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HOMMEFLEUR, le site pour les hommes qui aiment les femmes, au point de vouloir leur ressembler !

« », une petite histoire imaginée par marietherese

1 Une soirée à l'opéra jeanne jeanne.claude@femme.net 14-10-2004, 6:31 Gisèle est mon amie. Nous avons des plaisirs communs. Nous aimons les belles choses, le luxe, la belle musique, les beaux vêtements. Nous nous sommes rencontrées par hasard, dans un parc. Je m'étais habillée pour sortir. J'y avais travaillé plusieurs heures, mais cela en valait la peine. Le résultat était impeccable. Tous les petits détails avaient été fignolés. Je n'étais pas de ces travestis qui s'habillent n'importe comment avec n'importe quoi, à la sauvette, sortent en rue sans préparation valable, stressent à mort, rentrent chez eux et crient victoire sur l'internet. Non, moi je me préparais méticuleusement, je me vérifiais, je me concentrais et puis je sortais faire une promenade calmement, sûre de moi, décontractée, profitant de cette particularité que la nature m'avait offerte à ma naissance. Depuis longtemps, je ne cherchais plus avidement le contact visuel avec les passants, en redoutant un intérêt soudain pour ma personne qui m'indiquerait que je serais découverte. J'étais parfaite, insoupçonnable et je le savais.

Ce jour là, je me promenais dans un parc d'un quartier chic. Mes souliers neufs m'allaient très bien, mais commençaient à me faire un peu mal. Il était temps de m'asseoir. J'avisai un banc. Sur ce banc se tenait une dame. Elle était très bien habillée, exactement comme j'aime qu'une belle femme soit habillée pour sortir prendre l'air dans un parc d'un quartier chic. Son attitude était élégante et très féminine. Elle regardait au loin, sans faire attention à ce qui se passait autour d'elle. Je m'assis sur le banc d'à côté, pris une pose qui semblait décontractée et naturelle, mais qui était en fait très étudiée et peu confortable. J'observai la dame pendant quelques minutes, toujours disposée à perfectionner mon côté féminin et à apprendre quelque chose. A un moment, elle sembla se rendre compte que quelqu'un l'observait. Elle scruta son entourage. Nos regards se croisèrent. A une petite crainte, à un petit manque d'assurance, à un tout petit frémissement durant ce court instant, je sus que Gisèle était travesti, comme moi.

Je me levai et vint m'asseoir sur son banc, à côté d'elle, avant qu'elle ait pu s'esquiver. Je la saluai d'un :
"Bonjour madame ! " d'une voix chaleureuse, cordiale et délicieusement féminine. "Je crois que nous sommes de la même famille." Continuai-je.

Je souriais en la regardant sans manifester aucune agressivité, ma main droite délicatement posée sous ma poitrine, dans la région du cœur. Elle comprit. Nous sommes restées longtemps sur ce banc à nous sourire. Nos regards nous détaillaient et nous complimentaient mutuellement. Nous nous étions trouvées. Nous étions ravies de ce cadeau inattendu.

Aujourd'hui je vais retrouver Gisèle chez elle. Nous allons passer l'après midi à nous préparer et ce soir nous allons à l'opéra. Nous avons nos habitudes et n'en sommes plus à nos premières sorties ensemble. Par accord tacite, nous nous retrouvons entre hommes. Nous sommes alors comme deux beaux-frères ayant épousé deux sœurs très proches, qui sont devenus copains par la force de l'habitude, par convenance, mais sans réel attachement. Nous nous parlons peu, et uniquement au masculin. Nous nous disons des choses banales et sans profondeur, simplement pour meubler poliment le silence. Nous commençons notre transformation ensembles. Nous prenons chacun à notre tour une douche dans la salle de bain, qui est splendidement aménagée. Le premier signale à l'autre d'une voix encore mâle, mais déjà chargée d'un peu d'émotion :
"La salle de bain est libre" et va se cantonner dans la chambre.

Dès que notre membre viril a disparu, dès que nous sommes emmaillotés, le ton change. Les timbres de nos voix se féminisent, notre conversation s'enrichit, devient cordiale, chaleureuse et joyeuse. Nous devenons les deux sœurs très proches qui ont grand plaisir à se retrouver. Nous utilisons des méthodes d'emmaillotage différentes. Gisèle utilise une banale petite culotte savamment renforcée par un système d'élastiques, qu'elle couvre d'une deuxième petite culotte légèrement plus grande et beaucoup plus jolie à regarder. Moi, j'utilise un morceau de toile à matelas coupé sur mesure, que j'agrafe au moyen de quatre épingles de nourrice. Dès que l'emmaillotage est réalisé, nous le signalons à l'autre, joyeusement, d'un :
"Ma chérie, je suis visible !".

Dès que nous sommes visibles toutes les deux, nous nous rejoignons. Notre bavardage s'installe. Nous ne parlons pas beaucoup des deux beaux-frères, il n'y a pas grand chose d'intéressant à dire à leur sujet. Par contre toutes les émotions, toutes les aventures, grandes ou petites, ressenties ou vécues par l'une depuis notre dernière rencontre doivent être racontées en détail à l'autre.

Gisèle s'est achetée un nouvel appareil. C'est un épilateur sophistiqué qui envoie d'un côté la cire chaude et l'aspire par l'autre extrémité. Il suffit de le promener lentement sur la peau. Elle prétend que c'est très efficace et aussi très agréable à utiliser. Elle veut me le faire essayer. Je m'installe confortablement et je me laisse faire. Elle a raison, il fonctionne très bien. C'est en effet très doux et efficace. Le résultat est agréable à regarder et à caresser. Tiens le bruit de l'appareil s'arrête brusquement. Manque-t-il de la cire ou est-il bouché ? Je ne sais pas. Gisèle l'examine. Elle ne sait pas non plus. Tant pis, il n'y a que le haut de ma cuisse gauche qui n'a pas été épilé. Sous ma robe de soirée, cela ne se verra pas.

Nous commençons à nous habiller seules. Chacune vérifie le travail de l'autre. Au fur et à mesure de l'avancement de notre transformation, nous nous rapprochons et le contrôle devient une aide. C'est ici le réglage d'une bretelle de soutien gorge, c'est là le réglage de la hauteur du jupon qui entraîne une pression de la main, une caresse, un effleurement. Bientôt, les frôlements, les caresses et les pressions furtives prennent le pas sur l'habillage.

Il est vrai que nous relevons aujourd'hui un défi. Nous allons passer la soirée à l'opéra. La plupart des travestis que nous connaissons essayent de passer inaperçus dans la foule. Ils considèrent une soirée comme réussie lorsqu'ils n'ont pas essuyé trop de regards réprobateurs ou moqueurs. Ma sœur Gisèle et moi, nous allons au contraire nous placer bien en vue, nous faire remarquer et attirer les regards. Il faut dire que nous sommes superbes. Gisèle a de jolies jambes. Elles sont très bien mises en valeur par ses bas et surtout par sa jupe qui lui arrive à mi-cuisse. Je l'ai bien prévenue : ''Assieds toi len-te-ment !''. Le haut de ses bas, très chers mais vraiment superbes, montre sa garniture de dentelle à chaque pas, et chaque fois qu'elle se penche, même légèrement. De mon côté, j'ai particulièrement soigné mon décolleté. Cela fait bien un peu mal. Les sparadraps tirent ma peau un peu fort et les morceaux de plastique découpés la repoussent et entrent dans ma chair, mais avec l'aide de deux sacs à légumes en plastique, remplis de cinq cent grammes d'eau chacun, j'obtiens une somptueuse poitrine de vedette italienne de cinéma, des années soixante. Même de très près, on jurerait que c'est du vrai. Mes jambes sont moins montrables que celles de Gisèle. Le bas de ma robe, constitué de longs panneaux de tissu, les camoufle adroitement aux regards. Lorsque je suis bien droite et immobile, l'effet est celui d'une belle robe longue de soirée. Dès que je suis en mouvement, les panneaux s'agitent et s'entremêlent, dévoilant quelque peu mes jambes mais détournant en fait le regard des petites imperfections de celles-ci. C'est un peu le procédé des voilettes, que l'on plaçait sur les chapeaux, qui gommaient les imperfections du visage. Faites attention, les papillons mâles, vous allez vous brûler les ailes ce soir.

Bien à temps, nous partons. Gisèle nous conduit en voiture jusqu'au parking de l'opéra. Elle me reconduira chez moi après la représentation, comme elle le fait d'habitude.

Avant de quitter la voiture je fixe sur ma robe, à hauteur de la poitrine, ma magnifique broche en argent que je viens de m'offrir. Je ne l'ai pas mise auparavant, de crainte que la ceinture de sécurité ne l'abîme.

Nous voilà installées. L'air de rien, nous examinons la salle et notre entourage. Tout va bien. Le public a l'air intéressant. Ce n'est pas comme dans les concerts donnés en plein air. On ne nous y verra plus. J'avais pourtant mis ma robe longue munie d'une série de petits volants d'environ deux centimètres de large. L'un de ces rubans faisait le tour complet de mon décolleté. La plus petite brise agitait tout cela. L'observation pendant plus de dix secondes de mon décolleté entouré de ces vaguelettes tremblotantes procurait une nette impression de vertige. Gisèle elle-même devait détourner le regard. Je m'étais, par précaution, munie de mon éventail, au cas ou il n'y aurait pas assez de vent. Ces messieurs qui assistaient aux concerts en plein air étaient-ils amorphes, ou vraiment trop âgés, ou distraits? En tous cas, j'ai tellement travaillé de l'éventail que j'ai eu mal au poignet pendant deux jours. Gisèle y a aussi mis le meilleur d'elle-même : elle a eu l'idée de faire croire que de petits cailloux s'étaient introduits dans ses souliers. Il fallait alors qu'elle se baisse, enlève son soulier, le bascule et le secoue avant de le remettre. Ce n'était pas facile, je venais donc l'aider. Je la tenais par la taille, je frôlais par inadvertance sa jambe avant d'enlever son soulier, je m'abaissais pour remettre son soulier en place pendant qu'elle tenait ses mains sur mes épaules nues. Tout cela en pure perte. Ces messieurs n'étaient intéressés que par la musique. Nos exhibitions ne les intéressaient pas. Ce que Gisèle et moi avions crus irrésistible, leur faisait détourner le regard, peut être pour ne pas nous embarrasser. Nous n'aimions pas les concerts en plein air. Nous préférions l'opéra.

Le spectacle peut commencer. La musique, les costumes, les décors sont superbes. Tout est à notre mesure. La musique est peut être un peu trop lente, car mon voisin semble avoir des difficultés à rester éveillé. Ca y est, il s'endort. Il s'endort et pose sa tête sur mon épaule. Je n'ose plus bouger. Sa tête glisse et repose maintenant sur ma poitrine. En sursaut, il se réveille et se redresse brusquement. Il entraîne dans son mouvement ma broche qui s'est accrochée dans ses cheveux. Le tissu de ma robe se tend, les cheveux lâchent leur proie et ma broche, tel un dard vient se ficher dans ma poitrine. Au début, je n'ai rien remarqué car le trou était très petit. C'est la sensation d'humidité qui m'a fait comprendre la situation. Mon air consterné a alerté Gisèle. Elle a un remarquable sens de l'humour. L'air de rien, comme si elle faisait un commentaire sur le spectacle, elle me glissa :
"Je crains que notre soirée à l'opéra ne soit à l'eau.", tout en me passant son foulard et son mouchoir.

Je ne savais pas qu'il y avait autant d'eau dans cinq cent grammes. Je compensais au fur et à mesure la perte d'eau par le foulard, le mouchoir et tout ce qui pouvait servir de rembourrage provisoire. L'avantage du grand décolleté était que je pouvais rembourrer mon soutien gorge sans trop attirer l'attention.

L'entracte arriva opportunément à la fin de la fuite. J'allais pouvoir me remettre de mes émotions. Nous nous sommes dirigées vers le bar. Je répandais bien quelques gouttes d'eau par terre, mais ce n'est pas cela que les gens regardaient. J'ai compris à ce moment la signification profonde des concours de '' T shirt mouillé''. Gisèle me dit gentiment :
"Petite polissonne dévergondée, je ne sais si je vais accepter de jouer avec toi ce soir." Car nous allions jouer à l'un de nos jeux favoris.

Il tenait de la provocation et du tennis. Il se jouait dans un lieu public ou des messieurs étaient présents. Nous devions provoquer de leur part un regard inquisiteur, d'au moins cinq secondes, vers une partie quelconque de notre anatomie. Nous étions face à face. Chacune inspectant la partie du public située derrière l'autre. Dès qu'un regard intéressé était détecté par l'une, il était signalé à l'autre par un chiffre correspondant à un codage convenu. Nous avions ainsi le loisir de mettre en valeur, de façon appropriée, la partie de notre anatomie qui intéressait le monsieur. Tous les coups étaient permis. La seule condition était que toutes deux y trouvent leur plaisir, ce qui n'était pas difficile. Si le regard durait plus de cinq secondes, un point était marqué. Le comptage des points suivait les règles du tennis. Nous parlions à voix basse de n'importe quoi, d'un air enjoué, élégant et de bon ton. Cette conversation servait de prétexte à la transmission des chiffres codés et de nos commentaires admiratifs ou dépités. Notre langage avait souvent des tournures grossières, cela ajoutait encore à notre plaisir. Mais cela n'avait pas d'importance car seuls nos rires cristallins, élégants, et féminins, fréquents lors des matches disputés âprement, étaient perceptibles par notre entourage. L'effet désopilant de Gisèle, se penchant aimablement vers moi, posant affectueusement sa main sur mon avant bras et me susurrant de son air suave :
" Tu es une belle raclure de salope ! " ajoutait encore à notre joie.

Pour agrémenter nos matches, nous avions pris l'excellente habitude de boire du champagne. Nous nous touchions souvent. Lors de nos premières parties, ce n'était pas le cas. Peut être étions nous rassasiées par les contacts lors de notre préparation ? Peut être était ce de la pudeur, ou une crainte de nous toucher en public ? Nous avions observé, par hasard, lors d'une partie un peu trop calme, l'effet de relance immédiat causé par la main de Gisèle posée quelques instants sur mon bras. Nous avions perfectionné cet effet de relance. Visiblement les mâles supportaient difficilement le spectacle d'une dame tripotant ouvertement l'objet de leur convoitise éventuelle. En cas de besoin, Gisèle venait carrément picorer dans mon décolleté, essayant d'enlever une petite poussière imaginaire, opération longue et délicate à cause de ses ongles qu'elle portait assez longs. Moi je lui proposais de nous déplacer quelque peu. Ce faisant, je plaçais mon bras autour de sa taille et d'un petit mouvement de la main, bien étudié, tendait un peu plus le tissu de sa jupe qui remontait encore. Ce soir, c'est moi qui ai gagné. J'avais été aidée par le haut de ma robe, qui mouillé, mettait bien en valeur le galbe de ma poitrine. Et puis il y avait le contraste entre mes deux seins. L'un était mobile et volumineux, l'autre était rigide et plus petit. Ce que j'avais cru un moment un handicap, se révéla un avantage. Ce n'était pas la première fois. Gisèle, qui tenait la comptabilité des points, avait à ce sujet des statistiques dont l'étude nous a permis d'encore améliorer notre attractivité. Un début de filage d'un bas par exemple, catastrophe tant redoutée au début, pouvait se muer en bienfait. Tout dépendait, bien sûr, de l'endroit ou il se produisait.

Le spectacle va reprendre. De notre démarche lente et somptueuse, nous regagnons nos places. Je m’assieds et reprends ma pose savamment étudiée. Je dispose mes jambes, mon buste, mes bras, et mes mains. Je place, d’un geste élégant, mon sac à main sur mes cuisses et place ma main droite sur le sac afin de bien mettre en évidence celle-ci.

Une robe longue à panneaux est agréable à porter. J’aime me voir marcher à petits pas et voir virevolter les panneaux. J’aime sentir ces étoffes que rien n’attache, sinon leur poids, glisser sur mes jambes. Mais elle a un inconvénient. Lorsque l’on s’assied, il convient de vérifier que l’on ne coince pas un panneau entre le sol et l’un de ses pieds. D’habitude je suis cette règle avec beaucoup d’attention. Aujourd’hui j’ai du être distraite par ces quelques déboires. Je n’ai pas vérifié avant de me lever. En me levant, j’ai entraîné l’un des panneaux qui était coincé par mon soulier. Le talon aiguille a transpercé le tissu. Le panneau, cloué au sol a été arraché de ma robe au niveau de la ceinture, mettant en valeur le haut de ma cuisse gauche, celle qui n’était pas épilée. Gisèle, d’un air d’affectueux reproche, me dit :
" Mais ma chérie, tu ne vas pas sortir comme cela, tu es à poil ! ."

Notre sortie de l'opéra fut moins somptueuse et solennelle que notre entrée. Je sortis de l'opéra en portant au bras gauche le panneau arraché comme si c'était un foulard. J'essayais du bras gauche de camoufler la partie manquante de ma robe. Du bras droit, je tenais mon sac que je ne parvenais plus à fermer, la charnière étant forcée, de telle façon que l'on ne voie pas trop la tache de sang due à la blessure du cobra. Gisèle, toujours prévenante, marchait autour de moi, essayant de me dissimuler quelque peu aux regards indiscrets.
Au parking, Gisèle, aimablement m'aida à m'installer dans sa voiture.
"Ma chérie, la prochaine fois, nous irons au cinéma, c'est moins dangereux." Me dit-elle de sa voix flûtée.
Elle me raccompagna devant mon immeuble. Elle sortit de la voiture pour m'aider à en sortir. Après un dernier petit bisou d'au revoir, elle m'encouragea d'un :
"Bonsoir ma chérie, rentre vite chez toi, couche-toi vite. Je te téléphonerai demain pour avoir de tes nouvelles, dors bien !".
J'eus encore le courage de saluer de la main son départ, puis je me dirigeai vers ma porte d'entrée.
Me coucher ! Me coucher ? Il me faudra d'abord retrouver ma clef !

Marie Thérèse KOEST


Responsable du site : Lucie Sobek


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