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HOMMEFLEUR, le site pour les hommes qui aiment les femmes, au point de vouloir leur ressembler !

« », une petite histoire imaginée par sidonie

1 Avenue Montaigne sidonie sidonie.tv@caramail.com 22-02-2005, 0:18

Depuis des jours, je continuais à soutenir le moral de Sylviane qui restait relativement bas depuis notre soirée. De temps à autre j’essayais de la distraire en l’emmenant au cinéma mais elle restait morose, elle avait perdu de son allant. Je ne savais plus quoi faire pour lui redonner son rire qui était habituellement si communicatif. Elle travaillait toujours dans son agence immobilière mais sans joie. J’avais beau essayer de la faire rire rien n’y faisait. Je commençais à m’inquiéter devant cette apathie qui ne cessait. Nous continuions à nous habiller l’une et l’autre de manière à séduire mais la période des soldes n’avait pas été comme par le passé une source de renouvellement.

Je gardais le contact avec Claire par e mail, son opération datait depuis plus d’un mois, elle ne m’avait pas encore fait signe pour la rencontrer. Mon travail continuait à m’absorber mais rien ne me sortait vraiment pas du train train quotidien. Sylviane revint un jour à la maison encombrée de paquets, il y avait une quantité impressionnante de nouveaux vêtements, sous vêtements ainsi que des chemises de nuit toutes plus affriolantes les unes que les autres. Je repris espoir, la période dépressive était en train de s’achever.

Nous pûmes alors reprendre nos longues séances d’habillage, nous décidâmes aussi l’une et l’autre de changer de coiffure. Nous décidâmes d’aller à Paris chez un des meilleurs coiffeurs de la capitale pour faire une étude de visage afin de changer véritablement de look. Le salon se situait dans le XVI éme arrondissement, à l’étage. Il s’agissait en fait d’un hôtel particulier et non d’un salon de coiffure tel que l’on les rencontre habituellement. Nous fûmes reçues par une femme très élégante qui nous photographia avec un appareil numérique pour mieux étudier les contours de nos visages. Ensuite, elle regarda divers catalogues pour nous proposer des coupes qui lui semblaient le mieux adaptées à chacune d’entre nous. Elle nous emmena alors vers le maître des lieux, qui avait comme clientes plusieurs stars de cinéma mais aussi quelques riches femmes de PDG. En traversant les salons nous pûmes croiser une présentatrice de la télévision, ainsi que la femme d’un homme politique célèbre dont le nom nous échappait. Ce fut Sylviane qui se prêta la première à la transformation, ses longs cheveux ne furent bientôt qu’un souvenir, sa blondeur devint plus nuancée. Je lui succédais avec un peu d’appréhension, on me conseilla une teinte auburn, avec une coupe dégradée. Trois heures plus tard nous ressortîmes, nous avions de la peine à nous reconnaître. Outre la coiffure, nos maquillages n’étaient pas ceux que nous avions l’habitude de réaliser nous-mêmes. C’était un vrai changement tel qu’il nous avait semblé impossible. Il ne nous restait plus qu’à revoir notre garde robe pour être en harmonie avec nos nouvelles têtes.

Nous allâmes avenue Montaigne avec l’intension de faire du lèche vitrine. Il y a là les magasins des plus grands couturiers, un rêve pour nous deux ! Nous étions devant des vitrines où les vêtements exposés n’avaient pas de prix affichés. Je tombais en arrêt devant la boutique d’Emmanuel Ungaro, une robe déstructurée était vraiment superbe avec ses petites bretelles, je me décidais à entrer entraînant Sylviane dans mon sillage. Une vendeuse vint à notre rencontre et je lui désignais la merveille de la vitrine. C’est pour vous me demanda t’elle, nous explosâmes de rire Sylviane et moi car cela faisait longtemps qu’on ne nous avez pas posé une telle question .Je répondis : « pour toutes les deux, mais plutôt pour moi. »

Je fus conduite vers une cabine d’essayage aussi spacieuse que beaucoup de salles de séjour parisiennes, la jeune femme pris mes mesures, notamment celle de mon buste qui flirtait avec le 95 B, ce qui n’est pas un avantage dans ce type de magasin où les mannequins sont de grandes jeunes filles « anorexiques » sans formes vraiment marquées. Mais nous étions dans le monde de la haute couture où tout peut s’arranger en un clin d’œil, me rappelant ainsi la robe Dior cousue sur moi dans l’usine de Vendée. Notre vendeuse appela donc une couturière qui avec un patron de la robe en question voir comment elle pourrait m’être adaptée. Elle prit mes mensurations avec soins : poitrine, hanches, épaules. Sylviane s’était assise pendant ce temps dans un fauteuil et observait la scène goguenarde.

Après un essayage sommaire du modèle de la vitrine, vérification des cotes sur le patron, la couturière s’en fut. On me tendit un peignoir de soie maison pour que je n’aie pas à me rhabiller et je puisse ainsi rejoindre Sylviane. Pendant ce temps une « assistante » on ne dit plus vendeuse à ce niveau de prix et de luxe vint nous proposer une tasse de café, ce que nous acceptâmes d’autant plus volontiers que nous n’avions pas déjeuné. Je m’enhardis à demander combien de temps nous devrions attendre. Je fus fusillée du regard par notre interlocutrice, je compris bien vite que dans ce type d’établissement on ne parle ni de temps, ni d’argent. Je me plongeais piteusement dans les revues de modes qui jonchaient la table basse sur laquelle le café nous avait été servi. Moins d’une demi-heure plus tard, la robe était revenue. On me dirigea vers la cabine d’essayage pour m’aider à la passer .Le résultat était époustouflant, je ne m’étais jamais sentie « habillée » avant d’avoir porté cette robe. Elle était faite pour moi dans le sens littéral du terme. La couturière regarda les moindres détails afin de pallier à de minuscules défauts qu’elle seule pouvait voir. Il apporta sur le champ quelques rectifications, ma poitrine était parfaitement placée, la longueur idéale, mes jambes étaient à la fois habillées et nues. On ne pouvait pas parler d’arrondi du fait des pans et de l’asymétrie, mais un arrondi « virtuel » existait. La couturière me demanda de retirer la robe pour pouvoir réaliser les finitions ! Je me demandais bien ce qui pouvait être encore amélioré ?

Sylviane avait assisté à l’essayage bouche bée. On nous apporta quelques petits canapés à grignoter sans que l’on ai eu à le demander. Je demandais alors à ma compagne si elle aussi envisageait de faire quelques essayages, elle me confia avec prudence qu’il nous fallait avoir une idée du prix ! Nous n’eûmes pas le temps d’enfourner les amuse- gueules proposés que ma robe était revenue. Il me fallut sacrifier à un nouvel essayage pour satisfaire la couturière qui n’aurait pas compris qu’on puisse ne pas le faire. J’étais subjuguée par moi-même, un peu honteuse que ce ne soit pas Sylviane qui profite de ce joyau. L’assistante nous rejoint après que je sois sortie de la cabine, elle m’observa d’un œil très exercé. Elle confirma que tout était parfait, remercia la couturière et nous demanda si nous prenions la robe. Nous fûmes surprises de tant d’élégance commerciale, la robe était maintenant à mes dimensions et ne pouvait imaginer qu’elle puisse être vendue à quelqu’un d’autre. Restait pour accepter à connaître le prix. Je n’osais pas poser de question tellement je m’étais sentie bête lorsque j’avais demandé le temps nécessaire pour les « retouches ». Sylviane comprit mon trouble, elle s’éloigna avec l’assistante et je la vis sortir son chéquier. J’étais pétrifiée car je pensais qu’en à peine plus d’une heure j’avais dépensé ou fait dépenser mon salaire mensuel. Sylviane revint vers moi triomphante, je ne pus tirer d’elle un chiffre et je gardais sur moi la merveille de robe qui était parfaitement adaptée à la longueur de mon manteau. Une soubrette se chargea d’emballer mes vêtements encore pendus aux patères de la cabine d’essayage. Je ne pensais plus à ces « oripeaux » qui me semblaient déplacés dans ce lieu si raffiné. Je ne pouvais pas sauter au cou de Sylviane, mais j’avais très envie de le faire, je n’osais pas non plus lui proposer d’essayer un quelconque vêtement ne sachant pas où en étais après cette folie l’état de nos finances. Nous sortîmes de ce lieu presque irréel, Sylviane me prit par la main ce qu’elle ne faisait que très rarement en public, elle semblait très satisfaite. Je n’osais pas l’interroger sur le prix de la robe de peur d’être grossière, rompant ainsi le charme de ce moment magique. Elle me conduit sans me poser de question vers notre voiture garée très près de là dans une rue parallèle à l’Avenue Montaigne. Sans plus de discours, elle s’installa au volant puis nous quittâmes le parking. Elle descendit les Champs Elysées, jusqu’à la place de la Concorde , prit la voie sur berge. Elle me regardait du coin de l’œil pour savoir si je poserais ou non la fatidique question : où allons nous ? Je m’en gardais bien, ménageant le suspens. Nous nous dirigeâmes alors vers l’Hôtel de Ville, nous prîmes la rue des Archives où Sylviane chercha à se garer. Le mystère était pour moi de plus en plus complet, elle trouva alors un parking rue des Francs Bourgeois, en m’invitant à descendre. Elle me rejoint sur le trottoir, nous fîmes quelques mètres jusqu’à un superbe hôtel particulier. Elle sonna, par l’interphone elle annonça nos noms respectifs. La grille s’ouvrit, un employé vint à notre rencontre, nous salua fort poliment. Nous entrâmes dans un vaste salon dont un mur était recouvert d’une tapisserie gigantesque qui ne semblait pas avoir été tissée hier. Le « domestique » nous servi une coupe de champagne millésimé de 1995, Sylviane me regarda dans les yeux en me disant : « nous sommes chez nous ».


Responsable du site : Lucie Sobek


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