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« », une petite histoire imaginée par juliane en jupon

1 L’anniversaire (1) juliane en jupon 23-04-2008, 11:45 L’anniversaire (1)

Du plus loin que je m’en souvienne, j’ai toujours été attirée par les dessous féminines. Mes premiers souvenirs remontent à l’époque où je jouais avec mes petits voisins, du même âge que moi. Un jour, nous avons décidé, par un après-midi morose, désœuvrés et seuls, nos parents nous délaissant pour un repas bien arrosé que nous avions vite expédié, de nous rendre dans leur grenier. C’était un lieu où nous étions absolument tranquilles, les adultes n’y montant jamais : un petit paradis intime et enfantin en quelque sorte. Ce jour-là, donc, délaissant les habituelles activités, jeux de cow-boys, de lego ou de cache-cache, nous avons ouvert, chose que nous n’avions jamais faite auparavant, une vieille armoire qui se trouvait dans un coin de l’immense pièce. Une odeur de naphtaline nous a immédiatement chatouillé les narines et un nombre impressionnant de vêtements est apparu à nos yeux, déguisements variés, tenues de mariage, costumes antiques, habits féminins divers ; c’était un reliquat émouvant de générations antérieures.

Pris d’une sorte de frénésie, nous avons commencé à vider l’armoire pour en extraire ce qui nous semblait le plus intéressant à nos yeux : déguisements de pirates, d’officiers des siècles précédents, de princes médiévaux ou de guerriers asiatiques. Puis nous avons enfilé, toujours avec un rythme effréné, la tenue qui nous plaisait le plus. Jean, l’aîné, a mis un bandeau sur son œil, un pantalon court et une vieille chemise, il s’est emparé d’un vieux sabre rouillé et a crié « A l’abordage ! ». Carl, son cadet, s’est déguisé en une sorte de barbare, muni de braie et d’un casque viking et arborant une fausse hache à double tranchant du plus bel effet. Quant à moi je peinais à trouver ce qui me fascinait mais, en regardant sur l’étagère du haut, que nous n’avions pas encore explorée, j’ai aperçu des tissus blancs et roses garnis de dentelle. C’est à ce moment-là que j’ai reçu le premier choc féminin de mon existence. Cette vue m’a tellement troublé que j’en ai presque eu les larmes aux yeux et que j’ai été, pendant un long moment, incapable de faire le moindre geste. Mes petits voisins, d’abord tout à leurs jeux, se sont soudain rendus compte du trouble dans lequel je me trouvais. Jean s’est alors approché alors de moi et m’a dit, d’une vois très douce : «Tu veux te déguiser en princesse ? »

Cette phrase, prononcée avec une humanité dont je me souviendrai toute mon existence, m’a mis en confiance et j’ai répondu, chose que j’aurais imaginée impensable de ma part quelques secondes auparavant : « Oui, j’aimerais bien, mais… » Il m’a coupé la parole, toujours avec la même douceur et m’a dit : « Ne t’inquiète pas, ça sera notre secret à tous les trois. » Puis, se tournant vers son frère, il a ajouté : « N’est-ce pas Carl ?» Celui-ci a immédiatement acquiescé. Alors, pris d’une joie immense, je suis allé chercher le tabouret qui se trouvait au bout de la pièce, l’ai disposé devant l’armoire et ai commencé l’exploration de toutes les merveilles qui se trouvaient en haut de celle-ci.

J’en ai extrait des jupons, des fonds de robe, des jupes, des robes à volants et garnies de dentelle, des coiffes, des petits gilets, des hauts divers, le tout extrêmement féminin et tout à fait désuet. Je ne me sentais plus de joie et, avisant une vraie robe de princesse, avec un haut bustier rose et un bas qui faisait comme une grande corolle blanche, je suis redescendu de mon tabouret et j’ai commencé à l’enfiler. Je crois qu’à partir de ce jour, mon destin était scellé : les tenues féminines allaient dicter une bonne partie de mes comportements à venir. L’émotion que j’ai ressentie à ce moment précis, je l’éprouve encore, à peine atténuée, au moment où j’écris ces lignes, plus de trente ans après. Je me suis retrouvé ainsi habillée en princesse, en robe, devant deux garçons de mon âge. Je ne sais comment encore qualifier cette émotion : fut-elle du domaine de la sensualité, avec le contact de ces étoffes à la fois lourdes et délicates ? De l’intellect ? De la révélation ? Je pense plus simplement que, pour la première fois de ma vie, j’avais l’impression d’être à ma place, dans une situation qui était naturelle pour moi.

Lorsque j’ai eu terminé de revêtir cette merveille, j’ai immédiatement eu envie de peaufiner ce que j’avais si bien commencé, et en cherchant de nouveau dans l’armoire, j’ai découvert une petite coiffe, une sorte de serre-tête rose orné de perles, ainsi qu’un collier et des bagues, eux aussi en perle. Il y avait aussi, bonheur suprême, une paire d’escarpins roses qui, comme par magie se sont parfaitement adaptés à mes petits pieds. J’étais sur un nuage, j’éprouvais une béatitude telle que j’aurais pu rester ainsi des heures à me contempler, en adoptant diverses poses, devant le grand miroir qui trônait au fond de la pièce. Le bustier me faisait la taille toute fine, les perles brillaient sur mon front, autour de mon cou et sur mes mains et la jupe ample m’apportait une majesté et un maintien très féminins, renforcés par la présence des escarpins que je pouvais distinguer lorsque je levais un peu la jambe. Je me trouvais belle, féminine, bien.
Soudain, du bas de l’escalier a retenti une voix de femme : « Les enfants, vous venez, on mange le dessert ! »

Le charme qui m’emmenait loin, très loin, a été rompu par cet appel que j’ai trouvé, sur le moment, à la fois trivial et cauchemardesque. Mes voisins sont descendus immédiatement dans la salle à manger. Quant à moi, il m’a fallu un certain temps, à la fois pour retirer et ranger tous les beaux atours que j’avais portés quelques minutes, et pour redescendre sur cette terre qui, soudain, m’a paru terne et désespérante.

Quelques minutes après, je suis arrivé dans la salle à manger, rouge de confusion mais en même temps rempli d’une émotion qui ne m’a plus quitté de la journée. On me parlait, je ne répondais pas ; je mangeais mécaniquement mes profiteroles, pourtant mon dessert préféré, repensant tout au fond de moi à ce que je venais de vivre.

Le soir, seul dans mon lit, je me suis repassé en boucle toutes les actions, jusqu’à la plus infime, qui m’avait amenée dans cette tenue. J’évoluais entre le sublime et le tragique : en l’espace de quelques minutes, j’avais découvert un monde de bonheur inouï et je l’avais perdu définitivement


Responsable du site : Lucie Sobek


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