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HOMMEFLEUR, le site pour les hommes qui aiment les femmes, au point de vouloir leur ressembler !

« », une petite histoire imaginée par marietherese

1 PROMENADE LE LONG DU LAC marie therese marietheresekoest@yahoo.fr 20-10-2007, 14:38 Ce récit n'est pas un récit anodin. Ce récit contient un message.
C'est ce que je crois. C'est ce que je crois qui aurait pu se passer.
C'est ce que je crois qu'il se passerait s'il revenait se promener sur terre et rencontrait l'une d'entre nous.
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PROMENADE LE LONG DU LAC
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Le jeune homme barbu marchait le long du lac avec ses compagnons. Ils allaient de village en village. Il parlait. Il leur parlait comme on parle aux enfants. Ses paroles étaient douces et semblaient faciles à comprendre. Il parlait de choses simples et belles qui paraissaient incroyables et impossibles tant qu'il n'avait pas plongé son regard jusqu'au fond de votre cœur.
Il aimait raconter de belles histoires pleines de symboles. Son regard était doux et ne devenait vif et précis que lorsqu'il parlait avec fermeté de non-violence. Il parlait beaucoup avec Jean, qui était souvent à sa droite. Jean était le plus doux de ses compagnons.
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Un jour, entre deux villages, ils virent de la poussière au loin. Leur attention fut attirée par des cris. Un groupe s'avançait vers eux. Des gens poussaient des vociférations. On distingua bientôt des bâtons menaçants brandis au-dessus des têtes. Une femme se trouvait devant le groupe. Trois notables marchaient juste derrière elle, la désignaient souvent et se répandaient en invectives.

Le jeune homme, intrigué, s'arrêta un moment pour mieux distinguer la scène. Lorsqu'il comprit ce qui se passait, lorsqu'il vit les coups de bâton qui tombaient sur le dos et les bras de la femme, il se remit en marche d'un pas vif et rapide. La femme était en pleurs. Du sang coulait de multiples blessures. Son bras gauche soutenait son bras droit qui pendait bizarrement le long de son corps. Elle boitait.
Il les rejoignit et leur barra le chemin. Son regard était dur, ses sourcils étaient fortement froncés.

La femme, à la vue du jeune homme immobile, eut un sourire d'espoir qui illumina son visage ravagé par les larmes. Elle marcha rapidement vers lui, en boitant fortement, trébucha et tomba à terre juste devant lui. Rassemblant ce qui lui restait d'énergie, dans un sursaut, elle tendit son bras valide dans l'espoir de toucher son vêtement. Sa main n'arriva pas assez loin. Comme pour protéger au moins sa main, elle l'enfonça dans le sable du chemin. Elle leva ensuite son visage vers le jeune homme, telle une supplication muette.
Le jeune homme et ses compagnons avaient pu voir que ce n'était pas une femme, une vraie femme, mais un homme habillé en femme.
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Le groupe continuait à vociférer et à agiter des bâtons.
Un des notables prit la parole:
"Toi qui dis être envoyé par notre Père, toi qui nous apportes la bonne nouvelle, dis donc à ce pervers, à cet immonde déchet, à cet homme habillé en femme de déguerpir, de s'éloigner de notre village. Dis-lui de cesser de nous scandaliser. Dis lui de nous laisser en paix.!"
Le jeune homme se taisait et se tenait immobile. Il regardait de son regard calme tout ce qui se passait devant lui. Il regardait les notables et les gens du village, regardant chacun droit dans les yeux. La foule se calma peu à peu. Certains se demandaient déjà ce qu'ils faisaient là.

Puis le jeune homme regarda l'homme habillé en femme. Il tourna l'intérieur de ses mains vers cette personne couchée à terre devant lui, en un geste de paix et de protection. Tous les gens de bonne volonté qui se trouvaient là virent la détresse de cette personne et comprirent qu'elle souffrait d'être ce qu'elle était.
Les cris et les vociférations avaient cessé.
La personne ne tremblait plus que légèrement. Ses pleurs séchaient sur son visage.
Le jeune homme s'est baissé, et a mis un genou en terre. Il a placé sa main gauche sur l'épaule de la personne et a glissé sa main droite dans le sable, sous la main enfouie.
Les tremblements ont disparu. La personne avait un regard étonné.
Le jeune homme a élevé doucement sa main, entraînant la main enfouie. Les deux mains quittèrent le sol. Du sable s'échappait des mains réunies. Le sable qui s'écoulait était noir et formait un tas, que l'on distinguait bien sur le sable blond du chemin.
Les spectateurs regardaient, le jeune homme souriait.
Sans qu'il soit dit un seul mot, tous comprenaient ce qu'il se passait. Ils comprenaient la signification de ce sable qui coulait, telle la douleur qui quitte le corps torturé. Le sable a coulé longtemps des mains enlacées.
Lorsque le sable s'est arrêté de couler, le jeune homme a dit d'une voix ferme :
"Femme, relève-toi !"
Jean est venu l'aider. Il a saisi le bras guéri. Le sang des blessures ne coulait plus.
La femme regardait de tous côtés.
De sa voix ferme et douce, le jeune homme s'est encore adressé à la femme :
"Que ma paix soit avec toi !"
La femme, abasourdie, les yeux écarquillés, d'un geste lent et grave de la tête, a accepté la paix offerte. Ensuite elle lui a souri.

Elle pouvait maintenant marcher sans boiter, bouger ses bras sans douleur. Elle ne pleurait plus. Son visage était comme illuminé de l'intérieur. Elle faisait glisser ses mains sur son visage pour en apprécier la nouvelle douceur. Elle regardait ses mains avec plaisir. Elle sentait son corps devenu tel qu'il aurait dû être. Surtout, elle sentait maintenant que les autres portaient sur elle des regards différents. Elle ne subissait plus ces regards lourds, étonnés, inquiets ou furieux. Elle ne sentait plus la peur des autres la repousser.

Un des notables a voulu continuer. Il s'est avancé. Il a levé son bâton et a ouvert la bouche. Il s'est immobilisé lorsqu'il a croisé le regard du jeune homme. Sa certitude s'est troublée, une brèche s'est formée, le doute est passé. Il s'est vu dans les yeux du jeune homme. Il s'est vu tel qu'il était. Il a vu de l'extérieur ce qu'il était en train de faire. La lumière est entrée en lui. Sa vocifération n'a pas été lancée. Sa bouche s'est fermée. Son bâton lui a échappé. Il a pris conscience de sa méchanceté, du mal qu'il avait fait, de la souffrance qu'il avait provoquée. La honte et le remords l'ont envahi. Ses yeux ont chaviré et cherché du secours. Il est tombé à genoux et a tendu humblement la main vers la femme, dans un geste de repentir et de demande. La femme a compris la douleur du notable. Elle s'est souvenue de ses souffrances passées. Elle a fait taire ses rancœurs, son désir de vengeance, a été prise de compassion, a penché la tête et lui a souri. Elle a eu vers lui un geste de paix. Le notable a été envahi par une douceur qu'il n'avait jamais connue auparavant. Il a su qu'il était pardonné. La femme a été envahie par une douceur qu'elle n'avait jamais connue auparavant. Elle a connu la joie de donner.
Le jeune homme avait suivi la scène et souriait lui aussi.
Le notable était éberlué. Les deux autres notables ont dû l'aider à se relever. Ses yeux étaient dans le vague, encore pleins de la lumière qu'il avait vue. Son sourire était comme celui des très jeunes enfants.
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Voyant que le calme était revenu, que le moment était propice, le jeune homme s'assit sur une pierre et annonça :
"Je vais vous parler maintenant de l’amour de mon Père."
Ils s'assirent autour de lui et l'écoutèrent.
Lorsqu'il eut terminé de parler, un grand silence se fit. Personne ne parlait. Personne ne posa de questions, car elles étaient inutiles. Les regards étaient doux et rêveurs.
Après un long moment, après avoir parcouru lentement du regard l'assistance, le jeune homme s'est remis en marche. Il a repris sa promenade le long du lac. Ses compagnons et la femme l'ont suivi.
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Le soir ils sont arrivés dans un autre village. Ils y ont partagé le repas. Ils ont mangé ensembles, près du puits. La femme voulut se rendre utile. Elle a lavé les pieds du jeune homme et de ses compagnons.
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Le lendemain, au matin, le jeune homme, suivi de ses compagnons, est parti vers un autre village. Il parlait beaucoup avec Jean, les autres écoutaient. La femme les suivait.
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Au troisième jour, au troisième village, la femme est restée assise dans le village, au matin, près du puits. Elle a laissé partir le groupe. Ils ne se sont pas dit au revoir. Un simple regard, un sourire, un petit signe de la main leur ont suffi.
Elle a suivi du regard le départ du groupe. Elle a observé longtemps la poussière soulevée. Lorsque toute la poussière fut retombée, elle regarda le monde autour d'elle et le trouva très beau.
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Elle avait échangé dans son cœur son tas de sable noir contre un tas de sable blond et chaud.
Elle avait échangé sa souffrance passée, contre de la compassion et de la douceur, qu'elle allait maintenant offrir autour d'elle.
Sereinement elle attendit son destin.




Marie Thérèse KOEST


Responsable du site : Lucie Sobek


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