuite, elle choisit un fond de teint et m’en applique une noix.

- A votre âge, il n’est pas nécessaire d’en mettre plus.
Ensuite, elle s’occupe de mes yeux avec un crayon. C’est une véritable artiste ! J’ai beaucoup à apprendre... Elle souligne mes sourcils.
- Nous allons faire un maquillage de jour, car il est inutile d’en rajouter... Vous verrez, on appuiera un peu plus le maquillage de votre maman. Mais, je vais me débrouiller pour souligner votre ressemblance.

Elle commence alors à s’occuper des ombres à paupières. Elle sort plusieurs écrins et en fait un savant mélange. A l’aide d’un pinceau, elle applique les produits, plus sombres à l’extérieur. C’est une véritable artiste peintre ! Elle fait cela tout en discutant comme si c’est la chose la plus naturelle du monde. Je me fais expliquer chaque geste et apporte même des petites suggestions, acceptées pour la plupart. Je sais par expérience que l’Eye Linner est le produit le plus difficile à maîtriser, elle s’en tire avec une dextérité dingue.
- Ne t’inquiète pas Alex, dans peu de temps, tu sauras faire aussi bien !
A chaque fois que je regarde mon reflet, je ressens une petite secousse dans ma poitrine... Plus, le travail évolue, et plus je me sens devenir différent. Une personne différente. Une très jolie personne...

Elle met alors du blush sur mes joues et, à l’aide d’un fin pinceau, elle me fait les lèvres. Elle s’écarte du miroir et demande ce que j’en pense. En vérité, j’ai des difficultés de penser que le visage du miroir est bien le mien et je dois le toucher pour m’en convaincre.
- Avez-vous des suggestions, Alex ?
L’intervention de Betty me fait revenir à la réalité.
- Euh, peut-être juste un rouge un peu plus sombre, non ?
- Vous avez raison, Alex.
Elle essuie mes lèvres et me les fait une seconde fois.

Elle enlève les épingles de mon front et libère ainsi mes boucles. Alors, les deux femmes passent plusieurs minutes en tournant autour de moi, admirant leur ouvrage en me faisant des compliments. Je suis bien trop fasciné par mon image pour répondre... Je sors de ma torpeur, je me lève pour laisser la place à maman.
- A ton tour, maman, je vais aider Betty.

Très vite, nous nous sommes transformés en conspirateurs pour choisir gaiement les teintes. Je suis surpris de l’écoute de Betty sur mes choix de couleurs et ombres.
Quand nous avons terminé, maman a rajeuni de dix ans ! Cela fait longtemps que je ne lui a pas fait de compliment, elle a des larmes dans les yeux et m’étreint longuement.
- Tu es très belle, aussi, mon coeur.

Je suppose que je devrais avoir l’air consterné, ou offensé au minimum, mais mon image semble avoir éteint toutes réactions de ma part. Betty met tous nos échantillons dans deux petits sacs zippés, avec le rouge à lèvres et les ombres que Maman a achetées. Je ne pourrais pas le jurer, mais je parierais qu’un des sacs est pour moi... Mais après tout, pourquoi pas ?

Nous remercions tous les deux chaleureusement Betty et rejoignons la voiture.
- Il est tard, Alex, je suggère d’aller au restaurant.
- Mais Maman, je ne peux aller nulle part comme cela. Qu’est-ce que les gens vont dire ? Et si quelqu’un me reconnaît ?
En disant cela, je me souviens la sortie de la semaine dernière. Ce sentiment d’emballement est de retour, mais cette fois-ci, je sors avec ma propre mère.
- Qu'est-ce que je peux vous servir mesdames ce soir ?
L’accueil du garçon me provoque à la fois un sentiment de soulagement et un petit frisson. Il n’a pas eu la moindre hésitation à mon apparition. Nous commandons des burgers et des milk shake.
- Alors, comment te sens-tu, quelles sensations as-tu en ce moment ? demande maman.
- Très bien, merci, maman.
Après une brève hésitation, elle continue.
- Je pense que c’est une expérience commune extraordinaire... Et puis tu sais, je te trouve beaucoup plus joli comme cela, non, c’est vrai, Alex !
Je rougis et essaie de fournir une réponse pas trop bête, mais elle enchaîne :
- Je t’ai observé, tu sembles avoir un talent réel pour ce genre de choses.
Maintenant, je sais qu’elle me fait marcher.
- Oh, maman...
- Non, mon coeur, je suis sérieuse, et Betty dit la même chose. Certaines personnes ont un regard particulier pour les couleurs et les textures, et tu es l’une d'elles. C’est simplement un talent et il se trouve que tu l’a. Il se trouve aussi que tu as ce talent pour la coiffure. Tu fais déjà un travail de professionnel, et tout cela en moins d’une semaine !

Elle semble sincère, et je suis embarrassé par le compliment.
- Euh, merci, Maman, mais Betty est un très un bon professeur, tout cela me semble si facile et amusant...
- C’est vrai, mais elle m’a dit que tu es un très bon étudiant, même exceptionnel.
Elle sort un magazine de son sac.
- Nous pouvons étudier cela en attendant que les plats arrivent.
Nous passons cinq minutes à regarder et comparer les coiffures et les maquillages.

Quelque part, je réalise qu’après tout, je dois être doué pour cette activité. Et pourtant, tout cela m’amuse ! Si seulement les math pouvaient s’apprendre comme cela... Notre conversation est charmante et nous continuons pendant le repas. J’ai un frisson en découvrant ma paille et ma serviette marquées par mon rouge à lèvres. Comme maman.

Quand nous avons fini, Maman essuie ses lèvres et sors son nouveau tube de rouge. Je l’observe, fasciné quand elle ouvre son miroir compact et commence à appliquer la couleur. Elle remarque mon intérêt.
- Hé, qu’est-ce que tu attends, mon coeur, il me semble que tu as aussi besoin d’une retouche ! Tiens, c’est ta trousse, non ?

Elle essuie mes lèvres et me passe son miroir. Mon reflet fait renaître en moi ce sentiment magique. Je sélectionne un tube de mon sac, je le porte alors à mes lèvres. Le goût odorant entre dans mes sens... J’aime l’odeur, le goût, le velouté lisse et la couleur lumineuse de mes lèvres.

Je ne peux que reconnaître que j’aimerais cela toute ma vie... Maman semble ressentir mes sensations, elle souri et me prend les mains...
- C’est amusant, n'est-ce pas ?
Toutes mes inhibitions sont battues. Je lui souri en forme d’acquiescement...
Nous réglons l’addition et sortons dans la rue. Une fois dans la voiture, nous croisons les phares d’une voiture. Quand elle passe à notre côté, je blêmis.
Pat et Jennifer ! M’ont-elles vu ?
- Maman, vite, démarre ! Elles vont peut-être faire demi-tour !
Je m’enfonce dans le siège. Mon Dieu, ce sont les deux seules filles que je connais dans cette ville, et il faut que je tombe sur elles... Quel insensé je fais ! En plus, elles n’ont pas une réputation de discrétion, toute la ville va être au courant, c’est sûr !

Les espoirs que j'avais de vivre une existence normale dans cette ville sont définitivement ruinés. Je suis dégoûté de moi-même et en colère contre maman qui est à l’origine de tout cela...

Elle fait des efforts pour lancer une conversation tandis qu'elle conduit, mais je ne lui donne aucune réponse. Soudainement, elle se gare à côté de la route et coupe le contact.
- Écoute-moi, Alex.
Elle se tourne vers moi.
- Je reconnais que tu es très bouleversé, mais je pense qu’il est temps de parler de certaines choses à ton sujet. En premier, tu dois savoir que je connais ton, heu... intérêt pour ma lingerie depuis longtemps déjà.

Ma mâchoire semble avoir reçu un coup de pied. Comment s’en était-elle aperçu ? J’ai oublié de ranger quelque chose ? Pire, m’aurait-elle vu ? Que va-t-elle faire de moi ?
- N’aie pas peur, je ne suis pas fâchée contre toi... Ce n’est pas de ta faute...
Comme je te le disais, je suis au courant depuis bien longtemps, mais si je t’en avais parlé, tu aurais nié en bloc, ai-je raison ?
Je baisse mon regard vers le plancher. et incline la tête.
- C’est ce que je disais à la psychologue hier...
Je m'évanouis presque. En avait-elle parler à d’autres ?
- Elle m’a dit qu’il n'est pas rare pour un garçon d’être intéressé aux choses féminines. Je te l’accorde, ce n'est pas la chose la plus commune dans le monde, mais tu n'es pas le seul avec ces sensations. Betty est de mon avis... Soudainement, j’ai physiquement mal.
- Mais alors... une minute, Mère. Tu dis que Betty et cette psy sont au courant ?
Je trépigne.
- Du calme, mon coeur. Je n’ai parlé au docteur Harris que depuis peu de temps... Bien, Betty et moi voulions voir jusqu’à quel point tu serais prêt à aller...

J'étais sûre que c’était la seule solution, car tu n’aurais jamais admis ces choses et tu les aurais même gardées pour toi seul en continuant de souffrir... Et cela n’aurait pas donner quelque chose de bon, tu sais. C’est pourquoi nous avons conçu cette « petite incitation »... Mais tu dois l’admettre, nous nous sommes bien amusés, n’est-ce pas ?
- Amusé !!!?? Je hurle : Tu...
Maman fait un geste pour que me faire baisser le ton. Je ne peux sortir un mot, je bégaie, j’avale mes mots... Comment a-t-elle pu me tromper comme cela ? Je me calme un peu.

Alors, je commence à penser à la sortie avec Betty, et les derniers jours de conversations avec Maman, et ce soir, la séance au salon... Je dois admettre que j’ai réellement aimé tout cela. Il y a une paix, une amitié même, que je n'ai jamais ressenti depuis bien longtemps, peut-être jamais dans ma vie. D'une part, je suis très vexé et en colère contre maman et ses astuces... Mais en revanche, je ne peux nier les sentiments de bonheur et d’amitié que j’ai avec elles, et je SAIS que jamais je ne pourrais oublier cela...

Soudainement, à bout de nerfs, je tombe en sanglots en cachant mon visage dans mes mains. Maman met ses bras autour de moi et me serre bien fort. Comme je sanglote, elle me tient la main en me caressant Elle me chuchote des mots à mon oreille pour me consoler... Enfin, je reviens à un certain contrôle, et elle me donne plusieurs kleenex pour m’essuyer le visage. Comme je souffle dans mon nez et que j’essuie mes yeux, elle commence à parler.

- Je le reconnais, c'est très dur pour toi, mon coeur, mais c’est difficile pour moi aussi. Mais je pense aussi que nous vivons un moment important de notre vie, il ne faut pas rater cela. Tes sensations sont maintenant découvertes, tu n’as plus à te cacher, c’est déjà important, non ?

Moi aussi, j’étais très inquiète à ton sujet quand j’ai découvert tes goûts, et j’ai beaucoup lu et réfléchi sur ce sujet. Et puis nos discussions avec Betty et le docteur Harris m’ont convaincues que des voies positives peuvent être explorées.

Soudainement je ressent quelque chose d’autre que la honte ou la confusion, je regarde vers Maman qui souri.
- Notre activité chez Betty ce soir, et ta petite sortie de la dernière semaine, ont démontré que tu as un don réel pour les choses féminines. Ai-je raison ?
J'avale dur et m’incline.
- Nous nous sommes beaucoup amusées ces derniers jours en te voyant si féminine, aux efforts que tu fais pour te rendre jolie... Et bien, tu as un potentiel réel de féminité qu’il serait peut-être dangereux de refouler... Si tu veux explorer ce côté de toi-même, mon coeur, je veux t’aider. Est-ce que tu penses que c’est quelque chose que nous pouvons partager ?
Je ne suis pas sûr de tout comprendre, mais elle a bien percé mes sensations.
Je lui dis :
- Maman, je crois que tu m’as compris parfaitement... Je suis heureux que tu veuilles bien m’aider... Oui, maman, je réclame ton aide. Je suis si confondu, je ne peux trouver les mots, mais maman intercède.
- Je connais bien tes sensations et je suis heureuse de t’aider. Nous allons avoir les discussions que tu souhaites, je suis là... Mais, je crois qu’il ne faut pas prendre cela tragiquement et, en tous cas, je ne vois pas pourquoi tout cela ne serait pas une source d’amusements. Si, tu a besoin d’aide sur quelque sujet que ce soit, maquillage, vêtements coiffure ou autre chose, je suis toujours là pour t’aider... Nous avons tout l'été si nous le voulons ! Et puis, ce serait une grande joie pour moi de partager quelque chose de féminin avec toi.
Elle ajoute en m’embrassant :
- En outre, j’ai toujours pensé que tu étais bien trop joli et malin pour être juste un garçon comme les autres !

Elle me serre encore en disant cela, je suis soulagé. Quand je regarde ses yeux, je peux voir qu'elle a pleuré aussi. Nous tamponnons chacun nos yeux dans une vaine tentative d’essuyer le rimmel de nos visages et nous terminons le trajet en riant et pleurant en même temps.

Arrivés devant la maison, nous envisageons la possibilité que Pat et Jen m'ont reconnu. Maman pense que si ce sont de vraies amies, cela devrait bien se passer. De toutes façons, je ne suis pas seul pour affronter les problèmes.

Je décide de ne rien lui cacher dorénavant. Toutes mes sensations, mes problèmes, je ne veux plus rien lui cacher !

Quand nous rentrons dans la maison, Maman me propose de me changer. Je commence par prendre mon pyjama, puis le remet rapidement dans son tiroir. J’enfile la chemise de nuit, il est temps de mettre en pratique cette nouvelle « franchise »... Prenant mon souffle, je pénètre dans la chambre de maman en portant la fameuse chemise de nuit.

Elle ne semble pas hésiter du tout avant de sourire.
- Je pensais bien qu’il me manquait quelque chose dans mes tiroirs.
- Tu es très jolie, mon coeur avec cette chemise de nuit, mais elle est un peu usée... Demain, durant le déjeuner, je peux t’en acheter une, enfin, si tu aimes...

J’ai un petit frisson, j’acquiesce. Alors, assis à côté de maman, elle me montre l’usage des crèmes de démaquillage et de soin. Ensuite, elle me brosse les cheveux et m’aide à les préparer pour la nuit, puis, je fais de même pour elle. Je crois que je vais passer la meilleure nuit de ma vie...

Mardi 12
Quand je sors du lit, j’entend déjà maman dans la cuisine. Je me dépêche d’ôter mes bigoudis et mes épingles. Maman frappe à ma porte et entre.
- Tu n’as pas besoin de faire ton chignon ce matin, mon coeur, tu ne dois faire que les tâches habituelles. Le petit déjeuner est prêt.

Juste quand elle m’embrasse, la sonnette d’entrée retentit. Maman se presse d’ouvrir la porte.

- Hi, Madame Howell. Alex est ici ? Nous voulons lui parler.

Mon coeur s’arrête presque quand je reconnais la voix de Pat. Sûrement, Maman va raconter une histoire et elles vont partir...

-Hi Pat, hi Jennifer, il va être prêt dans un instant. Alex, mon chéri, Pat et Jennifer sont ici, je dois y aller maintenant, à ce soir !

Je ne peux croire que Maman me fait cela... Je saisis mon pantalon de sur le lit, l’enfile par dessus ma chemise de nuit, et passe une chemise par dessus. Comme j’essaie de la boutonner désespérément, je regarde dans mon miroir et réalise qu’il me reste des épingles dans les cheveux... Entre-temps, les filles ne se sont pas contentées d’attendre dans le séjour, elles ouvrent ma porte quand je retire la dernière épingle !
- Hey, Alex, nous ne pouvons pas attendre avant de te voir. Nous avons un problème et nous avons besoin de toi...
Quand Pat m’a vu, elle me détaille de haut en bas. Jennifer se place devant moi...
Elle s’exclame.
- Je te disais bien que c’était Alex hier soir ! Et regardes, il a encore des traces de rimmel sur ses cils, et tu as vu ses sourcils !
Elle crie presque.
Je m’effondre sur mon lit et cache mon visage dans mes mains. C’est une véritable catastrophe... Pat s’est assise à côté de moi et me prend une main.
- Je suis sûre qu’il y a une explication à tout cela, Jennifer. Il va nous la donner, hein, Alex ?
Je prends un certain réconfort dans le ton doux de Patty, et j'essaie de leur expliquer le plan de maman, et tout et tout...
Pat semble comprendre, mais Jennifer conserve son expression sarcastique.
Elle prend un air dégoûté.
- Mais comment expliquer cela ? Elle tire un morceau de ma chemise de nuit rose en dessous de ma chemise...Je pense que notre ami est un peu particulier, Pat. Après la bienveillance que nous lui avons montrée l’autre nuit...
- Est-ce que tu es... particulier, Alex ?"
De nouveau, Pat vient à ma défense.
- Jennifer, si Alex aime porter des robes chez lui, c’est son affaire après tout, à moins bien sûr que tu veuilles l’ajouter à la liste de tes conquêtes ?
Je suis un peu piqué par l'ironie du ton, mais je reconnais une alliée. Elle continue :
- En outre, nous avons besoin de son aide, l’as-tu oublié ?
Jennifer se calme et s’assied sur la chaise devant la commode. Pat continue.
- Alex, te souviens tu de la nuit des Anciens ?

C’est déjà loin, mais mon esprit évoque de curieux souvenirs... Ils me font presque sourire malgré la situation. Les filles, Jennifer en particulier avaient un peu bu et étaient devenues très amicales à mon égard... Et puis, je crois que Jen a trouvé un autre gars pour la fin de la nuit.
- Tu te rappelles sur le bateau, juste avant le tunnel quand je regardais une voiture, j’avais cru reconnaître quelqu’un ? Et bien, c’était une des filles de mon école. Son nom est Alice et c’est la soeur de Bill...
Ouch ! On appelle Bill l’homme de Neandertal, et c’est le boyfriend de Jennifer.

Il a appelé Jen qui lui a confirmé qu’elle était avec moi à la nuit des Anciens. Mais quelqu’un l’a vue avec un garçon, et a raconté des détails... En particulier l’existence d’un gamin appelé Alex, par exemple. Jen a bien essayé de convaincre Alice, mais elle est encore soupçonneuse.

Alors, les garçons veulent se déplacer samedi pour rechercher le dénommé Alex et donneront une raclée à tout le monde... Voilà la situation.

Je suis partagé entre la crainte et la colère.
- Mais pourquoi permettez-vous à ces types de vous traitez comme cela, Pat ? S’ils sont si pourris, pourquoi continuer de les voir ?
- Facile à dire, M. Sissy, lance Jennifer. Pourquoi ne vas tu pas leur parler de ton problème, tu verras bien...
Pat semble me défendre encore.
- Il faut excuser Jennifer, elle est de mauvaise humeur aujourd’hui, mais c’est une fille bien. Nous avons déjà essayé de nous en débarrasser, mais ils sèment la terreur autour d’eux. Ils démolissent tous les garçons qui s’approchent de nous. Nous les haïssons, mais nous ne pouvons rien faire...

Alors dès que nous avons un peu de liberté, nous en profitons. La Nuit des Anciens était une occasion. Je reconnais que nous nous sommes un peu servi de toi pour assister à cette fête, mais, nous pensions que tu aurais toi aussi quelques arrière-pensées, alors...

Ses larmes semblent probablement authentiques, mais je suis en colère de savoir que j’ai été manipulé ainsi. Mais d’un autre côté j’ai de très bons souvenirs de cette soirée et les filles ont même tenté de me joindre dans la semaine. J’ai ignoré les messages, car j’étais trop occupé avec Betty. Je devine qu’il est temps de payer pour ce bon temps. Nous restons plusieurs minutes ainsi à réfléchir à la situation.

Je passe ma main dans mes cheveux. Les yeux de Patty se rétrécissent, il est évident qu’elle a une idée. Elle nous demande de la suivre vers le téléphone. Elle compose un numéro...
- Bonjour, Alice ? C'est Pat. Hi. Je vais bien, oui. C’est au sujet de la nuit des Anciens... Qui vous a parlé du « gamin appelé Alex » ? Elle fait une pause puis éclate de rire... Alice, tu veux connaître Alex ? Une autre pause suivie d’un éclat de rire convainquant... Tu ne connais pas la meilleure... Alex sera un peu bouleversée si ELLE apprenait qu’on la prend pour un garçon, LA pauvre ! Et je ne pense pas que les garçons trouveront cela très drôle, Alice...

Je n’ai aucune idée où Pat veut en venir.

- Eh oui, Alice, c’est une fille que tu as vue avec nous !
Elle écoute durant une trentaine de secondes, son sourire se transforme en froncement.
- Es-tu sérieuse ? Oui, elle portait une cravate et un blazer, c’est parce qu’elle était parmi les officiels...
- Alice, tu ne sembles pas me croire... Bon, on se rappelle ?
De ce que j'avais entendu de la conversation, je suis trop effrayé pour demander ce qu'elle a dans la tête, mais Jennifer est impatiente.
- Explique-nous, Pat !
Pat porte ses mains à sa tête et commence à parler rapidement.
- OK, voici. Alice nous a vues avec Alex, mais surtout de dos. Quand nous sortions du bateau, quelqu'un a appelé Alex, et c’est comme cela qu’elle a su son nom, mais elle a mal vu son visage, seulement ses vêtements et ses cheveux longs. Avec les vêtements et le nom, elle a supposé que Alex est un garçon. J’ai essayé de la convaincre qu’Alex est réellement une fille, mais je ne pense pas qu’elle m’ai crue.
Son regard se tourne vers moi maintenant. Elle saisit mon visage dans ses mains...
- C’est simple, il faut les convaincre.
Puis se tournant vers Jennifer :
- Avec ses cheveux et un maquillage, les vêtements qui vont avec, Alex devient notre « girlfriend » Alexandra ! Qu’en pensez-vous ?
Jennifer nous regarde l’un et l'autre.
- Je pense que tu es complètement folle. Berner quelques personnes, OK, mais Bill et Bob connaissent tout des filles, il n y a aucune chance !
- Ah oui ? Et la nuit dernière ? Tu aurais du nous avoir vu, Alex. Tu étais à côté de ta maman, nous connaissions sa voiture, mais il nous a bien fallu quinze minutes, par rapprochement, pour identifier la fille à côté d’elle... Je ne le croyais plus moi-même jusqu’à ce matin...
Jennifer intervient :
- OK, mais c’était la nuit. Il faisait sombre et nous avons vu seulement la tête et les épaules. Penser que Bill et Bob seront trompés en le voyant de jour est une hérésie... Nous n’avons pas une chance sur mille.

Pat dit :
- Je propose de faire un essai... Nous avons jusqu’à samedi pour la formation, c’est peu, je le reconnais... Qu’en dis-tu, Alex ? Es-tu prêt à nous aider ?

Je suis étourdi comme je réalise ce que Pat me propose. Elle veut que je passe pour une fille auprès des garçons ? Je n’aurais jamais assez de souffle pour exprimer mes objections ! Je regarde Jennifer espérant qu’elle va continuer à protester, mais elle semble réellement reconsidérer l’idée.

Soudainement le souvenir de ma première expérience dans le mail vient en mon esprit. Alors, je me remémore mes aventures avec Betty, puis avec le garçon de livraison sans parler de la nuit dernière... Sans aucun doute, je peux passer pour une fille dans certaines situations et je deviens un peu excité à l’idée de jouer une partie plus complète... Par contre, la pensée de ce que Bill et Bob vont faire de moi s'ils me démasquent... Je commence par secouer ma tête comme pour rejeter mes fantaisies.
- Est-ce que vous pouvez imaginer le battage s'ils ne sont pas trompés ?
Pat réplique :
- De toutes façons, si tu ne marches pas, il y auras du battage, pour nous comme pour toi...
Elle a raison, bien sûr...
Enfin, je leur demande ce qu’elles veulent bien faire de moi.
Pat fait un grand sourire.
- Alex, est-ce que tu peux refaire la coiffure et le maquillage que tu avais la nuit dernière ?
- Sûr- euh, je pense que si.
- Alors occupe-toi, nous avons certaines choses à aller chercher, nous n’en avons pas pour longtemps...

Elle dit cela avec un clin d’oeil destiné à Jennifer qui la suis dehors. J’attends quelques minutes puis vais vers la chambre de maman. Je m’installe devant la coiffeuse, je dois donner le meilleur de moi-même, comme pour un défi lancé par les filles... Mais, mon Dieu, quelle aventure !

J'ai consacré plus d’une heure à ma coiffure et à mon maquillage. J’ai terminé, je commence à trouver le temps long... Un coup de sonnette à la porte, c’est Pat et Jen avec un sac volumineux.

Je ne suis pas sûr de leur réaction première, elles se sont juste arrêtées et me dévisagent. C’est Jen qui enfin parle en premier.

- Je le reconnais, nous avons plus de chances que je pensais.
Elle regarde Pat et se met à rire.
- Alex, tu fais une belle fille !
Quand elle a dit cela, je crois que mes oreilles commence à prendre la couleur d’une betterave rouge.
- Dis donc Alex, est-ce que tu peux faire la même coiffure pour moi ?
- Uh, bien Jen, oui, tes cheveux sont un peu plus longs que les miens, nous pouvons leur donner d’avantage de corps...
Quand je soulève une mèche de Jen, je surprends le sourire narquois de Pat, je réalise que j’ai glissé dans un cadre totalement différent, un nouveau rôle... Pat le sait bien, évidement, mais le temps n’est pas à l’amusement.
- Viens, Jennifer. Nous allons nous inquiéter de ta coiffure plus tard, il faut nous occuper de notre petite « girlfriend » !
Les filles vident rapidement les sacs sur mon lit.
Il y a de la lingerie, une robe, deux ensembles chemisier et jupe, des chaussures, ceintures, une certaine joaillerie et plusieurs autres choses.
- Nous avons apporté un petit peu de tout pour voir les tailles et comment ces choses iraient sur toi. Nous devons être très prudents avec les chaussures parce que certaines appartiennent à nos mamans.
Jennifer ouvre son sac à main et me donne un épilateur électrique.
- Première chose : aller à la salle de bain pour l’épilation de tes jambes. Il faut qu’elles soient parfaitement nettes. Ensuite, tu mets ceci. Elle me donne une petite culotte blanche en Nylon.
- Oh, n’oublie pas sous les bras !
Je rougis en allant vers la salle de bain.
Quand je suis revenu en petite culotte, leur humeur est bien meilleure, voire même folâtre...
- Bien ! dit Jennifer en regardant ma culotte.
- Pat, notre nouvelle amie semble avoir un petit problème de ce côté-là...
Je ne sais pas quoi répondre, mais les filles ont évidement prévu le problème.
- C’est une gaine à maman, ça devrait faire l’affaire, dit Pat.

Une fois que j'ai enfilé la gaine, les filles me montrent comment mettre un soutien-gorge. (J'agis comme si c'est la première fois !) puis, elles le rembourrent avec un ensemble de falsies. Ensuite, c’est le tour du porte-jarretelles et des bas, alors j’éprouve une impression fantastique... Je suis reconnaissant à la gaine qui cache et restreint une autre réaction...

Ensuite, je passe un chemisier blanc et une jupe blanche à plis creux avec une ceinture large. Une paire de sandales complète le tout. Je suis tellement absorbé que j’en oublie tout sentiment de honte...

Soudainement, je prends conscience du fait que je suis totalement habillé en fille pour la première fois. Je dois porter ma main à mon visage afin de prouver à moi-même que c’est réellement moi que je vois dans le miroir. Alors, je saisis la main de Patty pour me stabiliser, car l’évanouissement me guette...

Nous passons un certain temps devant le miroir, comparant nos maquillages et hairstyling conseils. Je me sens de plus en plus à l’aise avec ces filles qui me complimentent sur ma science du maquillage et de la coiffure.

Pat nous rappelle à la réalité, mes « leçons de fille » commencent à devenir sérieuses. Durant deux heures, j’ai dois m’asseoir, marcher, parler et sourire comme une jeune fille. Puis, nous faisons une pause. Alors, Jennifer insiste pour que je coiffe ses cheveux comme les miens.

Cela nous a conduits à une certaine discussion sur ce que j'ai appris avec Betty et nous avons échangé des conseils de maquillage. Plus tard, nous réalisons que nous sommes affamés, les filles me proposent d’aller avec elles chercher des burgers au mail local. Évidemment, le vieil Alex n’a pas été reconnu !

Nous passons le reste de l'après-midi allant d'un magasin à un autre. C’est la première fois que j’apparais en public complètement en fille. Parmi les sensations multiples, je retiens particulièrement le changement de la démarche imposé par les talons et par le port des bas retenus par les jarretelles... L’alternance de leur tension à chaque pas couplée à la crainte permanente qu’elles se détachent, me donne un exquis sentiment de vulnérabilité... Jennifer utilise la carte de crédit de son père pour acheter quelques accessoires dont j’avais besoin : une paire de chaussures, un sac à main et quelques bijoux.

Il est tôt dans la soirée quand nous finissons, les filles décident qu'il est temps de procéder à un autre essai. Je téléphone à Maman au bureau pour obtenir sa permission d’aller à la maison de Patty pour le dîner.

Maman est authentiquement heureuse que je sorte avec les filles. Elle ne m’a rien demandé sur ma tenue, et je me suis bien gardé d’en parler.

Je ne peux croire que nous pouvons berner une femme sophistiquée comme la maman de Patty... Et pourtant ! Le père et la mère m’ont parfaitement acceptée comme la nouvelle amie de leur fille. Madame Simms suggère même de les accompagner pour leur prochain week-end à leur Lakeside Cabine.

Quelques minutes après le dîner, nous sommes dans la chambre de Patty gloussant émotionnellement et saluant mon premier jour comme une « fille réelle » et ma réussite avec les parents de Patty. Quelque part au loin j'entends la sonnette d’entrée. La mère de Patty nous appelle pour nous avertir que nous avons des visiteurs. Les deux filles sont descendues rapidement vers la porte, m’entraînant avec elles. Quand elles l’ouvrent, il y a trois garçons. Pat les invites comme si elle les avait attendus.

- Hi, les garçons, vous êtes juste à temps. Permettez-nous de prendre nos sacs à mains et nous serons prêtes à y aller. Oh, j’oubliais, voici l'amie que nous voulions vous présenter... Allie, voici Paul, David et Jim.

Ils lancent tous un Helloooo à l'unisson, je rougis et émet seulement un faible « hi ». Mes genoux sont en compote... Je prends les filles à l’écart.
- Pat, Jennifer, qu'est-ce que cela signifie ? Vous ne m’avez rien dit !
- Oh, du calme, Alex. Nous allons juste manger un burger et aller au cinéma, nous serons de retour avant le couvre-feu...
- Un film ??!! Vous n’êtes pas sérieuses !
- La ferme, Alex, dit Jennifer grossièrement en saisissant mon bras.
- Tu n’as que très peu de temps avant samedi. Pour rencontrer Bill et Bob, tu dois être crédible à 100%. La sortie de ce soir va te donner une certaine expérience en agissant comme une fille avec des garçons. Si tu ne sais pas, tu peux nous observer. En outre, nous voulons savoir comment tu tiens la pression. Maintenant, prend ton sac à main et allons-y.

Je suis resté avec ma bouche ouverte et mes genoux cognant ensemble. Jennifer me saisis par le bras et me tire dehors. Je monte à l’arrière de la voiture de David. Jen est devant, Jen et Pat ont si bien manoeuvrer que je me retrouve coincé entre Paul et Jim... Il est évident que je suis l’invitée de Paul pour la soirée.

Nous allons au même endroit où Pat et Jennifer m’avaient reconnu avec maman le soir précédent. Hier, cela me semble une année ! Les filles commencent à discuter de cinéma, les garçons de sport... Je commence à m’ennuyer dur, puis je m’amuse à observer les garçons. Être une fille offre un point de vue très intéressant...

Je pense que Paul est plus intelligent que les autres, il me fait rire plus d’une fois avec sa verve sèche. Une fois partis, je comprends que nous allons vers le drive-in de l’autre côté de la ville...

Nous avons trouvé une place à côté du projecteur. C’est là que je commence à paniquer, je connais la réputation des filles, je me doute qu’il va y avoir plus d’activités dans la voiture que sur l’écran !

Quand Jennifer m’a regardé, je lui lance un regard désespéré qui veut dire « au secours ! ». Je n’ai qu’un sourire et un clin d’oeil en retour... C’est mince !
Elles m’ont dit : suis notre exemple.
Et si je ne veux pas tout faire comme elle ?

Quand les lumières baissent, j’observe attentivement le petit manège de Jen et David. Je sens déjà que Jim en fait autant avec Pat. Je suis hyper contracté. Paul semble sentir ma nervosité... Heureusement, les conversations se reportent vers les annonces d’avant-première de l’écran, je me détends un peu. Les garçons racontent des blagues, et bientôt, l’ambiance devient tout à fait détendue.

L'humeur est encore joyeuse, mais les garçons, pour se mettre à l’aise, déplacent leur bras en haut des dossiers. Même dans l'obscurité, je peux deviner les mouvements subtils de Jennifer et Pat penchées vers leurs boyfriend... Aie ! Je sens la chaleur de la main de Paul sur mon épaule au travers de l'étoffe mince de mon chemisier. Je m’y attend mais je suis sûr que Paul a senti ma crispation. Tout cela est un peu trop rapide pour moi... Passe alors un vendeur de boissons, les garçons sortent pour aller en chercher et nous nous retrouvons seules.

- Alex, qu’est-ce qui ne va pas ? Tu sembles crispée, demande Pat.
- Je ne suis pas prêt à avoir le bras d'un garçon autour de moi. Je ne sais pas quoi faire dans ce genre de situation !
- Alex, tu gère la situation comme tu la sens. Tu le laisses prendre l’initiative, tu l’encourages si nécessaire et quand tu te sens confortable, tu le laisse aller un peu plus loin. S'il va trop loin, tu te dégages, il comprend. Voilà, c’est tout. Simple.

Simple. C’est facile de dire ça ! Elles ont des années d’expérience, elles.

Les garçons retrouvent leurs places. Cette fois-ci, Paul passe carrément son bras autour de mon cou. Je me détends quand même et commence à m’intéresser au film. De plus, je devine maintenant ce que les filles ont tenté de m’expliquer. Cette soirée est très instructive pour moi, je peux voir comment les filles gèrent la situation, et c’est chaud ! Heureusement, Paul est réellement gentil avec moi et ne tente pas d’aller trop loin.

Pendant le retour, Paul m’a juste un peu cajolé en tenant ma main dans la sienne. Quand nous sommes arrivés devant la maison de Pat, je me félicite d’avoir survécu à une pareille situation. Je pense déjà à la façon qu’il convient de se quitter, mais David coupe le contact et nous sortons tous dehors.

Paul prends ma main pour m’aider à sortir. Puis, il entrelace ses doigts dans les miens et m’entraîne vers une petite haie à côté de la porte. Jen et David vont derrière le bosquet, Pat et Jim préfèrent rester dans la voiture.

Paul me prend par la taille. Je sais ce qui va suivre, mais, qu’est-ce que je peux faire ? Il m’attire vers moi, je ressens déjà son souffle contre mon visage et la ferme pression de son bras. Puis, je sens mes lèvres s‘ouvrir, je ferme les yeux instinctivement... Mais, il m’embrasse ! Ma tête commence à tourner, mes genoux se dérobent, je dois passer mes bras autour de son cou pour me stabiliser... Il doit avoir pris cela comme un signe de permission, car il me serre encore plus. Après ce qu’il m’a semblé être une éternité, il cesse son baiser et me regarde droit dans les yeux.

Je suis maintenant plus confondu que jamais, et comme il approche ses lèvres des miennes pour un second baiser, je ferme les yeux et rouvre mes lèvres. Je sens son souffle tiède m’envahir, mais aussi sa langue !

Je ne sais pas comment je fais, mais je parviens à saisir la poignée de la porte et à la pousser... Il cesse alors son étreinte, je me dégage doucement et me précipite dans le couloir, je referme la porte et m’y adosse pour reprendre mon souffle...

Par et Jennifer entrent à leur tour.

- Alex, tu as été merveilleux ! Alors, tu as aimé ?
- Wow, ça, c’est un baiser sexy ! Tu as adoré, j’en suis sûre ! Et avec la langue ?

Je me sens pris dans un tourbillon... Je ne peux croire que j’ai embrassé un garçon deux fois ! C’est vrai, je le reconnais, j’ai passé un essai important pour samedi soir, mais quand même...

En me raccompagnant à la maison, nous avons beaucoup discuté sur les méthodes de gestion des garçons. C’est très instructif.

- C’est toujours comme ça ? Je m’inquiète auprès de Jen.
- Oui, presque toujours... Mais, je peux te dire que tu es très doué pour attirer et te dégager à temps... Et je m’y connais ! Et puis, Paul est fou de toi, tu sais ? Tu es une super little Babe !!! Bienvenue au Club...
Pat renchérit en souriant :
- Bill va être fou de toi !
Quand nous arrivons devant la maison, je réalise le problème :
Maman ne m’a jamais vu habillé complètement comme une fille. De plus, je suis sûr qu’elle m’attend... Va-t-elle accepter de voir son fils aller si loin ? Je fais part de mes craintes aux filles. Pat m’embrasse dans le cou.

- Tu peux y aller, ça se passera bien. Et puis, tu es bien trop jolie !


Je prend une profonde respiration et, avec toute la féminité que je peux rassembler, je marche vers notre porte d’entrée.
Maman est dans le sofa du salon, elle me tourne le dos.
- Hi, mon coeur. Tu n’es pas trop tard...
Elle s’interrompt en me découvrant...
- Oh, non...
Elle se met alors à pleurer. Je sens que ma petite expérience de fille va tourner court. Alors, elle vient à moi et me prend dans ses bras. Comme elle me donne une étreinte serrée, elle dit :
- Oh, mon coeur, tu es si belle !
Elle appose sa joue contre la mienne.
- Je suis désolée pour les larmes, c’est juste que je ne pensais pas te voir habillée comme cela dès ce soir !
- Tu n’es pas fâchée, Maman ?
- Oh, non, mon sucre, je suis juste surprise...
Elle recule pour me voir en entier.
- En fait, je peux le dire, j’aurais tant voulu t’accompagner pour l’achat de ta première robe !

Les larmes sont alors venues à nos yeux et quand nous avons enfin cessé nos épanchements, nous nous sommes regardées et nous avons éclaté de rire. Notre rimmel coule encore. Nous tamponnons chacune nos yeux, et nous nous sommes assises sur le sofa. Avec émotion, elle m’observe étaler ma jupe et serrer mes genoux, comme si je l’avais toujours fait.

Je raconte à maman tout qui était arrivé, bien que je tais la raison réelle pour laquelle Jennifer et Patty m’avais habillée de la sorte.

J'hésite un moment, puis me décide alors de demander l’avis de maman sur ce que m’a fait Paul. Je lui donne tous les détails.
- Tu ne devrais pas avoir de remords, mon coeur.
Elle s’approche de moi :
- Tu veux savoir ce qu’éprouve une jeune fille...
Les baisers font partie intégrante de l’éducation d’une jeune fille et tu as été assez intelligente pour l’arrêter... Cependant, les garçons sont faciles à encourager mais difficile à arrêter si tu leur permets d’aller trop loin. J’approuve.
- Il y a une autre chose, ma chérie. La jupe que tu portes est peut-être un peu courte, tu ne penses pas ?
- Si tu penses qu’elle est courte, tu devrais avoir vu celles que Pat et Jennifer portaient, surtout Jennifer. Nous pouvions voir le haut de ses bas quand elle s’asseyait...
- Bien sûr, je ne voudrais pas critiquer tes amies, mais elles ne sont peut-être pas les meilleurs juges sur ce qui est normal pour une jeune fille de ton âge. En particulier sur l’effet d’une jupe courte sur un jeune homme...
Elle a raison, bien sûr. Alors le téléphone sonne, Maman décroche.
- Bonjour ? Oui, c'est la résidence des Howell. Qui êtes-vous, s'il vous plaît ?
Maman me regarde brièvement.
- Bien, Paul, habituellement, on ne téléphone pas à cette heure de la nuit... Oui, je comprends.
PAUL ! Comment a-t-il eu mon numéro ? Jennifer, bien sûr.

- Oui, ELLE est ici.
Maman me regarde avec un sourire en accentuant ce mot, je rougis quand elle me donne le combiné. Je réalise que je vais devoir employer ma voix féminine devant maman. Mais, il n’y a pas d’autres solutions.
- Bonjour ?
- Allie, c'est Paul.
- Hi, Paul. Je regarde Maman, elle a un petit sourire narquois sur son visage.
- Je n’ai pas été très correct ce soir... Je voudrais m’en excuser pour ma conduite, Allie...
- Oh, Paul, il y a aucune raison de vous excuser...
- Merci, Allie. Après mon retour à la maison, Pat m’a téléphoné et m’a dit que j’avais été un peu trop entreprenant avec toi....
- Oh, ce n’est rien, Paul...
- Bien, je... Nous aimerions nous faire pardonner auprès de toi et des autres filles. Nous vous invitons à dîner jeudi soir aux Ormes, nous serons en costumes et cravates et tout, et nous vous promettons d’être corrects... S'il te plaît, dit oui, les filles ne veulent sortir qu’avec toi. Et puis, moi, je tiens à mieux te connaître...
Bien, il semble que Pat et Jen ont rempli mon planning des prochains jours...
- Jeudi soir ?
Je regarde maman, elle incline la tête en consentement...
Comment je peux refuser ?
- Oh, je suis sûre que tout se passera bien, Paul.
- Génial, euh, je veux dire merci, Allie. Je te promet d’être correct. Sept heures, alors... Bonne nuit, Allie...
- Bonne nuit, Paul.
Quand j’explique à maman que nous allons allés aux Ormes, elle devient très excitée.
- Demain, nous allons faire des achats pour toi, tu as besoin de plein de choses et d’une jolie robe pour le soir !
Son emballement évident est un peu trop fort pour moi.
- Maman, comment peux-tu être aussi emballée de voir ton fils s’habiller en fille et accepter des invitations avec des garçons ?
- Mais, mon coeur, c’est bien toi qui as accepté l’invitation, oui ?
J’incline la tête.
- C’est bien ta seule volonté, oui ?
Je rougis et incline la tête de nouveau.
- Et bien, alors, si tu aimes cela, pourquoi refuser TA réalité ?
Elle ri. Et puis, entre nous, depuis que j’ai découvert tes intérêts, je rêve chaque nuit d’avoir une fille pour magasiner avec moi !

Je secoue ma tête et marche vers ma chambre, me demandant encore pourquoi je fais toutes ces choses étranges. J’ôte ma jupe et mon chemisier devant le miroir de la salle de bain. Je suis en soutien-gorge, culotte, bas et porte-jarretelles. Comment définir ce que je ressent ?

Je commence par ôter mes bas. Le geste de détacher mes jarretelles, de rouler mes bas me semblent être le comble de la féminité. Cela me fait presque suffoquer. La douche me calme un peu.

Dès que j’actionne l’interrupteur de ma chambre, je réalise que maman m’a prise au mot :
Posé sur le lit, je découvre un ensemble chemise de nuit déshabillé, un peignoir et des mules assorties, le tout en dentelle blanches...
Je réalise que cette lingerie fabuleuse est la MIENNE ! Je me libère du reste et enfile mon cadeau.

Quand j'entre dans la chambre de maman, une autre surprise m’attend : elle porte exactement le même ensemble ! Nous sommes restées devant le grand miroir, comme mère et fille... Puis, nous nous sommes assises devant la coiffeuse. Pendant qu’elle défait mes cheveux et me les brosses, je me sens obligée de faire de nouvelle confidences sur la soirée. Un gag, je ne sais pas quel était le titre du film ! Je raconte mon expérience, presque minute par minute, ce que les autres filles portaient, leurs techniques avec les garçons...
- Bien, je vois que tu es très perspicace sur toutes ces choses, mais j’espère que tu ne deviendras pas aussi cynique que ton amie Jennifer... Tu sais toutes les filles ne sont pas comme elle, et c’est heureux !
- Pat semble très différente, bien qu’elle suit Jen jusqu’à un certain point. Je me sens proche d’elle et je ne la crois pas capable de faire du mal. En tous cas, maman, je ne tiens pas à me servir des garçons comme le fait Jen. Paul ne le mérite pas...
- Bien, ma chérie, je vois que cette soirée n’aura pas été inutile.

Ses commentaires sont justes et pleins de bon sens. Un instant, je me met à la place de Paul, comment aurai-je réagis face à une Babe comme moi ?

Je suis resté éveillé longtemps cette nuit, savourant toutes les sensations des vêtements soyeux et doux que je porte, et en pensant aux fabuleuses discussions que j’ai eues avec maman. Alors, je pense à l’invitation de Paul et à la soirée. Que va-t-elle m’apporter ? Quand je tombe enfin endormi je fais des rêves que je n'avais jamais fait, mais je dors parfaitement bien...

Mercredi 13
Je me réveille et de bonne humeur. Après la douche, je remet mon déshabillé et, pendant que mes cheveux sèchent dans une serviette, je commence mon maquillage.

Ensuite, je vérifie si mes cheveux sont secs et décide de me servir des rouleaux français que j’avais pratiqué sur Pat la veille. Je trouve que cela est plus facile et bien plus rapide. Betty m’a fait découvrir la difficulté au départ. Ce n’est pas une mauvaise méthode, après tout ! Cette fois-ci, j’ai mis un collant à maman, la jupe de Pat et un petit pull à Jenifer.

Pat me téléphone après le petit déjeuner, elle propose d’aller magasiner toutes les trois. Il me faut encore une foule d’accessoires et je dois encore apprendre des tas de choses pour parfaire ma féminité.

Je dois admettre que tout cela m’amuse beaucoup.

Nous sommes sorties toute la journée et je suis rentrée juste pour l’arrivée de maman... Pour repartir !

Nous avons commencé alors un véritable marathon, maman m’a fait essayer des robes de fête dans presque toutes les boutiques de la ville. En cours de route, elle m’achète de la lingerie, deux jupes et chemisiers et deux paires de chaussures. Elle en profite pour me conseiller sur mes gestes et ma voix. Nous avons aussi discuté de Paul, de choses que je devrais ou pas faire avec lui.

Je trouve que maman est de très bons conseils, même si cela fait longtemps qu’elle n’est pas sortie ! Je devine qu’elle a une bien longue expérience en ce domaine et c’est une super chose qu’elle en fait profiter sa fille.
Oups. Là, j’ai dérapé. Je le fait de plus en plus souvent, comme parler au féminin, par exemple... Je sais que cela fait partie du plan, mais quand même. Il est vrai qu’il n’est pas facile de s’accrocher au masculin quand tout le monde, maman comprise, me parle comme à une fille.

Pour la soirée, nous avons choisie une robe rose. Maman et la vendeuse se sont accordées, c’est celle qui me va le mieux. Sa coupe est discrète mais assez sophistiquée quand même. Des fronces soulignent mes hanches et mes fesses, la jupe est droite et serait entravée sans une petite fente sur le côté gauche. Face à l’abattage de Jen, je ne veux pas que Paul aies l’impression de sortir avec une souillon. Maman m’achète une paire de chaussures assorties, un collier de trois rangs et des boucles d’oreille. Quand elle me propose un magnifique ensemble soutien-gorge culotte porte jarretelles et combinette, j’ai bien sûr craqué... Nous n’avons pas oublié les bas et collants.
Ce soir, maman me fait porter tous mes achats. Elle me montre comment utiliser un porte jarretelles et toutes les astuces... Comment croiser les jambes sans pour cela tout dévoiler. C’est une science ! Après voir préparé nos cheveux pour la nuit, nous nous sommes couchées.

Je pense à maman, que doit-elle éprouver de voir son fils unique s’habiller en fille et sortir avec des garçons ? Puis, je réalise qu’il convient de penser avant tout à moi-même et, si c’est ma voie, il ne faut pas avoir de complexes pour l’emprunter. De plus, cette voie lui plaît, alors...

Jeudi 14

Sept heures le soir. J’ai juste terminé mon maquillage quand la sonnette retentit. Maman ouvre la porte et invite Paul à entrer dans le séjour pendant que je me parfume. Mon estomac est tout drôle et je peux deviner le rouge de mes joues sous mon maquillage. Je ne peux définir la raison de ces sensations : mon esprit est en stand-by...

Mais ma tache immédiate est de terminer ma préparation... Heureusement, Maman discute avec Paul et maintient une ambiance décontractée. Quand je suis entrée dans la pièce, je remarque qu’il porte une cravate en accord avec ma robe, sympa... Paul extrait une rose de son bouquet et me l’agrafe sur ma robe. Je ne sais pas si c’est une impression, mais il semble que Paul est comme saisis par ma présence...

Maman insiste pour prendre plusieurs photos de nous deux...

Nous sommes enfin dehors ! A ma surprise, je vois que seuls Jim et David sont dans la voiture de Paul : ils ont décidé de me prendre la première ! De ma voix la plus sucrée je leur dit bonjour.

Paul m’ouvre la porte, rappelant mes leçons, je pose mes fesses, pivote mon corps et ramène ensuite mes jambes serrées à l’intérieur. Avant de partir, je lance un dernier regard à la maison, maman est à la porte, elle me fait un petit signe... Je vais devoir affronter la conversation de trois garçons pendant quinze minutes... Heureusement, Bob et David n’ont parlé à peu près que d’eux-mêmes et de leurs exploits sportifs, je pense qu’ils sont ravis d’avoir trouvé une fille qui les écoute.

Quand les filles sortent de la maison, tout le monde s’est jaugés, examinés... Les garçons sont « sur leur 31 », Pat et Jenifer ont décidé de les mettre à l’essai. Si ma robe est assez remarquable de simplicité étudiée, celle de Jenifer frôle l’indécence... Aucune de ses courbes n’est ignorée ! Elle est jaune et son décolleté attire tous les regards... Je regrette vraiment de ne pouvoir lutter sur ce terrain. Et, détail important, elle ne porte rien au-dessous... À part les regards appuyés de tous les garçons, Paul y compris, la soirée se passe bien.

Je dois admettre que je suis inquiète pour Paul... Jen est tout à fait le genre de fille à soulever les boysfriend de ses amies... Tout le monde est tellement absorbé par Jen, que personne ne remarque l’intérêt que je porte à Patty. Selon moi, Pat, dans sa robe noire à fines bretelles est au au moins aussi attrayante que Jen, et je dois cesser plus d’une fois de la regarder de façon assez impudique...

Au cours de la soirée, nous nous sommes retrouvées toutes le trois dans les lavabos... Tout en retouchant nos maquillages, nous faisons un point sur les garçons. De l’avis général, ils se comportent bien, leurs mains sont restées dans leurs poches, à défaut de leurs yeux, mais ça...
- Au fait, je ne te l’ai pas dit, Allie, tu es adorable, dit Pat.
- Tu sais, Pat, tu n’es pas mal du tout, dis-je en clignant de l’oeil...
- Bref, nous sommes trois super-babe ! conclus Jen.
- Et pour demain, que faisons-nous, on se fait inviter ? demande Pat.
- Oui, je crois qu’ils l’ont bien mérité, n’est-ce pas Allie ?
- Oui, mais où ?
- Je suggère le parc d’attractions, c’est pas mal, propose Pat.
Nous en discutons sur le chemin du retour. Les garçons sont évidement OK.

Au moment de nous quitter, je décide que Paul mérite une petite récompense. Après tout, il a fait l’effort d’entretenir une conversation avec moi et Pat et il a pleinement respecté sa promesse. Comme il me prend ma main pour me dire bonsoir, je lui offre mes lèvres. Crains t-il un piège ? Il ne me donne juste qu’un délicat baiser...

Vendredi 15

Le matin, Betty a arrangé son plan de travail pour notre seconde séance de magasinage. Elle est emballée de me guider alors que je suis totalement en fille. La visite attentive des boutiques et les commentaires de Betty me font aborder la mode avec un nouveau regard, totalement insoupçonné dans ma vie de garçon. Mais je la sens un petit peu frustrée de ne pas avoir été la première à m’accompagner...

Alors, Betty me conduit jusqu’à L.A. pour aller visiter une boutique assez particulière, destinée plutôt à l’industrie du théâtre et du cinéma. Elle m’explique qu’il me faut quelques accessoires pour parfaire ma féminité sans risque. Par exemple, il existe des accessoires plus efficaces qu’une gaine pour cacher certaines choses... Quand nous sommes entrées, nous sommes saluées par un vendeur.
- Mesdames, pour votre service ?
- Heu... avez-vous des prothèses de poitrine ?
- Bien sur, nous avons. C’est pour mademoiselle ou son boyfriend ?

Quand nous quittons le magasin, je suis la propriétaire de deux paires de faux seins aussi vraisemblables que des vrais et de trois culottes de camouflage astucieusement conçues... En retour, la conversation tourne autour de mes plans de travail pour l'été. Je ne vais pas me plaindre de ce qui m’arrive, mais je fait remarquer à Betty que tout cela ne m’aide pas vraiment à trouver un job...
- Vous savez, Allie, votre maman m’a parlé de ce souci et je pense avoir trouver une solution.
Mon attention est soudainement stimulée.
- L’activité du salon a progressé de façon spectaculaire et j’ai besoin de personnel supplémentaire. Le problème, c’est qu’il me faut deux demi-postes, une shampouineuse et une aide à la coiffure. Si vous accepter de faire moitié-moitié, je serais heureuse de vous proposer ce travail à plein-temps pour l’été.
- Wow, c’est génial ! Mais est-ce que vos clientes ne préféreraient pas une fille plutôt qu’un garçon pour leur laver les cheveux ?
- Et qui leur dira que vous êtes un garçon ?
Ma bouche reste ouverte.
- Vous voulez dire que vous m’embauchez pour l’été comme une fille ?
Betty ri.
- Je pense que tout le monde préféreraient cette disposition, y compris vous-même. En outre, ne vous reste t-il pas encore deux semaines pour porter votre coiffure ? Et je ne pense pas que vous aimeriez travailler dans le salon habillé en garçon avec votre coiffure, je me trompe ?
- Bien sur, mais...
- En fait, vous ne pouvez travailler que comme une fille...

Je reste silencieux quand je réalise ce que cela implique. Si j'accepte son travail, je resterai en fille jusqu’à la fin de l’été. Jusqu’à maintenant, je n'ai jamais réellement envisagé l’avenir... Mais je devine que j’attends cette situation pour un jour ou l’autre.

Si le plan de Patty réussit, je pourrais me débarrasser de cette expérience dès dimanche. Si je prolonge, comment les filles vont prendre cette décision ? Mais d’un autre côté, je pense aux petits bonheurs de ces derniers jours...

Mes discussions avec maman, mes achats en boutiques... Clairement, maman est parfaitement heureuse de me voir en fille et je n’ai jamais ressenti une telle proximité avec elle depuis des années.

Accepter l’offre de Betty signifie donc que nous pouvons conserver cette proximité pendant les vacances...

Betty chasse mes pensées avec l'argument décisif :
- Le salaire commence à un dollar au-dessus du minimum, sans compter l’expérience que vous acquerrez...
Un frisson parcourt mon échine, j’accepte son offre...
- Vous commencez lundi matin, cela vous va ?

Comme nous allons vers la maison, Betty me confie que Jennifer a téléphoné pour prendre rendez-vous samedi matin pour elle, moi et Patty. Apparemment Jennifer veux que nous soyons toutes les trois au mieux pour les garçons. Betty me demande si nous avons une occasion particulière, je lui dit que c’est pour nous faire plaisir. Il est évident que Jen ne lui a pas parlé des raisons réelles, car Betty l’aura dit à maman, surtout si elle pense que je courre un danger... Je remercie Betty abondamment, elle m’assure que nous allons bien nous amuser.
- A demain matin, Allie !

Une fois rentré, je prend une douche et m’épile les jambes avant de m’occuper de ma coiffure et de mon maquillage. Puis, ensuite, je m’habille sans oublier mes nouveaux « accessoires »...

Quand Jen et Pat passent me chercher, elles remarquent tout de suite ma nouvelle silhouette. Elles sont réellement impressionnées et Jen se permet de toucher ma poitrine afin de juger.
- C’est fou, et ils sont chauds comme des vrais ! Dis-donc, Allie, tu te sens plus sexy ?
- Oui, je dois l’admettre, surtout par leur poids et leur mobilité... Je me sens toute chose !

Les filles m’expliquent que les garçons attendent une « récompense » pour leur comportement de hier soir. Je n’ose demander ce que le terme « récompense » signifie pour ce soir, mais je me prépare déjà...

Les garçons sont évidemment à l’heure. Suivant l’exemple des autres filles, je donne un baiser rapide à Paul et lui permet de passer son bras autour de mon cou dans la voiture. Dès que nous avons payé l’entrée, nous nous sommes dirigés vers la grande roue.

Quand elle commence à tourner, nous commençons par observer le parc tout autour de nous. Mon regard se dirige vers la nacelle de Pat, Jim est déjà verrouillé sur elle ! Sur l’autre nacelle, Jenifer me fait de grands sourires...

Mon estomac fait un petit flip comme je sent les doigts de Paul sous mon menton et réalise ce qui m’attend.

Étrangement, je veux réellement embrasser Paul : il a été un gentilhomme parfait la nuit dernière, et il mérite une meilleure récompense que la petite bise sur les lèvres que je lui ai donnée. Lui résister maintenant devant les autres ferait un sale coup à son égo, il ne mérite pas ça. Comme il tourne mon visage vers moi, je lui sourie et humecte mes lèvres. Sa main glisse contre ma joue, je ferme les yeux quand il presse ses lèvres contre les miennes. C’est un baiser tendre, doux, il semble durer toujours.

Quand nous cessons pour reprendre notre souffle, je regarde autour de nous et je réalise que Jen et Pat et leurs boyfriends nous observent, souriant... Je rougis, mais je ne suis pas déterminée à paraître embarrassée. Je passe ma main dans ses cheveux jusqu’à sa nuque, j’attire son visage vers moi, puis j’approche mes lèvres des siennes, sa main glisse vers ma taille et me presse contre son corps. J’incline la tête, et ferme les yeux... J’ouvre alors la bouche et la presse avidement contre la sienne, sa langue me pénètre avec avidité.

Son après-rasage se mêle à mon parfum et au odeurs mécaniques de la grand roue, tout cela me fait une impression extraordinaire, inoubliable...

Pendant plusieurs minutes, je m’abandonne aux sensations de son souffle chaud et aux mouvements de sa langue... Quand sa main se déplace de ma taille vers ma hanche, passe sous ma jupe, remonte sur la peau nue de ma cuisse, en jouant avec ma jarretelle, je ressent un grand frisson... Je réalise soudainement que je viens de passer ma limite !

Je cesse notre baiser et lui lâche sa main. Je retire doucement son autre main de ma cuisse, mais ne voulant pas être trop abrupte, je me blottis auprès de lui. Il enserre son bras autour de moi.

Il a sans doute senti qu'il était allé trop loin, et nous en restons là, ma tête dans le creux de son épaule. Aussitôt que la roue est arrêtée, les filles m’entraînent vers les lavabos du restaurant. Nous passons un certain temps à rafraîchir nos maquillages et surtout, à discuter longuement de chaque détails de mon expérience... Quand nous avons rejoint les garçons je pense qu’ils doivent-être un peu excédés de notre longue absence.

Je reprend la main de Paul et lui fait un petit baiser sur sa bouche pour me faire pardonner.

Durant la soirée, j'oublie totalement l'étrangeté de ce que je fais. En fait, j’en suis sûre maintenant, j’aime Paul.

Parvenus devant la maison de Jen, chaque couple trouve un petit endroit discret... Je passe de longues minutes dans les bras forts de Paul pendant qu’il m’inonde de baisers profonds... Nous nous sommes dit bonsoir tendrement à regret et je rejoins Pat et Jen par le sous-sol, pour ne pas réveiller ses parents.

En gravissant les marches, nous ôtons nos talons... J’aperçois que les filles n’ont rien sous leur robes ! Pat disparaît dans la salle de bain, mais Jen se tourne vers moi en me désignant le téléphone.
- Pourquoi n’appelles-tu pas ta maman pour lui dire que tu dors ici ce soir avec nous ? Comme cela, nous allons aller ensemble chez Betty demain matin !
Elle remarque mon visage, le prend dans ses mains.
- Maintenant, ma fille, tu vas oublier un peu ton petit Paul ! Sinon, dans quel état vas-tu être demain soir ?

Pat émerge de la salle de bain portant un petite chemise de nuit bleue. Elle me tend une autre toute jaune. Je me déshabille et montre ainsi mes seins tout neufs et tout faux aussi, d’ailleurs ! Quand les filles cessent l’inspection de mes charmes, je me souviens qu’il me faut appeler maman.
- Bonjour, maman ? C’est Allie. Maman, nous avons toutes trois rendez-vous demain matin au salon de Betty et les filles me proposent de dormir chez les parents de Jen. Est-ce que tu es d’accord, maman ?
Il y a un long silence avant que Maman ne réponde.
- Mon coeur, je sais que tu veux connaître de nouvelles expériences et je suis d’accord, si c’est ton choix. Mais est-ce que tu penses aux réactions des parents de Jen si ils découvraient ta véritable nature ?
- Oui, je devine ton inquiétude, maman, je serais prudente, je te le promet... Je t’embrasse très fort.
Je rejoins les filles, je m’assied à leur côté.
- Allie, il nous semble que tu brûles les étapes, tu vas finir par nous chiper tous nos garçons si tu continues, lance Jenifer en souriant.
Elles continuent de me lancer des vannes, pas toujours très drôles sur moi et Paul. Je le sais, elles ne font cela que pour mieux me préparer au rôle que je vais jouer demain soir.

Conclusion
Samedi 16 et dimanche 17
Nous nous sommes couchées vers quatre heures et Jen frappe à ma porte à huit, c’est très dur... Les parents de Jen sont déjà partis à leur travail, nous prenons notre petit déjeuner en chemise de nuit. Jenifer s’alarme :
- Bon, les filles, nous n’avons qu’une demi heure pour nous préparer !

Du coup, après les avoir seulement brossés, je mets mes cheveux en queue de cheval. Jen insiste pour que je porte sa minijupe rouge assortie au chemisier et aux sandales à talons rouges qu’elle a achetées pour moi. La jupe comporte une ceinture en chaîne dorée, Pat m’apporte un collier et deux bracelets pour compléter ma tenue. Je n’ai encore jamais porté une jupe aussi courte, elle n’est pas vraiment adaptée aux bas...
- Tu peux me passer un collant, Jen ?
- Tu es folle ! Les garçons détestent ça !
Je suis si fatiguée que je n’ai pas l’énergie de m’en inquiéter en montant dans la voiture, je ferais plus attention en descendant...

Je n’avais pas eu le temps de me voir dans un miroir, aussi quand nous traversons la rue, je me découvre dans la vitrine du salon de Betty. Je ne détonne pas entre les deux filles, ma jupe évasée balance aussi joliment que la leur... Est-ce du mimétisme ou c’est inné chez moi ?
- Hi Betty !
- Hi, heu.. Allie !
Elle me détaille de la tête aux pieds avec des yeux ronds...
- Tu es géniale ! Et vous aussi, les filles... Tournes-toi pour voir...
Je fais deux rotations sur moi-même, entraînant ma jupe et ma queue de cheval. J’aime beaucoup.
- Et bien, tu fais des progrès chaque jour !
Je ne suis pas sûre, mais il me semble relever un petit signe d’énervement chez Jenny. Serait-elle un peu jalouse ?

Betty nous confie à ses deux meilleures opératrices. Nous commençons par un long shampooing et, pendant que nous sommes sous le casque, on nous fait les ongles. Cela me fait tout drôle de sentir mes cuisses dénudées, ma jupe est vraiment au raz de mes jarretelles ! Mes ongles sont maintenant assez longs et la fille les taille en une jolie forme en amande. Quand elle me demande mon avis sur la couleur, je choisis sans hésitation un rouge assorti à ma jupe et à mes sandales.

Pat et Jenny s’installent en premier à la table de maquillage. Pendant que je lis un magazine, j’écoute discrètement les commentaires des filles de Betty. Elles s’interrogent sur nos boyfriends supposés avec de petits gloussements. Je crois deviner que la plupart des compliments me sont adressés. Cela me fait un plaisir immense.

Bien plus tard, quand nous avons toutes terminé, Jen me prend à l’écart.
- Juste un moment, Allie, je pense qu’il y a juste une petite chose qui manque à ton look.
Betty s’approche de moi et ouvre un petit écrin et découvre une paire de boucles d’oreille. Je suis confuse, je rougis, je devrais refuser ce signe de féminisation évident, mais je reconnais que j’envie discrètement depuis toujours les boucles d’oreille des filles.

Déjà Betty essuie mes lobes avec un coton d’alcool.
- Tu sais, Alex, on ne peux négliger aucun détail, dit Jennifer.
- Et puis, tu les mérites bien, renchérit Pat.
Je ne peux dire quelque chose, tant mon émotion est grande. Betty perce mes lobes avec un petit pistolet « clac » ! Puis, elle désinfecte avant de passer les pendentifs.
- Voilà c’est fait !

De tous les changements que j’ai eu ces derniers jours, celui-ci me semble faire l’effet le plus profond sur moi. Quand je m’examine dans le miroir, je secoue ma tête, je sens les pendentifs dans mon cou, je suis réellement une fille... Jen porte un chignon rouleau français parfait, avec des petites anglaises sur les côtés de son visage. La coiffure de Pat est encore plus sophistiquée : on a tiré ses cheveux vers le haut avec de grandes boucles descendant sur sa nuque. Bien que je me sens très féminine, je ne peux m’empêcher de la trouver délicieuse.

Quand à moi, la fille a séparé mes cheveux et les ont balayé dans une grande vague recouvrant le sommet de mes oreilles, de façon à mettre mes boucles en valeur. Elle a rajouté un petit postiche en dessous et des petites frisures en spirale qui me chatouillent le cou...

Betty insiste pour nous prendre en photo, individuellement tout d’abord, toutes les trois ensuite, puis avec elle et sa coiffeuse. Comme nous marchons vers la porte du salon, Betty me donne une bise supplémentaire.
- Alors, Allie, à lundi matin !
J’espère que les filles n’ont pas entendu, mais déjà Patty me regarde avec une expression interrogative. Betty intervient :
- Allie ne vous l’a pas dit ? ELLE commence à travailler au salon lundi matin pour tout l’été !
Jen me regarde avec des yeux tout ronds, et veut dire quelque chose, mais Pat lui donne un coup de coude.
- C’est génial pour Allie d’avoir trouver un job pour l’été ! Et toi, Jen, tu as trouvé ?
Sur le chemin du retour, Jen ne cesse pas de maugréer contre moi. Elle ne fait que protester contre des gens comme moi qui trompent le monde de cette façon.
- Tu devrais être contente, Jen, non ?

Mais elle ne décolère pas. Curieusement, ses attaques ne me touchent pas du tout. Je me sens parfaitement en accord avec moi-même, et tous ces enchaînements ne sont finalement que des signes du destin. Et puis, je trouve Jen un peu hypocrite : elle a pleinement contribué à ma féminisation pour son propre intérêt, et maintenant elle proteste parce que je prolonge ?

Nous arrivons environ une heure avant les garçons. Nous la passons à choisir nos parfums et répéter nos plans. Quand le sonnette retentit, Pat et Jen vont ouvrir la porte à leurs hommes tandis que je m’éclipse à l’étage. J’écoute la conversation. Les garçons disent à peine bonjour.
- Où est cet Alex ? hurle Bill.

Jen et Pat tentent de le calmer en faisant semblant de n’être pas disposées à le satisfaire. Enfin, Jen m’appelle.
- Alex ? Tu veux bien descendre ?
Je prend plusieurs respirations profondes, alors j’ouvre lentement la porte de la chambre de Jen. Il me faut une sacrée concentration pour ne pas trembler quand je commence à descendre les marches, mes yeux dirigés vers mes fines sandales.

Mais peu après, mon courage revient, je relève mon regard vers le plus costaud, je me force à faire un sourire... Ce sont deux types énormes, ils mesurent bien au moins 1,90 m et sont bâtis comme des camions. Ils ont la bouche grande ouverte et je jurerais voir de la bave à leurs lèvres !

D’où je suis, je sais qu’ils ont une vue imprenable sur le haut de mes cuisses. Leurs regards ébahis vont successivement de mes jambes à mon visage... Malgré la tension, je ne peux m’empêcher de ressentir un frisson, celui de la chasseuse de fauves. Mais je réalise qu’en fait je suis seulement l’appât succulent que les fauves vont avaler tout cru ! J’accélère le pas et parviens au bas de l’escalier.

Les autres filles sont totalement absentes. Il est vrai qu’elles sont probablement plus jolies que moi, mais je suis habillée de façon bien plus sexy. Comme nous l’avons prévu, ils ne regardent que moi. Mais nous pensions pas que l’effet soit aussi rapide ! Mon sourire devient authentique quand Jen me présente aux singes. Je reste à proximité de Bill pour qu’il respire mon parfum. Quand Jen me le présente, je monte sur la pointe de mes pieds et lui fait un petit bisou sur la joue, je fais de même avec Bob.

- Pat et Jen m’ont beaucoup parlé de vous, nous allons devenir de bons amis, je crois, dis-je avec un grand sourire.
On peut couper le silence avec un couteau. Bill balbutie.
- Vous... êtes Alex ??!!
- Oui, mais vous pouvez aussi m’appeler Allie.
Je suis tous sourires.

Jen suggère de nous installer dans le séjour. Quand nous nous dirigeons vers la pièce, les garçons se bousculent pour être à mes côtés ! Pat et Jen mordent leurs lèvres pour se garder de rire. Je couvre ma bouche de ma main pour cacher mon sourire... Je n'avais jamais rêvé que notre petite mascarade serait si fructueuse.

Les garçons et les filles sont pressés ensemble sur le sofa, je m’assied en face d’eux dans le fauteuil. Avec mes jambes croisées, je sais qu’ils ont un bon coup d’oeil sur ma culotte et mes jarretelles. Je suis sûre qu’ils voulaient poser des questions sur la nuit de la fête, mais ils ne peuvent s’enfoncer encore plus dans le ridicule !

La maman de Jen nous propose d’aller en ville pour aller chercher des produits manquants pour le repas. Bob et Pat se sont assis à l’arrière et Jen a tellement bien manoeuvré que je me suis retrouvée devant, entre elle et Bill.

Pendant que nous discutons, je mets en pratique mes leçons avec les filles. Conformément au plan, je ne perds aucune occasion pour caresser la cuisse et même l’entrejambes de Bill. De retour à la maison, il est remonté à bloc. Nous pouvons appliquer la seconde étape du plan. Mais, j’ai une petite inquiétude, je sais que Bill est capable de pulsions soudaines et imprévisibles, c’est même cela qui avait séduit Jen...

Nous allons nous installer à table, quand Jen toute occupée, me propose d’aller chercher une bouteille au sous-sol. Je réponds que je ne connais pas, mais Bill se propose de me montrer. Je remarque un petit signal entre lui et Bob. Pendant que nous nous dirigeons vers la porte, Bob se tiens à l’écart, comme s’il cherche à faire le guet. Je commence cette fois-ci à ressentir un noeud dans l’estomac quand je réalise que cette brute ne doit pas être à son coup d’essai... Et si cela ne se passerait pas comme prévu ?

Une fois en bas, il me tient la porte comme un gentlemen, mais, dès que nous allumons la lumière, il la referme. Bien sur, la bouteille est à l’étagère du bas, si bien qu’il a une vue plongeantes de mes cuisses quand je me baisse.

Comme je suis accroupie pour saisir la bouteille, je sens sa main sur ma cuisse, juste au bord de ma jupe. Je pousse un petit cri aigu, et comme je me redresse, il me pousse vers le mur et me bloque solidement. Il m’est impossible de me dégager, je halète et il applique violemment sa bouche contre la mienne en introduisant sa langue. C’est une brute, il n’a aucune finesse comme Paul... J’essaie d’imaginer que c’est Paul pour m’aider à me calmer un peu, mais je manque d’air...

Je sens sa main passer sous ma jupe et la remonter à ma taille, je pense un instant capituler, le laisser obtenir ce qu’il veut... Mais je réalise que JE NE PEUX PAS lui donner ce qu’il veut ! Et, il approche du moment où il va le découvrir... Je fais l’impossible pour le détendre. Je laisse courir ma main contre sa joue en poussant de petits gloussements... Il prend cela comme un signe de capitulation, il cesse son baiser pour reprendre son souffle.

Je lui souris en le fixant dans les yeux, il délaisse mes cuisses et saisis mes seins à pleine mains, il ferme les yeux pour un autre baiser. Quand il s’approche ses lèvres, je prends mon souffle et crie aussi fort que je peux et lui assène un violent coup de genou dans le bas-ventre... Bill se tord de douleur en me maudissant, et m’assène une violente gifle.

Mon épaule a pris la majeure partie de l’impact, mais la force du coup me projette contre la porte comme une poupée de chiffon. Je glisse vers le sol pendant que Bill se tord de douleur. Bien sûr, tout le monde est descendu à la suite de mon cri. Le père de Jen suivi par Bob et les filles, de la mère, tout le monde se retrouve autour de moi. Walter évalue rapidement la situation, alors il saisit Bill et le traîne par la chemise vers la porte du garage et le lâche dans la rue. Il revient pour Bob et l’entraîne par l’oreille au même endroit. Chacun des garçons le dépasse de plus de vingt centimètres, mais ils n’offrent aucune résistance.

Walter hurle que si il les retrouvaient autour de ses filles, ils seront morts. Jen et sa maman m’aident à me relever pour m’asseoir sur une chaise proche. Je sanglote de façon incontrôlée, mon visage dans mes mains. Les fille en font autant en me caressant les cheveux. Bien que toutes mon corps semble intact, c’est surtout de douleur morale que je souffre.

Bien sur, notre plan a finalement marché, mais à quel prix. Mon souvenir gardera toujours le mot que Bill a lâché en me frappant :
« Putain ! ».

Tout le monde est rassemblé autour de moi et offre leur réconfort. Peu après, mon humour revient et je trouve assez drôle l’image du gros Bill chassé de la maison... Pat dépose un baiser sur mon front. Après dix minutes, mes sanglots se sont changés en rires et on m’essuie mes larmes et les traces de rimmel... Je suis dans un drôle d’état, ma jupe est tâchée, mes bas sont filés...

Pendant ce temps, bien sûr, le burgers sont brûlés et le grill parait en assez mauvais état. La maman de Jen suggère que nous devrions toutes les trois aller nous remettre de nos émotions ailleurs...
- Pourquoi pas à notre maison au bord de la plage ? Vous referez vos forces, dit-elle.
Je proteste en réclamant de rester seule.
Elle m’embrasse.
- Il n’en est pas question, Allie, après une telle épreuve, il faut être entourée, je le sais.
Des larmes coulent sur ses joues.
- Je vais prévenir votre maman.
Je supplie :
- Ne lui parler pas de tout ça, je vous en prie, madame !
- C’est entendu, je vais seulement lui dire que vous aller passer le week-end avec Jen et Pat. Mais, promettez-moi, Allie, vous allez en parler à votre maman, il faut lui confier toutes ces chose là, une maman sert aussi à cela...
Elle se reprend, essuie ses larmes.
- Je vais prendre de vos nouvelles régulièrement.
Jen regarde sa maman comme si c’est la première fois...
Qu’est-ce que maman va penser en apprenant que sa « fille » va dormir avec d’autres filles ?
Je prend une douche, me maquille légèrement, et refait la queue de cheval du matin. Cela semble si loin... Jen me passe une minirobe blanche.
- Il ne faut pas se laisser abattre, Allie. Elle est parfaite pour la plage...

Je suis dans la voiture entre les deux filles en direction de la mer. Pat conduit, Jen a son bras autour de mon cou pour me consoler. Nous n’avons pas fait beaucoup de route quand le ton change. Jen met sa main sur ma cuisse au bord de ma robe et suggère à Patty qu'il est temps de célébrer notre victoire sur les garçons.

Pat y consent et, mettant sa main sur mon autre cuisse, elle suggère que je mérite une récompense spéciale pour ma contribution au complot.
- Tu sais, nous t’aimons beaucoup en tant que fille, mais nous avons besoin aussi d’un garçon pour le week-end... Tu es d’accord ?
Comment refuser ?

Nous sommes restées jusqu’au dimanche après-midi. Chaque minute est un rêve, les filles ont passé tout leur temps auprès de moi en m’enseignant tout sur les relations des garçons et des filles, plus certaines choses ébouriffantes. On dirait qu’elles font un concours ! Curieusement, Patty semble me préférer malgré tout en Allie... Nous avons même fait l’amour sur la plage la nuit tombée. Le matin, Jen me prête un bikini pour me baigner et bronzer, mais l’essentiel du temps est consacré aux plaisirs tant phalliques que saphiques...

En fin d’après midi, quand nous sommes arrivées devant la maison, Pat m’aide à porter mon sac jusqu’à la porte. Contre le mur de l’entrée, à l’écart des regards, Pat me donne un baiser profond...
- Quoique tu fasses, Allie, je veux que tu te souviennent des ces jours.
Je devine qu’avec ton nouveau travail, on peut dire adieu à Alex... Mais, de toute façon, je m’en fiche, je préfère Allie !

Elle me refait un baiser rapide et un clin d’oeil.
- Au fait ma chérie, n’oublie pas Paul pour autant, ce serait dommage !
- Non Pat, aucun risque que je l’oublie...
Maman m’attend dans l’entrée.

Elle m’aide à porter mon sac vers ma chambre et me regarde sévèrement. Mais elle devine mon état de fatigue... Je dort un peu et nous dînons ensemble. Ensuite, autour de la coiffeuse puis dans ma chambre, je raconte tout à maman. Y compris le complot, l’agression de Bill, le séjours à la maison de la plage... Cela me fait un bien fou...

Elle n’est pas heureuse pour certaines choses, mais je suis surprise qu’elle ne semble pas me juger trop sévèrement. Si elle a du souci, c’est pour les dangers physiques et émotionnels que j’ai affrontés et que j’affronteras encore.

Nous parlons beaucoup des implications de mon travail en fille. Je suis encore un peu confondu, mais il me semble que ce travail en fille est ce qu’il me faut. Je ne m’imagine pas redevenir Alex, de toutes manières.
- Tu sais, ma chérie, tu as tout l’été pour confirmer ta décision...
Nous convenons dorénavant de ne rien nous cacher et de faire un point bientôt. En fait, nous savons que les prochains mois seront décisifs, nous ne sommes à peu près sûres de rien, mais nous y allons...


Responsable du site : Lucie Sobek


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