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« », une petite histoire imaginée par marietherese

1 LA VACCINATION marie therese marietheresekoest@yahoo.fr 18-06-2005, 17:06 LA VACCINATION

Je suis garçon de laboratoire. Je travaille au laboratoire municipal. J’ai une petite vie bien tranquille. Mon patron, le professeur, est un homme charmant. C’est un homme âgé. Il est bien gentil. Il me fait confiance pour toutes les choses de la vie courante du laboratoire. C’est une confiance qui l’arrange bien, car en fait, tout ce qui l’intéresse ce sont ses recherches.

Je verse des produits dans des éprouvettes, j’effectue des analyses, je note des résultats, je fais tout comme le professeur me l’a montré. J’aime bien d’employer les appareils qui ont de jolies lumières, ceux qui ont des mouvements élégants, ceux qui émettent des bruits agréables. La machine que je préfère c’est la centrifugeuse. J’aime bien son bruit de soucoupe volante lorsqu’elle se met en marche et prend de la vitesse. J’aime poser le bout de mes doigts sur sa paroi et les sentir vibrer. J’aime aussi coller mon corps entier à l’appareil en fermant les yeux, l’entourer de mes bras, les mains bien à plat, et sentir ses vibrations m’envahir.

Je travaille actuellement sur un vaccin contre la grippe. Je dois préparer toute une série de doses, suivant un schéma compliqué que le professeur m’a indiqué sur une grande feuille de papier.

Le professeur m’a parlé ce matin d’une réunion qui aura lieu cet après-midi dans son bureau. Il m’a demandé d’y assister. Il ne se souvenait plus du sujet, mais il savait que c’était une réunion très importante.

Le maire était surnommé " le Taureau ". C’était la première fois que je le voyais de près et l’image était saisissante. Son surnom n’était certainement pas usurpé. Il émanait de lui une forte impression de puissance qui évoquait cet animal somptueux et belliqueux. Il entretenait sa réputation en faisant beaucoup de bruit autour de lui et en s’agitant énormément. Il ne restait pas en place plus de deux minutes. Il ne demandait rien mais il exigeait tout. Il détestait attendre. Si ses désirs n’étaient pas assouvis à temps il fallait s’attendre à le voir rugir et tempêter. Il avait alors une façon de racler son pied gauche à terre qui ne présageait rien de bon. Sa secrétaire, une petite jeune femme mince et frêle était terrorisée par ce malabar. Elle tournait sans cesse autour de lui, guettant ses froncements de sourcils qui lui indiquaient ce qu’elle avait à faire dans l’immédiat. Elle s’appliquait à sa tâche démesurée avec une énorme bonne volonté, essayant d’éviter ses dramatiques exclamations : " MAIS ENFIN ! " qu’il accompagnait de son célèbre geste des deux bras levés au ciel.

Me voyant m’approcher de la table de réunion, il me fixa. Sans détourner de moi son regard lourd et désapprobateur, il s’inclina quelque peu vers sa secrétaire. Celle-ci lui donna quelques explications, désigna légèrement de sa main élégante le professeur occupé à dessiner avec application une jolie fleur sur une page de son carnet de notes, et ensuite moi-même qui étais parfaitement immobile, le regardant calmement. Elle eut vers moi un très rapide petit sourire de connivence. Je le lui rendis. D’un très léger hochement de tête accompagné d'un grognement, il toléra ma présence.
Le maire tapa violemment du poing sur la table afin de marquer le début de la réunion.
« Cela suffit ! » Il nous expliqua que la situation était intolérable. Sa ville était devenue un repère de pervers et de dépravés. En s’y promenant le soir, lui et ses amis, donc des gens parfaitement normaux, avaient rencontré récemment une faune invraisemblable. Il eut un petit rire gras en nous expliquant que des sous-hommes, des hommes habillés en femmes hantaient un quartier proche de la gare. Ils déambulaient seuls ou en groupe autour d’un bar « La ROSE ROUGE » qui semblait être leur lieu de rassemblement. Ces gens, de genre peu déterminé, si on pouvait encore les nommer des gens, représentaient un danger pour notre belle jeunesse. Il ne voulait plus de cette situation scandaleuse dans sa ville. Il fallait se battre tous ensembles contre ce danger. Il exigeait de tous un effort.

D’un grand geste théâtral, le maire sortit une coupure de presse de son dossier et la plaça sur la table devant le professeur qui continuait tranquillement à dessiner sa fleur. Le professeur y jeta un rapide coup d’œil. Je vis de loin qu’il s’agissait d’un de ses articles parus récemment.
Il y était question de code ADN, du virus de la grippe et de ses vaccins.

Le professeur s’était arrêté de dessiner. Il était absorbé par ses réflexions. Je fis un signe vers les autres pour leur demander de rester calmes et d’attendre. Après plusieurs minutes, le professeur se lança dans une longue explication fort compliquée. Je vis assez vite que le maire avait lâché prise. Sa secrétaire tint le coup bien plus longtemps.
Après dix minutes, le professeur s’arrêta brusquement et recommença tranquillement à dessiner sa fleur.

Le maire avait un air ahuri et cherchait de l’aide du regard. Je pris la parole pour expliquer que le professeur pouvait modifier une partie du code ADN de la population de la ville en employant une particularité du vaccin contre la grippe qu’il venait de découvrir. Le vaccin était en cours de préparation. Il nous suffirait d’avoir du sang provenant d’un groupe de référence ayant un comportement sain pour que le professeur puisse procéder à ses mélanges compliqués. Le produit final serait inoculé à la population qui était déjà prévenue de cette campagne de vaccination massive. Le professeur estimait que quelques mois après cette vaccination, la population de la ville aurait un comportement en accord avec le code ADN du groupe de référence.

Le maire comprenait petit à petit. Son visage s’éclairait au fur et à mesure que ses idées faisaient leur chemin dans son cerveau. Il se tourna vers sa secrétaire qui lui proposa de mettre à contribution notre équipe de football. Le visage du maire rayonnait maintenant. Il tenait beaucoup à son équipe de football et l’idée de la mettre ainsi en valeur l’enchantait.
Il dit à sa secrétaire que son idée était excellente. Elle rougit de confusion, visiblement peu habituée à recevoir des compliments de son patron.

Trois jours plus tard, les fioles de sang furent amenées au laboratoire. Elles étaient accompagnées par une escorte de policiers motocyclistes. Les fioles furent remises en mains propres au professeur qui signa une décharge. Dès que les policiers furent partis, il me confia les précieuses fioles, me donna une tape sur l’épaule et retourna à ses chères recherches.

Le maire voulut marquer l’événement. Il avait fait organiser une grande cérémonie au stade municipal. Il fut le premier à boire solennellement sa dose de vaccin. Les notables, les gens importants, les fonctionnaires, les corps de police et de pompiers ainsi que les employés des grandes sociétés de la ville suivirent son exemple.
Les autres habitants de la ville furent vaccinés durant la semaine suivante.

Six mois après notre ville était devenue bien plus agréable à vivre. Mes copines pouvaient enfin vivre leur vraie vie au grand jour. Il y avait beaucoup plus de copines. C’était charmant de rencontrer les nouvelles, celles qui découvraient ce nouveau genre de vie.

Dans le temps, du temps de notre clandestinité, nous étions toutes contentes de trouver par hasard une nouvelle copine. Nous lui donnions une grande sœur, une marraine qui guidait ses premiers pas. Nous prenions plaisir à l’initier à tous ces nouveaux plaisirs. Pour la fêter nous organisions discrètement une petite fête dans l’arrière salle du bar " LA ROSE ROUGE ". C’était toute une histoire.
Maintenant, elles sortent du placard par dizaines. Nous les fêtons par groupes entiers dans la salle principale de notre bar préféré.

Avant, nous étions cantonnées dans notre arrière salle. Certaines, les plus courageuses se risquaient dans les ruelles environnantes. Maintenant la ville est à nous. Nous allons sans problème dans tous les lieux publics. Nous sommes acceptées partout. Le soir les boulevards sont fort animés. Beaucoup de copines aiment à s’y promener en montrant leur nouvelles tenues. Il est maintenant bien plus facile qu’avant de trouver de jolies tenues adaptées à nos morphologies car plusieurs nouveaux magasins spécialisés se sont ouverts. Ils sont tenus par des copines. Nous ne devons plus nous cacher pour y entrer. Nous ne devons plus y inventer des prétextes pour y acheter nos trésors.

Dès que la vaccination fut terminée, le maire a tenu à constater par lui-même les résultats obtenus. Il voulait voir de ses propres yeux l’assainissement de sa ville et l’éradication de la vermine. Il se déplaçait dans sa grosse voiture. Sa secrétaire lui servait de chauffeur.
Il allait d’un endroit à l’autre et rencontrait ses nombreux amis, leur faisant de grands signes de victoire.

Après quelques jours, il n’en croyait pas ses yeux. Il voyait des gens de cette sorte un peu spéciale se promener tranquillement sur les boulevards de sa ville, alors qu’auparavant ils se terraient dans les ruelles et s’encouraient à la vue de sa grosse automobile. Il voyait des travestis à la terrasse des cafés, discutant en groupe de la nouvelle mode d’été. Lorsqu’il a réalisé que la splendide créature qu’il suivait rêveusement des yeux depuis un moment était un de ses amis politiques, il s’est affolé. Il a voulu faire interdire le club de football, faire disparaître ses membres dans d’horribles accidents, les jeter en prison, mais il n’en a pas eu le temps.
J’avais bien soigné sa dose, qu’il avait tenu à boire symboliquement le premier.

A présent, il aime bien qu’on l’appelle " Taurelle ". Elle aime bien les tailleurs trop petits, forts serrants, aux couleurs criardes. Elle aime bien les maquillages voyants et contrastés. Elle aime bien les perruques qui lui donnent une chevelure abondante. Elle aime bien les tout petits sacs à main et les talons hauts forts hauts. Elle aime bien de marcher en se dandinant, à tout petits pas, en suivant Marcel.

Marcel aime bien les vêtements en cuir garnis de chaînes. Il s’est laissé pousser la barbe. Il fait beaucoup de culture physique pour muscler son corps d’ancienne secrétaire. Il tient souvent en main sa badine qu’il agite continuellement et fait claquer sur son pantalon ou ses bottes en cuir. Il aime se promener en ville, suivi de Taurelle. Elle suit des yeux l’extrémité de la badine qui lui transmet les ordres de son maître. Parfois elle ne comprend pas bien. Il doit se retourner alors et lui donner quelque explication complémentaire à l’aide de ses sourcils qu’il a maintenant fort épais. Elle marmonne alors quelques mots d’excuse, de demande de pardon qu’il n’écoute même pas. Lorsqu’elle ne comprend toujours pas, il lève sa badine vers elle. Elle ferme alors les yeux, penche un peu la tête, lève ses bras autant que le lui permet son tailleur trop petit, prend un air de martyre ravie par ce délicieux supplice et se met à tourner lentement sur elle-même.
Parfois, en souvenir du passé, Marcel s’installe à la terrasse d’un café, laisse Taurelle debout sur le trottoir, et posant sa badine en évidence sur la table, la met à disposition des copines.

Taurelle prend alors sa pose de martyre ravie. On voit son pied gauche glisser lentement sur le sol, en signe de plaisir intense. Les copines, qui sont bien gentilles, lui font plaisir en agitant devant elle la badine. Aucune ne l’a jamais frappée. Il faut dire que le spectacle de Taurelle en extase est fascinant. Nous réclamons alors le silence afin de l’entendre murmurer de sa voix encore un peu rugueuse ses fameux :
"Enfin ! "

Par après Marcel permet à Taurelle de se joindre à nous. Taurelle ne boit plus que de l’eau minérale. Elle s’installe modestement sur le bord de sa chaise et commence à parler avec nous. Les vêtements sont son sujet de conversation préféré. Elle aime regarder, toucher, caresser, frôler nos différentes tenues. Elle ne tarit pas de compliments.
Lorsque Taurelle et les copines sont bien occupées à comparer et à commenter leurs sous-vêtements, Marcel s'occupe de moi. Il a une façon de s'occuper de moi qui me plaît beaucoup. Je l'ai surnommé "mon centrifugeur".

Notre équipe de football gagne tous ses matches. D’une part ils ont maintenant un style de vêtements nettement plus joli. Ils ont des coiffures, des jambes et des mains bien plus élégantes. Leur arrivée sur le terrain décontenance leurs adversaires les plus endurcis. D’autre part ce qu’ils ont perdu en puissance physique est largement compensé par leur intuition, leur sensibilité et leur sens de la communication en groupe bien plus développés qu’auparavant.

Le professeur est bien le seul à ne pas avoir changé. La plante verte de son bureau a un drôle d’air ces derniers temps.

Moi je suis accueillie chaleureusement partout où je vais.
Je suis l’héroïne de la ville, moi qui ai donné mon sang pour elle.


Marie Thérèse KOEST


Responsable du site : Lucie Sobek


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