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« », une petite histoire imaginée par marietherese

1 Vacances marie thérèse jeanne.claude@femme.net 12-10-2004, 17:57 Je passe dans les couloirs de l'hôtel, descend le grand escalier et me dirige vers la piscine.
Mon joli corps attire les regards, c'est normal, il m'a coûté assez d'argent, d'efforts et de peine.
Je garde mes distances, fais semblant de ne pas voir les garçons, de ne pas voir leurs signaux. Je veux avoir la paix. Je suis en vacances.

Au bord de la piscine, couchée sur mon transatlantique, derrière mes grandes lunettes solaires, je les observe, sans bouger. Je les connais bien, je les connais trop bien. Je sais de quoi ils sont capables. Qu'ils languissent un peu, c'est bien leur tour. Moi aussi j'ai langui longtemps, très longtemps. J'observais de loin, comme eux le font maintenant. Je restais dans mon coin sans bouger, comme eux le font maintenant.

L'un ou l'autre, un peu plus hardi, un peu plus dégourdi, me fait quelques avances. Il se heurte à mon indifférence. J'agis exactement comme s'il n'était pas là. Je connais assez mon métier pour savoir, avec trois petits riens, un regard, une main posée de la bonne façon au bon endroit, un passage de langue sur mes lèvres, comment les enflammer et les avoir à mes pieds. Mais je n'en ai pas envie, pas maintenant. Je veux avoir la paix. Je suis en vacances.

Après quelques jours, j'en choisis un. Je le prends un peu timide, pas trop entreprenant. J'en veux un qui m'admire, un qui ne croit pas directement à sa chance, un qui va trembler de peur à l'idée de la laisser passer, un qui me laissera tranquille pendant quelques jours, car mon corps, mon joli corps est bien fatigué. Je l'ai trop employé. Je veux avoir la paix. Je suis en vacances.

Les autres attaquent, sans savoir qu'ils n'ont aucune chance. Les uns après les autres ils se brisent sur mon mur d'indifférence, comme les grosses vagues de la mer sur le mur en béton qui protège le port.

Je choisis l'endroit et le moment. Je connais bien ce genre d'hôtel. J'y viens souvent.

Je lui offre une chance de m'approcher. Au bon moment j'oublie mon roman, ou mon flacon de crème solaire, et je quitte lentement la piscine. Grâce à mes grandes lunettes solaires, je l'observe du coin de l'œil. Tout content, tout naïf, il court et me rapporte l'objet oublié. Je fais alors mine de découvrir sa présence. Je ne lui souris pas encore, mais le lui laisse espérer.
Je connais assez vite le numéro de sa chambre. Un employé de l'hôtel me renseigne sur ce que je veux savoir. Je ne prends que les solitaires qui quittent l'hôtel après moi. Si nécessaire je modifie mon choix initial.

Je laisse petit à petit approcher celui que j'ai choisi. C'est moi qui dicte la vitesse. Il ne faut pas que cela aille vite.
Je lui donne un petit peu d'espoir, de temps en temps, mais pas trop, et pas trop vite.
Il essaie de me parler, d'attirer mon attention. Je réponds parfois. Je fais alors une réponse courte. Il est décontenancé et troublé, lui que les filles rejettent d'habitude. Il insiste, il sent qu'il a une chance. Elle est petite, toute petite, mais il en a une.
Je le laisse m'offrir un verre. Je lui dis alors que je n'aime pas les dragueurs de piscine. Cela le calme un peu, le garde un peu à distance.
D'une voix neutre je lui transmets l'un ou l'autre souhait, sous forme de remarque banale.
S'il obéit bien, s'il fait tout ce que je prévois qu'il fera, il aura droit à quelques égards, minimes au début.
Mais il faut qu'il fasse attention, qu'il ne croie pas que le combat est gagné d'avance. Je lui ferai vite comprendre que c'est moi qui commande. Je viens où je veux, au moment qui me convient, et je déteste attendre.
Ils ne sont pas toujours dociles, il faut alors vite en choisir un autre.

S'il passe ces premières épreuves, il pourra ce soir danser avec moi, une ou deux fois.
Je resterai distante, lui montrant peu son emprise grandissante.

Je ne lui octroierai pas de danse lente. Ce ne sera que par hasard qu'il pourra l'une ou l'autre fois me toucher. Une fois même il pourra faire glisser sa main sur mon avant bras. Après il me raccompagnera à ma chambre. Il aura droit à un "bonsoir" gentil et correct, sans plus, et je refermerai vite ma porte derrière moi, sans le regarder une dernière fois.

Si je dois m'appuyer contre ma porte à peine refermée, si je dois fermer les yeux, si je dois chercher longtemps à retrouver une respiration normale, si je dois poser mes mains un peu partout sur mon corps et les faire glisser, si je le sens qui attend devant ma porte pendant longtemps, je saurai qu'il est temps, que le moment est venu.

Il aura une belle fête demain soir.

L'après midi il ne me verra pas à la piscine. Je passerai ce temps à me préparer pour lui. Je me ferai très douce. Je mettrai mes plus beaux atours, mes affaires les plus fines, les plus agréables à regarder et à toucher. Je prendrai le temps de soigner les plus petits détails. Il faut que ce soit une très belle fête. Il faut qu'il s'en souvienne toute sa vie avec émerveillement. C'est tout ce que je peux vraiment lui donner.

Ce soir il pourra danser avec moi tant qu'il voudra. Lui qui aime les danses lentes, il sera bien servi. Il va pouvoir tenir mon bras, faire glisser ses mains partout ou il voudra, poser ses mains sur mes hanches et m'attirer vers lui. Au début je serai encore un peu distante, mais bien vite je me rapprocherai. Je mettrai mes bras autour de son cou. Je poserai doucement ma tête sur son épaule. Ce sera bon, ce sera chaud. Il sera fort, tendre et doux. Je lui montrerai mon plaisir, enfin. Il me dira des choses gentilles. Je serai très gentille.
Je commencerai à faiblir, il sera temps que cela finisse.
Il ne faudra plus qu'il languisse plus longtemps.
C'est moi qui lui prendrai la main pour le conduire à ma chambre.
C'est moi qu'il plaquera contre la porte, sitôt celle-ci refermée, pour m'écraser sous ses premiers vrais baisers.

C'est moi qui me laisserai aller. C'est moi qui le laisserai faire. Je m'abstiendrai de le guider. Je ne lui prendrai pas la main pour la guider vers les endroits que j'aime et que je sais qu'il aimera. Il faut qu'il les trouve tout seul. Je poserai mes mains bien à plat sur les bords du lit et les laisserai immobiles. Je ne les ferai pas glisser sur son corps comme je sais qu'ils aiment tant que je le fasse.
Il ne faut pas qu'il se sente dominé, sinon il va s'arrêter.
Il ne faut pas qu'il se demande comment il se fait que cette jeune femme si convenable sait déjà toutes ces choses là.
Ce dernier soir sera un soir d'abandon, d'abandon total. Tout lui sera permis.
Je me sentirai soulevée par lui comme la barque au bord de l'eau est soulevée par la vague qui a traversé toute la mer pour arriver ici.
J'essayerai de faire un peu l'étonnée devant ce plaisir qu'il va me donner,
comme si c'était une des toutes premières fois.
Le regard humide et muet que je porterai après vers lui, et ce petit soupir heureux que je laisserai échapper seront mes derniers cadeaux.

Il ne sait pas que demain je serai partie. Il ne sait rien de moi. Il ne connait pas mon métier, mon activité, mes multiples abandons monnayés, qui ont payé mes vacances. Il croit que j'ai un travail normal.
Il m'a demandé mes coordonnées. D'un doigt sur sa bouche et d'un chaud sourire, je l'ai fait taire.
Il ne connaît de moi que mon prénom, qui n'est d'ailleurs pas le bon.
Il ne saura jamais comment j'étais quand je suis née.

Dans l'avion, regardant rêveusement le tapis de nuages, je pense à ce que j'aurais pu être, à ce qu'aurait pu être ma vie avec Jean, si j'avais été une jeune femme normale.
C'est vrai qu'il était vraiment très gentil celui-ci.
Aucune larme ne coule sur ma joue, comme dans les romans à quatre sous.
Des larmes, il y a longtemps que je n'en ai plus.


Responsable du site : Lucie Sobek


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