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Lettre au Pape (19042024)

à la fin de ce récit, tu peux donner ton avis

( texte proposé par Lucie Sobek )
Jean Pierre Briand
6 Rue de la Rose
HAM _ 80400 _ France
A l’attention de Sa sainteté le pape François
Cité du Vatican



Très saint Père,


Incidemment _ et je n’ai pu malheureusement retrouver le texte original, _ j’ai vu un article concernant votre position en termes de théorie du genre ainsi que l’anecdote sur ce jeune garçon qui aurait dit à son père qu’il préfèrerait être une fille plutôt qu’un garçon, quand il serait grand…J’ai aussi parcouru le texte publié à ces sujets sous le nom de ‘’Il les créa égaux Homme et Femme’’ ainsi que d’autres textes concordants… textes dont je partage totalement l’esprit général.
Certes, je ne suis qu’un chrétien bien ordinaire et, de ce fait, mes considérations n’ont de valeur que très relative. Ingénieur chimiste retraité, je vais avoir dans quelques jours 80 ans et suis, depuis sa fondation, il y a une quinzaine d’années à la tête d’une association, ou plutôt d’un groupe de personnes dont le nombre oscille, suivant les aléas de l’histoire et les crises politiques internes entre trois cents et presque mille. Ces personnes fondamentalement différentes par leurs mentalités, leurs statuts sociaux, leurs éducations et aussi par leur culture et leur intelligence propre ont toutes un point commun : leur interrogation profonde et souvent source d’angoisse sur eux-mêmes et leur nature genrée …et se disent bigenres. Ce terme ambigu en lui-même puisqu’il est déclassifiant, est celui que j’ai utilisé pour qualifier toutes ces personnes qui en font partie … pas sans difficultés ni contestations. En effet, l’utilisation du préfixe TRANS m’a semblé trop catégorique et pour le plus grand nombre, fixateur alors qu’il n‘est, le plus souvent, qu’illusoire et faussement synthétique ou réducteur. Le préfixe de BI n’est, au contraire, guère confortable dans la mesure où il amène la notion de mouvance, de variabilité et d’instabilité. De fait, Il est souvent difficile de se définir soi-même : transgenre ou bigenre. Ce groupe de personnes échange, de façon totalement libre, au travers du site internet Homme Fleur.net, et de son forum très actif. Ce forum regroupe au travers de 320 sujets différents plus de 4200 interventions. Il rassemble aussi plus de 100 textes plus personnels et plus denses, lus et relus de multiples fois qui constituent une sorte de fond de bibliothèque. Malgré toutes les différences intellectuelles et sociales, un thème y est central qui est le Qui Suis-JE en tant que personne et le POURQUOI MOI ?
Le fait est là, aussi, le regard social qui nous est appliqué n’intervient sur nous qu’au second degré du fait que nous ne nous sentons pas responsables des racines de notre personnalité. Ce regard n’en n’est pas moins dévalorisant, péjoratif et classificateur et par là, source de souffrances et de malaises.

Dans ce que j’ai pu lire de ces multiples textes et de vos différentes interventions dans ce domaine il y a un élément fondamental que je partage totalement : La séparation est absolument et totalement infranchissable entre les fonctionnalités génétiques sexuelles, mâles et femelles qui nous sont données dès les premiers moments de la fécondation puis de la gestation Nous sommes, mâles et femelles, complémentaires et, sexuellement profondément différents. Qu’il puisse y avoir, rarement mais réellement de très rares et dommageables exceptions, (autour de cinq pour mille naissances) est une réalité, mais ce sont les résultats d’accidents ‘’de rencontres’’ ou de dommages hormonaux ultérieurs générant des êtres le plus souvent non viables ou sexuellement non fertiles. Tristes accidents mais l’évolution des espèces n’est-elle pas conséquence de ces erreurs hasardeuses de copier-coller dans notre génome ? _ Chez les êtres humains, le sexe est immuable et ne peut ni changer ni être changé par un quelconque procédé chirurgical ou pharmaceutique. Ces pratiques coûteuses sont donc, de ce fait, des actes médicaux abusifs dans leur esprit autant que des ‘’charcutages’’ obscènes, toujours totalement inefficaces biologiquement et assimilables à des actes de mutilations souvent inconscientes pour les victimes. J’ai le souvenir d’une ‘’amie’’ qui la veille de son opération nous demandait ce que nous pensions de son projet !...

Face à ce sujet, relativement simple, il y celui-là beaucoup plus épineux et flou de la relation sexe et genre, considérée historiquement indissociable parce que définie à partir de connaissances humaines et sociologiques anciennes devenues caduques. Je me souviens de la réaction d’un couple de bons chrétiens, intelligents et sincères à qui je présentais une première étude qui me disaient ‘’ mais ce n’est pas de genre que tu parles, c’est de personnalité ’’. Intoxiqués par cette absurde théorie du genre, ils n’avaient pas pris conscience qu’il y a une grande similitude entre personnalité et genre alors que rien ne rapproche les deux fonctions, le sexe et le genre, de par la différence des domaines sociologiques et biologiques qui les séparent.
Sociologiquement, le genre n’a rien de commun avec le sexe. Si le sexe est immuable, le genre est le mode de vie que nous pouvons adopter pour nous sentir heureux ou ‘’à l’aise’’. Il est le plus souvent apparenté à un mode vestimentaire, à un comportement social ou à un choix d’activités sans qu’il y ait la moindre confusion sexuelle. Même si on ne connaît pas l’activité interne des alcôves il ne semble pas y avoir, au moins en apparence, dans le groupe des ‘’travestis’’ plus de relations homosexuelles que dans le reste de la population considérée comme normale et ordinaire… et encore pour en analyser la réalité, faudrait-il considérer les causes et les conséquences d’une ségrégation ‘’de fait’’ de ces personnes dans leurs comportements de groupe.

Et d’ailleurs, qu’est-ce qu’a réellement voulu dire ce petit garçon qui répond à son père qu’il aimerait être une fille ?
Ce père si soucieux de sa masculinité lui a-t-il demandé ce qu’il entendait par cette réponse ? Ce chrétien si pointilleux ne souffre-t-il pas d’une forme traditionnelle de machisme aigu et de misogynie aggravée ? Comment considère-t-il au fond de lui-même, son épouse et les femmes, en général ?
Peut-être attendait-il de son enfant une réponse plus martiale et virile : général ou star du football !...
Que savait-il de son propre enfant ?

Pour avoir fréquenté et discuté d’une façon aussi rationnelle que possible, avec beaucoup plus de 1000 personnes depuis que je m’occupe de ce site et depuis sa fondation, j’ai noté plusieurs éléments qui m’ont semblé référentiels et omniprésents :

Le premier est que cette tendance ‘’féminine’’ est beaucoup plus précoce qu’une quelconque forme éducative et se manifeste très rapidement dans l’existence. Elle est en fait, inhérente à la nature de ces personnes et à leur personnalité. Elle est née en eux et avec eux. De certaines lectures (‘’Mon corps a-t-il un sexe ?’’ synthèse de conférences dirigées par Evelyne Peyre et Joëlle Wiels sur le genre, lecture pour moi difficile et complexe), j’ai cru comprendre que les différentes inondations hormonales que l’embryon subit déterminent autant la constitution physique que, autour du septième mois de grossesse, l’orientation mentale et psychique d’un cerveau en cours de structuration.

Le deuxième est que les contraintes sociales et religieuses, si elles bloquent temporairement ce goût du ‘’féminin’’ ne l’éliminent pas, au contraire. Ce désir particulier ne fait que croître avec le temps, en silence et en souffrance dans des vies souvent devenues fades, ternes et souvent inexplicablement dépressives. Cette déchirure morale, étouffante et socialement culpabilisante peut aussi exploser plus tard, lors d’un aveu familial, empoisonné de culpabilité et de malaise, provoquant trop souvent, la fracture de couples par ailleurs amoureux et aimants, du seul fait de l’incompréhension des épouses, d’un sentiment de tromperie aggravée et de mensonge devant une situation ancienne qu’elles ignoraient…Faute d’un échange calme et ouvert, souvent ne s’ouvre qu’une voie trop ‘’apparente’’ vers un suicide incompréhensible pour tous mais qui n’est que le résultat de la destruction de tout un cadre de vie familial, environnemental et social. Pour l’avoir vécu moi-même, mon témoignage est, en ceci, très personnel.

Le troisième est qu’hormis quelques règles et préceptes antiques et injustifiés sauf par leur antiquité ou une tradition locale, il n’existe aucune règle morale interdisant à un garçon, tout comme les filles le font, de porter des vêtements ‘’exotiques’’, hors-genre ou féminins, généralement plus élégants, jolis et sensuels que les tristes habits masculins largement marqués par une tradition militaire tenace… L’identification biologique étant devenu une technique des plus courantes… et encore, faudrait-il que l’on puisse trouver une mode masculine ou féminine qui ait une permanence durable ! N’est-il pas courant de considérer la mode comme une forme d’impersonnalisation conformiste répondant aux tendances et lubies de ‘’créateurs que les médias présentent comme géniaux’’ …tels ces influenceurs qui ne sont influenceurs médiatiques que le temps d’un clips vidéo !
Si je vous écris cela, très saint Père, c’est bien dans l’intention de tenter de clarifier, un tant soit peu, le problème profondément traditionnel de l’indissociabilité du sexe et du genre et d’en nuancer le côté dramatisé par des extrêmes sociopolitiques, des groupuscules conservateurs ou ‘’d’avant-garde’’ qui de tendances liminaires et par le biais de médias toujours à l’affut de sensationnel vont monter en épingle une idée tout en veillant à ne pas ignorer la force éventuelle de son contenu. Cette phrase de Simone.de Beauvoir, répétée ‘’en boucle’’ me paraît d’ailleurs l’exemple même d’une présentation superficielle et minimisée d’une réalité sociologique puissante… J’y reviendrai si vous me le permettez.

D’ailleurs, il me semble bien osé de parler d’immuabilité du genre, autant dans son apparence masculine ou/et féminine que dans sa permanence et sa complexité. L’arc en ciel, ce symbole évanescent et impalpable, bien que réel, retenue comme représentatif des groupes LGBT++, me semble intéressant dans la mesure où il traduit la variabilité infinie du comportement humain. L’exemple trop connu de Himmler, bon mari et bon père de famille et, en même temps, bourreau gérant l’assassinat de millions de personnes ne manque pas d’intérêt…
Toute personne, pour être équilibrée, devrait-elle être enfermée dans un comportement totalement masculin, tel un Rambo imbibé jusqu’au fond de lui-même de guerre, de violence et de mort ou bien à l’autre bout de cette variabilité, d’une féminité exubérante, charmeuse et envoûtante mais simplement utile dans son acte de gestation ? Notre réalité de personne humaine ‘’instantanée’’ ne se situe-t-elle pas dans une variabilité fluctuante entre des limites souvent très éloignées de ces maximas invivables et ne dépendant que de nos situations de vie, nos humeurs et notre santé ?
Jésus lui-même savait témoigner de la douceur, de la compréhension et de la compassion même aux condamnés qui le côtoyaient sur sa croix, il savait pardonner et guérir les souffrances physiques et mentales et protégeait les malheureux pris dans la tourmente sociale … Ces comportements sont-ils masculins ou féminins ? quelle que soit sa nature particulière, il était un homme, très masculin quand cela était nécessaire. N’est-il pas ou plutôt, malheureusement, ne devrait-il pas être le modèle d’amour et de tolérance des chrétiens ?

A l’opposé, certaines femmes n’ont-elles pas marqué l’histoire par leur méchanceté, leur agressivité et leur violence tout en portant de somptueux vêtements ?

Peut-être, ce petit garçon a-t-il voulu exprimer son admiration devant ce que portaient sa mère, ses voisines ou sa/ses sœur(s) et a exprimé qu’il aurait bien aimé s’envelopper dans de telles soieries voluptueuses et romantiques … et rien d’autre.

Juger trop rapidement est-ce être disciple de Jésus ‘’en esprit’’ ? Il me semble que l’esprit évangélique n’est pas celui du jugement populiste et de la déportation dans un quelconque Goulag. Le Bon Berger est celui qui va chercher sa brebis égarée en lui montrant un bon chemin qui ne soit pas le couloir de la mort.
Si je me le permettais, je dirais que l’Eglise est encore trop de sensible au caractère stoïcien et misogyne de l’un de ses fondateurs … et, n’est que trop d’indifférente au symbolisme de ce tableau de Rembrandt relatant le retour de l’enfant prodigue, Dieu, le Père, pose ses deux mains sur son épaule pour l’accueillir, une main d’homme et une main de femme …

Très saint Père, dans un des textes que j’ai parcourus, il est question de cette phrase, le plus souvent mal interprétée de Simone de Beauvoir ‘’On ne naît pas femme, on le devient’’. Dans cette fonction de responsable que j’assume, elle est un des textes que j’ai le plus souvent combattus dans son interprétation ‘’transsexuelle’’. Je ne développerai pas ici, l’origine du mouvement existentialiste et ses conséquences, mais j’y vois une réaction de refus à un retour des femmes vers un parcours ‘’comme avant’’ plus qu’un encouragement à une forme de transsexualité, tout au plus l’expression d’une volonté de libération sociale. Je pense que dans son Magistère, l’Eglise se devrait de peser aussi fort qu’elle en a la possibilité sur cette fonction très politique de l’égalité personnaliste et donc sociale, comportementale et fonctionnelle des êtres (au moins humains) et pas seulement des femmes… Je ne veux pas dire que ce ne soit un des axes évangéliques primordiaux dans lequel vous œuvrez, mais la mise en exergue appliquée aux personnes ‘’genrées’’ même dans leurs particularités et leurs fantasmes apparemment stupides pour ls autres, particularisme statistiquement d’une importance très marginale, ne peut que raviver l’exclusion radicale de ces personnes déjà largement ostracisées.

Face à ces extrémistes bienpensants de tous bords, ne faut-il pas lever, nous aussi, notre étendard ‘’ Virtus stat in médio’’ et celui de la pensée évangélique de modération et de paix et ne pas se laisser entraîner dans des jugements qui n’ont de sens que dans leur irréalisme ‘’statistique’’
Il est vrai, très saint Père, que cette réflexion que je vous présente ne concerne pas les supposés changements de sexe, rares tout autant que fallacieux, mais une notion de liberté comportementale, vestimentaire et sociaux entre autres autonomies, en phase avec l’idée de la liberté personnelle et personnaliste, donc morale parce que respectueuse de l’individu lui-même quel qu’il puisse sembler être et de son environnement social.

Je me suis permis de joindre à cette lettre un petit fascicule que j’ai rédigé dans le but de faire partager cette expérience vécue en moi-même autant que dans la fréquentation et la discussion avec toutes ces personnes qui ont fréquenté le site Homme-Fleur et que j’ai écrit sous le nom d’auteur de Lucie Sobek ‘’ Je suis bigenre, donc je suis normal’’.

Recevez, très saint Père mes très respectueuses salutations.
Jean Pierre Briand
Le 18 Avril 2024


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