barcarena9@gmail.com
inforbart@gmail.com
malucao2017@outlook.com.br
isacczim@ig.com.br



Je me connecte  Hop !
J'ai perdu le mot de passe  Hop !
S'inscrire comme membre du site  Hop !

HOMMEFLEUR, le site pour les hommes qui aiment les femmes, au point de vouloir leur ressembler !

« », une petite histoire imaginée par chantaltrav

1 Marie jeanne 06-02-2007, 6:38
- Marie ?
- Oui ?
- Cela te dirait de venir faire du shopping ce soir avec moi ? C’est nocturne pour les fêtes.
- Tu sais bien que je ne peux pas prévoir à l’avance. En principe oui, mais si j’ai un client à sept heures moins cinq, je ne peux pas le mettre à la porte !
- Cela me ferait plaisir mon bébé tu le sais.
- Mais oui, à moi aussi. Je te retrouve devant l’entrée vers dix-neuf heures trente, ça te va. Si je suis retardée je t’appelle. Comme il te faut moins de temps que moi pour y aller, cela ne devrait pas te poser de problème.
- Entendu, on fait comme ça. Oh, comme je t’aime toi. Si on m’avait dit que cela me tomberait dessus ! Vivre en couple avec une belle fille comme toi, allez bisous mon amour ! Bonne journée !

A peine le temps de m’embrasser que Laure est partie comme un coup de vent !

J’ai rencontré Laure à l’hôpital où j’avais été admise suite à un grave accident de voiture. J’y suis resté près d’un an car mon état a nécessité plusieurs opérations lourdes. C’est Laure qui s’est occupé de moi pendant toute ce temps. Notre attachement s’est fait jour petit à petit. Nous n’imaginions ni l’une ni l’autre que cela puisse nous arriver, et pourtant …

Laure est une jeune femme très jolie, coquette comme vous ne pouvez pas l’imaginer. « Tu comprends, m’a-t-elle expliquée un jour, au travail je ne peux pas m’habiller. Il ne faut pas croire au fantasme de l’infirmière nue ou en lingerie fine sous sa blouse. Je suis toujours en combinaison ou en jupon et je ne mets que de la lingerie pratique toujours blanche. Alors quand je suis dehors et pendant mes jours de repos, je suis avide de porter de jolies choses ».

C’est pourquoi elle passe beaucoup de temps et dépense beaucoup d’argent en shopping. Je suis pareille, sauf que moi je dois m’habiller pour recevoir ma clientèle. Je suis audio-prothésiste installée à mon compte. Avec mon un associé Paul, nous avons monté l’entreprise ensemble, je travaille avec deux salariés.

Paul ? Il est là toujours présent. Sans lui, je ne serais pas la Marie d’aujourd’hui.

Laure partie, je me prépare également. Je décide de me faire belle pour elle ce soir. Tout en restant en apparence sobrement habillée, je vais m’arranger être la plus sexy possible pour elle.

Après m’être maquillée, j’enfile une guêpière en dentelles noires à parements parme. C’est un cadeau de Laure, elle a quatre jarretelles de chaque côté, ainsi les bas ne tournent jamais. J’y attache des bas chairs très fin. Je finis par un shorty et une combinaison en satin assortis à la guêpière. Je me sens bien dans ces vêtements si beaux. J’aime tellement sentir mes bas qui se tendent à chaque pas. Je mets dans mon sac une paire de bas à coutures bien protégés dans leur pochette, je les enfilerai ce soir car je ne préfère pas que les clients me voient ainsi.

Une paire d’escarpins noirs très simples, un top à fines épaulettes et un tailleur à petite veste cintrée et jupe serrée fendue subtilement sur le côté et m’arrivant juste au dessus des genoux, le tout noir ,terminent ma tenue. J’adore cet ensemble. La veste est découpée de telle façon qu’elle me permet de souligner les épaules avec les fines brides de ma guêpière et de ma combinaison. Je me sens très sexy ainsi. Je prends dans un sac une paire de bottes rouge a revers mousquetaire et talons vertigineux que j’ai cachée au fond du placard. Laure ne les connaît pas, ce sera la surprise de ce soir avec les bas à coutures.

J’attrape mon sac à main, un manteau et me voilà partie !

Pour tout vous dire, je reviens de très loin. Je goûte tous mes instants de bonheur avec une intensité que je n’aurais jamais imaginé avant mon accident de voiture. Paul n’a pas eu la chance que j’ai eu ce jour là.

PAUL

J’ai rencontré Marie il y plusieurs mois, bien avant cet accident en tout cas.

Je me suis installé dans la ville de N après mes études d’audio-prothésiste. Je cherchais du travail car j’avais fui B, la ville où j’habitais avant. J’y avais fait mes études et commencé à travailler dans un cabinet en tant que salarié.

Jean, qui avait fait ses études en même temps que moi, y travaillait aussi. Je ne l’avais jamais vraiment remarqué à l’époque, mais lui l’avait fait. Il est arrivé dans ce cabinet 2 semaines après moi et très rapidement ma vie est devenu un enfer. Il s’était monté tout seul un scénario comme quoi je refusais l’évidence, que nous étions fait l’un pour l’autre, il m’offrait des cadeaux (livres ou cd) que je ne pouvais soit disant pas ne pas aimer, me poursuivais de ses assiduités permanentes dès que nous étions sortis du cabinet.

J’ai craqué au bout de 6 mois et ai démissionné pour m’installer à N.

J’avais trouvé un appartement sympa très proche du centre ville. Ne connaissant personne, j’ai pris sur moi de me présenter à mes voisins de palier. Une jeune femme m’ouvrit, un coup d’œil me suffit pour la trouver ravissante. Bien que ne sachant rien d’elle, je lui proposai une invitation pour une sorte de pendaison de crémaillère le vendredi soir suivant.

- Je prévois pour combien de personnes ?
- Je suis seule
- Entendu, je m’appelle Paul, je vous attends pour 19h30
- D’accord, moi c’est Marie, à vendredi donc.

Je rentrai chez moi sur mon petit nuage. Je ne la connaissais pas, mais je me sentais presque flatté de parler à une si jolie femme. J’attendis le vendredi avec angoisse et impatience.

MARIE

Je me suis installée à N quelques mois avant de rencontrer Paul.

Lors de notre rencontre, je travaillais déjà dans un cabinet d’audio-prothésistes du centre ville mais j’avais envie d’être à mon compte. J’espérais faire la connaissance d’une personne avec qui nous pourrions monter notre propre cabinet.

C’est ainsi qu’un soir je rencontrai mon nouveau voisin Paul. Il venait d’aménager et m’avait gentiment proposer un apéritif chez lui. Il m’a paru timide mais gentil, en tout cas lui au moins n’a pas passé les quelques minutes de notre échange à me regarder des pieds à la tête. J’acceptai son invitation, après tout je ne connaissais pas beaucoup de monde et si nous pouvions bien nous entendre, cela nous permettrait à l’un comme à l’autre de palier notre solitude.

Je n’avais rien en tête vis à vis de lui, aucune idée préconçue. Pas une fois d’ailleurs, je n’ai pensé que nous pourrions avoir d’autres relations que de voisinage. Nous nous sommes bien entendus tout de suite. J’ai bien vu tout de suite que je ne lui étais pas indifférente, lui non plus ne me laissait pas de marbre. En général, je ne suis pas quelqu’un qui s’engage comme cela, même si le garçon me plait, j’ai eu trop de désillusions. Pourtant, ce soir là …

Pour cette première rencontre, je ne savais pas trop quoi lui offrir, aussi ai-je acheté une bouteille de whisky chez le caviste du quartier. Il me l’avait conseillée en me précisant bien que ce n’était pas du whisky de supermarchés mais un « single malt » de qualité. Paul se chargea par la suite de faire mon apprentissage à ce sujet.

Avant d’aller chez lui, je me changeai pour la soirée, jupe paysanne blanche à motifs légèrement rosés, tee-shirt du même rose, bottes également et des bas très clair tirant sur le même rose discret.

Un peu intimidée quand même, je sonnais à sa porte avec cinq minutes, très étudiées, de retard.

PAUL

« Bon, tout est prêt, les feuilletés et autres sont au four, je n’ai rien oublié, Marie a juste un peu de retard, tout va bien. Ah, c’est elle qui doit sonner. »

J’ouvris la porte et reste en arrêt tellement elle était belle, je lui tendis la main et quand elle me la serra je sens un courant électrique qui traversa mon bras et vint exploser dans ma tête. Elle était ravissante en dégradés de roses.

Elle porte une jupe paysanne blanche et rose qui lui arrive juste en dessous du genou, des bottes à fins talons hauts du même rose s’harmonisent avec un tee-shirt à manches mi-longues d’un rose un peu plus soutenu. Son maquillage est assorti.

Ces quelques secondes d’éternité se terminérent par une bise qu’elle déposa de ses lèvres rosées sur ma joue en posant sa main aux ongles roses sur mon épaule.

- Bonsoir. Tu vas bien, on se tutoie non ? On doit avoir à peu près le même âge. Je t’ai apporté ceci.
- Oh, merci, de l’Ardmore, tu t’y connais dis donc !
- Pas du tout, répond-elle en riant, c’est le conseil de mon caviste, mais je ne demande qu’à apprendre.
- Je suis à ta disposition. On va l’ouvrir, tu es d’accord.
- Avec plaisir, il n’est pas trop fort ?
- Non il est très doux, il a un goût entre fleurs et fruits, tu vas voir, il est excellent.

La soirée commençait sous les meilleurs hospices, sans le savoir elle était tombé sur un de mes péchés mignons.

Elle s’assit en face de moi, je découvris alors ses genoux gainés de rose pale ravissant ajoutant à la touche colorée de la soirée. J’étais séduit alors que nous ne connaissions pas encore.

- Tu aimes le whisky ?
- Oui, mais comme je te l’ai dit je n’y connais rien
- Tu as eu du nez, c’est le cas de le dire, car le caviste d’à côté est le meilleur de la ville, il a une collection impressionnante de whisky du monde entier. Qu’est-ce que tu aimes comme musique ?
- De tout, plutôt de la musique douce si on parle
- Ok, Loreena Mac Kennitt, tu connais ?
- J’adore !
- Et bien tu as gagné son dernier album, si tu l’aimes je te l’offre si tu ne l’as pas
- C’est gentil mais
- Pas de mais, cela me fait plaisir

Marie ce soir là ce furent des promesses de bonheur à l’état pur. A chaque moment de la conversation nous nous découvrions des points communs. Le maximum fut atteint lorsque nous parlâmes boulot.

- En plus, on fait le même métier !
- C’est pas possible !
- Et si, moi aussi je suis audio-prothésiste. J’ai quitté B pour essayer de m’installer à mon compte ici.
- Moi aussi, j’aimerais tellement le faire, mais je n’ai pas le temps de faire toutes les démarches avec mon travail au cabinet.
- Tu es salariée ?
- Oui
- Je l’étais jusqu’à maintenant, mais je n’ai plus envie d’avoir un patron.

J’avais énormément envie de lui proposer de chercher les moyens de nous associer mais je n’osais pas briser l’entente qui commençait à se faire jour entre nous.

- Si j’osais …
- Oui, Marie
- Tu vas penser que je suis folle, on ne se connaît pas, mais …
- Mais ?
- Cela te dirait que l’on essaie de monter un projet ensemble ?
- Rien ne saurait me faire plus plaisir !

Instinctivement, je lui pris la main, elle ne la retira pas.

- Excuse-moi, je …
- Non, moi non plus, je …

MARIE

C’est la première fois que je me découvre autant de points communs avec un garçon ! En plus, on a le même métier, la même envie de se mettre à notre compte. Réalisant à peine ce que je dis, alors que je ne le connais que depuis le début de la soirée, je lui dis :

- Cela te dirait que l’on essaie de monter un projet ensemble ?
- Rien ne saurait me faire plus plaisir !

Il me prend la main, je la laisse dans la sienne, je ne me contrôle plus, j’ai tellement envie de …

PAUL

Marie se penche vers moi, met sa main sur ma joue, elle m’embrasse, je l’enlace et la serre contre moi sans cesser de l’embrasser. Je sens sa poitrine contre la mienne. Je pose ma main sur sa jupe et commence à la caresser. Elle me laisse faire, je remonte lentement sous la jupe et découvre la douce lisère d’un bas attaché.

MARIE

Paul se penche vers moi, je mets ma main sur sa joue. Je l’embrasse, il m’enlace et je me serre contre lui sans cesser de l’embrasser. Je sens ma poitrine contre la sienne. Il pose sa main sur ma jupe, je le laisse faire, j’ai trop envie qu’il continue. Il commence à me caresser les jambes, le nylon de mes bas m’électrise. Je le laisse faire, il remonte lentement sous ma jupe et découvre la douce lisère d’un bas attaché. Il caresse ma peau, remonte le long de la jarretelle. Je n’en peux plus.

- Oui ! Oui !

PAUL

Dès le samedi matin, nous commençâmes à réfléchir à notre projet. Il allait falloir monter la société, négocier avec les fabricants, trouver un local, faire les travaux.

Etant sans travail, c’est moi qui allait m’occuper des démarches administratives et des entrepreneurs pendant que Marie s’occupait des négociations avec les fournisseurs.

Notre projet avança très vite finalement. Le plus difficile restait le local. C’est alors que son patron qui partait bientôt à la retraite lui proposa de racheter son cabinet avec les locaux. Avec l’accord de la banque, nous acceptâmes.

Nous décidâmes également à titre privé d’acheter nos deux appartements et de les réunir en un seul. Cela nous permettait de profiter du professionnalisme des entrepreneurs qui travaillent déjà sur le magasin.

Notre bonheur est sans nuage. Cela fait bientôt un an que nous sommes ensemble, ni l’un ni l’autre n’avons vu le temps passer

C’est alors qu’un soir en rentrant chez moi.

MARIE

Le téléphone sonne me faisant sortir de mes rêves.

- Marie ?
- Oui
- Alors, tu viens ?
- Oui mon bébé, on se retrouve à 19h30 à l’entrée principale
- D’accord mon amour, à tout de suite
- Laure !
- Oui ?
- Ne raccroche pas tout de suite, s’il te plait
- Qu’y a-t-il ? C’est ?
- Oui, j’étais en train de penser à tout cela, j’ai tellement besoin de toit mon bébé pour m’aider à accepter
- Ne t’en fais pas, je suis là
- Je ne sais pas ce que je serais devenue sans toi

Je commence à pleurer …

- Ne pleure pas, il ne faut pas. Tu vas abîmer ton maquillage et je veux la plus belle femme de la ville avec moi ce soir, promis ?
- Promis, à tout de suite mon amour.

Je ferme le magasin, enlève mes bas dans l’arrière boutique puis enfile mes bas à couture et enfin glisse mon pied dans mes bottes. Ces gestes me font toujours autant d’effet, quand j’enfile et j’attache mes bas, quand je glisse mes pieds dans mes chaussures à talons, c’est comme si je me voyais de l’extérieur avec le regard d’un autre.

Je file à mon rendez-vous avec la femme que j’aime.

LAURE

Les accès de détresse et de mélancolie de Marie me font à chaque fois le même effet, j’ai tellement peur qu’elle se fasse du mal. Elle est passée par tellement d’épreuves avant de redevenir celle qu’elle est, celle que j’aime.

- Laure !

Elle est là, elle court vers moi, elle est si belle, je la serre contre moi de bonheur.

- Tu est si belle ! Oh, ces bottes, elles sont neuves ?
- Oui, je les ai achetées en pensant à toi, elles te plaisent ?
- Oh oui ! Tu me les prêteras ?
- Non !
- Non ?
- Mais si mon amour !
- Et puis, je n’avais pas vu tes bas à couture, tu sais ce que j’aime, coquine !

MARIE

Elle me connaît si bien ma Laure, que deviendrais-je si elle n’était pas là pour me guider, m’aider à appréhender ce qu’est maintenant devenu ma vie.

Main dans la main, nous entrons dans le magasin pour une razzia.

D’abord dans le rayon chaussures, je lui offre une paire de botte comme les miennes de couleur bleu, exactement le même bleu que sa robe d’aujourd’hui et elle m’offre une paire d’escarpins noir à brides qui découvrent de façon tellement sexy le pied, j’adore. Pendant les essayages, je n’ai pas arrêté de lui caresser les genoux pour sentir ses bas sous mes doigts, cela me rappelle tellement de souvenirs.

Au rayon lingerie, elle feint d’avoir une échelle à ses bas et demande à porter tout de suite les bas gris souris à couture qu’elle vient d’acheter. Avec l’accord de la vendeuse, nos entrons toutes deux dans la cabine. Je lui enlève ceux qu’elle porte pendant qu’elles sort les neufs de leur pochette. Je les lui enfile et les attache en haut de ses cuisses. Ce geste me rappelle tellement de souvenirs. Je profite de la solitude la cabine et de ma position à ses genoux pour dévorer Laure, pas seulement des yeux, je la bois littéralement pendant que son pied gainé de fin nylon se faufile…

Oh Paul ! souviens-toi, si tu t’étais vu le soir où tu as reçu cette lettre.

PAUL

Dans le courrier, j’ai trouvé une lettre avec une écriture que je ne connaissais pas, je l’ouvris.

Oh non ! Ce n’est pas possible, c’est le diable en personne, pas lui ! Il m’a retrouvé.

Je mis ma tête dans mes mains, désespéré et m’assis sur la dernière marche de l’escalier. C’est ainsi que Marie me découvrit en rentrant.
MARIE

En rentrant, un soir, je découvrit Paul assis, prostré, sur une marche d’escalier. il tenait à la main un papier.

- Paul, que se passe-t-il ?
- Tiens lis, il me tends le papier

« Paul, mon Amour,

Je t’ai enfin retrouvé depuis que tu es parti de B. Tu as bien fait de partir, le patron est devenu fou. Moi aussi, j’ai démissionné. J’ai quitté cette ville où je ne te voyais plus et je me suis installé à N, bien décidé à te chercher si jamais tu avais trouvé quelque chose là-bas.

Par hasard j’ai vu une annonce sur un journal. Un cabinet de qui se crée et qui recherche un assistant, je suis allé voir ce qu’il en était. Une pancarte « Changement de propriétaire » barrait la vitrine, j’ai jeté un coup d’œil, tu étais à l’intérieur à discuter avec une homme plus âgé et une jeune femme qui donnait l’impression d’être sa fille.
Ce ne serait pas toi qui achèterais ce cabinet. Quelle chance, tu te rends compte nous pourrions à nouveau être ensemble.
Si tu savais comme je suis heureux à l’idée de te revoir.
Ton Jean »

- Mais il est fou ce type !
- Oui. Mais qu’est-ce que je vais devenir ? Il va recommencer à me poursuivre. C’est à cause de lui que j’ai quitté B. Sa seule qualité est que sans lui je ne t’aurais pas rencontrée.
- La seule chose que tu puisses faire, c’est de l’ignorer. S’il vient te voir au cabinet, tu repousses ses offres, nous n’avons besoin de personne. Si cela ne suffit pas, je me montrerai avec toi, cela devrais le dissuader.
- Oh, tu ne le connais pas.

PAUL

Trois jours plus tard, j’aperçus Jean devant la vitrine du magasin alors que je discutais avec un fournisseur. Il n’osa pas rentrer.

L’ancien propriétaire nous avait laissé la boutique, nous étions propriétaire depuis la veille. Marie suivait une formation de gestion à la chambre des métier, je supervisais la fin des travaux.

Dès lors, il passa tous les jours à la même heure en fin d’après-midi. Il avait choisi son moment, comme d’habitude. J’étais seul à la boutique chaque jour puisque je retrouvai Marie à la maison.

Marie me proposa de venir le lendemain. Je vis Jean traverser la rue avant qu’il ne nous aperçoive, alors Marie me prit dans ses bras et m’embrassa furieusement, m’interdisant du regard de jeter un coup d’œil à ce qui se passait de l’autre côté de la vitrine. Lorsqu’elle s’éloigna de moi, je tournai la tête, Jean était livide. Il partit presque en courant.

Deux jours plus tard, je reçus une nouvelle lettre.

« Paul, mon Amour,
Tu te trompes, que vas-tu faire avec cette fille. J’ai compris que tu voulais me tester. Cela me renforce d’autant plus dans ma détermination. Tu as réussi ton test, je ne t’en aime que plus.
A bientôt
Ton Jean »

Marie était aussi atterrée que moi en lisant ce tissu d’absurdités.

- Ma chérie, je ne vois vraiment pas ce que nous pourrions imaginer pour faire fuir ce type. Je vais partir, aller ailleurs, dans une autre ville.
- Non ! je t’aime, je te veux à mes côtés. Il est hors de question que nous cédions devant ce fou !
- A part porter plainte, je ne vois pas ce que je pourrais faire.
- Ca, c’est vrai, à part faire de toi une autre personne, je ne vois pas.
- C’est sur, tu as raison, une coup de baguette magique et hop, je suis un autre, pourquoi pas une femme tant qu’à faire, il croira que tu es devenue lesbienne et que je suis parti !
- Voilà, tu as raison, c’est cela la solution !
- Quelle solution ?
- Te transformer en femme, lui faire croire que je t’ai quitté pour une femme !
- Une femme ! moi, mais c’est impossible !
- A cœur vaillant rien d’impossible, et puis cela me plairait bien à moi de te voir en jupe !
- Marie !
- Non, je suis sérieuse, on pourrait essayer cela qu’en penses-tu. On a la même taille tu pourras emprunter mes affaires. S’il faut on en achètera pour toi. Je vais juste t’acheter des chaussures et surtout t’apprendre à devenir une femme tous les jours, tu devras te débrouiller seule sans moi s’il le faut. Il finira bien par perdre patience et s’en aller.

On ne peut pas dire que Marie avait été chercher une solution de facilité. Mais j’étais dans un tel état de désespoir que je n’entrevoyais aucune autre solution plus rationnelle et j’avoue que cela m’intriguait et m’attirait un peu.

- Entendu, si tu veux, mais comment vas-tu pouvoir m’aimer ainsi, je vais être ridicule.
- Tout d’abord, c’est toi que j’aime ensuite comme beaucoup de filles je me suis toujours demandé ce que cela faisait de faire l’amour avec une autre fille, avec toi je vais avoir la femme et l’homme en même temps, génial, non ?
- Si tu veux, dis-je un peu bougon
- Ne me dis pas que cela te laisse indifférent
- Que veux-tu dire ?
- Je vois bien comment tu me regardes, comment tu réagis quand je m’habille ou me déshabille devant toi, tu as l’air parfois fasciné
- Parce que tu es belle et que je t’aime
- Bien sur, mais pourquoi tu caresses toujours ma lingerie ? Pourquoi tu aimes me faire l’amour alors que je porte toujours mes bas et mes chaussures lorsqu’elles ont des talons aiguille ? Pourquoi tu semble irrésistiblement attiré par mes jambes, même quand je porte des collants ?
- Bon d’accord, c’est vrai, je suis fasciné par les vêtements féminins, c’est vrai que je me suis souvent demandé si le fait de porter de si jolies choses te font autant d’effet qu’à moi
- Réponse, oui, j’aime sentir ce contact sur mon corps, j’aime sentir une jupe virevolter autour de mes jambes, j’aime la sensation de marcher sur des talons hauts. Mais, dis-moi, tu n’as jamais mis de sous-vêtements féminins, tous les garçons le font au moins une fois dans leur vie, non ?
- Si, une fois, ma cousine et ma sœur m’ont habillé en fille pour rigoler, elles avaient 14 ans et moi 12. Je m’en souviens comme si c’était hier
- Tu vois bien, alors on commence tout de suite ?
- Là maintenant !
- Il faut t’habituer, comme cela demain matin nous pourrons sortir ensemble entre filles, faire les courses pour toi.
- Si tu veux, je me rends ! mais tu sais j’ai peur devant toi, j’ai tellement peur que tu me trouves si ridicule, que tu ne veuilles plus de moi
- Tu crois que j’aurais rebondi sur ton idée si cela n’avait trouvé de résonance en moi ? allons, Paul ! Je vais acheter de quoi faire de toi une jeune fille digne d’être aimée par moi et tellement belle que j’en suis devenue lesbienne. Je reviens. Au fait, tu chausses bien du 41, c’est ça ?
- Oui, soupirai-je

MARIE

Je ne sais toujours pas ce qui m’a pris ce jour là ! Transformer l’homme que j’aime en femme ! Si j’avais imaginé un jour les conséquences !

En fait, j’y ai pris énormément de plaisir, je m’en suis rendu compte très vite. M’afficher aux côtés d’une jeune femme de mon âge, savoir ce qu’elle cachait aux autres, sentir chez Paul l’éveil d’une féminité, découvrir chez l’autre ce qui l’attire chez vous, être attiré par les accessoires de la féminité, en faire des objets de désir de l’autre et non plus de soi. Telles furent les découvertes que je fis à cette occasion. Notre amour en sortit renforcé.

Excitée comme je ne l’avais pas été depuis longtemps, je me précipitai chez le marchand de chaussures acheter des escarpins à talons, pas trop haut pour un début. Je me voyais déjà les lui mettre au pied, sentir ses bas sous ma main. J’en profitai pour lui acheter plusieurs paires de collants de divers motifs et couleur. Je n’allais pas lui faire porter des bas tout de suite, il fallait qu’il s’habitue d’abord. J’avais au fond l’impression de devoir habiller une poupée vivante.

Au passage, je fis une réserve de crème épilatoire, j’allais en avoir besoin ! Il faudrait ensuite convaincre Paul (Paule, tiens oui, pourquoi pas au moins je pourrai utiliser son prénom en public) de fréquenter un institut ou de passer lui-même à des méthodes plus efficaces.

Devant l’entrée de l’immeuble, j’eus une idée qui pourrait faire plaisir à Paul. Je retournai faire quelques courses et revins à la maison.

Paul n’avait pas bougé, il était toujours aussi apathique.

- Que se passe-t-il ?
- Rien, je dois juste prendre l’apparence d’une femme pour fuir un type à qui je n’ai pas le courage de casser la gueule. Même si cela peut nous plaire tous les deux, ce n’est pas si facile que cela d’assumer une telle transformation en public
- Tout d’abord, il ne servirait à rien de lui casser la gueule,
- Mais je vais être ridicule dehors, tout le monde va voir que je suis un travesti !
- Tu es beaucoup plus féminin que tu ne le penses ! Cela dit être une femme n’a rien de ridicule, merci pour nous !
- Ce n’est pas ce que j’ai voulu dire Marie, au contraire, mais …
- Si tout veux tout savoir, je suis persuadée que tu n’auras pas l’air ridicule car tu as des traits fins, tu n’es pas le prototype de James Bond ou de Monsieur Muscle. Fais moi confiance. Si ça se trouve tu ne voudras plus jamais reprendre ton apparence masculine après.
- Mais, toi, tu en penses quoi ?
- Au risque de t’étonner, alors que justement je devrais trouver cela ridicule, cela m’excite plutôt, et puis, grâce à toi je pourrai faire l’amour à une femme sans changer d’attirance sexuelle !
- Coquine, dépravée ! dit-il en me sautant presque dessus
- Paul, attends, nous avons d’autre choses à faire si nous devons mettre au point notre stratagème pour demain

PAUL

Une tornade a envahi l’appartement, elle est revenue chargée de paquets.

- Marie, mais qu’est-ce qui t’arrive ? On dirait que cela t’excite de me travestir ?
- Si je te disais que oui
- On dirait que tu joues à la poupée grandeur nature
- Un peu peut-être, mais en plus, as-tu une autre solution ?
- Non, tu as raison, je n’en ai pas.
- Alors, tu viens avec moi à la salle de bain et tu me rejoins ensuite.

Me voilà enduit de crème des pieds à la tête et jusqu’au bout des doigts, enfin presque partout. Je suis les prescriptions de Marie et découvre une fois la crème dissoute dans l’eau un tapis de poils à mes pieds. C’est un impression bizarre de se voir ainsi.

Je dois aussi avouer que je me projette dans ce qui va m’arriver. Après cette épilation forcée, je me sens différent, je l’avoue.

J’arrive dans la chambre et découvre sur le lit la tenue que portait Marie notre premier soir.

- Marie !
- Cadeau ! Si tu savais comme cela me fait plaisir de t’offrir ce souvenir si doux mon amour. Viens, je vais t’aider à t’habiller.

Marie souleva le tee-shirt et je découvris les merveilles que j’avais admirées et tant caressées sur elle.

- Ce ne sont pas les miens, rassure-toi, j’ai tout acheté pour toi. Pour le reste de ta garde-robe nous verrons ensuite. Tu sais, j’ai très envie de te gâter.

Je mis un shorty en dentelle et satin rose pâle, comme le reste de la lingerie en essayant de cacher au mieux ce qui fait de moi un homme. Peine perdue, car dès que Marie commença à m’enfiler des bas jarretières presque semblables aux siens, le contact du voile avec ma peau me fit réagir immédiatement.
- Paul, dit-elle en riant, on y arrivera pas ainsi, Tiens, il est pratique ton prénom, il se prononce aussi bien au masculin qu’au féminin. Bon, en attendant, que vais-je faire de toi ?
- J’ai bien une idée, mais …

Je n’avais même pas terminé ma phrase que Marie s’afférait à me prodiguer les soins d’usage. Ceux-ci dispensés, et de quelle manière, elle continua son ouvrage premier.

Elle m’enfila le deuxième bas et me mis un soutien-gorge, je n’eus pas le temps d’ouvrir la bouche qu’elle le remplissait de vieilles chaussettes qui traînaient dans mes tiroirs et que je ne me décidais pas à jeter, le tee-shirt et la jupe complétèrent l’ensemble. Elle alla dans la pièce à côté et en revint avec une magnifique paire de bottes identiques aux siennes.

- Allez, debout que je vois le résultat, tourne toi, cela te va très bien. Tout n’est pas terminé mais c’est encourageant.
- Je me sens un peu gauche, à part les bas sur mes jambes et le soutien-gorge, je ne me sens pas vraiment féminin.
- Ce n’est pas grave, cela viendra avec le temps si cela doit venir, tu ne crois pas ? L’essentiel pour l’instant, c’est bien que Jean ne te reconnaisse plus et que tu puisses passer pour une femme devant les autres tant qu’il rôdera autour de nous. Moi, je te trouve tout à fait comme il faut, tu me plais bien ainsi. De toute façon, tu n’es pas maquillée et je vais t’apprendre l’essentiel pour qu’assez rapidement tu puisses te passer de moi.

Elle sortit de son sac une magnifique perruque puis entrepris alors le maquillage. Je n’avais pas encore vu le résultat de la transformation à part cette curiosité de voir une jupe et bottes fines quand je baissais les yeux. Marie m’amena devant le miroir en pied de la salle de bains, et là je fus stupéfait.

- Ce n’est pas moi, dis ce n’est pas vrai !
- Si, c’est toi. Tu te plais ?
- Si je regarde la personne du miroir, oui elle me plait, mais je suis toujours le même.
- C’est normal, tu ne crois pas ? Sauf à me tromper tu n’as ni le corps ni l’esprit d’une femme.
- Attends un peu, tu as de la chance que je ne veuille pas abîmer ces vêtements parce que je ne sais pas ce qui me retient de te sauter dessus !
- Tu n’as qu’as enlever ton tee-shirt et ta jupe.

Ce que je fis sans me faire prier …

Les jours suivants furent un peu difficile. Je ne m’habillai plus qu’en femme, même à la maison. J’avais malgré tout l’impression de revêtir tous le matins un costume. Hormis, pour nos ébats privés où mes tenues et lingeries, surtout, apportaient du piquant, je ne ressentais pas vraiment l’impression du féminin. Seuls les bas ou collants, du fait de leur contact permanent, ainsi que les bretelles aux épaules, provoquaient en moi une réelle excitation.

Je dus d’abord me rendre à une évidence, les poils repoussent. Il me fallut donc recourir à une esthéticienne professionnelle chez qui je dus me rendre en femme évidemment. Finalement, cela se passa très bien, je fus accepté comme une cliente car je n’avais rien caché de ma réalité. Marie fit méthodiquement mon apprentissage, comment me tenir, parler, marcher. Bref tout ce qui si naturel pour une femme, mais impossible à reproduire pour un homme sans entraînement.

Nous fîmes une razzia de shopping pour me constituer une garde-robe digne de ce nom. Je pris un énorme plaisir à tous ces essayages, particulièrement les chaussures et la lingerie. Enfin, je décidai de m’acheter deux prothèses de poitrine afin de rendre ma « personne » encore plus réaliste.

Les sensations de féminisation ne vinrent en réalité qu’après quelques jours, je m’habituai à marcher en talons fins, la conjugaison de cette démarche nouvelle pour moi avec le frottement du nylon sur mes jambes fut une véritable révélation. Je ne pouvais plus m’en passer.

A la fin du mois, nous étions au magasin qui avait ouvert depuis plusieurs semaines maintenant quand j’aperçus Jean sur le trottoir de l’autre côté de la rue. Il ne tarda pas à rentrer bien entendu.

- Monsieur ?
- Bonjour Mademoiselle, je cherche un jeune homme que j’ai aperçu il y a quelques temps dans votre magasin. Il s’appelle Paul.
- Excusez-moi, je vais vous appelez ma responsable.

Il ne m’avait pas reconnu ou, en tout cas, ne le laissait pas paraître.

- Marie ?
- Oui ?
- Il y a quelqu’un qui cherche un nommé Paul
- J’arrive

Marie sortit de notre bureau.

- Monsieur ?
- Bonjour, je cherche un jeune homme que j’ai aperçu il y a quelques temps dans votre magasin. Il s’appelle Paul.
- Paul ? Mais il n’a rien à voir avec ce magasin. Vous avez pu l’apercevoir ici effectivement car c’était le fils de mon prédécesseur, il a passé quelques temps ici en vacances, mais il a quitté la région.
- Mais …
- Oui ?
- Non, rien, savez-vous où je pourrai le retrouver ? Avez-vous une adresse pour le joindre ?
- Non, il ne m’a rien laissé. Je sais simplement qu’il est parti en A, peut-être dans la ville de S, mais je n’en suis pas sure.
- Bien, merci, excusez-moi de vous avoir dérangé.

Il sortit du magasin, se retourna plusieurs fois l’air intrigué puis s’en alla.

- Je crois qu’il ne reviendra pas aujourd’hui, mais à mon avis il va réessayer. S’il revient, je te laisse lui répondre seul. Cela rendra l’affaire encore plus crédible.
- Entendu, Marie.

Jean repassa effectivement trois jours plus tard.

- Vous êtes sure que ?
- Oui, Monsieur, écoutez, je ne sais même pas de qui vous parlez.
- D’accord, bon alors au revoir
- Au revoir, Monsieur.

J’avoue que j’avais pitié de lui, jouer une telle comédie pour m’en débarrasser n’était pas très gentil, mais nous ne pouvions pas le laisser gâcher notre vie ainsi.

MARIE

Paul allait mieux depuis quelques jours. Il pensait Jean définitivement parti.

Lorsque je lui proposai de redevenir Paul, celui qu’il était, il souhaita attendre un peu.

- Si toi, cela ne te déplait pas, j’aime bien maintenant ce Paul ou plutôt cette Paule. Je ne suis pas si sur que cela d’avoir envie de revenir en arrière.
- Comme tu veux, chéri. Moi aussi je m’y suis faite à Paule, elle me plait bien, et puis j’aime bien lui caresser les jambes, je l’avoue.

C’est ainsi, que Paule se fit sa place dans ma vie. C’était mon homme, mais aussi ma petite femme.

Quelques jours, plus tard, un dimanche nous sommes partis en voiture pour aller faire une promenade au bord de la mer. Paul / Paule conduisait, il maîtrisait maintenant parfaitement la conduite même habillé en femme. Pour plus de sécurité, il avait acheté une paire d’escarpins à petit talons qu’il réservait à la conduite.

Nous roulions tranquillement dans la rue quand je l’entendis hurler :

- Mais il est fou ! NON !

PAUL

Quelques jours plus tard, nous avons pris la voiture pour aller au bord de mer. Je conduisais.

J’avais mis mes escarpins à petits talons, j’étais donc très à l’aise au volant.

Dans une rue peu fréquentée, je vis une silhouette traverser devant nous sans regarder. Mes premières pensées allèrent à Marie alors que je faisais un écart pour l’éviter.

Je criai : « Mais il est fou ! NON ! »



Que m’arrive-t-il ? Où suis-je ? mes yeux sont lourds. J’aperçois une vague silhouette devant moi.

- Marie ?
- Paul, je m’appelle Laure, vous êtes allongé sur un lit d’hôpital.
- Marie, où est Marie ?
- Paul, calm …

Que se passe-t-il ? Qui est cette personne devant moi ?

- Paul ?
- Oui
- Vous vous sentez comment ?
- Mal, très mal, qui êtes-vous ? Où est Marie ?
- Je m’appelle Laure, vous m’avez aperçu la semaine dernière
- La semaine dernière !
- Oui, Paul, je vais appeler le médecin

LAURE

J’ai de la peine pour lui, cela fait plus d’un mois que Paul est dans notre service. Il s’est réveillé quelques instants l’autre jour, par chance j’étais là. Il a demandé tout de suite Marie puis est retombé dans le coma. Comment allons-nous pouvoir tout lui expliquer, je n’aimerais pas être à la place du médecin. Pauvre garçon il est si beau.

PAUL

- Paul ?, vous m’entendez ?
- Oui
- Je suis le docteur Martel, c’est moi qui vous suis. Je crois que vous avez déjà aperçu Laure, elle s’occupe de vous depuis que vous êtes parmi nous.
- Il y a longtemps que ? Pourquoi suis-je ici ? Marie, où est-elle ?
- Calmez-vous Paul, je vais tout vous expliquer mais cela va être très dur pour vous, sachez-le.
- Je vous écoute. Docteur, pourquoi je ne sens rien ? Pourquoi je peux pas bouger ?
- Je vais tout vous dire Paul.

Le médecin était à ma gauche, Laure était assise sur le lit et visiblement me tenait le main, je ne sentais rien, je pouvais tourner la tête mais c’est tout.

- Vous avez eu un très grave accident de voiture en essayant d’éviter quelqu’un qui traversait devant vous. Vous l’avez évité mais vous avez fait plusieurs tonneaux et finalement vous vous êtes encastrés dans un arbre.
- Il ?
- Non, vous ne lui avez rien fait. Mais il s’est jeté littéralement sous une autre voiture 5 minutes plus tard, nous étions déjà sur place, nous n’avons rien pu faire. Dans ces affaires, nous avons trouvé cette lettre, visiblement elle est pour vous.
- Pour moi ? Mais comment est-ce possible ?
- Lisez-là tout d’abord.

« Paul,
Je te demande de m’excuser, je t’ai gâché la vie puisque tu as quitté tes amis et la région. Je t’en demande pardon. Je réalise maintenant que je t’ai harcelé pour rien, que je n’avais aucune raison de croire en mes idées folles.
J’ai consulté un médecin qui m’a dit que j’étais très malade. Je n’en ai plus pour longtemps.
Adieu Paul, je te souhaite d’être heureux.
Jean »

- Il était malade ?
- Oui, un cancer foudroyant, des métastases au cerveau, il n’a fait qu’anticiper de quelques jours une fin inévitable en s’évitant d’atroces souffrances.
- Mais Marie, pourquoi vous ne m’en parlez pas ?
- Vous vous êtes sortis mais au prix de très graves séquelles, vous ne pourrez plus marcher, ni bouger. Vous êtes complètement paralysé.
- Mon Dieu !
- Et Marie ?
- Marie, elle est dans un état de catatonie définitif. Son cerveau fonctionne, il réagit à nos stimulis mais elle a perdu tous les relais de ses centres de commandes. Un peu comme si seule une partie son cerveau était le seul organe encore opérationnel de son corps. Il n’y aucune évolution possible.
- Mon Dieu !

Je commençai à pleurer, Laure s’approcha de moi et me caressa doucement le visage. Elle était douce et gentille, très belle aussi. Elle pleurait aussi.

- Paul, je vais être franc avec vous. Quand vous êtes arrivés, vous étiez travesti en femme. Je ne vais pas y aller par quatre chemins, désirez-vous continuez à passer le reste de votre existence ainsi ?
- C’est à dire ?
- Allongé sans pouvoir bouger
- Comment pourriez-vous l’éviter ?
- Pourquoi ce travestissement, c’est quelque chose de profond pour vous ?
- Que voulez-vous dire par là ?
- En clair, vous sentez-vous femme ou homme ?
- Pourquoi me demandez-vous cela ?
- J’ai une proposition à vous faire. Nous voudrions tester une opération encore jamais réalisé sur un être humain, le transfert du cerveau.
- Attendez, c’est de la science-fiction !
- Pas pour nous, cela marche chez les animaux, nous l’avons testé un grand nombre de fois. Effectivement vous pourriez vous croire dans un film de science-fiction. Grâce à un échange électrique, nous allons pouvoir implanter toute votre mémoire, tout ce que vous êtes dans le corps de Marie. Cela lui permettra de récupérer à la fois son corps mais aussi son esprit. Vous deviendrez une seule personne mais avec deux mémoires complémentaires mais un avenir unique, celui d’une jeune femme appelée Marie. Vous serez une femme, Marie dominera Paul. Je vous rappelle qu’autrement, en attendant d’autre progrès médicaux vous ne pourrez plus bouger jusqu’à la fin de votre vie. Ce transfert est possible dans le corps de Marie, car il est sensible et réactif, pas dans le votre Je vous laisse réfléchir, prenez votre temps.

Il me laissa seul avec Laure.

- Paul ?
- Oui Laure
- Qu’en pensez-vous ?
- Je ne sais pas, si cela peut faire revivre Marie, après tout cela fait plusieurs mois que je vis comme une femme, j’ai eu le temps de m’habituer.
- Pourquoi étiez-vous habillé ainsi ?
- C’est une longue histoire, vous voulez savoir ?
- Oui, je pense que cela va vous aider à prendre votre décision.
- Je suis donc audio-prothésiste, je me suis installé ici il y a …

MARIE

- Marie ?
- Oui ?
- C’est moi Laure
- Oh Laure, comme je suis content de te revoir !
- Mais, Marie, tu ne m’as jamais vu
- Paul t’a vu. Il est là, je suis là
- Ca a marché ! Que je suis contente ! Ca a marché !
- Oui, ça a marché, grâce à toi Laure, grâce à ton soutien. Regarde, je bouge !

Je tends les mains vers elle. Elle me les saisit, les serrent très fort. Je l’attire vers moi, elle est belle. Je la vois avec les yeux de Paul, il m’encourage.

- Laure, j’ai besoin de toi, Paul a besoin de toi, nous sommes deux mémoires pour un seul corps mais je n’ai qu’un avenir. Je ne vais pas toute ma vie me contenter du souvenir de ma vie avec Paul, avec Marie. Je veux vivre pleinement mon futur. Laure, je ne sais rien de toi, je sais comment tu t’es occupé de moi, de nous, tout ce que tu as fait pour moi, pour nous. Laure, veux-tu partager ce futur avec moi ?
- OUI !



Responsable du site : Lucie Sobek


Avis de lecteurs - note moyenne : 0
Merci de donner une petite note sur ce texte :
j'ai aimé...

1 Pas du tout
2 Un peu
3 Beaucoup
4 Passionnément
5 A la folie
Accès via la version smartphone - Contacter le webmestre