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HOMMEFLEUR, le site pour les hommes qui aiment les femmes, au point de vouloir leur ressembler !

« », une petite histoire imaginée par chantaltrav

1 La fin du voyage jeanne jeanne@femmes.net 03-12-2005, 5:33 Quelques jours plus tard, nous sommes rentrées chez moi.

A peine avais-je franchi les portes de l’immeuble que le concierge vint vers moi.

« Madame Darnel, comment allez-vous ?
- Bien, merci
- Le voyage s’est bien passé ?
- Oui, permettez-moi …
- Mademoiselle Natacha, vous n’êtes pas trop fatiguée ?
- Non, ça va Monsieur Duplan, je vous remercie
- Tous vos bagages sont arrivés, je les ai monté et la petite Marie-Thérèse a tout pris en main, comme d’habitude. Une perle que vous avez là, Madame Darnel, jolie et gentille avec ça ! »

Marie-Thérèse ? Monsieur Duplan ? en plus Natacha le connaît, alors qu’il y a une semaine moi je ne la connaissais pas ! Décidément, j’allais devenir folle. Déjà, j’avais admis que j’étais une femme, du moins que j’en avais l’apparence et je parlais de moi au féminin. Mais, bon, cela ne m’expliquait strictement rien !

Nous montons à l’étage. L’ascenseur donne directement dans l’appartement et, bien sur, c’est Natacha qui fait le code d’accès. Une jeune femme nous attends à la sortie et prend nos affaires.

« Bonjour madame, bonjour mademoiselle Natacha » et celle-ci tout naturellement « Bonjour Marie-Thérèse, la maison a été calme pendant notre absence ? »

Voyons ! Notre absence ! Si tout cela est évident pour tous, autant que ce le soit aussi pour moi !

Je regarde attentivement Marie-Thérèse. Plutôt grande sur ses talons hauts, habillée en soubrette avec son tablier blanc et ses bas noirs, un mignon chignon. Il y a en elle un je ne sais quoi qui m’intrigue et me rappelle quelque chose. Quelque chose qui me rapproche d’elle. Mais, je suis incapable de mettre la main dessus.

Le soir même, Marie-Thérèse vient me voir pendant que nous prenons un apéritif bien mérité avec Natacha.

« Madame, je voulais vous remercie pour tout ce que vous avez fait pour moi »

Mais de quoi donc parle-t-elle ?

« Sans votre aide, jamais je n’en serais arrivé là, à être la jeune fille que je suis devenu
- Vous savez Marie-Thérèse, je n’ai rien fait d’exceptionnel
- Si Madame, vous m’avez tout appris
- Voyons !
- Oh si ! Et puis c’est grâce à vous que j’ai rencontré le Docteur Dubosq. Elle est si gentille, elle aussi m’aide beaucoup ainsi que Madame Madeleine et Mademoiselle Natacha »

Madeleine, qui est-ce donc ? je n’y comprend plus rien !

« Madame Dubosq m’a dit de vous rappeler votre rendez-vous pour 10 heures de demain matin. Elle m’a également dit de vous dire que tout va bien et que mon traitement est très efficace
- Bien, merci Marie-Thérèse, vous pouvez y aller, Nous nous débrouillerons seules ce soir
- Merci Madame, je monte à ma chambre et je rejoins mes amies de l’association »

Son traitement ? L’association ? De mieux en mieux ! En tout cas, s’il y a une chose que je n’ai pas encore bien du lui apprendre, c’est de s’exprimer correctement ! chaque chose en son temps.

Quelques minutes plus tard, j’entends des talons qui claquent dans l’escalier ! Décidément, il faut tout lui apprendre à cette petite, notamment à ne pas faire trop de bruit. J’ouvre la porte et tombe sur une véritable midinette en mini-jupe vraiment mini et hauts talons.

« Marie-Thérèse, faites un peu moins de bruit en descendant l’escalier, s’il vous plait
- Bien madame
- Et j’y pense, qu’est-ce que c’est que cette tenue ?
- Mais, Madame, je m’habille toujours ainsi quand je ne suis pas au service de Madame. C’est encore mieux quand je vais voir les copines !
- J’espère que vous portez des collants au moins sous cette jupe ! Vous êtes presque indécente !
- Des collants ! Madame n’y pense pas ! Non, regardez, c’est des bas que je porte !

D’un geste presque charmant, elle soulève alors sa jupe des deux mains, me montrant ses bas et les attaches des jarretelles !

« Enfin ! Marie-Thérèse ! Si quelqu’un passait !
- Allons Madame, vous étiez moins farouche avant votre voyage, que se passe-t-il, vous et Mademoiselle Natacha aimiez bien mes tenues privées ! Bonsoir Madame !

Là voilà partie !

Ses tenues privées ? Nous aimions bien la voir sexy ? Il va falloir que j’en touche un mot demain à Natacha après mon rendez-vous chez le médecin.

Le lendemain, au moment de partir à mon rendez-vous, c’est une Marie-Thérèse presque stricte en jupe noire, un peu fendue quand même, bas chair et escarpins noirs qui vient pour m’ouvrir la porte.

« Madame ?
- Oui, Marie-Thérèse ?
- Monsieur John de l’agence a appelé. Il vous attend après rendez-vous du médecin à l’agence pour votre rendez-vous mensuel
- Merci, Marie-Thérèse
- Madame ?
- Oui ?
- Merci pour tout, remerciez encore le Docteur Dubosq

Je ne comprends toujours rien à tout cela. Pourquoi le guide de l’agence doit-il me voir « pour notre rendez-vous mensuel ». Soit j’ai perdu la mémoire, soit j’ai manqué quelque chose. Je dois absolument parler de tous ces mystères avec Natacha dès mon retour.

Peu après, j’entre dans le bureau du Docteur Dubosq dont j’ai trouvé l’adresse sur mon agenda.

« Bonjour Jacqueline
- Bonjour Docteur
- Docteur ! Allons Jacqueline, je croyais m’appeler Mylène
- Excusez-moi, Mylène, c’est sans doute la fatigue due au décalage horaire
- Je vous ai demandé de venir pour deux raisons, tout d’abord vous, comment allez-vous ?
- Bien, pourquoi ?
- Déshabillez-vous que je vous fasse un examen rapide. Toujours pas d’opération désirée, vous restez comme aujourd’hui ?
- Oui ( ? ? ?)
- Alors, voyons, votre poitrine est parfaite, le reste aussi, aucun malaise, aucun vomissement, tout va bien ?
- Bien sur Mylène
- Parfait, rhabillez-vous et parlons un peu de notre Marie-Thérèse. Je la pense prête pour l’opération, c’est son désir le plus cher, qu’en pensez-vous ?
- Elle est majeure, elle fait ce qu’elle veut.
- Bien sur, mais votre avis ? Quelle femme va-t-elle devenir ?
- Oh, elle est parfois un peu délurée, mais elle est une jeune fille parfaite.
- Très bien, Madeleine », encore cette Madeleine « pense la même chose. Elle peut prendre rendez-vous quand elle voudra. Je crains que, si l’opération se fait, vous deviez vous passer d’elle quelques jours le temps que la fleur éclose. Mais je suis sure qu’avec Natacha vous vous en sortirez et puis partez en voyage le temps de l’opération, cela ne devrait pas vous poser trop de problème. Bon, nous nous revoyons au cabinet comme d’habitude dans environ deux mois. Mais je vais essayer de nous arranger une petite soirée avec Natacha d’ici là. Au revoir Jacqueline

Et Mylène de m’embrasser comme le fait une amie.

J’arrive donc ensuite à l’agence et là aussi John m’embrasse comme si on se connaissait depuis longtemps ! Je ne l’ai connu pourtant qu’en sortant de l’hôtel il y a quelques jours.

« Jacqueline, j’ai été si content de vous voir enfin détendue pendant le voyage, Natacha vous a fait un bien fou ! Vous étiez tellement triste et accablée depuis le départ de Sophie … »

Sophie ! Un coup de tonnerre vient de résonner dans mon esprit. Sophie ! Celle qui avait été mon épouse, qui m’avait tout donné, tout apporté, qui m’avait permis d’être celle que je suis aujourd’hui ! Sophie qui m’avait été arrachée par le mal il y a maintenant un an.

Je réalise enfin que les cinq derniers jours n’avaient été que confusion, que j’avais été ailleurs perdu dans ce passé qui me revient d’un coup. Pendant que John continue à m’entretenir des résultats de mon entreprise de voyage, je revis toute mon histoire, je refais toutes les connexions. Chacun y trouve sa place : Daniel, Marc, Sophie, Mylène, Madeleine, Marie-Thérèse, vous êtres tous là avec moi depuis si longtemps ! Sans vous, que Jacqueline serait-elle devenue ?



Je crois qu’il est temps que je vous raconte à vous aussi mon histoire, afin que le voyage intérieur qui est le mien depuis ces quelques jours s’achève également pour vous.

Je m’appelle aujourd’hui Jacqueline Darnel, je suis une femme presque accomplie mais je ne veux pas me faire opérer et préfère continuer à conserver une forme de plaisir qui me satisfait pleinement. Je ne me suis pas toujours appelé ainsi. Je suis effectivement née Rousseau mais Jacques. Daniel était mon frère aîné et aimé de deux ans plus âgé. Nous savions tout l’un de l’autre.

Vers 16 ans, j’ai su qu’il aimait les garçons, il a su alors que j’aimais les filles mais que j’aimais m’habiller comme elle. Quand nos parents nous laissaient seuls, il m’encourageait à aller au bout de mon plaisir et à m’habiller avec les vêtements de Maman.

Nos parents sont décédés peu après mes 18 ans en nous laissant un peu de bien nous permettant de respirer quelques années.

Ce fut à ce moment que Daniel rencontra Marc, l’amour de sa vie. Lui aussi vivait seul avec sa sœur Sophie. Je tombai immédiatement amoureux d’elle mais sans rien lui dire par peur de ne pouvoir lui avouer mes envies vestimentaires.

Rapidement, Marc, nous proposa de venir vivre chez eux. A eux aussi leurs parents avaient laisser du bien. D’un commun accord nous décidâmes avec Daniel de vendre la maison. Lorsque nous fûmes installés, Marc et Daniel décidèrent de créer un agence de voyage « tout compris ». Pour notre part, nous y avons investis une partie de la rente de la maison, Marc et Sophie de leur côté firent de même grâce une vieille maison familiale inutilisée qu’il vendirent.

Un jour où j’étais avec Daniel, il me parla de Sophie. Il avait compris bien sur que j’en étais fou amoureux. Il me dit d’essayer de lui parler, car il avait l’impression qu’elle aimait les femmes, cela pourrait peut-être arranger mes affaires. Je compris évidemment le contraire, persuadé qu’un garçon habillé en femme serait pour elle un repoussoir absolu !

Daniel sorti, je me mis à pleurer à chaudes larmes. C’est ainsi que Sophie me trouva.

« Que t’arrive-t-il ?
- Sophie, si tu savais comme je t’aime
- Oh mon bébé !, dit-elle en me prenant dans ses bras
- Ne te moque pas de moi s’il te plait
- Mais non, moi aussi je t’aime bien
- Pas comme moi, tu vois. Toi tu m’aimes bien, moi je t’aime ! En plus tu aimes les femmes, c’est Daniel qui me l’a dit !
- J’aime bien les filles, oui, mais cela change quoi pour nous ?
- Je suis un garçon, jamais tu ne pourras m’aimer et pourtant si tu savais !
- Quoi donc ?
- J’aurais tellement envie d’être comme une fille !

Ca y est !, j’avais avoué mon amour et mes penchants à la femme que j’aimais.

« Que veux-tu dire par là », me dit-elle. Je la regardai au fond des yeux, une lueur venait de s’allumer dans son regard.

« J’aime les femmes, j’ai envie de vivre avec une femme, de l’aimer comme un garçon mais de vivre tout cela comme une fille, habillée comme une fille, de vivre en femme toute la journée, je ne supporte plus mes vêtements de garçon. Comment pourrais-tu accepter cela ? C’est ridicule ! Comment une femme comme je la rêve. Comme toi ! Comment pourrais-tu accepter de voir un être déguisé comme cela en permanence, jamais je ne pourrais te faire oublier que je suis un garçon mimant une fille !
- Jacqueline, tu vois je t’appelle déjà Jacqueline, ne te mets pas dans des états pareils ! Enfin, si tu te considères comme bizarre, saches alors que moi aussi je suis tout autant bizarre que toi
- ? ?
- Regardes-moi, tu vois Daniel a raison, j’aime vivre avec une femme, mais je ne peux pas me passer du plaisir physique d’un homme, alors, comment faire ? J’ai compris depuis longtemps que tu n’étais pas comme les autres, qu’il y avait quelque chose de féminin en toi d’inexprimé. C’est ce qui me plait en toi. Tu sais, je n’ai jamais autant été présente à la maison que depuis que tu vis ici, moi aussi je t’aime.
- Oh, Sophie ! et je me remets à pleurer mais de bonheur cette fois
- Alors, prête à devenir Jacqueline ?
- Là, maintenant ?
- Bien sur, tout de suite ! allez, tu viens, me dit-elle en me prenant la main, je vais faire de toi la plus belle fille du monde … après moi, ajoute-t-elle en riant.

Elle me conduisit d’abord à la sale de bain et me demandant de me laisser faire, entrepris une lente transformation d’abord de mon corps en me débarrassant de tous les poils superflus.

« Cela ira pour aujourd’hui, mais il va falloir te prendre un rendez-vous avec l’esthéticienne
- Mais, je suis un …
- Non, tu vas devenir une presque fille, et puis ne t’en fais pas, je la connais suffisamment intimement pour qu’elle s’occupe de toi

Ensuite, elle passa au maquillage « Là aussi tu devras apprendre à le faire toute seule ».

Nous allâmes ensuite dans un cagibi ou nous avions entassé notre superflu lors de notre aménagement. Elle ouvrit une malle où je découvris les plus beaux vêtements de Maman.

« Sophie, je ne peux pas porter ses vêtements
- Je suis certaine qu’elle aurait été contente, elle n’avait pas de fille
- Oui mais …
- A ton avis, pourquoi sont-ils ici ? pourquoi Daniel les a-t-il amenés ?
- Je ne sais pas
- Moi non plus, mais maintenant je comprends
- Tu crois ?
- En tout cas, le connaissant, je ne serai pas étonné que ce soit pour toi. De toute façon, nous allons dès demain t’habiller comme une femme de ton âge.

Je fus rapidement habillé des plus beaux vêtements de jour de la malle. Je ressentis une joie intense lorsque j’enfilai la lingerie, et plus particulièrement bien sur les bas. Ce fut l’occasion de notre premier véritable acte d’amour avec Sophie, là aussi ce fut merveilleux et intense. J’ai la même pointure que Maman, aussi Sophie me proposa une jolie paire de bottes à hauts talons.

« Tu vas un peu t’exercer à marcher avec moi dans la maison, puis tout à l’heure nous allons sortir toutes les deux
- Déjà ?
- Bien sur, une vraie femme sort habillée en femme, non ?

Dès la tombée du jour, nous étions dans la rue. Ce fut pour moi un souvenir inoubliable, pour la première fois je me sentais libre dans mes vêtements.

« Sophie ?
- Oui ?
- Je crois que je ne pourrai plus revenir en arrière. Je crois que je ne porterai plus d’habit d’homme
- J’y compte bien, mon bébé

Ce soir là fut mon premier jour. Quand nous somme rentrés à la maison, Daniel et Marc était déjà arrivés. Daniel vint à notre rencontre « Voilà nos petites sœurs » et en s’adressant à moi « Jacqueline, je suis si heureux pour toi, je me demandais quand tu allais enfin devenir ce que tu as toujours été ».

Marc vint lui aussi vers nous et nous dit « Je vous souhaite d’être aussi heureuses que nous deux. Jacqueline, tu sais, je connais bien ma Sophie et je veux que tu saches que je ne l’ai jamais vu aussi radieuse ».

Le lendemain fut une journée chargée. Sophie m’emmena tout d’abord chez l’esthéticienne, elle me présenta Catherine qui m’accueillie avec une gentillesse tout féminine. Elle acheva la transformation commencée par Sophie avec un naturel désarmant. Au fil du temps je suis devenue une cliente assidue. La rencontre essentielle de cette journée fut celle de Madeleine, la propriétaire du magasin où s’habillait Sophie.

Madeleine me prit totalement en charge, elle semblait avoir l’habitude d’habiller des femmes comme moi, je lui en demandai la raison.

« Vous savez Jacqueline, moi aussi j’ai mon histoire et elle est proche de la votre, ou plutôt de celle de Sophie. Malheureusement, mon amie a disparu. Depuis j’essaie de faire le bonheur de toutes les femmes qui viennent chez moi, d’où qu’elles viennent. Je parraine une association qui aide des jeunes filles à s’accomplir, notamment en leur apprenant à devenir gouvernante chez des personnes de qualité »

Le magasin de Madeleine est une véritable caverne d’Ali-Baba. Vous pouvez y trouver de tout, depuis des vêtements très classique jusqu’à des jeans ou mini un peu sexy, sans parler des trésors de lingerie et du rayon chaussures où je fis ce jour là des ravages. Pourtant, le magasin ne paie pas de mine, il paraît même vieillot, il faut vouloir y rentrer. Je peux vous assurer cependant que sa clientèle est très importante et aussi très surprenante.

Il va de soi que de ce jour, je ne me suis plus jamais habillé avec des vêtements d’homme. Même lorsqu’il m’a parfois fallu reprendre une apparence un peu masculine, je réussis à porter des vêtements féminins.

Pendant ce temps, les affaires de nos frères prospéraient. La demande aidant, il ouvrirent quelques succursales en grande ville. Je peux dire que nous étions devenus riches. Ce fut lorsqu’ils décidèrent de créer des franchises et qu’ils prirent conscience qu’ils leur étaient impossible de se transférer l’entreprise par simple héritage que nous décidâmes avec Sophie de nous marier. En même temps, Daniel et Marc s’occupaient du transfert de propriété vers nous. Avec Sophie, nous devînmes ainsi les propriétaires officielles de l’entreprise.

L’avenir nous donna raison.

Quelques mois plus tard, Marc et Daniel disparurent dans un accident de 4X4 dans le désert. Nous vécûmes avec Sophie des instant dramatiques. Heureusement que notre couple était fort, nous avons repris le dessus. Pour l’entreprise, nous avons joué notre rôle d’actionnaire et nommé John, leur ancien adjoint, au poste de directeur.

Sophie me proposa de commencer un traitement de féminisation, sans pour autant aller au changement irréversible. Ce fut Madeleine qui nous indiqua la personne la plus à même de m’aider. Mylène fut merveilleuse. Elle avait elle-même suivi ce parcours le menant jusqu’à son terme, elle n’en était que plus utile pour nous transmettre son expérience. Nous commencions à réaliser qu’autour de nous de nombreuses personnes avaient vécu ou vivaient nos différences alors que jamais nous ne l’aurions imaginé, nous croyant seules dans notre cas.

Mon évolution fut progressive, Mylène me fit rencontrer un orthophoniste pour mieux placer ma voix. J’étais très réceptive au traitement et n’eut pas besoin de prothèses, je n’en voulais d’ailleurs pas. Nous pûmes ainsi continuer nos rapport physiques tout en découvrant de nouveaux jeux liés à ma transformation.

La vie reprit donc mais le malheur avait décidé de s’en prendre à nous. Quelques mois plus tard, Sophie fut emportée par une imparable rupture d’anévrisme. Je crus mourir, je vécus des moments atroces. Tout ce qui faisait ma différence remonta alors en moi. J’étais riche, mais je n’avais rien. Je voulus en finir avec toute cette vie.

Mylène et Madeleine furent pour moi des amies très proches dans ces moments de doute.

Je demandai à Mylène une opération définitive. Elle me conseilla d’attendre, peut-être que je rencontrerai un jour une personne comme Sophie, ouverte et amoureuse de ce que j’étais et de ce que je voulais être eu plus profond de moi-même. L’opération aurait pu me déstabiliser complètement. Elle me proposa de faire jouer ses relation pour procéder à un changement d’identité. C’est grâce à elle que je suis maintenant Madame Jacqueline Darnel, du nom de Sophie et en sa mémoire, finalement un peu comme si au-delà de la mort j’étais devenue son épouse alors que j’avais officiellement été son époux.

Quant à Madeleine, elle fit tout pour me procurer une distraction et me proposa donc de former une petite jeune fille, de l’aider à devenir une femme. Marie-Thérèse venait de suivre les cours donnés par l’association qu’elle parrainait. Je devins leur deuxième marraine et les aidaient en les finançant, après tout j’en avais les moyens.

C’est ainsi qu’un ouragan débarqua chez moi. Marie-Thérèse maîtrisait parfaitement l’art de tenir une maison, ma mission était donc de l’aider à prendre de l’assurance et de la tenue. Elle me faisait rire, elle découvrait sa féminité et voulait absolument en jouer, s’habillant toujours très sexy comme pour me provoquer. Je lui fis gentiment comprendre que cela ne m’intéressais pas et elle arrêta son petit jeu. Elle est d’une gentillesse peu commune. Malgré sa relative impudeur, il ne lui fallu pas longtemps pour maîtriser seule sa situation. Au bout de quelques jours, je pus la laisser sortir seule, mes connaissances ne m’en firent que des compliment. Personne ne sembla s’aperçevoir de sa situation.

Un jour, Marie-Thérèse vint me faire part de son souhait d’accélérer sa transformation définitive. J’en parlai à Mylène qui me demanda de venir avec elle. Comme vous le savez, tout se passe bien pour elle, elle devrait bientôt recevoir la récompense de ses efforts avec une toute nouvelle identité et une transformation définitive.

Marie-Thérèse me redonna goût à la vie. Je répondis favorablement aux sollicitations de John et acceptai de faire un voyage avec un groupe de nos clients, sans qu’ils sachent bien sur qui j’étais. Sophie m’avait quittée il y avait maintenant un an.

Vous l’avez compris, ce fut lors de ce voyage que je rencontrai Natacha. Elle était esthéticienne dans mon hôtel. Entre nous ce fut un coup de foudre. Il n’y eu pas besoin de mots. Dès qu’elle me vit entrer dans le salon, elle compris tout de moi et se proposa tout de suite de s’occuper de moi. Je compris immédiatement qu’elle était celle que j’attendais. Notre première rencontre fut torride, nous ne nous sommes plus quitté depuis.

John continue à me parler et je comprends qu’il y a quelques jours j’ai revécu le traumatisme qu’avait provoqué en moi la disparition de Sophie exactement deux ans avant le jour de mon arrivée à l’hôtel. J’ai alors mélangé tous les épisodes de ma vie, comme si je voulais retrouver en moi mes chers disparus.



1 an plus tard

Marie-Thérèse nous a quitté il y a quelques mois pour aller s’occuper d’une jeune femme seule et déprimée, cliente de Madeleine, la Comtesse Marysa De La Motte, une des principales actionnaires de Belcuisinox. Je l’avais rencontrée lors des réunions de l’association et aux assemblées d’actionnaires. Elle m’avait fait très bonne impression. Sa tolérance envers les autres m’avait impressionnée.

Au contact de Marie-Thérèse, l’état de santé de Marysa s’est amélioré, ce qui est une preuve supplémentaire de la gaîté manifeste de ma chère protégée. Celle-ci n’avait pas alors encore pu procéder à l’opération de ses rêves faute de disponibilité, son travail auprès de Marysa ne lui laissait guère de temps pour elle.

Marie-Thérèse et Marysa avaient de plus une frappante ressemblance physique qui les faisaient paraître presque sœurs.

J’ai pris Jeanne à mon service, une autre jeune fille en formation que m’a présentée Madeleine. Deux demoiselles ne peuvent être aussi différentes l’une de l’autre au même âge. Marie-Thérèse était assez délurée, élégante et parfois gentiment provocatrice. Jeanne au contraire paraît plus réservée. Cette apparence sage qu’elle offre aux autres cache en fait un jeune fille assez coquine. Elle porte toujours des jupons ou des combinaisons en satin et aussi des gaines ou combinés auxquels elle attache ses bas. Grâce à elle, Natacha et moi avons découvert cette façon de nous habiller. Cela pimente nos relations et personnellement me donne un ventre plat …

Il y a quelques jours, Madeleine nous annonça une horrible nouvelle. Marysa et Marie-Thérèse avaient eu un accident de voiture apparemment sans conséquence. Elles sont rentrées chez elle mais quelques heures plus tard, sans explication médicale Marie-Thérèse s’est envolée au paradis des femmes en devenir.

Madeleine se rendit immédiatement sur place avec Mylène. Elles préparèrent tout pour l’enterrement, prodiguant leurs conseils à la survivante et préparant le corps pour la cérémonie.

Selon les habitudes de notre association, lorsqu’il arrive malheur à l’une de nos filles ou d’un de leurs employeurs, je vais assister aux obsèques. S’agissant de ma chère Marie-Thérèse, j’étais bien sur écrasée de peine. Marysa se tenait bien droite, l’influence de Marie-Thérèse se faisait sentir sur son comportement car de loin toute personne qui avait connu Marie-Thérèse aurait pu s’y tromper.

Pendant toute la cérémonie Marysa fut remarquable de retenue et de pudeur. Elle portait un ensemble noir avec des talons hauts et un chapeau. Une voilette lui cachait entièrement le visage pour que personne ne voit son chagrin. Les conseils vestimentaires de Madeleine avaient encore une fois été remarquables.

Au cimetière, je m’approchai d’elle pour lui faire mes condoléances et l’embrassai affectueusement sur les joues.

« Je suis désolée Marysa, elle était si jeune. Prenez un peu de repos maintenant, les derniers jours ont du être difficiles
- Merci Madame Jacqueline, je crois que oui, je vais aller me reposer chez la clinique du docteur Dubosq, j’ai des choses urgentes à y faire

Je repris Marysa dans mes bras, l’embrassai à nouveau tendrement et lui dit en cachant mon sourire :

« Je m’occupe de tout comme d’habitude très chère, à très bientôt mon amie » et j’ajoutai malicieusement et discrètement afin qu’elle puisse seule m’entendre « Je crois maintenant, ma petite, qu’il est enfin temps que tu écoutes le conseil que je t’ai si souvent donné quand tu vivais avec nous et tu apprennes enfin à un peu mieux parler ».

Nous venions une fois de plus d’aider une de nos amies à trouver sa véritable place dans la société. C’est une grande satisfaction pour nous.


Responsable du site : Lucie Sobek


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